Corrigé bac 2014 (Pondichéry) - Série S - Philo - Explication du texte de Russell
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Corrigé bac 2014 – Philosophie – Série ES Texte de Russell Ce texte a pour thème deux croyances contradictoires qu'on trouverait chez certains hommes. Tous les hommes croient au principe de causalité, c'est-à-dire que tout a une cause, rien n'arrive sans cause. Dès qu'ils voient un phénomène, ils ont l'idée d'une causalité et cherchent une cause (d'où la superstition quand on ne trouve pas de cause rationnelle, logique ; d'où l'hypothèse de l'inconscient quand on ne trouve pas de raison apparente ou qu'elle échappe à ma conscience (lignes 15 à 18) . Ils croient donc qu'il y a partout du déterminisme. Mais certains hommes (« des gens ») croient en même temps au libre-arbitre ; or le libre- arbitre s'oppose au déterminisme. Le libre-arbitre est en effet « le pouvoir des contraires » qu'aurait la volonté humaine de pouvoir arbitrer face à un choix, c'est-à-dire comme le disait Descartes, de « poursuivre ou fuir ce que l'entendement lui propose ». Ce qu'il propose n'agit pas comme une cause sur ma volonté qui se contenterait de produire un effet : tel ou tel choix. Le libre-arbitre, c'est en effet le pouvoir de choisir de manière contingente, c'est-à-dire d'une manière qui aurait pu être autrement, j'ai choisi de suivre ce qu'il me propose mais j'aurais pu refuser (lignes 1 à 2).

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BAC

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Publié le 15 avril 2014
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Langue Français

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Corrigé bac 2014 – Philosophie – Série ES Texte de Russell
Ce texte a pour thèmedeux croyancescontradictoiresqu'on trouverait chezcertainshommes. Tousles hommes croient au principe de causalité, c'est-à-dire que tout a une cause, rien n'arrive sans cause. Dès qu'ils voient un phénomène, ils ont l'idée d'une causalité et cherchent une cause (d'où la superstition quand on ne trouve pas de cause rationnelle, logique; d'où l'hypothèse de l'inconscient quand on ne trouve pas de raison apparente ou qu'elle échappe à ma conscience (lignes 15 à 18) . Ils croient donc qu'il y a partout du déterminisme.
Mais certains hommes(« des gens ») croient en même temps au libre-arbitre ; or le libre-arbitre s'oppose au déterminisme. Le libre-arbitre est en effet «le pouvoir des contraires» qu'aurait la volonté humaine de pouvoir arbitrer face à un choix, c'est-à-dire comme le disait Descartes, de « poursuivre ou fuir ce que l'entendement lui propose ». Ce qu'il propose n'agit pas comme une cause sur ma volonté qui se contenterait de produire un effet: tel ou tel choix. Le libre-arbitre, c'est en effet le pouvoir de choisir de manière contingente, c'est-à-dire d'une manière qui aurait pu être autrement, j'ai choisi de suivre ce qu'il me propose mais j'aurais pu refuser (lignes 1 à 2). Donc ces: on ne peut pas croire que tout adeux croyances sont incompatibles, contradictoires une cause, donc que «les actes de volonté ont une cause», et croire que cette même volonté décide sans cause. Pourtant, elles existent dans le même esprit, au même moment (d'où l'image de l'esprit compartimenté).
Aussi ce texte apour objetd'expliciter lesincohérencesauxquelles conduisent ces deux croyances simultanées mais qui semblent échapper à ceux qui continuent de croire au libre-arbitre, qui restent « partisans du libre-arbitre » (lignes 13/14)pour critiquer« cette doctrine », c'est-à-dire une théorie présentée, enseignée comme vraie. Pour cela, il va se placer au plan moral et au plan politique, car c'est sur ces deux plans qu'on a défendu l'existence d'un libre-arbitre chez l'homme. Sans liberté, pas de morale (qui présuppose la possibilité d'un choix du Bien face au Mal, une volonté libre – faire le bien comme un machine, par dressage, par instinct n'a pas de valeur morale), pas de vie politique possible sans responsabilité (qui présuppose la liberté) non plus.
Mais Russell vadémontrer l'inverse, renversant mot pour mot le principe d'un des premiers partisans du libre-arbitre, Thomas d'Aquinqui, dans saSomme théologique au XIIème siècle, soutient que «L’homme est libre: sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains ». Pour Russell,pas de perfectionnement moral assuréavec un libre-arbitre, car éducation et instruction religieuse n'agiront pas à la manière de causes produisant nécessairement leurs effets. On aurait le choix de refuser cette éducation, de faire le contraire ; donc on ne peut croire aux vertus de l'éducation, c'est-à-dire « à la motivation psychologique » et être partisan du libre-arbitre (lignes 2 à 10).Pas d'action politique ni de vie politique non plus,car punition sans effets dissuasifs garantis; pas de propagande politique ou d'écrits politiques efficaces sans capacité à formater ou diriger les esprits (lignes 10 à 15).
Maistoutl'enjeu de ce texte était desavoir si la critique de Russell est pertinenteface aux arguments des partisans du libre-arbitre (qu'il convenait d'exposer), car ils restent peut-être valables. Si l’on croit que l'éducation est utile, on peut aussi croire que n'est véritablement moral que celui qui l'est librement ; de même si on croit que le code pénal n'a d'efficacité que s'il peut être dissuasif et son effet nécessaire, on croit aussi qu'on ne peut tenir pour coupable et punissable, celui qui n'est pas responsable et donc pas libre de ces actes. C'est d'ailleurs pour pouvoir punir qu'on aurait inventé le «tour de passe-passe» du libre-arbitre selon Nietzsche. Donc on pourrait opposer à Russell les arguments des défenseurs du libre-arbitre, de l'autre partie de l'esprit, et même avec Sartre lui faire le reproche de mauvaise foi, comme à tout défenseur du déterminisme contre la liberté. Mais par delà, les limites éventuelles des arguments des uns et des autres, on pouvait aussis'interroger sur les raisons d'être de cette croyance au libre-arbitre et même de celle au déterminisme(que Russell critique par ailleurs comme croyance de la science que la physique quantique vient remettre en question)et à la causalité, et sur les limites de l'argumentation rationnelle face à la croyance.Même parmi ceux qui croient au déterminisme, il peut y enavoir qui« dans un autre compartiment » sinon de leur esprit, en tout cas de leur être, aient le désir de croire au libre-arbitre. Diderot, pourtant déterministe,avouait dans une lettre à Madame de Maux : « j'enrage d'être empêtré d'un diable de philosophie que mon esprit nepeut s'empêcher d'approuver et mon cœur de démentir. Je ne puis souffrir que mes sentiments pour vous, que vos sentiments pour moi soient assujettis à quoi que ce soit au monde ». C'est même peut-être le cas detouthomme, la croyance au libre-arbitre a une « charge émotive » telle qu'il est difficile de se résoudre aux arguments du déterminisme, auxquels on cède aussi parfois par confort ou paresse.
Ce texte offrait donc différentes problématisations possibles comme: la croyance au déterminisme suffit-elle à remettre en question la croyance au libre-arbitre? Peut-on abolir une croyance par des raisonnements? Faut-il croire au libre-arbitre ou peut-on s'en tenir au déterminisme ?La critique de libre-arbitre oblige-t-elle à se reconnaître non libres? Peut-on ne pas être libre ?
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