Pauvreté et précarité professionnelle des Lorraines : lenjeu des mobilités
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La pauvreté touche davantage les femmes que les hommes. Des éléments indiquent que cette réalité est plus accentuée en Lorraine. Ce phénomène est lié à des taux d’activité et d’emploi nettement plus faibles que ceux des hommes, ainsi qu’à une charge familiale plus lourde surtout quand elles sont à la tête d’une famille monoparentale. D’autre part, lorsqu’elles ont un emploi, elles cumulent deux handicaps, un salaire horaire moindre et des temps partiels plus importants. Il en résulte une surreprésentation féminine dans les bas salaires lorrains : parmi les 156 900 individus à bas salaire annuel en 2007, 60% sont des femmes. Toutefois, les bas salaires des femmes sont plus souvent associés à des longues durées annuelles d’emploi et à des contrats pérennes. Ces deux caractéristiques positives jouent paradoxalement comme autant de facteurs de pérennisation de la pauvreté. Localisés essentiellement dans les zones de Nancy, Thionville et Metz, ces bas salaires féminins sont proportionnellement plus concentrés dans la zone frontalière du nord de la Lorraine. Au contraire, les zones d’emploi de Nancy et Metz réservent une moindre surexposition des femmes aux bas salaires. À grands traits, ces femmes à bas salaire sont jeunes (43% ont entre 16 et 29 ans), disposent d’un contrat à longue durée et à temps partiel dans les secteurs de l’éducation, santé et action sociale ou du commerce, et elles «privilégient» des emplois de proximité. En fait, se limiter à des navettes plus courtes que leurs homologues masculins est une contrainte qui pèse vraisemblablement sur les niveaux de salaires féminins. Ceci met en exergue l’enjeu de la mobilité des femmes. Sommaire Des taux de pauvreté plus élevés pour les femmes Une moindre insertion féminine dans l’activité économique 84% des chefs de famille monoparentale sont des femmes Pauvreté du ménage et bas salaires individuels Les femmes lorraines très concernées par les bas salaires Le sillon lorrain principal pourvoyeur des bas salaires Une bande frontalière plus concernée par les bas salaires féminins Les salaires perçus dans les pays frontaliers Une surexposition aux bas salaires variable territorialement Des bas salaires féminins induits par les structures sectorielles Des femmes jeunes à bas salaires dans les zones tertiaires La moitié des bas salaires composée de temps partiels Des bas salaires durables pour les femmes Des emplois de proximité pour les femmes Bas salaires et navettes domicile-travail réduites L’enjeu de la mobilité Localisation des bas salaires : lieu de résidence versus lieu d’emploi Des taux de pauvreté plus élevés pour les femmes Une moindre insertion féminine dans l’activité économique 84% des chefs de famille monoparentale sont des femmes Pauvreté du ménage et bas salaires individuels Les femmes lorraines très concernées par les bas salaires Le sillon lorrain principal pourvoyeur des bas salaires Une bande frontalière plus concernée par les bas salaires féminins Les salaires perçus dans les pays frontaliers Une surexposition aux bas salaires variable territorialement Des bas salaires féminins induits par les structures sectorielles Des femmes jeunes à bas salaires dans les zones tertiaires La moitié des bas salaires composée de temps partiels Des bas salaires durables pour les femmes Des emplois de proximité pour les femmes Bas salaires et navettes domicile-travail réduites L’enjeu de la mobilité Localisation des bas salaires : lieu de résidence versus lieu d’emploi

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Extrait

www.insee.fr/lorraine
° Pauvreté et précarité professionnelle222N des Lorraines :
La pauvreté touche davantage les femmes que les hommes. Des éléments indiquent
que cette réalité est plus accentuée en Lorraine. Ce phénomène est lié à des taux
d’activité et d’emploi nettement plus faibles que ceux des hommes, ainsi qu’à
une charge familiale plus lourde surtout quand elles sont à la tête d’une famille
monoparentale. D’autre part, lorsqu’elles ont un emploi, elles cumulent deux
handicaps, un salaire horaire moindre et des temps partiels plus importants.
Il en résulte une surreprésentation féminine dans les bas salaires lorrains : parmi
les 156 900 individus à bas salaire annuel en 2007, 60% sont des femmes.
Toutefois, les bas salaires des femmes sont plus souvent associés à des longues
durées annuelles d’emploi et à des contrats pérennes. Ces deux caractéristiques
positives jouent paradoxalement comme autant de facteurs de pérennisation
de la pauvreté. Localisés essentiellement dans les zones de Nancy, Thionville
et Metz, ces bas salaires féminins sont proportionnellement plus concentrés dans
la zone frontalière du nord de la Lorraine. Au contraire, les zones d’emploi de Nancy
et Metz réservent une moindre surexposition des femmes aux bas salaires. À grands
traits, ces femmes à bas salaire sont jeunes (43% ont entre 16 et 29 ans), disposent
d’un contrat à longue durée et à temps partiel dans les secteurs de l’éducation, santé
et action sociale ou du commerce, et elles «privilégient» des emplois de proximité.
En fait, se limiter à des navettes plus courtes que leurs homologues masculins
est une contrainte qui pèse vraisemblablement sur les niveaux de salaires féminins.
Ceci met en exergue l’enjeu de la mobilité des femmes.
Alors que la crise actuelle risque de faire niveau des régions Poitou-Charentes ou Midi-
plonger de nombreuses familles et personnes Pyrénées. Par ailleurs, ces emplois à bas salaire
dans la pauvreté en Lorraine, il est important de sont majoritairement occupés par les femmes.
mieux cerner la fréquence, l’intensité et les ca-
ractéristiques de la pauvreté-précarité. Si perce- Des taux de pauvreté plus élevés
voir un bas salaire n’implique pas forcément la
pour les femmes
pauvreté, il en est néanmoins l’une des compo-
santes principales. En 2007, la Lorraine comptait Dans l’Hexagone, le taux de pauvreté est de
21,6% de bas salaires parmi ses salariés. En ter- 13,2% en 2007. La pauvreté des femmes y est
èmemes de taux, ceci la place en 7 position sur les supérieure à celle des hommes et ce différentiel
22 régions métropolitaines, au-dessus de la varie au cours du cycle de vie. En Lorraine, le
moyenne nationale, sachant que ce taux varie de taux de pauvreté de la population est de 14,1%
18,5% en Île-de-France jusqu’à 26,7% en Corse. et le même phénomène relatif au genre et à
En position intermédiaire, la Lorraine se situe au l’âge se produit vraisemblablement. La
V«sur-pauvreté» des femmes est lièrement en Lorraine. Elles ont par 85 000 familles monoparentales.
donc plus aiguë aux périodes de exemple un taux d’emploi de 71,4% Les personnes seules et les chefs
conciliation entre la maternité et la entre 25 et 54 ans en 2006, contre de famille monoparentale peuvent
vie professionnelle (30-49 ans), puis 86,1% chez leurs homologues mas- être répartis en trois grandes
au cours de la seconde phase de culins, soit un désavantage de 14,7 catégories en termes d’activité : ac-
retraite qui coïncide fréquemment points contre 12,0 au niveau natio- tifs occupés, retraités, autres inac-
avec une situation de veuvage. Ces nal. Ceci est un premier déterminant tifs et chômeurs. La proportion de
phénomènes trouvent donc leur ex- de leur plus forte confrontation à la femmes est variable, supérieure à la
plication au croisement des ca- pauvreté. Toutefois, cette plus faible parité dans tous les groupes, à l’ex-
ractéristiques de l’activité écono- activité joue très différemment selon ception de celui des actifs occupés.
mique des femmes et des composi- la composition familiale. Du côté des 568 000 familles avec
tions des ménages et des familles. ou sans enfant(s), autres que mono-
84% des chefs de famille parentales, l’activité est répartie
Une moindre insertion monoparentale asymétriquement au sein des cou-
féminine dans l’activité ples. Si les deux conjoints travaillentsont des femmes
dans 44,5% des cas, les coupleséconomique L’essentiel des 978 000 ménages
composés d’une femme qui travailleCôté activité économique d’abord, lorrains en 2006 est composé de
et d’un homme dans une autre si-les femmes sont en retrait des hom- 309 000 personnes seules et de
tuation sont peu fréquents (7,6%),mes, à tous les âges, tout particu- 650 000 familles, dont près de
alors que la situation inverse a une
plus forte occurrence (18,1%).
Une sur-pauvreté variable selon les âges
Ainsi, en famille, avec ou sans en-Taux de pauvreté à 60%* par sexe en métropole en 2007 et ratio taux de pauvreté
des femmes sur taux de pauvreté des hommes fant(s), l’inactivité des femmes est
fréquemment compensée par l’acti-FemmesTaux de pauvreté
(%) Ratio taux F/H vité du conjoint, ce qui a tendance àHommes
25 1,6
Ratio F/H réduire les risques de pauvreté du
1,4 ménage, et donc de chacun des
20 conjoints. Au contraire, dans la si-
1,2
tuation de chef de famille monopa-
1,0
15 rentale, que les femmes rencontrent
0,8 nettement plus fréquemment que
10 les hommes, l’absence de revenus
0,6
d’activité se traduit quasi systémati-
0,4 quement par la pauvreté du
5
0,2 ménage. Et dans le cas des person-
nes isolées, c’est-à-dire des ména-
0 0,0
Moins de 18à29ans 30à49ans 50à59ans 60à74ans 75ansouplus Ensemble ges d’une seule personne, les
18 ans
femmes sont plus fréquemment en
Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul situation défavorable en termes
et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
d’activité et/ou de revenus, en l’oc-
* Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil currence au chômage, en inactivitéde pauvreté. L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors
que d'autres pays (comme les États-Unis ou le Canada) ont une approche absolue. Dans l'approche en termes relatifs, le seuil est ou en retraite.
déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. Eurostat et les pays européens utilisent
en général un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie. La France privilégie également ce seuil, mais utilise aussi très
largement un seuil à 50 %, seuil de référence jusque récemment.
Le taux d’emploi d’une classe d’in-Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA ; enquête ERFS
dividus est calculé en rapportant le
nombre d’individus de la classe
Moins d’emploi et d’activité pour les femmes en Lorraine ayant un emploi au nombre total
d’individus dans la classe. Il peut
Écart femmes/ Écart femmes/
être calculé sur l’ensemble de laHommes Femmes
hommes hommes en France
population d’un pays, mais on se li-
Taux d’emploi (%) mite le plus souvent à la population
en âge de travailler (généralement
15 à 24 ans 38,6 30,0 -8,6 -7,4
définie, en comparaison internatio-
25 à 54 ans 86,1 71,4 -14,7 -12,0 nale, comme les personnes âgées
55 à 64 ans 36,9 30,8 -6,1 -6,0 de 15 à 64 ans), ou à une sous-
catégorie de la population en âgeEnsemble 68,0 56,3 -11,7 -9,9
de travailler (femmes de 25 à 29
Taux d’activité (%)
ans par exemple).
15 à 24 ans 48,5 39,5 -9,0 -7,9
Le taux d’activité est le rapport entre
25 à 54 ans 93,7 81,1 -12,6 -10,1 le nombre d’actifs (actifs occupés et
chômeurs) et l’ensemble de la popu-55 à 64 ans 39,9 33,9 -6,0 -6,3
lation correspondante.
Ensemble 75,3 64,8 -10,5 -8,8
Source : Insee, recensement de la population 2006
2Pauvreté du ménage
Plus de femmes seules en s

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