Pôles de Compétitivité en France : Prometteurs mais des défauts de jeunesse à corriger
KPMG ENTREPRISES
Pourquoi cette étude KPMG ?
KPMG, du fait de sa présence sur lens emble du territoire français auprès de 20% des PME, est naturellement concerné par le déploiement des Pôles de Compétitivité et par leur vocation pr emière : linnovation et ses impacts dans la création de valeur.
Nos prestations sadressent aux PME-PMI et aux grandes entreprises, acteurs c entraux des pôles. Elles visent le développement et la pérennisation de leurs activités.
Notre connaissance des territoires et de leur compétitivité, nous autorise à porter un regard dexpert sur les bénéfices apportés par les pôles.
Cette étude offre une vision qualitative de lÉtat de lArt des Pôles de Compét itivité au second semestre 2006. Nous souhaitons en partager les résultats avec la communauté économiq ue et institutionnelle afin dagir sur les domaines daméliorations nécessaires.
Les Pôles de Compétitivité français, un an dexistence en juillet 2006
Contexte
Le 12 juillet 2005, le CIADT (Comité Interministérie l de lAménagement et du Dé veloppement du Territoire) labellise 67 Pôles de Compétitivit é sur 105 dossiers examinés su ite à lappel à candidature.
Linitiative dAppel à Projet a permis de sélectionner une première série de proposit ions pour la constitution de pôles fondés sur des partenari ats publics / privés pouvant impliquer les entreprises, les organismes de recherche et de formation, les établissements fina nciers, les collectivités territoriales, lÉtat et lEurope dans le champ des technologies structurantes et des activités industrielles pour lesquelles la France es t spécialisée ou bénéficie de potentialités avérées.
Définition
Un pôle de compétitivité résulte de la combinaison, sur un même territoire, de trois ingrédients : Entreprises, Centres de formation, Unités de recher che et de trois facteurs décisifs : Partenariat, Projets de R&D , Visibilité internationale
Les thématiques examinées - La maîtrise des éléments relatifs à la straté gie déployée par les Pôles de Compétitivité - La maîtrise des éléments relatifs à la conduite et au pilotage des activités des Pôles de Compétitivité - La prise en compte des postures resp ectives des acteurs : Gouvernance, Entreprises, Recherche et Formation
Méthodologie - Létude est de nature qualitat ive et porte sur les témoignages de 158 acteu rs recueillis auprès de 40 Pôles de Compétitivité français. - Les interviews ont été menés sur la base fidèle du cahier des charges dappel à candidature établi par le CIADT - Létude sest déroulée du 15 juin au 30 octobre 2006 70 Nbre pôles66 60 Visités 50 50
Gouvernance
Entreprises Recherche et Formation
Échantillon des 158 entretiens sur les 40 pôles examinés
40
30 20 10 86 6 10 0 Pôles Mondiaux Pôles à Vocation Mondiale
1 - rrentielle sont insuffisamment maîtriséesStratégie internationale et veille concu
au nérés déterminantsein des pôles est un facteur de leur visibilité et deLa portée internationale des projets gé leur rayonnement.
de leur taille et de leur croissance. Les enjeuxLa marchés,réussite des projets dépend de la connaissance des sont ici stratégiques.
Or, si les Pôles de Compétitivité ont réalisé leur première revuestratégique en 2005 pour obtenir le label, lexamen permanent de leur positio nnement sur les marchés internationaux nest pas encore inscrit dans leur « routine » de fonctionnement.
La veille marché et la veille concur rentielle sont insuffisamment maîtri sées, les atouts différenciateurs et lévaluation des potentiels de déve loppement des marchés visés par les pr ojets, manquent encore de précision.
Les forces, faiblesses, menaces et opportunités ont été c ernées dans le dossier de candidature mais ladhésion aux enjeux internationaux mérite dêtre renfor céeet maintenue auprès de chaque acteur impliqué.
2 -Objectifs prioritaires exprimés : partenariats avec d autres entreprises et avec la recherche, veille concurrentielle, surveillance des marchés
Les acteurs rangent les partenariats inter industries et recherche/in dustrie ainsi que les performances économiques (part de marché et position concurrentielle) au premier plan des objectifs prioritaires. A ce titre, lambition originelle du concept de Pôle de Co mpétitivité est bien passée dans les esprits.
Lemploi, les coopérations industrie/form ationet linstallation dactivités nouvelles sur les territoires des pôles sont en queue de peloton des priorités.
La formation, 3° é,pilier des Pôles de Compétitivit ns nest pas encore intégrée da les flux de coopération.
On noteralabsence des Écoles de Commercedans les instances de gouver alors que les Écoles nance dIngénieurs y sont correctement représentées. Ceci es t préjudiciable à terme, au vu de limpératif des PME de voir renforcées leurs ressources et compétences pour sat isfaire leurs ambitions stratégiques internationales.
3 s critères : chiffre daffaires, marges et développement de nouveauxLa réussite se mesurera sur troi marchés
Qualité des coopérations In dustrie/Recherche/Formation Impacts et résultats directs des inno vations sur laccroissement du chiffre daffaires et le développement des marchés des entreprises Meilleure réactivité dans l instruction des projets Taille critique et mutualisati on des moyens inter industries Qualité des processus de gouvernance Ingénierie financière et protection intellectuelle Marketing et lobbying internationa l pour une plus grande visibilité
Cest sur la qualité de lorganisation dupôle et sur lefficience de ses processus que les acteurs voient les moyens de la réussite.
Celle-ci est incontestablem ent centrée sur des résultats économiq ues : Chiffre daffaires, marge et développement de nouveaux marchés. Le bon sens !
4 -Une implication insuffisante des acteurs et des réalisations encore très modestes
Près dun acteur sur deux se déclare insatisfait du taux dimplication au sein de son Pôle de Compétitivité.
Les entreprises sont encore en phase dobservation et les moyens investis par les acteurs académiques leurs semblent trop éloignés de leur s préoccupations immédiates.
Près de 30 % des acteurs jugent qu e le développement des innovations et les partenariats inter industries ou industrie/recherche présentent un taux de réalisation très faible.
Les impacts des coopérations sur lam élioration des positions concurrentie lles et le développement des parts de marché sont, par conséquent, ju gés très peu significatifs.
5 Les entreprises sont encore réticentes à coopérer dans le domaine de linnovation
Les industriels sont encore réticents à coopérer avec l eurs confrères sur le terrain précieux de linnovation.
Quelle que soit leur taille, ils rechignent encore à ouvri r largement leur « boîte à idées ».
Les plus gros, craignent de devoir pa rtager, avec les plus petits, des années dinvestissements sur la recherche et lamélioration de leurs performances. Les petits redoutent leffet de taill e dans une coopération déséquilibrée.
Dans les pôles constitués dac teursdont les positions peuvent être concurrentes, cet état desprit est encore plus marqué.
Pourtant les effets dune coopération au sein dun pôle peuvent être très b énéfiques, notamment sur les mutualisations de moyens et le renforcement des actions co llectives par lunion. Ces effets positifs mériteraient une valorisation auprès des adhérents car, au-delà de linno vation proprement dite, ils constituent lun des atouts clés dun Pôle de Compétitivité.
6 rapiditéLes points à améliorer : appropriation de la stratégie, dinstruction des aides, relations entre acteurs, communication vers linternational
Les domaines sur lesquels il convient dès à présent de se doter de plans daméliorations ambitieux :
Une meilleure vision stratégique et une meilleure maîtrise des enjeux à linternational, Le raccourcissement du temps de cycle exigé par le processus dinstruction des aides financières accordées aux projets, Les relations entre les acteurs et notamment limplication de c eux-ci sur des opérations concrètes, déployées sur le moyen term e et dans une coopération plus intense, La communication extérieure visant la valorisation des résultats du pôle à linternational.
Les entreprises restent optimistes quant aux vertus du concept :
Une sur deux considère que le pôle permettra daboutir à des innovations pour une meilleure compétitivité internationale, A 3 ans, on peut prévoir une intensification de leur engagement dans les activités du pôle pour plus de 40 % dentre elles, La moitié déclare vouloir maintenir le même niveau dengagement sur les 5 prochaines années.
En conclusion : Les Pôles de Compétitivité français forcém ent très jeunes, doivent rapidement se concentrer sur les bonnes pratiques.
Après un an dexistence, les pôles s ont désormais structurés, les gouvernances rodent leurs modalités de travail et les projets voient le jour (en cumulé, les deux appels à projets de ontpermis de soutenir 165 projets issus de 57 pôles différents parmi les 66 labellisés).
Si la machine monte en puissance, il convient toutefois de prévoir les réglages nécessair es dans le court terme et danticiper tout ralentissement de régime.
Dune meilleure vision stratégique dépendra la qualité des résultats. Les analyses de marché, lévaluation des cyc les de retour sur investisse mentdevront être fiabilisés pour tirer partie de la va leur économiques des innovations produites au sein des pôles.
La solidité du concept à long terme dépendra dune implication plus radicale des 3 éléments du trépied : entreprises/recherche & formation. Cette dernière devra veiller à lintensité de ses partena riats aujourdhui trop ténus.
Louverture au partage des savoirs et savoirs faire est détermi nante. Il conviendra sans doute de doter la coopération doutils et de moyens conçus pour sécuriser les écha ngeset assurer un retour sur investi ssement équitable aux contributeurs.
Les résultats concrets seront les meilleurs accélérateurs du dispositif. Les prochains mois devront être employés à valoriser le s résultats économiques du concept dans tous les domaines : innovation collaborative, gains de parts de marché, mutualisation réussie et gains déchelle