La filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis - article ; n°4 ; vol.62, pg 363-386
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Revue de géographie de Lyon - Année 1987 - Volume 62 - Numéro 4 - Pages 363-386
Le cas de la filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis est celui d'une filière particulièrement intégrée. Au cours des dernières décennies, ses mutations ont été en même temps d'ordre économique (concentration de la production et de la commercialisation) et géographique (glissement de la production vers les Grandes Plaines méridionales).
The case study of the meat-grain production line in the U.S. appears as one of the best achieved example among the integrated agricultural production lines. During the last decades, its changes have presented a double aspect : one economical (production and marketing consolidation) and a geographical one (shift of the production towards the Southern Great Plains).
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Paul Charvet
Gérard Dorel
La filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 62 n°4, 1987. pp. 363-386.
Résumé
Le cas de la filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis est celui d'une filière particulièrement intégrée. Au cours des dernières
décennies, ses mutations ont été en même temps d'ordre économique (concentration de la production et de la
commercialisation) et géographique (glissement de la production vers les Grandes Plaines méridionales).
Abstract
The case study of the meat-grain production line in the U.S. appears as one of the best achieved example among the integrated
agricultural production lines. During the last decades, its changes have presented a double aspect : one economical (production
and marketing consolidation) and a geographical one (shift of the production towards the Southern Great Plains).
Citer ce document / Cite this document :
Charvet Jean-Paul, Dorel Gérard. La filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 62
n°4, 1987. pp. 363-386.
doi : 10.3406/geoca.1987.4291
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1987_num_62_4_4291Revue de Géographie de Lyon, 1987/4
74, rue Pasteur, 69007 Lyon
LA FILIÈRE CÉRÉALES- VIANDE BOVINE
AUX ÉTATS-UNIS1
par Jean-Paul Charvet * et Gérard Dorel**
RESUME
Le cas de la filière céréales-viande bovine aux Etats-Unis est celui d'une filière
particulièrement intégrée. Au cours des dernières décennies, ses mutations ont été en
même temps d'ordre économique (concentration de la production et de la commercial
isation) et géographique (glissement de la. production 'vers les Grandes Plaines
méridionales.
MOTS-CLÉS : ETATS-UNIS, CÉRÉALICULTURE, VIANDE, ELEVAGES INDUSTRIELS.
ABSTRACT
The case study of the meat - grain production line in the U.S. appears as one of
the best achieved example among the integrated agricultural production lines. During
the last decades, its changes have presented a double aspect : one economical
(production and marketing consolidation) and a geographical one (shift of the product
ion towards the Southern Great Plains).
KEY-WORDS : U.S.A., GRAIN PRODUCTION, MEAT PRODUCTION, FEED LOTS.
* Maître de Conférence à l'Université Paris X.
** Professeur à l'Université Paris XIII.
1. La documentation utilisée pour la rédaction de cet article a été réunie au cours
dune mission effectuée par les deux auteurs aux Etats-Unis en août 1986 pour le
compte du Commissariat au Plan (convention n" 4649 MAP 042 passée entre 1 Uni
versité Paris I et le Commissariat Général du Plan sur le thème de lanalyse de la
modernisation des filières agricoles). 364 J.-P. CHARVET ET G. DOREL
Dans l'organisation de l'agriculture américaine caractérisée par la
place importante tenue par un certain nombre de grandes filières, la
filière céréales-viande apparaît comme un des exemples les plus achevés.
Née pendant l'entre-deux-guerres dans le Corn Belt, elle s'est
ensuite épanouie en Californie, puis sur le piémont des Rocheuses où des
centaines de parcs d'engraissement (« feed lots ») ont été mis en place,
notamment par de grandes firmes du négoce céréalier.
Mutations dans les localisations géographiques et mutations de la
production et de l'organisation d'ensemble furent et demeurent étroit
ement imbriquées.
I. — L'EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE VIANDES
AUX ETATS-UNIS
A) Un rapide développement de la consommation de viandes
jusqu'au milieu des années 70
Sous l'effet de la croissance démographique, de l'élévation du niveau
de vie et des progrès techniques en matière de production de masse à bas
coût, la production de viandes a connu une exceptionnelle croissance aux
Etats-Unis après la guerre. Elle a atteint de véritables sommets au milieu
des années 70.
Tabl. 1. — Maximum historique de la production des principales viandes
aux Etats-Unis (en millions de tonnes)
Année Production
Viande de bœuf 1976 11,7 porcine 1980 7,5
Viande de veau 1975 0,35 de mouton 1971 0,25
Poulets de chair 1987 6,8
La consommation par tête augmenta ainsi très fortement pour la
viande de bœuf tout en diminuant sensiblement pour des viandes qui
n'ont d'ailleurs jamais joué un rôle important dans le régime carné des
Américains : le veau et le mouton. La seule véritable rivale de la viande
de bœuf restait donc celle de porc dont le niveau de production demeur
ait étroitement lié au prix du maïs dans le cadre du classique système
de la Corn Belt. Plus récemment la production de viande de volaille s'est
fortement développée. ■
FILIERE CEREALES-VIANDE BOVINE AUX U.S.A. 365
Cette consommation de bœuf prit de plus en plus la forme de pièces
à braiser ou de viandes hachées destinées aux chaînes de restauration
rapide. La viande de bœuf est ainsi devenue une production spécifique
et non plus, comme en France, un sous-produit de la laitière
(25 % de la viande de bœuf aux U.S.A. contre 60 % en France).
Tabl. 2. — Evolution de la consommation de viandes par tête aux U.S.A. (en kg)
Volailles Bœuf Mouton Années Porc (poulet)
1970 Л 971 34 51 1,5 18
1975-1976 55,5 25.5 0,9 18,5
J 980-19.81 46.5 32,5 0.7 23
1983-1984 47,5 29,5 0,8 25
Source : Agr. Statistics, U.S.D.A., 1985.
В) Les mutations récentes.- stagnation ou recul des viandes grasses
(et chères) au profit des viandes maigres (et bon marché)
L'observation du tableau n" 2 montre qu'à partir de la fin des années
soixante-dix, la consommation par tête des viandes de bœuf et de porc
stagne, voire recule sensiblement au profit des viandes blanches de
volailles et singulièrement de poulet, passées de 18,5 % de la consom
mation carnée nationale en 1975 à pratiquement 25 % dix ans plus tard.
Cette évolution tient à des raisons d'ordre diététique et économique :
— les préoccupations médicales liées aux risques considérables
d'une alimentation trop riche en graisses ont joué un rôle important. Le
cholestérol fait des ravages. D'où le recul de la consommation des
viandes persillées couvertes d'une épaisse couche de graisse qui faisaient
le délice des palais américains. Non seulement on consomme moins de
viande de bœuf, mais les préoccupations actuelles poussent à offrir des
viandes beaucoup moins grasses. Ce succès diététique explique très pro
bablement celui de la production avicole et de l'aquaculture dans le Sud
des Etats-Unis. En quelques années, singulièrement dans la basse vallée
du Mississippi, des dizaines de milliers d'hectares (40 000 dans le seul
Etat du Mississippi) ont été convertis en étangs d'engraissement de
poissons chats (catfish), nourris d'aliments composés et qui, à l'issue
d'un séjour d'un an, donnent des animaux de 5 à 6 livres prêts au filetage.
De goût très acceptable, sans arête, il est présenté le plus souvent sous
la forme de filets ou de croquettes surgelées prêtes à frire. Il présente
aussi l'avantage d'être pauvre en calories et en graisses ;
— le coût moins élevé de la viande de volailles. Ceci tient largement
à l'efficacité de l'engraissement avicole, ne serait-ce que par une conver
sion du grain en viande trois fois supérieure à celle de la filière bovine. 366 J.-P. CHARVET ET G. DOREL
Cet aspect économique ne doit pas être négligé dans un pays où la
conjoncture est variable et où les effets de la politique fédérale augment
ent sensiblement le nombre de « pauvres ».
Tabl. 3. — Prfx de gros moyen (1986) des différentes viandes
Viande de mouton 1,45 dollar la livre de bœuf 0,90 la livre
dollar Viande de porc 0,85 à 0,90 la livre
0,55 à 0,75 la livre de poulet
Source ; Sheep Association, Denver.
II. — LE CAS DE LA FILIERE BOVINE
A) L'organisation sur le plan technique de l'industrialisation
DE LA FILIÈRE
1 ) Les techniques traditionnelles de l'embouche aux Etats-Unis
et la domination de la Corn Belt
Jusqu'aux années trente, l'engraissement du bétail aux
s'appuyait classiquement sur les immenses bases herbagères de l'Ouest
et des Grandes Plaines qui fournissaient des animaux adultes au Middle
West où l'on se contentait d'un engraissement final de quel

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