Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin) - Rapport annuel d analyse et d activité 2012
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Description

La cellule de traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (Tracfin) a publié son rapport d'analyse et d'activité pour 2012. Dans son rapport, Tracfin revient sur l'activité forte de 2012 et dresse un panorama de dix affaires ayant marqué l'année (escroquerie aux organismes de complémentaire de santé, détournement de fonds publics, blanchiment et recel de métaux volés, abus de confiance et abus de biens sociaux par un agent d'assurances...).

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Publié par
Publié le 01 juillet 2013
Nombre de lectures 21
Licence : En savoir +
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Rapport annuel d’analyse et d’activité2012 Tracfin Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins
Le mot du dîrecteur
Rapport d’activité Tracfin 2012
Rîsques et nouvees vunérabîîtés en matîère de banchîment des capîtaux et de inancement du terrorîsme Évaluatîon des rîsques État des lîeux par types d’opératîons et par secteurs Cas typoogîque n° 1 : Banchîment dans e cadre du transert d’un joueur de ootba La crîse économîque et Inancîère a Favorîsé la montée des rîsques Cas typoogîque n° 2 : Émîssîon de ausses actures par une socîété soufrant d’une orte détérîoratîon de sa trésorerîe Cas typoogîque n° 3 : Utîîsatîon d’une socîété de ’économîe égae pour banchîr des onds d’orîgîne îîcîte Cas typoogîque n° 4 : Abus de conIance et détournement de onds par un saarîé au détrîment de son entreprîse Cas typoogîque n° 5 : Fraude de type carrouse à a TVA sur a marge dans e cadre du commerce de véhîcues d’occasîon VulnéraBîlîtés émergentes et tendances montantes en matîère de Blanchîment de capîtaux Cîrcuîts Inancîers îllîcîtes înternatîonaux et mécanîsmes de compensatîon Cas typoogîque n° 6 : Banchîment par compensatîon împîquant deux réseaux crîmînes dîstîncts Lutter contre l’opacîté de certaîns montages jurîdîques Cas typoogîque n° 7 : ïnvestîssement îmmobîîer par une SCï dont es assocîés sont des socîétés îmmatrîcuées dans un pays à Iscaîté prîvîégîée membre de ’Unîon européenne Les stratégîes d’optîmîsatîon de transmîssîon patrîmonîale împlîquant la détentîon d’avoîrs non déclarés à l’étranger Cas typoogîque n° 8 : Montage vîsant à déguîser une donatîon en mutatîon à tître onéreux
L’utîlîsatîon atypîque de tîtres-restaurants dans des technîques de blanchîment Cas typoogîque n° 9 : Schéma de banchîment împîquant ’utîîsatîon de tîtres-restaurants dans e secteur de a restauratîon
Le blanchîment de la Fraude en lîgne, une préoccupatîon croîssante Cas typoogîque n° 10 : Schéma de banchîment des proIts générés par des sîtes de e-commerce Le inancement du terrorîsme Panorama des afaîres marquantes Cas n° 1 : Fraude documentaîre dans e cadre d’une escroquerîe aux emprunts îmmobîîers Cas n° 2 : Rachat d’un commerce à des Ins de banchîment îé au traIc de stupéIants Cas n° 3 : Escroquerîe et abus de conIance par une socîété attîrant des actîonnaîres par des promesses de rendements de eurs învestîssements à des taux îrréaîstes Cas n° 4 : Abus de conIance et abus de bîens socîaux par un agent d’assurances Cas n° 5 : Détournement d’une partîe des onds coectés par un agent d’étabîssement de paîement et Inancement d’actîvîtés îégaes Cas n° 6 : Escroquerîe aux organîsmes de compémentaîre santé Cas n° 7 : Banchîment et rece de métaux voés (erraîeurs) Cas n° 8 : Fraude aux organîsmes socîaux par des proessîonnes du secteur paramédîca Cas n° 9 : Banchîment du produît d’agîssements déîctueux (pronostîcs sportîs) Cas n° 10 : Détournement de onds pubîcs
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Tracin et es proessîonnes La partîcîpatîon des proFessîonnels assujettîs à la lutte contre le Blanchîment de capîtaux et le inancement du terrorîsme en 2012 Les proFessîonnels du secteur Inancîer Fîche 1 - Les banques, étabîssements de crédît et înstîtuts d’émîssîon Fîche 2 - Le secteur de ’assurance Fîche 3 - Les changeurs manues Fîche 4 - Les étabîssements de paîement Fîche 5 - Les proessîonnes des marchés Inancîers Les proFessîonnels du secteur non Inancîer Fîche 6 - Les notaîres Fîche 7 - Les avocats Fîche 8 - Les admînîstrateurs judîcîaîres, es mandataîres judîcîaîres et es huîssîers de justîce Fîche 9 - Les commîssaîres aux comptes et es experts-comptabes Fîche 10 - Les proessîonnes du secteur des jeux Fîche 11 - Les proessîonnes de ’îmmobîîer - Les marchands de bîens précîeux - Les socîétés de domîcîîatîon -Les agents sportîs Fîche 12 - Les commîssaîres-prîseurs judîcîaîres et es socîétés de ventes voontaîres La coordînatîon avec les autorîtés de contrôle et les ordres proFessîonnels La partîcîpatîon de Tracin aux groupes de travaîl du Conseîl d’orîentatîon de la lutte contre le Blanchîment de capîtaux et le inancement du terrorîsme (ColB)
L’actîvîté de Tracin Les înFormatîons reçues par Tracin Les dîférents types d’înFormatîons reçues par TracIn Les modalîtés de transmîssîon des déclaratîons de soupçon La protectîon et la conservatîon des données Les condîtîons de recevabîlîté d’une déclaratîon de soupçon Les înFormatîons analysées par Tracin La premîère phase d’analyse des înFormatîons reçues L’orîentatîon et le traîtement des înFormatîons reçues et analysées par TracIn La coopératîon de Tracin avec ses partenaîres înstîtutîonnels natîonaux et înternatîonaux L’actîon de TracIn auprès des autorîtés judîcîaîre La coopératîon înternatîonale Tracin, la cellule de renseîgnement inancîer L’organîsatîon de tracIn Le bîlan socîal
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Le mot du dîrecteur
Rapport d’activité Tracfin 2012
En 2012, dans e contexte des eforts îndîspensabes au redressement Inancîer de notre pays et de ’Europe, a utte contre e banchîment et e Inancement du terrorîsme est restée une préoccupatîon constante des pou-voîrs pubîcs, tout autant aIn d’évîter que a sîtuatîon économîque ne soît expoîtée à des Ins de banchîment de onds îîcîtes, que de utter e pus eicacement possîbe contre es raudes de toute nature, et notamment cees aux Inances pubîques.
Dans ce contexte, pourtant marqué par es dîicutés budgétaîres, TracIn a encore une oîs bénéIcîé du soutîen et de a conIance de ses mînîstres de tutee, avec notamment a poursuîte de a croîssance de ses efectîs – quî auront aînsî augmenté de près de 50 % en 5 ans – et des moyens matérîes et Inancîers mîs à sa dîsposîtîon.
L’ensembe des proessîonnes décarants ont égaement marqué a conIance qu’îs accordent à TracIn, tout autant par es décaratîons adressées au Servîce que par es reatîons de grande quaîté avec ses personnes. La vîgîance constante de ces proessîonnes est a cé de voûte du dîsposîtî înternatîona mîs en pace pour utter contre e banchîment et e Inancement du terrorîsme et je suîs conscîent de ce que a tâche quî eur est aînsî conérée peut être paroîs déîcate à appréhender et à exécuter. Ces proessîonnes doîvent savoîr que, dîrectement ou par ’întermédîaîre de eurs organes proessîonnes, es équîpes de TracIn sont toujours à eurs côtés pour es aîder à assumer au mîeux eurs obîgatîons. C’est dans cette perspectîve qu’au cours de ’année 2012, e Servîce a procédé à a reonte compète de son système de téédécaratîon et a ouvert sa nouvee pateorme Ermes, ofrant aînsî un système d’échange dématérîaîsé et sécurîsé avec ses 200 000 proessîonnes décarants. Ce nouveau système étaît évîdemment îndîspensabe à a modernîsatîon des méthodes de travaî înternes à TracIn ; maîs c’est aussî et surtout un dîsposîtî dont a conceptîon a constamment été guîdée par a préoccupatîon de répondre aux besoîns des proessîonnes notamment en matîère d’accessîbîîté, de convî-vîaîté et de sécurîté. Ce nouveau dîsposîtî a du reste été rapîdement adopté dès e second semestre 2012 par de très nombreux utîîsateurs quî ont aînsî témoîgné de eur satîsactîon au regard de ce nouve outî dont es onctîonnaîtés et ’usage contînueront à être déveoppés dans e utur.
EnIn, TracIn aura contînué en 2012 à entretenîr ses îens avec es partenaîres înstîtutîonnes auxques e Ser-vîce est autorîsé à transmettre ses înormatîons. L’année aura évîdemment été marquée par a mîse en œuvre des nouvees reatîons avec es admînîstratîons en charge de a protectîon socîae, autorîsées par a oî du 21 décembre 2011, maîs aussî par e déveoppement permanent des échanges avec es autres partenaîres admînîstratîs et, surtout, avec ’Autorîté judîcîaîre quî reste e prîncîpa înterocuteur du Servîce. Le dîaogue avec tous ces partenaîres permet à TracIn de s’adapter au mîeux à eurs besoîns dans e respect des contraîntes égaes quî s’împosent à son actîvîté.
Cet envîronnement avorabe au Servîce a été d’autant pus apprécîé que ’année 2012 aura à nouveau été mar-quée par a croîssance de pus de 10 % des actîvîtés du Servîce par rapport à ’année précédente ; sur es cînq dernîères années, ces actîvîtés auront aînsî pus que doubées, tant en ce quî concerne es tâches de réceptîon et d’anayse des înormatîons, qu’en ce quî concerne a onctîon de transmîssîon d’afaîres aux autorîtés habî-îtées. Je tîens donc à remercîer très vîvement es personnes de TracIn quî, dans une pérîode marquée, non seuement par cette très orte augmentatîon d’actîvîté, maîs aussî par des changements împortants de méthodes de travaî et des envîronnements technîques, jurîdîques et înstîtutîonnes, ont à nouveau aît preuve en 2012 de eur capacîté d’adaptatîon et d’un attachement sans aîe à eur mîssîon de servîce pubîc.
Dans es prochaîns moîs, de nouveaux changements substantîes du cadre înstîtutîonne dans eque évoue TracIn sont encore attendus, non seuement avec ’ouverture des dîscussîons sur a prochaîne dîrectîve euro-péenne vîsant notamment à adapter e cadre jurîdîque de ’Unîon aux nouveaux standards du GaI adoptés en 2012, maîs aussî sans doute avec des textes égîsatîs înternes vîsant notamment à améîorer ’eicacîté du dîsposîtî de renseîgnement Inancîer en matîère de utte contre e banchîment de a raude et de a corruptîon. Je ne doute pas que e servîce TracIn et ’ensembe de son personne, avec ’aîde de ses partenaîres et de ’en-sembe des proessîonnes décarants et a conIance de ses autorîtés de tutee, sauront reever ce nouveau déI.
Jean-Baptîste Carpentîer Dîrecteur de TracIn
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Rîsques et nouvees vunérabîîtés en matîère de banchîment des capîtaux et de inancement du terrorîsme
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L’anayse opératîonnee et stratégîque des înormatîons reçues et traîtées par TracIn en 2012 partîcîpe à ’îdentîIcatîon des prîncîpaux rîsques et tendances en matîère de banchî-ment d’argent et de Inancement du terro-rîsme.
L’évauatîon des rîsques par e Servîce aît res-sortîr, dans un contexte de crîse économîque et Inancîère, a croîssance des pratîques rau-dueuses et des tentatîves d’îngérence de a crîmînaîté organîsée dans ’économîe égae. Dans ce contexte d’exposîtîon accrue aux rîsques, a dîmînutîon, pour a deuxîème année consécutîve, des décaratîons de soupçon por-tant sur es personnes moraes constîtue un éément préoccupant.
TracIn, quî conduît une veîe stratégîque des évoutîons en matîère de banchîment d’argent et de Inancement du terrorîsme, a îdentîIé, en 2012, des phénomènes nouveaux ou évoutîs. Des technîques et înstruments înhabîtues, des montages Inancîers compexes vîsant à opacî-Ier es cîrcuîts Inancîers sont présentés dans un panorama des vunérabîîtés émergentes et des tendances montantes. Dans un contexte de hausse de a pressîon Iscae, TracIn a, aîn-sî, observé une recrudescence de montages Inancîers débouchant sur des soupçons de raudes Iscaes. Des schémas de compensa-tîon d’envergure înternatîonae ont égaement été mîs à jour par TracIn, grâce, notamment, à a coopératîon înternatîonae.
Un déveoppement spécîIque est égaement consacré au Inancement du terrorîsme. EnIn, une séectîon d’afaîres marquantes est présen-tée.
Évaluatîon des rîsques
État des îeux par types d’opératîon et par secteurs TracIn onde son évauatîon des rîsques sur a base des înormatîons reçues et des afaîres traîtées en 2012. Cette anayse rend compte des approches par es rîsques mîses en œuvre par es proessîonnes décarants. Parmî ces ap-proches, cees ondées sur es types d’opéra-tîon et sur es secteurs d’actîvîté se détachent.
Les montants moyens par décaratîons, es-quees peuvent regrouper pusîeurs opéra-tîons sur des pérîodes de temps très varîabes, sont à 90 % înérîeurs à 500 000 euros avec un montant médîan de 50 000 euros. Cette répar-tîtîon est à mettre en regard avec ’ordonnance du 30 janvîer 2009 quî vîsaît à permettre a détectîon d’un champ înractîonne très arge à ’orîgîne du banchîment. Les îndîcateurs reatîs aux montants décarés doîvent être consîdérés avec précautîon dans a mesure où e décarant est rarement en mesure d’appré-hender ’ensembe de ’opératîon Inancîère concernée. En outre, a pratîque démontre que certaînes actîvîtés, tees que e Inancement du terrorîsme ou e traIc de stupéIants, peuvent être déceées à partîr de montants très aîbes maîs répétés.
Les opératîons en espèces, es chèques et vî-rements restent es moyens de paîement es pus couramment décarés. Dans un contexte d’augmentatîon des sîgnaements à TracIn, a croîssance des décaratîons portant sur des opératîons en espèces s’est raentîe par rap-port aux années précédentes. En revanche, a hausse du nombre de décaratîons portant sur a monnaîe éectronîque ou ’or aîsse présager une tendance au report du rîsque sur certaîns substîtuts à ’argent îquîde. EnIn, TracIn a égaement reevé une hausse des décaratîons portant sur des opératîons de pacement, no-tamment en assurance vîe. Cette hausse est à
corréer avec cee de ’actîvîté décaratîve des compagnîes et mutuees d’assurances.
Les décaratîons de soupçon contînuent à porter très majorîtaîrement sur des personnes physîques, tendance à rapprocher du poîds de a cîentèe de partîcuîers dans a banque de détaî quî reste prépondérante dans ’actî-vîté décaratîve du secteur Inancîer. La dîmînu-tîon prononcée des décaratîons de soupçon portant sur es personnes moraes (-19 % par rapport à 2011) est néanmoîns un acteur d’în-quîétude dans un contexte d’îngérence de a crîmînaîté organîsée dans ’ensembe de ’éco-nomîe égae, notamment par e bîaîs d’entre-prîses partîeement ou totaement détournées de eur objet socîa.
Parmî es secteurs d’actîvîtés jugés à rîsque par es proessîonnes, ceux ayant recours à
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une maîn d’œuvre întensîve, avec une créa-tîon et une mortaîté ortes des entreprîses se détachent partîcuîèrement. Le bâtîment et es travaux pubîcs (BTP), e commerce de détaî et de gros, es servîces aux entreprîses ou encore a restauratîon ont tradîtîonneement partîe des secteurs es pus décarés. Ces tendances ré-currentes ne doîvent pas masquer des sîgnaux aîbes ou des phénomènes en croîssance en îen avec ’actuaîté. Aînsî, TracIn a observé en 2012 une augmentatîon des décaratîons de soupçon portant sur des personnes physîques et moraes œuvrant dans e secteur paramédî-ca (abus de aîbesse par des proessîonnes de ce secteur, escroquerîes en îen avec des or-matîons au déveoppement personne et aux médecînes paraèes, utîîsatîon détournée de saon de massage et d’esthétîque…).
Focus – Les rîsques de banchîment dans es secteurs du sport et des jeux
En 2012, avec es Jeux oympîques, e sport a été mîs à ’honneur. Revers de a médaîe, a Inancîarîsatîon croîssante de ’économîe du sport, dans un contexte de crîse économîque et Inancîère, a accru e rîsque d’îngérence de capîtaux crîmînes dans ce secteur.
Dans un envîronnement économîque morose, ’îndus-trîe du ootba quî draîne pusîeurs mîîards d’euros au nîveau européen, présente une vunérabîîté accrue au rîsque de banchîment. En France, es cubs de oot-ba proessîonnes tîrent prîncîpaement eurs sources de revenus des recettes îssues des droîts de retrans-mîssîon audîovîsuee, de a vente de bîets et abonne-ments, des contrats de pubîcîté et desponsorInget du transert de joueurs. Avec a crîse, es ventes de bîets et abonnements dîmînuent tandîs que es annonceurs quî soufrent de a dégradatîon générae du cîmat des afaîres réduîsent eurs budgets. Les cubs de ootba proessîonnes pourraîent aînsî voîr eurs recettes se ragîîser. Ces cubs quî attîrent tradîtîonneement tant es învestîsseurs îndîvîdues que es grandes en-treprîses ou es onds souveraîns, présentent aînsî une vunérabîîté accrue au rîsque d’înItratîon par des capîtaux d’orîgîne douteuse.
Dans ce contexte, e transert de joueurs est appeé à prendre une pus vaste ampeur dans e déveoppe-ment de ’actîvîté économîque des cubs. Or, es trans-erts de joueurs, en raîson des condîtîons d’opacîté quî es entourent et es montants consîdérabes qu’îs draînent, constîtuent, e pus souvent par un jeu de suracturatîon, un vecteur possîbe pour banchîr de ’argent sae. Seon a Lîgue de ootba proessîonne (LFP), en 2011, es transerts de joueurs des opérateurs rançaîs avaîent représenté 190 mîîons d’euros tandîs que es achats se sont éevés à 181 mîîons d’euros. Un rapport du Groupe d’actîon Inancîère (GaI) sur e banchîment d’argent dans e secteur du ootba avaît sîgnaé dès 2009 que es onds sur e marché des transerts transîtaîent souvent sur des comptes ofshoresouîgnaît égaement e rôe centra des et agents de joueurs dans es transactîons îégaes. Depuîs a oî n° 2010-626 du 9 juîn 2010, es agents sportîs sont des proessîonnes assujettîs au dîsposî-tî de utte antîbanchîment. La France est un des rares pays à dîsposer d’un dîsposîtî égîsatî assujettîssant es agents sportîs. Néanmoîns, TracIn n’a, en 2012, comme es années précédentes, reçu aucune décara-
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Rapport d’activité Tracfin 2012
tîon d’agent sportî, sîgne de a nécessîté de consoî-der e dîsposîtî exîstant. En 2012, ’îmage du sport a été ternîe par des afaîres de parîs douteux et de matchs truqués. L’utîîsatîon détournée des jeux de hasard et d’argent à des Ins de banchîment peut s’efectuer soît en rachetant des tîckets gagnants, soît en învestîssant de ’argent sae dans e jeu. Les jeux d’expertîse, tes es parîs sportîs, sont pus exposés à cette deuxîème technîque de banchîment que es jeux de oterîe dans a mesure où es taux de retour peuvent être pus aîsément matrî-sés par ceuî quî dîspose de bonnes connaîssances. La possîbîîté de usîonner de nombreux tîckets gagnants en un chèque goba, en vue de aîsser croîre à ’éta-bîssement teneur du compte crédîté qu’î s’agît d’un gros ot, est une pratîque sous surveîance. Les tech-nîques de banchîment peuvent prendre dîférentes ormes, qu’î s’agîsse de parîer sur e avorî, sur tous es résutats possîbes, ou sur ’équîpe ayant a cote a pus éevée, ce quî dans e cas d’un match truqué permet d’efectuer une orte pus-vaue. À ce sujet, ’oice eu-ropéen de poîce Europo a démanteé en évrîer 2013 un réseau soupçonné d’avoîr truqué des centaînes de matches de ootba. AIn de prévenîr e rîsque de ma-nîpuatîon des compétîtîons par des réseaux crîmînes de grande envergure, une harmonîsatîon des règes au nîveau înternatîona et une coaboratîon accrue entre États seraîent souhaîtabes. Au nîveau înternatîona, es parîs sportîs en îgne, et de açon pus générae es jeux en îgne, sont de pus en pus utîîsés par es organîsatîons crîmînees pour banchîr ’argent. Dans ce cadre, ’utîîsatîon de cartes prépayées, quî permettent d’opacîIer es lux Inan-cîers, aît ’objet d’une vîgîance partîcuîère des opéra-teurs. Sous couvert de jeux en îgne, des réseaux orga-nîsés de transert de onds à destînatîon de ’étranger peuvent être dîssîmués. À ce tître, a concentratîon géographîque des gagnants est un crîtère d’aerte. En France, ’exîstence d’un dîsposîtî égîsatî eicace, avec notamment e bocage de ’accès à des sîtes de parîs sportîs îégaux ou de jeux d’argent et de hasard en îgne non autorîsés par es ournîsseurs d’accès înternet prévu par e décret n° 2011-2122 du 30 dé-cembre 2011, permet de îmîter e déveoppement du rîsque de banchîment à travers ce cana. À ce sujet, décîsîon a été prîse en évrîer 2013 par a Commîssîon
européenne d’étendre a égîsatîon de ’Unîon euro-péenne contre e banchîment d’argent à ’ensembe des sîtes de jeux en îgne.
De açon pus générae, es rîsques de banchîment prennent des modaîtés dîverses en onctîon des types de jeux et des organîsateurs de jeux concernés. Le marché rançaîs de ’organîsatîon des jeux de hasard et d’argent se structure autour de quatre types d’opéra-teurs – es casînos, e Parî mutue urbaîn (PMU), a Fran-çaîse des jeux (FDJ) et es opérateurs de jeux en îgne agréés par ’Autorîté de réguatîon des jeux en îgne (Arje) – et est domîné par es deux monopoes d’État (FDJ et PMU). Le cîmat économîque morose et a dé-gradatîon du pouvoîr d’achat n’ont pas, pour ’înstant, afecté e chîfre d’afaîres des organîsateurs de jeux de hasard et d’argent dont ’évoutîon à a hausse se poursuît depuîs 2009. Le segment des jeux d’argent en îgne (parîs et poker en îgne) est un segment porteur du marché avec une progressîon tant des mîses que de a popuatîon de joueurs en îgne. Aînsî, en 2011, es mîses de jeux d’argent sur înternet ont dépassé 10 mî-îards d’euros (source : étude XerI,Jeux de hasard et d’argent, mars 2012). Néanmoîns, de ortes dîsparîtés sont observées dans e secteur des jeux en îgne, e marché du poker sur înternet étant ’un des pus dyna-mîques. Compte tenu du dynamîsme du segment des jeux en îgne, a aîbesse décaratîve des opérateurs de jeux en îgne constîtue un éément préoccupant. Le chîfre d’afaîres des casînos pâtt, quant à uî, de a baîsse de réquentatîon en îen avec a conjoncture et a concurrence croîssante des casînos en îgne.
La probématîque de ’utîîsatîon des espèces touche de açon transversae es organîsateurs dîsposant d’un réseau de poînts de vente physîques. En efet, a cîr-cuatîon des espèces dans ces réseaux de poînts de vente est une des composantes prîncîpaes du rîsque de banchîment. C’est pourquoî, dans e cadre géné-ra des actîons entreprîses pour îmîter e rîsque de banchîment înduît par a cîrcuatîon d’argent îquîde, es organîsateurs de jeux abaîssent progressîvement es seuîs de paîement des gaîns par chèque. Dans ce cadre, e PMU a déveoppé une carte quî permet-tra d’efectuer, à partîr du second semestre 2013, des parîs et de paonner es retraîts des gaîns. Ce système assure une pus grande traçabîîté des lux Inancîers attachés à un joueur.
Cas typoogîque n° 1 : Banchîment dans e cadre du transert d’un joueur de ootba
Le schéma de banchîment présenté repose sur un jeu de suracturatîon dans e cadre d’un transert de joueur entre deux cubs. L’utîîsatîon détournée de onds d’în-vestîssement est au cœur du procédé mîs en œuvre quî permet de banchîr et transérer vers une pace Inan-cîère européenne une somme împortante d’argent dé-tenue dans un pays à Iscaîté prîvîégîée.
Proi des întervenants Personnes physiques :  M. X, en îen avec a crîmînaîté organîsée d’un pays d’Amérîque atîne ;  M. Y, joueur de ootba proessîonne. Personnes morales :  cub de ootba A, présentant des dîicutés Inan-cîères, ocaîsé en France ;  cub de ootba B, ocaîsé dans un pays d’Amérîque atîne ;  onds d’învestîssement n° 1, domîcîîé dans un pays à Iscaîté prîvîégîée européen (pays Apha) ;  onds d’învestîssement n° 2, domîcîîé dans un pays à Iscaîté prîvîégîée non européen (pays Bêta).
Fux à ’orîgîne du soupçon d’înractîons Depuîs 2009, e comîté exécutî de ’Unîon européenne des assocîatîons de ootba (UEFA) a întroduît e concept de aîr-pay Inancîer quî împose aux cubs de ootba d’équîîbrer eurs recettes et eurs dépenses. Or, dans un contexte de dîicutés économîques, de nombreux cubs ont soufert d’un manque de îquîdîtés. C’est e cas du cub de ootba A, ourdement endetté, quî n’arrîve pus à honorer es échéances de ses dîférents prêts et à payer une partîe des saaîres des joueurs. C’est dans
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ces condîtîons que e cub A est racheté par e onds d’învestîssement n° 1, domîcîîé dans un pays à Iscaîté prîvîégîé rontaîer (pays Apha). Suîte à son rachat par e onds d’învestîssement n° 1, e cub de ootba A est en mesure d’assaînîr sa sîtuatîon Inancîère.
Lors de a saîson des transerts, e cub de ootba B ra-chète 15 mîîons d’euros e joueur Y au cub A. Ce mon-tant parat împortant pour un joueur quî n’a pas aît une saîson exceptîonnee et quî s’est, de surcrot, bessé. Le cub de ootba B est détenu par e onds d’învestîsse-ment n° 2, domîcîîé dans un pays à Iscaîté prîvîégîée (pays Bêta).
Après învestîgatîons, î apparat que es onds d’învestîs-sement 1 et 2 ont tous deux pour assocîé prîncîpa, M. X, quî entretîent des îens avec a crîmînaîté organîsée d’un pays d’Amérîque atîne. Sous couvert d’un transert de joueur de ootba entre deux cubs, M. X transère aînsî des sommes d’argent împortantes depuîs un pays à Iscaîté prîvîégîée vers une pace Inancîère euro-péenne.
L’artîce 221 du règement de a Lîgue de ootba pro-essîonne îndîque qu’un« club ne peut conclure avec des personnes morales, à l’exceptIon d’un autre club, ou phy-sIques, une conventIon dont l’objet entraîne, dIrectement ou IndIrectement, au bénéice de telles personnes, une cessIon ou une acquIsItIon totale ou partIelle des droIts patrImonIaux résultant de la ixatIon des dIverses Indem-nItés auxquelles Il peut prétendre lors de la mutatIon d’un ou plusIeurs de ses joueurs ». Aînsî, a prîse de contrôe de cubs de ootba présentant des dîicutés Inan-cîères peut constîtuer une étape préîmînaîre acîîtant es opératîons de banchîment dans e cadre de trans-erts de joueurs de ootba. Par ce bîaîs, des montants împortants sont susceptîbes d’être banchîs et peuvent par a suîte être réînvestîs dans des socîétés de ’écono-mîe égae.
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