Formation sur le tas et rendements de l'expérience : un modèle de diffusion du savoir - article ; n°5 ; vol.116, pg 79-88

Louis Lévy-Garboua

Description

Économie & prévision - Année 1994 - Volume 116 - Numéro 5 - Pages 79-88
Formation sur le tas et rendements de l'expérience : un modèle de diffusion du savoir,
par Louis Lévy-Garboua.

On fait remarquer que les fonctions de gains mincériennes ne dérivent pas d'un processus d'optimisation et que l'interprétation des faits repose exagérément sur des hypothèses (durée de vie finie, dépréciation du capital humain, formation spécifique) qui en affaiblissent la portée. La formation sur le tas étant le maillon faible de la théorie, on propose un modèle de formation sur le tas par diffusion du savoir qui s'affranchit de ces hypothèses. La formation sur le tas y est limitée par le savoir incorporé dans l'entreprise et dictée par cette dernière à ses employés plutôt que choisie librement par eux. Au lieu, par conséquent, de découler d'un processus de maximisation de sa richesse humaine par l'employé, elle est déterminée par le processus de diffusion du savoir de l'entreprise. On parvient alors à montrer que le rendement marginal de l'expérience décroît beaucoup plus rapidement que l'usage de la fonction quadratique ne le suppose, et qu'il dépend du savoir relatif de l'entreprise par rapport au travailleur entrant. Le rendement marginal de l'expérience est aussi relié au taux de diffusion du savoir. Dans ce modèle, la formation sur le tas décroît toujours avec l'expérience et tend vers zéro, bien que l'horizon soit infini, la dépréciation du capital humain nulle et ses rendements constants.
On-the-Job Training and the Return on Experience: A Model of Skills Dissemination,
by Louis Lévy-Garboua.

This paper points out that Mincerian gains functions do not result from an optimization process and that the interpretation of the facts is based too much on hypotheses (length of finite life, depreciation of human capital and specific training), which diminish the scope. As on-the-job training is the weak link in the theory, we propose a model of on-the-job training through skills dissemination. This model removes the need for the hypotheses. The model limits on-the-job training to the skills contained in the company, which are dictated to the employees by the company rather than chosen freely by the employees. Consequently, instead of emanating from the employee's optimization of his human assets, training is determined by the dissemination of the company's skills. It is therefore shown that the marginal return on experience decreases a lot faster than the quadratic function would suggest and that it is dependent on the relative skills of the company in relation to the new employee. The marginal return on experience is also linked to the rate of skills dissemination. In this model, on-the-job training always decreases with experience and tends towards zero, even though the time scale is infinite, the depreciation in human capital is zero and its returns are constant.
Die Ausbildung am Arbeitsplatz und der Ertrag der Erfahrung: ein Modell der Wissensvermittlung,
von Louis Lévy-Garboua.

Es wird darauf hingewiesen, daß die mincerischen Gewinnfiinktionen sich nicht aus einem Optimierungsprozeß ableiten und daß die Interpretierung der Tatsachen in zu hohem Maße auf Hypothesen (endliche Lebensdauer, Wertverlust des Humankapitals, besondere Ausbildung) beruht, die deren Tragweite mindern. Da die Ausbildung am Arbeitsplatz die Schwachstelle in der Théorie darstellt, wird ein Modell der Ausbildung am Arbeitsplatz durch Wissensvermittlung vorgeschlagen, das diese Hypothesen beiseite läßt. Die Ausbildung am Arbeitsplatz wird bier durch das Wissen, das im Unternehmen vorhanden ist, begrenzt und wird den Beschäftigten von letzterem eher vorgeschrieben als von diesen frei gewählt. Folglich wird sie durch den Prozeß der Wissensvermittlung innerhalb des Unternehmens bestimmt und ergibt sich nicht aus einem Prozeß der Maximierang seines Humanvermögens durch den Beschäftigten. Man kann somit aufzeigen, daß der Grenzertrag der Erfahrung viel schneller abnimmt, als die Verwendung der quadratischen Funktion vermuten läßt, und daß er vom relativen Wissen innerhalb des Unternehmens im Verhaltnis zum neu eingestellten Arbeitnehmer abhängt. Der Grenzertrag der Erfahrung ist auch an den Grad der Wissensvermittlung gebunden. In diesem Modell nimmt die Ausbildung am Arbeitsplatz immer mit der Erfahrung ab und neigt gegen Null, obwohl der Horizont unendlich und der Wertverlust des Humankapitals Null ist und dessen Erträge konstant bleiben.
Formación adquirida en el terreno y rendimientos de la experiencia: un modelo de difusión del saber,
por Louis Lévy-Garboua.

Se hace destacar que las funciones de ganancias mincerianas no derivan de un proceso de optimización y que la interpretación de los hechos se apoya exageradamente en hipótesis (duración de vida finita, depreciación del capital humano, formación específica) que limitan su alcance. Como la formación de terreno constituye el eslabón mas fragil de la teoría, se propone un modelo de formación de estas características mediante la difusión del saber, lo que permite eludir las hipótesis evocadas anteriormente.La formación de terreno aparece en este caso limitada por el saber incorporado en la empresa y dictaminada por esta última a sus empleados en vez de ser libremente elegida por ellos. Por consiguiente,la formación de terreno no résulta de un proceso de maximización de la riqueza humana por el empleado sino que está determinada por otro proceso que implica la difusión del saber.Se puede demostrar entonces, que el rendimiento marginal de la experiencia decrece mucho más rápido que lo que supone el empleo de la función cuadrática, dependiendo además del saber relativo de la empresa respecto del trabajador que llega. En este modelo, la formación de terreno decrece siempre con la experiencia y tiende a cero, aunque el horizonte sea infinito, la depreciación del capital humano nula y sus rendimientos constantes.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Marketing et communication

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• Publié par: ECONOMIE_-_PREVISION
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 46
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Louis Lévy-Garboua
Formation sur le tas et rendements de l'expérience : un modèle
de diffusion du savoir
In: Économie & prévision. Numéro 116, 1994-5. Économie de l'éducation. pp. 79-88.
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Lévy-Garboua Louis. Formation sur le tas et rendements de l'expérience : un modèle de diffusion du savoir. In: Économie &
prévision. Numéro 116, 1994-5. Économie de l'éducation. pp. 79-88.
doi : 10.3406/ecop.1994.5700
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1994_num_116_5_5700Résumé
Formation sur le tas et rendements de l'expérience : un modèle de diffusion du savoir,
par Louis Lévy-Garboua.
On fait remarquer que les fonctions de gains mincériennes ne dérivent pas d'un processus
d'optimisation et que l'interprétation des faits repose exagérément sur des hypothèses (durée de vie
finie, dépréciation du capital humain, formation spécifique) qui en affaiblissent la portée. La formation
sur le tas étant le maillon faible de la théorie, on propose un modèle de formation sur le tas par diffusion
du savoir qui s'affranchit de ces hypothèses. La formation sur le tas y est limitée par le savoir incorporé
dans l'entreprise et dictée par cette dernière à ses employés plutôt que choisie librement par eux. Au
lieu, par conséquent, de découler d'un processus de maximisation de sa richesse humaine par
l'employé, elle est déterminée par le processus de diffusion du savoir de l'entreprise. On parvient alors à
montrer que le rendement marginal de l'expérience décroît beaucoup plus rapidement que l'usage de la
fonction quadratique ne le suppose, et qu'il dépend du savoir relatif de l'entreprise par rapport au
travailleur entrant. Le rendement marginal de l'expérience est aussi relié au taux de diffusion du savoir.
Dans ce modèle, la formation sur le tas décroît toujours avec l'expérience et tend vers zéro, bien que
l'horizon soit infini, la dépréciation du capital humain nulle et ses rendements constants.
Abstract
On-the-Job Training and the Return on Experience: A Model of Skills Dissemination,
by Louis Lévy-Garboua.
This paper points out that Mincerian gains functions do not result from an optimization process and that
the interpretation of the facts is based too much on hypotheses (length of finite life, depreciation of
human capital and specific training), which diminish the scope. As on-the-job training is the weak link in
the theory, we propose a model of on-the-job training through skills dissemination. This model removes
the need for the hypotheses. The model limits on-the-job training to the skills contained in the company,
which are dictated to the employees by the company rather than chosen freely by the employees.
Consequently, instead of emanating from the employee's optimization of his human assets, training is
determined by the dissemination of the company's skills. It is therefore shown that the marginal return
on experience decreases a lot faster than the quadratic function would suggest and that it is dependent
on the relative skills of the company in relation to the new employee. The marginal return on experience
is also linked to the rate of skills dissemination. In this model, on-the-job training always decreases with
experience and tends towards zero, even though the time scale is infinite, the depreciation in human
capital is zero and its returns are constant.
Zusammenfassung
Die Ausbildung am Arbeitsplatz und der Ertrag der Erfahrung: ein Modell der Wissensvermittlung,
von Louis Lévy-Garboua.
Es wird darauf hingewiesen, daß die mincerischen Gewinnfiinktionen sich nicht aus einem
Optimierungsprozeß ableiten und daß die Interpretierung der Tatsachen in zu hohem Maße auf
Hypothesen (endliche Lebensdauer, Wertverlust des Humankapitals, besondere Ausbildung) beruht, die
deren Tragweite mindern. Da die Ausbildung am Arbeitsplatz die Schwachstelle in der Théorie darstellt,
wird ein Modell der Ausbildung am Arbeitsplatz durch Wissensvermittlung vorgeschlagen, das diese
Hypothesen beiseite läßt. Die Ausbildung am Arbeitsplatz wird bier durch das Wissen, das im
Unternehmen vorhanden ist, begrenzt und wird den Beschäftigten von letzterem eher vorgeschrieben
als von diesen frei gewählt. Folglich wird sie durch den Prozeß der Wissensvermittlung innerhalb des
Unternehmens bestimmt und ergibt sich nicht aus einem Prozeß der Maximierang seines
Humanvermögens durch den Beschäftigten. Man kann somit aufzeigen, daß der Grenzertrag der
Erfahrung viel schneller abnimmt, als die Verwendung der quadratischen Funktion vermuten läßt, und
daß er vom relativen Wissen innerhalb des Unternehmens im Verhaltnis zum neu eingestellten
Arbeitnehmer abhängt. Der Grenzertrag der Erfahrung ist auch an den Grad der Wissensvermittlung
gebunden. In diesem Modell nimmt die Ausbildung am Arbeitsplatz immer mit der Erfahrung ab undneigt gegen Null, obwohl der Horizont unendlich und der Wertverlust des Humankapitals Null ist und
dessen Erträge konstant bleiben.
Resumen
Formación adquirida en el terreno y rendimientos de la experiencia: un modelo de difusión del saber,
por Louis Lévy-Garboua.
Se hace destacar que las funciones de ganancias mincerianas no derivan de un proceso de
optimización y que la interpretación de los hechos se apoya exageradamente en hipótesis (duración de
vida finita, depreciación del capital humano, formación específica) que limitan su alcance. Como la
formación de terreno constituye el eslabón mas fragil de la teoría, se propone un modelo de formación
de estas características mediante la difusión del saber, lo que permite eludir las hipótesis evocadas
anteriormente.La formación de terreno aparece en este caso limitada por el saber incorporado en la
empresa y dictaminada por esta última a sus empleados en vez de ser libremente elegida por ellos. Por
consiguiente,la formación de terreno no résulta de un proceso de maximización de la riqueza humana
por el empleado sino que está determinada por otro que implica la difusión del saber.Se puede
demostrar entonces, que el rendimiento marginal de la experiencia decrece mucho más rápido que lo
que supone el empleo de la función cuadrática, dependiendo además del saber relativo de la empresa
respecto del trabajador que llega. En este modelo, la formación de terreno decrece siempre con la
experiencia y tiende a cero, aunque el horizonte sea infinito, la depreciación del capital humano nula y
sus rendimientos constantes.La théorie du capital humain a été présentée dans les
années soixante et soixante-dix par Schultz (1961), Formation
Mincer (1958, 1974) ou Becker (1964, 1975) comme
une réponse à deux énigmes majeures, celle de la sur le tas croissance économique, d'une part, et de la
formation et de la distribution des revenus individuels
et rendements d'autre part. La théorie du capital humain a d'abord
fourni un cadre à la mesure de la qualité de la force
de travail et du progrès scientifique et technique et a de l'expérience :
permis d'identifier une composante importante et
multiforme du fameux facteur résiduel de la un modèle de croissance comme l'ont montré les études de Denison
(1962) et Carré, Dubois, Malinvaud (1972) pour la
diffusion du savoir France.
Mais la théorie du capital humain n'a pas fait que
reconnaître l'hétérogénéité du facteur travail. Elle en
a aussi fait un facteur endogène, contrairement aux
Louis Lévy-Garboua(*) capacités innées, la résultante de choix rationnels
d'investissement de la part des familles, des
travailleurs et des entreprises dans le savoir, le
savoir-faire et la santé des personnes actives. On a pu
ainsi attribuer une partie des différences de
rémunérations à la nécessité de compenser les coûts
de formation et la forme approximativement
log-normale de la distribution des salaires à la
dispersion des niveaux de formation.
Trente ans plus tard, après que soient apparues
plusieurs théories complémentaires de la formation
et de la distribution des salaires, notamment les
théories du signal (Spence, 1973), de l'appariement
(Jovanovic, 1979), de l'agence (Lazear, 1981) et de
la dualité (Doeringer et Piore, 197 1 ; Dickens et Lang,
1985), les théories de la croissance endogène donnent
une nouvelle jeunesse à la théorie du capital humain
(voir notamment les spécifications de Lucas, 1988 ;
Becker, Murphy, Tamura, 1989 ; ou Becker et
Murphy, 1992). Qu'elle mette l'accent davantage sur
le progrès technique à l'instar de Romer (1986) ou
sur l'accumulation