Vue d ensemble
120 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
120 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

- L'emploi baisse en 2003 pour la première fois depuis dix ans - Des hausses de salaire modérées malgré la forte revalorisation des salaires minimaux - La baisse du taux d'épargne permet de maintenir la croissance de la consommation - Tirés par les dépenses de santé, les comptes sociaux subissent aussi le ralentissement de la croissance - 2000-2003 : une période de réformes du système de redistribution - 15 millions d'élèves, d'apprentis et d'étudiants - La population croît à un rythme moins soutenu en France comme en Europe - Chronologie

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

VUE
D’ENSEMBLE L’emploi baisse en 2003
pour la première fois depuis dix ans
En 2003, l’emploi total baisse en France pour la première fois depuis 1993. Au cours de
l’année, environ 80 000 postes ont été détruits, tous secteurs confondus. En 1993, la
France avait perdu plus de 200 000 postes. Cette baisse de l’emploi s’inscrit dans le long
ralentissement de l’économie, visible depuis le pic de créations d’emploi atteint en
2000 : + 620 000 puis + 265 000 en 2001, + 150 000 en 2002 (tableau 1). Elle est sur-
tout sensible dans l’industrie ; le secteur tertiaire essentiellement marchand, moteur de la
croissance en emploi les années passées, est moins dynamique en 2003.
Tableau 1
L’emploi depuis fin 1999
En milliers
NiveauVariations annuelles d’emploi
d’emploi au
1999 2000 2001 2002 2003 31/12/2003
Emploi salarié des secteurs concurrentiels (1) + 434 + 569 + 252 + 42 - 77 15 327ié tertiaire essentiellement
non marchand (2) + 145 + 90 + 43 + 110 + 8 6 761
Emploi total hors contingent (3) + 578 + 620 + 265 + 153 - 84 24 560
(1) Secteurs essentiellement marchands (hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale).
(2) Y compris contrats emploi solidarité (CES), contrats emploi consolidé (CEC) et emplois-jeunes.
(3)is salariés agricoles et non-salariés.
Source : Insee, estimations d’emploi.
Le ralentissement de la progression de la population active, dû à l’arrivée à l’âge de la
(pré)retraite des premières classes d’âges nombreuses du baby-boom, est encore sensible
en 2003 : le nombre d’actifs n’augmenterait que de 110 000, contre près de 280 000 l’an-
née précédente. Combinée à la faiblesse de l’emploi, cette progression conduit à une
augmentation du taux de chômage tout au long de l’année ; il atteint 9,9 % de la popu-
lation active en décembre, et se stabilise à ce taux jusqu’en juin 2004.
En Europe, hausse du chômage puis stabilisation
Après une hausse de 0,9 point entre septembre 2001 et avril 2003, le taux de chômage
dans la zone euro se stabilise à 8,9 % pendant un an, avant de progresser ensuite de
0,1 point (graphique 1). Pour l’ensemble des vingt-cinq pays de la nouvelle Union euro-
péenne, le taux de chômage, qui s’établit à 9,1 % en juin 2004, est en revanche stable
depuis février 2003. Cette stabilité masque cependant d’importantes différences selon
les pays. Le chômage est ainsi en forte hausse aux Pays-Bas, en Suède, au Luxembourg
et au Danemark, tandis qu’il baisse nettement dans certains pays nouvellement adhé-
rents, tels l’Estonie, la Lituanie et Chypre. Dans la zone euro, 12,7 millions de personnes
sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Un peu plus d’une sur
Vue d’ensemble - Emploi et chômage 13cinq réside en France. La croissance étant nettement plus forte au Royaume-Uni, aux
États-Unis et au Japon que dans la zone euro en 2003, le taux de chômage y baisse de
0,3, 0,5 et 0,8 point respectivement sur un an jusqu’à la fin mai 2004, atteignant 4,7 %,
5,6 % et 4,6 %.
En %Graphique 1
13Taux de chômage en
FranceFrance, dans la zone euro
12
et l’Union européenne
Zone euro
11
10
Union européenne (UE) UE à 25
à 15 pays
9
8
7
Sources : Insee, Eurostat.
L’activité ralentit entre la mi-2002 et la mi-2003
Malgré un premier semestre 2002 vigoureux (+ 0,8 % de croissance) sous l’effet de la
reprise américaine, le deuxième semestre 2002 et le premier semestre 2003 voient une
stagnation du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro. Le commerce mondial pèse
sur cette faible performance, les exportations et les importations contribuant négative-
ment à la croissance entre la fin 2002 et le début 2003. L’appréciation de l’euro et le
faible dynamisme de la demande intérieure empêchent les pays de la zone euro de pro-
fiter pleinement de la reprise mondiale au cours de l’année. Le PIB américain croît ainsi
de 3,1 % en 2003, contre 0,5 % pour la zone euro [6].
Au sein des pays de la zone euro, la France connaît une situation peu favorable. Avec un
commerce extérieur peu porteur étant donné le poids de la zone euro dans les exporta-
tions françaises, les entreprises font preuve d’attentisme, et ce à plusieurs niveaux.
L’investissement, déjà en baisse en 2002 suite à la crise financière, baisse encore en 2003
(– 1,9 %), essentiellement dans l’industrie. Les entreprises sont également prudentes en
matière d’emploi : si elles ne veulent pas embaucher, elles ne procèdent pas non plus à
des licenciements massifs eu égard à la faiblesse de l’activité, à l’instar des 2,5 millions
d’emplois perdus aux États-Unis entre la mi-2001 et la mi-2003. Le taux de marge des
entreprises françaises (rapport de l’excédent brut d’exploitation à la valeur ajoutée)
baisse ainsi sur la première partie de 2003.
La deuxième moitié de l’année 2003 est en revanche nettement plus positive. Le PIB
croît ainsi de 0,6 % par trimestre (soit 2,4 % en rythme annuel), cette tendance accélé-
rant même au début de l’année 2004. Le commerce extérieur redevient porteur, les
entreprises reprennent modestement leurs investissements, et le taux de marge des entre-
prises se stabilise. La croissance serait encore sensible tout au long de l’année 2004, à
un rythme toutefois un peu moindre [5].
14 France, portrait social 2004/2005
mai 93
mai 94
mai 95
mai 96
mai 97
mai 98
mai 99
mai 00
mai 01
mai 02
mai 03
mai 04L’emploi salarié tarde à réagir à la reprise
L’emploi ne profite cependant pas encore de cette embellie : les entreprises ajustent leurs
effectifs avec un certain délai par rapport à l’activité (graphique 2). La productivité
apparente du travail, rapport entre la valeur ajoutée et l’effectif en personnes physiques,
diminue ainsi de 0,3 % entre la mi-2002 et la mi-2003, avant de progresser fortement
depuis. Au final, c’est cependant la baisse de l’emploi qui prévaut sur l’année 2003.
En %Graphique 2
7Dynamique cyclique
6
de l’emploi salarié
5
PIB en volumeconcurrentiel et du PIB 4
marchand 3
2
1
0
Note : glissements annuels en don- -1
Emploi salarié
enées trimestrielles du 2 trimestre -2
er1988 au 1 trimestre 2004, en don- -3
nées corrigées des variations -4
saisonnières.
Source : Insee.
Dans les secteurs essentiellement marchands (secteurs dits concurrentiels, de l’industrie
agroalimentaire aux services aux particuliers, en excluant les activités agricoles ou non
marchandes comme la santé, l’éducation ou l’administration publique), la baisse de
l’emploi est de 0,5 %, soit 77 000 postes en 2003 (tableau 2). Elle est plus forte au cours
des trois premiers trimestres (96 000 emplois perdus), l’emploi se redressant au qua-
trième trimestre sous l’effet de la progression de l’intérim. Cette amélioration n’est
cependant pour l’instant que de courte durée, les secteurs marchands perdant 3 000
emplois au cours des six premiers mois de 2004.
Tableau 2
L’emploi salarié des secteurs concurrentiels (*) selon le secteur d’activité
En milliers
NiveauVariations annuelles d’emploi
d’emploi auSecteur d’activité
1999 2000 2001 2002 2003 31/12/2003
Ensemble industrie - 4 + 79 - 12 - 96 - 109 3 937
dont industrie manufacturière - 10 + 66 - 16 - 95 - 102 3 119
Construction + 39 + 51 + 28 + 5 + 9 1 273
Tertiaire concurrentiel + 399 + 439 + 236 + 133 + 23 10 118
dont : commerce + 73 + 81 + 80 + 33 + 17 3 013
services marchands (1) + 267 + 311 + 106 + 66 + 12 5 056
Ensemble des secteurs concurrentiels
non agricoles + 434 + 569 + 252 + 42 - 77 15 327
(1) Services aux entreprises et aux particuliers.
(*) Secteurs essentiellement marchands : ensemble hors agriculture, administration, éducation, santé et action
sociale.
Source : Insee, estimations d’emploi salarié.
Vue d’ensemble - Emploi et chômage 15
89T2
90T2
91T2
92T2
93T2
94T2
95T2
96T2
97T2
98T2
99T2
00T2
01T2
02T2
03T2
04T2La conjoncture de l’emploi ne s’améliore pas dans l’industrie en 2003. Près de
110 000 postes sont supprimés dans les secteurs industriels, soit 2,7 % des effectifs
totaux, contre 96 000 en 2002. Seule parmi les grands secteurs industriels, l’industrie
automobile limite la b

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents