L'économie sociale et solidaire progresse en Lorraine

Achour Rezzik, Bernard Thirion

Description

Le nombre d'acteurs de l'économie sociale et solidaire augmente régulièrement en Lorraine. Parmi eux, les établissements employeurs ont progressé de 1,3% en 2003. Avec 77 800 salariés en fin d'année 2003, l'économie sociale et solidaire affiche une croissance de 1,8% sur un an. Cette hausse a bénéficié aux mutuelles et surtout aux associations. Elle s'accompagne d'un léger recul des emplois précaires. La présence des femmes se renforce, y compris chez les cadres.

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Extrait

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°
55N
L’économie sociale et solidaire
Le nombre d’acteurs de l’économie sociale et solidaire
augmente régulièrement en Lorraine. Parmi eux, les établissements
employeurs ont progressé de 1,3% en 2003.
Avec 77 800 salariés en fin d’année 2003, l’économie sociale
et solidaire affiche une croissance de 1,8% sur un an.
Cette hausse a bénéficié aux mutuelles et surtout aux associations.
Elle s’accompagne d’un léger recul des emplois précaires.
La présence des femmes se renforce, y compris chez les cadres.
En Lorraine, 18 500 organismes relè- mentaires par rapport à la fin d’année 2002.
vent du champ de l’économie sociale et soli- En Lorraine, sur la même période, l’emploi
daire en 2005. Ils n’étaient que 17 300 un salarié global a connu une baisse de 0,6%,
an auparavant. 5 820 sont des employeurs tandis que les services, auxquels appartient
en 2003. Leur nombre a progressé de l’essentiel des unités de l’économie sociale,
1,3% sur un an. affichaient une hausse de 1,5%.
Au cours de l’année 2003, les établisse- Les associations et les mutuelles sont les bé-
mentsemployeursont regroupéprèsde néficiaires de cette croissance de l’activité
126 500 postes de travail, représentant salariée. A l’inverse, le monde coopératif a
près de 103 millions d’heures travaillées, enregistré un repli de l’emploi intégralement
soit l’équivalent de 57 400 emplois à imputable aux coopératives de crédit.
temps plein. Début 2004, avec 77 800
salariés,l’économiesociale et solidaire re- Au sein des associations, ce sont les orga-
présente près d’un emploi salarié sur dix, nismes exerçant une activité dans le domaine
comme en 2001. Elle peut représenter des services aux entreprises (+15,1%)etde
bien plus dans certaines zones peu déve- l’éducation (+7,6%) qui sont à l’origine de
loppées économiquement. cette hausse. Le secteur social a quant à lui
Chambre Régionale
faiblement progressé (+1%).
de l'Économie Sociale
de Lorraine Meilleure tenue de l’emploi
Moins d’emplois précairesdans l’économie sociale
Comparés à l’année 2002, le nombre de La progression de l’emploi s’accompagne
postes de travail et d’heures travaillées au d’un léger recul de la précarité des emplois,
sein de l’économie sociale ont connu une lé- recul déjà engagé en 2002. Les emplois oc-
gère baisse (-0,7% dans les deux cas). A l’in- casionnels représentent 32,7% des postes
verse, ces établissements présentent en fin de travail en 2002 comme en 2003, contre
d’année 2003 une hausse annuelle de 1,8%, 35% en 2001. La part des emplois perma-
représentant quelque 1 400 emplois supplé- nents est quant à elle passée de 39 à 40%.
VEn 2003, l’économie sociale a hé-
bergé plus de 6 500 emplois ai-
L’aide à domicile : dés, représentant 5,2% des
un enjeu pour l’économie sociale et solidaire postes de travail, contre à peine
1% dans lesunitéshorsdu
L’économie sociale joue un rôle essentiel dans le domaine des services à la personne,
champ de l’économie sociale. Cesparticulièrement dans l’aide à domicile. Les modes d’organisation mis en œuvre contri-
buent à prendre davantage en compte les usagers et à s’adapter à leurs besoins. emplois ont progressé de 8,3%
en un an.
Les associations sont aujourd’hui les principaux acteurs de l’aide à domicile, et ce rôle
devrait prendre une nouvelle dimension avecleplanBorloodecohésionsociale.L’ob- Les associations sont bien sûr les
jectif national est de créer 500 000 emplois dans les services à la personne dans les
grands utilisateurs des dispositifs
trois ans à venir, grâce notamment au nouveaudispositifdeChèqueemploiservice
d’emplois aidés, particulièrementuniversel (CESU).
dans les associations de person-
Bien sûr, des acteurs privés se sont positionnés sur ce secteur. Mais l’économie so- nes et celles du domaine social.
ciale, qui a toujours été très active dans ce domaine, poursuit son investissement tout
en bénéficiantdesapratiqueetdeson expérience. Dans le «noyau dur» des emplois
de l’économie sociale (*), l’emploiLes récentes réglementations ont obligé les associations de services à la personne à
masculin a baissé de 6% alorsse structurer davantage et à offrir de véritables garanties de services : livret d’accueil,
règlement de fonctionnement, professionnalisation des salariés, application de que celui des femmes augmente
conventions collectives. de 1,7%. La présence des fem-
mes y est ainsi encore renforcée,Ces efforts se poursuivent aujourd’hui pour le mieux-être de la personne prise en
charge, qu’elle soit âgée, handicapée ou en situation difficile. Ils représentent une véri- passant de 64,5% en 2002 à
table avancée sociale. Ils constituent néanmoins une lourde charge pour les associa- 66,3% en 2003.
tions qui font face à une importante augmentation des frais de structure.
Le repli des hommes s’observe
Silesecteurdel’aideàdomicileestporteur d’emploi, encore faut-il que ce soit des em-
dans toutes les catégories socio-
plois pérennes et de qualité, seul gage de services à la personne professionnalisés et
professionnelles mais il est parti-compétents.
culièrement marqué parmi les
cadres (-10,4%). Les femmes sont
Gilles BARNAGAUD
également touchées par le recul
(Président de la Chambre Régionale de l’Économie Sociale
des cadres, mais de façon moinsde Lorraine)
forte (-5,3%). Au total, la réparti-
Sylvie MATHIEU tion hommes/femmes dans cette
(Présidente de la Conférence Permanente des Coordinations Associatives)
catégorie évolue au profit de ces
dernières qui occupent 38,8%
des postes en 2003 contre
37,4% en 2002. Néanmoins,
seules 6% des femmes salariées
de l’économie sociale sont cadres,
contre 18,5% pour les hommes.Aides à domicile : plus de 8 000 emplois
En termes de revenus, la masseLes activités de service à la personne sont nombreuses et diverses. L’aide à domicile en
constitue l’ossature. salariale distribuée par l’en-
semble des unités de l’économieRelèvent principalement de l’aide à domicile les services des auxiliaires de vie rendus aux
sociale et solidaire s’élève enpersonnes âgées ou personnes handicapées, les visites à domicile, ainsi que les services
d’assistance sociale pour les démarches courantes. Elle comprend également l’accueil de 2003 à plus d’1 milliard d’euros,
jour des personnes âgées, les services d’aide assurés par des organismes extérieurs à en progression de 3,3% sur un
des personnes vivant en hébergement collectif, et l’aide à domicile en milieu rural.
an. Elle a augmenté de 10,5%
er
Au 1 janvier 2005, les acteurs de l’économie sociale et solidaire présents sur ce cré- sur la période 2001-2003.
neau sont au nombre de 223, quasi exclusivement des associations. Un tiers d’entre eux
se situent en zone rurale et deux établissements sur trois sont employeurs. Hors éco-
nomie sociale, les intervenants sont encore très peu nombreux.
Achour REZZIK
L’emploi salarié généré par ce secteur est en constante augmentation. Les postes de tra-
vail dénombrés au cours de l’année 2003 dépassent les 8 250, en forte hausse par rap- Bernard THIRION
port à 2001 (+22,5%). Au 31 décembre 2003, le secteur occupe plus de 5 070
salariés.
Comparé à l’ensemble des activités de l’économie sociale, le secteur de l’aide à domicile
recourt bien moins aux contrats occasionnels, au profit des emplois non permanents
(cf. encadré sur la notion d’emploi). La proportion d’emplois permanents est quant à elle
identique. Plus des trois quarts des contrats sont à temps partiel. Les emplois aidés re-
présentent moins de 2% des emplois offerts.
La quasi-totalité des effectifs salariés (93%) sont employés et de sexe féminin. Une
employée sur deux a plus de 44 ans. Cet âge médian est de 41 ans pour le reste de l’éco-
(*) Emplois ordinaires (c’est-à-dire horsnomie sociale et solidaire.
emplois aidés, stagiaires et apprentis