Une population active abondante face à une offre d emploi insuffisante
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Fortement spécialisée dans l'industrie, la Picardie a bénéficié jusqu'en 1975 des créations d'emplois dans ce secteur. La crise industrielle des années 70 va toucher de plein fouet les régions du nord de la France et en particulier la Picardie. Celle-ci sera inégalement atteinte, les zones du nord de l'Aisne, déjà affaiblies avant la crise seront les plus touchées. De 1975 à 1990, le rythme soutenu des créations d'emplois dans le tertiaire ne suffira qu'à maintenir le niveau d'emplois et la progression du chômage sera plus forte qu'au niveau national, résultat d'un décalage entre l'évolution de la demande de travail (population active) et celle de l'offre (emploi). Malgré l'embellie constatée entre 1990 et 1999, le niveau du chômage dépassera celui de la France en 1999 en raison principalement de la baisse de l'emploi en Ile-de-France, et donc d'une moindre progression des navettes vers cette région.

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Langue Français

Extrait

DYNAMIQUES
CROISSANCE M ARCHÉRÉGIONALE DU TRAVAIL 2ÉCONOMIQUES
Une population active abondante
face à une offre d’emploi insuffisante
Fortement spécialisée dans l’industrie,
la Picardie a bénéficié jusqu’en 1975
des créations d’emplois dans ce secteur.
La crise industrielle des années 70 va
toucher de plein fouet les régions du nord
de la France et en particulier la Picardie.
Celle-ci sera inégalement atteinte,
les zones du nord de l’Aisne, déjà affaiblies
avant la crise seront les plus touchées.
De 1975 à 1990, le rythme soutenu
des créations d’emplois dans le tertiaire
ne suffira qu’à maintenir le niveau d’emplois
et la progression du chômage sera
plus forte qu’au niveau national, résultat
d’un décalage entre l’évolution
de la demande de travail (population active) et celle de l’offre (emploi). Malgré l’embellie
constatée entre 1990 et 1999, le niveau du chômage dépassera celui de la France en 1999
en raison principalement de la baisse de l’emploi en Île-de-France, et donc d’une moindre
progression des navettes vers cette région.
Le nombre d’actifs en Picardie devrait continuer de croître dans les années à venir
en intégrant l’allongement des carrières provoqué par la réforme des retraites.
Cette croissance de la main d’œuvre de 7 % d’ici 2015, serait inégale
selon les départements. S’il n’y a pas lieu d’anticiper une pénurie globale de main-d’œuvre,
des difficultés risquent d’apparaître dans certains secteurs d’activité ou dans certains métiers.
erre de forte tradition manufacturière, et où de (38 % des actifs travaillant dans l’industrie), figureT
nombreuses activités industrielles se sont déve- toutefois encore en bonne place occupant la trente-
loppées et disséminées au fil des siècles sur l’en- cinquième position (sur 94) parmi les départements
semble de son territoire (textile, métallurgie, verre, français les plus industriels.
biens d’équipement...), la Picardie figure, en 1962,
dans le premier tiers des régions françaises où le Un rythme de croissance
secteur secondaire est le plus important. La part de l’emploi supérieur à la moyenne
dans l’emploi total (43 %) y est supérieur de 5 nationale jusqu’en 1975
points à la moyenne nationale. Avec 49 % des
emplois dans le secteur secondaire, l’Oise est déjà Au cours de la seule période 1962-1968, la France
en 1962 le département picard le plus industriel, métropolitaine crée 1 020 000 emplois dont
suivi par l’Aisne (43 %) et la Somme. Cette der- 570 000 emplois dans le secteur secondaire. La
nière bien qu’étant dans la moyenne française Picardie bénéficie donc tout naturellement de par
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
117DYNAMIQUESMARCHÉ DU TRAVAIL2 ÉCONOMIQUES
sa spécialisation industrielle de cette conjoncture Ce dynamisme de l’emploi picard n’est cependant
favorable à la création d’emplois. Elle gagne que partiellement le reflet du dynamisme propre
48 000 emplois dont 32 000 emplois dans le se- de la région. La Picardie, après avoir longtemps
condaire entre 1962 et 1968. souffert de la croissance de son ombrageuse voi-
sine, l’Île-de-France, bénéficie à partir de la se-
eSur l’ensemble de la période 1962 à 1975, porté conde moitié du XX siècle, de l’étalement
par les secteurs secondaire et tertiaire et en dépit géographique de l’agglomération parisienne sous
d’importantes pertes d’emplois dans l’agriculture l’augmentation de la pression foncière. Ceci a pour
(diminution de 40 %), l’emploi picard augmente conséquence un surcroît de population et d’em-
ainsi à un rythme annuel moyen de 1,2 % ploi (secondaire et tertiaire) dans l’Oise et le Sud
bien supérieur à la moyenne métropolitaine de l’Oise en particulier.
(+0,7 %/an). Ce niveau de croissance est compa-
rable à ceux de l’Île-de-France et de la Haute-Nor- Bien que flatteur au premier abord, ce bilan doit
mandie, et n’est dépassé que par celui de la région donc être relativisé car la croissance ne se répar-
PACA. En l’espace de quinze ans, 93 000 postes tit pas de façon homogène sur l’ensemble du ter-
de travail sont créés et la Picardie comptabilise ritoire. Si Amiens et le Sud de l’Oise connaissent
près de 631 000 emplois en 1975. de fortes croissances notamment dans le secon-
daire, les zones industrielles et rurales du nord de
l’Aisne connaissent déjà, dès cette époque, des
difficultés. Elles voient baisser leur niveau d’em-
ploi industriel (Chauny-Tergnier-La Fère, la Thié-


rache) ou ne parviennent qu’à peine à le stabiliser
(Saint-Quentin). L’emploi total de ces zones dé-
cline donc mécaniquement sous l’effet de la baisse
des emplois agricoles. Exception faite cependant

pour la zone de Saint-Quentin abritant un pôle
urbain de taille significative où le développement
du secteur tertiaire permet une croissance modé-
rée de l’emploi (+0,6 %/an).

Un déclin industriel inégal

selon les territoires ’ 1
La situation de la Picardie se dégrade ensuite ra-
pidement à partir de la fin des années 70. La crise
industrielle qui touche alors l’économie française,
frappe de plein fouet les régions industrielles du
nord de la France. Dès la période intercensitaire
1975-1982, l’industrie picarde perd 28 000 emplois
et ce n’est qu’un début. Le déclin des emplois in-
dustriels en France comme en Picardie se pro-
longe au cours des périodes intercensitaires
suivantes et au total, en 1999, la Picardie a un
niveau d’emploi industriel inférieur d’un tiers à ce-

lui de 1975 (190 000 postes en 1999 contre
0/ + 1


285 000 en 1975). La diminution de l’emploi in-
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
118




DYNAMIQUES
CROISSANCE M ARCHÉRÉGIONALE DU TRAVAIL 2ÉCONOMIQUES
dustriel en Picardie est proche de celle de la C
# 22 ;% France bien que légèrement plus importante en
Picardie, mais cette similarité de façade cache
d’importantes hétérogénéités infra régionales ;
Saint-Quentin et Chauny-Tergnier-La Fère, zones
dont les secteurs industriels montraient déjà avant
1975 des signes de faiblesse voient le nombre
d’emplois secondaires fortement régresser : les
emplois industriels diminuent de moitié sur Saint-
Quentin (-47 %) et la baisse atteint -43 % dans la

zone de Chauny-Tergnier-La Fère. Les zones de
Soissons et du Laonnois, et de même celle
- . ’
d’Amiens sont également durement touchées (res-
; K K K < & ; K K K <
pectivement -38 %, -36 % et -34 %). Parmi les
0/ + 1
départements, celui de l’Aisne est le plus dure-


ment touché, 4 emplois secondaires sur 10 y ont
disparu en 1999 par rapport à 1975. C’est dans ves de « seulement » -17 % et -20 %, les zones de
Compiègne et de Beauvais peuvent être considé-l’Oise que la baisse est la moins prononcée, le
rées comme ayant relativement mieux résisté à ladépartement ne perdant qu’un peu moins de trois
crise industrielle que le reste de la région. La rela-emplois sur 10. Mais là encore de fortes dispari-
tive bonne performance de l’emploi secondaire detés infra départementales existent.
la zone d’emploi de Château-Thierry (-25 %) dans
l’Aisne, relève du même phénomène. Au cours deL’emploi industriel décline très fortement dans le
la même période, l’emploi agricole continue à bais-Sud-Oise (-40 %) mais ce phénomène ne relève
ser, et en dépit de la disparition d’un emploi agri-pas de la même gravité que les zones du nord de la
cole sur deux, les pertes absolues sont bienrégion. En effet, au regard de l’évolution de l’emploi
inférieures à celles des années 60-70. Au total, desecondaire en Île-de-France (-52 % de 1975 à
1975 à 1999, la Picardie perd 36 000 emplois agri-1999), cette évolution de l’économie industrielle du
coles.Sud-Oise n’est que le ref

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