Pauvreté des travailleurs et bas salaires dans l Hérault
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En 2006, le département de l'Hérault compte 26 500 allocataires travailleurs pauvres. En incluant leurs ayants droit, l'ensemble de la population couverte est de 62 000 personnes dont 27 000 enfants. Dans la population des ménages allocataires des CAF, les familles monoparentales, les personnes seules et les jeunes sont particulièrement exposés au risque de pauvreté monétaire. Le montant des prestations familiales qu'ils perçoivent représente, en moyenne, le quart de leurs revenus. Et malgré les aides au logement, l'effort financier pour se loger reste élevé pour cette catégorie de population. La faiblesse des revenus d'activité est une des causes principales de la pauvreté monétaire des travailleurs. Dans l'ensemble des salariés héraultais, 52 700 perçoivent un revenu inférieur à 60 % du Smic, soit environ 7 000 € en net annuel. Ce bas niveau de salaire est lié à un recours plus fréquent à des emplois à temps partiel. La proportion de salariés à bas revenus est plus élevée dans le secteur des services et dans les établissements de petite taille. Ces emplois, peu qualifiés, sont plus souvent occupés par des jeunes et des femmes. Les plus fortes proportions de ménages en situation de pauvreté monétaire se situent dans les trois grandes villes du département ; Montpellier, Béziers et Sète, ainsi que dans certains cantons du nord du département. A l'inverse, les cantons de la périphérie, même éloignés, de ces villes sont moins concernés. La pauvreté monétaire : des facteurs familiaux Les deux tiers des travailleurs pauvres sont sans conjoint Les plus jeunes et les plus âgés sont les plus concernés Les prestations familiales constituent un quart des revenus du ménage Près d'un allocataire sur six relève du dispositif des minima sociaux Malgré les aides, le coût du logement reste élevé Pauvreté économique : des facteurs individuels Plus de la moitié ont un emploi à temps partiel Forte concentration dans le secteur des services Des emplois dans de petits établissements Les employés, les jeunes et les femmes sont les plus concernés Répartition spatiale La pauvreté monétaire et la pauvreté économique sont liées

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Langue Français

Extrait

pour l’économie du Languedoc-Roussillon
Juin 2009N° 5 -
Pauvreté des travailleurs et bas salaires
dans l’Hérault
Bernard TAILHADES - INSEE
La pauvreté monétaire des travailleurs est essentiellement liée à la faiblesse de leurs revenus d’activité. Pour
atténuer cette insuffisance de revenu des ménages les plus modestes, le rôle compensateur des prestations
familiales versées par les Caisses d’Allocations Familiales est important.
Cette étude porte, dans un premier temps, sur la pauvreté monétaire des travailleurs à partir des allocataires
CAF en tenant compte de l’ensemble des revenus du ménage (revenus d’activité et prestations familiales).
Dans un deuxième temps, la pauvreté économique est abordée à travers les salariés à bas revenu à partir de
leurs seuls revenus d’activité.
En 2006, le département de l’Hérault compte 26 500 allocataires travailleurs pauvres. En incluant leurs
ayants droit, l’ensemble de la population couverte est de 62 000 personnes dont 27 000 enfants.
Dans la population des ménages allocataires des CAF, les familles monoparentales, les personnes seu-
les et les jeunes sont particulièrement exposés au risque de pauvreté monétaire. Le montant des pres-
tations familiales qu’ils perçoivent représente, en moyenne, le quart de leurs revenus. Et malgré les
aides au logement, l’effort financier pour se loger reste élevé pour cette catégorie de population.
La faiblesse des revenus d’activité est une des causes principales de la pauvreté monétaire des tra-
vailleurs. Dans l’ensemble des salariés héraultais, 52 700 perçoivent un revenu inférieur à 60 % du
Smic, soit environ 7 000 euros en net annuel. Ce bas niveau de salaire est lié à un recours plus fréquent
à des emplois à temps partiel. La proportion de salariés à bas revenus est plus élevée dans le secteur
des services et dans les établissements de petite taille. Ces emplois, peu qualifiés, sont plus souvent
occupés par des jeunes et des femmes.
Les plus fortes proportions d’allocataires travailleurs pauvres et de salariés à bas revenu se situent
dans les trois grandes villes du département ; Montpellier, Béziers et Sète, ainsi que dans certains can-
tons du nord du département. A l’inverse, les cantons de la périphérie, même éloignés, de ces villes
sont moins concernés.
La pauvreté monétaire : des facteurs familiaux
Parmi l’ensemble des allocataires des Caisses la population couverte représente 62 000 personnes, soit
d’Allocations Familiales du département de l’Hérault, 82 environ 6 % de l’ensemble de la population héraultaise.
000 ont été actifs et en emploi au moins 1 mois au cours Parmi elles, on recense 27 000 enfants.
de l’année 2006. Mais l’exercice d’une activité n’est pas
une condition suffisante pour être à l’abri de la pauvre-
té. Ainsi, 26 500 d’entre eux vivent dans un ménage dont Cette publication est issue d’un partenariat entre l'INSEE
l’ensemble des revenus ne suffit pas à offrir à ses mem- Languedoc-Roussillon et le Conseil général de l’Hérault avec la
collaboration de Monsieur Sylvain Saltiel, Directeur des Etudesbres un niveau de vie supérieur au seuil de bas revenu,
Territoriales, et de Monsieur Benjamin Théobald, Chef dusoit 845 € par mois et par unité de consommation. En
Service Observation et Analyses Territoriales.
incluant les éventuels conjoints et les enfants à charge,
© INSEE 2009 Pauvreté des travailleurs et bas salaires dans l’HéraultLes deux tiers des travailleurs pauvres Les plus jeunes et les plus âgés
sont sans conjoint sont les plus concernés
Au sein de la population des allocataires ayant un La difficulté d’accès au monde du travail est un des
emploi, les plus touchés par la pauvreté monétaire sont déterminants du risque de pauvreté des travailleurs. Les
les personnes sans conjoint ou celles dont le conjoint est jeunes et les plus âgés connaissent le plus de difficultés
sans emploi. Les familles monoparentales sont particu- d’insertion dans le marché du travail. Ils occupent plus
lièrement exposées au risque de pauvreté malgré l’im- souvent que les autres salariés des postes peu rémuné-
portance des transferts sociaux vers cette catégorie de rés et de courte durée. De fait, ils sont plus souvent en
population. Elles représentent 32 % des allocataires tra- situation de pauvreté. Ainsi, la part des jeunes de moins
vailleurs pauvres, soit 10 points de plus que dans l’en- de 25 ans et celle des plus de 55 ans est deux fois plus
semble des allocataires en emploi. Particulièrement importante parmi les allocataires travailleurs pauvres
affectées par ce type de pauvreté, les femmes en situa- que dans l’ensemble des allocataires ayant un emploi.
tion de monoparentalité occupent plus souvent des
emplois à temps partiel moins rémunérés que les
(1)emplois à temps complet . Répartition des allocataires selon l’âge
Unité : %
Répartition des allocataires
15 - 24 ansselon le type de ménage et l’activité du conjoint
Unité : %
25 - 34 ans
Couple avec enfants
35 - 44 ans
Couple sans enfant Allocataires travailleurs pauvresaires ayant un emploi
45 - 54 ansFemme isolée
Allocataires travailleurs pauvres
Homme isolé 55 - 64 ans Allocataires ayant un emploi
0 10 20 30 40 50Famille monoparentale
Source : CAF - 2006
Bi activité
Lecture : 18 % des allocataires travailleurs pauvres sont des jeunes de
0 70 8010 20 30 40 50 60 15 à 24 ans. Dans l'ensemble des allocataires ayant un emploi, tous
Source : CAF - 2006 niveaux de revenus confondus, cette proportion est de 8 %.
Lecture : 25 % des allocataires travailleurs pauvres vivent en couple
avec des enfants. Dans l'ensemble des allocataires ayant un emploi, tous
niveaux de revenus confondus, cette proportion est de 55 %. Les prestations familiales constituent
un quart des revenus du ménage
Le contexte régional languedocien accentue cette ten-
Le montant des prestations familiales servies par les CAFdance. En effet, dans la région, l’augmentation du nom-
aux allocataires travailleurs pauvres s’élève, en moyen-bre de divorces plus forte qu’ailleurs et une proportion
ne, à 355 € par mois, soit le quart du revenu global du(2)de familles monoparentales nettement plus élevée .
ménage allocataire. Pour l’ensemble des allocataires
ayant un emploi, les prestations familiales s’élèvent àLes personnes seules sont plus nombreuses parmi les
300 € et représentent 13 % du revenu du ménage. Lesallocataires travailleurs pauvres car les revenus sociaux
familles monoparentales d’un ou deux enfants perçoi-constitués en général de la seule aide au logement
vent en moyenne 370 €, les personnes isolées 237 € etn’arrivent pas à compenser la faiblesse des revenus
les couples avec enfants 473 €. Ces prestations repré-d’activité. La part des personnes vivant seules - hom-
sentent 24 % du revenu des familles monoparentalesmes et femmes - est pratiquement deux fois plus
d’un ou deux enfants, 23 % de celui des isolés. Le poidsimportante parmi les allocataires travailleurs pauvres (36
des prestations atteint 27 % du revenu des familles aveccontre 19 % dans l’ensemble des allocataires en emploi).
enfants.
La présence d’un deuxième salaire dans le ménage
apporte un surcroît de rémunération qui permet de
dépasser le seuil de bas revenu. Ainsi, parmi les alloca-
Montant des prestations et part dans le revenutaires travailleurs pauvres vivant en couple, seuls 37 %
des ménages allocataires travailleurs pauvresd’entre eux ont un conjoint qui occupe un emploi alors
que cette proportion est de 75 % dans l’ensemble des
Montant des prestations Part dans le revenu
Types de ménagesallocataires ayant un emploi, tous niveaux de revenus familiales en euros en %
confondus. Couple sans enfant 221 18
Couple avec enfant 473 27
Isolé 237 23
Monoparental 425 27
(1) Repères synthèses N°2- mars 2009
Total 355 25(2) Repères synthèses N°9 - novembre 2006
Source : CAF - 2006
2 Pauvreté des travailleurs et bas salaires dans l’Hérault © INSEE 2009
Type de ménages
AgesPrès d’un allocataire sur six Malgré les aides, le coût du logement
relève du dispositif des minima sociaux reste élevé
Parmi les 26 500 allocataires travailleurs pauvres, 4 500 Le budget logement constitue un poste important de
(3)p

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