La récession initiée en 2008 se prolonge en 2009
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Touchée par de forts chocs économiques l'année 2008 se solde en France avec une croissance limitée à +0,3 % en moyenne annuelle. L'année a commencé dans un contexte de flambée des prix des matières premières, s'est continuée par une phase de ralentissement de l'activité économique mondiale sous les effets des crises immobilières et financières pour se terminer par une récession généralisée et la chute du commerce mondial. Cette baisse de l'activité économique va se poursuivre au cours de l'année 2009.

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Langue Français

Extrait

Contexte national et international
La récession initiée en 2008 se prolonge en 2009
Touchée par de forts chocs économiques l'année 2008 se solde en France avec une croissance
limitée à +0,3 % en moyenne annuelle. L'année a commencé dans un contexte de flambée des prix
des matières premières, s'est continuée par une phase de ralentissement de l'activité économique
mondiale sous les effets des crises immobilières et financières pour se terminer par une récession
généralisée et la chute du commerce mondial. Cette baisse de l'activité économique va se poursuivre
au cours de l'année 2009.
u cours de l'année 2008 l'activité s'est repliée et fonctionnement de leurs systèmes financiers, à traversAle commerce mondial a chuté en fin d'année des prises de participation, des prêts et des garanties de
conduisant à une récession généralisée dans créances, voire à travers la nationalisation d'institutions
l'ensemble des économies avancées. Au quatrième financières.
trimestre 2008, les ménages, confrontés à la baisse de la À la suite de ces interventions, le fonctionnement
valeur de leur patrimoine et à la dégradation du marché du des marchés s'est amélioré mais de façon limitée.
travail, ont continué de réduire leurs achats. Parallèlement, Ainsi, les marchés interbancaires se sont nettement
le faible taux d'utilisation de leurs capacités de production détendus par rapport au paroxysme atteint à l'occasion
et le durcissement des conditions de financement ont de la faillite de la banque Lehman Brothers. Le mouvement
conduit les entreprises à réduire fortement leurs dépenses de fuite vers la qualité semble s'atténuer et les primes de
d'investissement et leurs effectifs. La France n'a pas risques demandées aux émetteurs privés se sont repliées.
échappé au repli général, avec une baisse de l'activité de Néanmoins, les conditions de financement des ménages
1,2 % au quatrième trimestre. Fin 2008, la nette contraction comme des entreprises restent tendues.
de l'activité et de la demande s'est accompagnée de la L'immobilier ne donne pas de signe d'amélioration.
chute du commerce mondial. Celui-ci s'est replié de Les pays les plus touchés sont les États-Unis, le
6,0 % au quatrième trimestre 2008. Ce repli tout à fait Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande. Ainsi les prix ont
exceptionnel constitue la plus forte baisse enregistrée au continué à nettement baisser, tout comme les mises en
cours des 40 dernières années. Il a particulièrement touché chantier et les permis de construire, et les stocks de
les économies dont la croissance est très dépendante logements ont encore augmenté au quatrième trimestre
des exportations, notamment le Japon et l'Allemagne. 2008. En France, les acheteurs font preuve d'attentisme
La contraction des débouchés à l'exportation et les stocks de logements neufs s'étoffent alors que les
précipite la chute de l'activité des économies ventes sont en net repli : les délais d'écoulement atteignent
émergentes. En glissement annuel, les exportations ont désormais leur niveau le plus élevé des 30 dernières
ainsi baissé en janvier de 17,5 % en Chine où l'activité a années.
très nettement ralenti. Elles ont chuté de 20,5 % en Les exportations françaises vont continuer leur net
décembre pour les autres pays du Sud-est asiatique où il repli. La demande mondiale adressée à la France, ralentie
en a résulté un effondrement de l'investissement et de la au cours des 3 premiers trimestres de 2008, s'est
production industrielle et un recul du PIB. franchement orientée à la baisse au quatrième trimestre.
Les marchés financiers sont toujours en attente de Les exportations françaises ont suivi le même profil,
normalisation, les banques centrales et les États sont accusant un repli de 4,6 % au quatrième trimestre. Ce
toujours plus mobilisés contre la crise financière. Les net repli se poursuivrait début 2009.
principales banques centrales ont nettement baissé leurs La chute de la production industrielle enregistrée
taux directeurs et injecté massivement des liquidités. De au quatrième trimestre se poursuivrait en 2009. En
plus, la Fed, la Banque du Japon et la Banque d'Angleterre baisse dès le deuxième trimestre 2008, la production
ont décidé de procéder à des achats directs de titres privés, manufacturière a subi un fort recul (-7,8 %) au dernier
la Banque Centrale Européenne n'excluant pas d'y recourir. trimestre. Le secteur de l'automobile, contraint à un fort
Dans le même temps, de nombreux États sont intervenus, déstockage, a été particulièrement affecté (-28,7 %), ainsi
à grande échelle, dans le but de normaliser le que les biens intermédiaires (-9,8 %). Dans les dernières
8 L’année économique et sociale 2008 - Dossier n°154Contexte national et international
enquêtes sur l'industrie, les perspectives continuent par croissance de 24 000 postes au premier semestre de la
ailleurs à se détériorer. Les industriels souhaiteraient même année.
encore ajuster leurs stocks à la baisse. Le chômage poursuivrait sa hausse. La baisse du
La conjoncture est également mal orientée dans les chômage, observée depuis 2006, s'est enrayée avec le
services et dans la construction. Le climat des affaires retournement de la conjoncture au deuxième trimestre
se dégrade dans la construction, en cohérence avec le 2008. Sur la deuxième partie de l'année, le chômage est
recul généralisé de l'investissement, et dans les services. nettement reparti à la hausse, à la suite des nombreuses
L'activité de ces secteurs se replierait mais de façon moins pertes d'emploi liées à la forte contraction de l'activité.
prononcée que dans l'industrie. Début 2009, ces pertes seraient encore plus nombreuses,
La chute du taux d'utilisation des capacités de et de ce fait le taux de chômage au sens du BIT
production et des perspectives de demande faible augmenterait rapidement. Il s'établirait pour la France
pèseront sur l'investissement productif dont la baisse métropolitaine à 8,8 % en moyenne au deuxième trimestre
s'accentuerait. En effet, le taux d'utilisation des capacités de 2009, soit une hausse de 1,5 point en l'espace d'un
de production a baissé de plus de 6 points entre octobre an.
2008 et janvier 2009 et il s'établit maintenant 8 points en Néanmoins, le pouvoir d'achat progresserait encore
dessous de sa moyenne de longue période. De plus, les début 2009. Après avoir nettement décéléré en 2008, dans
entreprises font face à des conditions de financement le sillage des revenus d'activité, le pouvoir d'achat des
difficiles. La forte baisse des investissements est ménages progresserait encore mais plus faiblement au
annoncée par la dernière enquête auprès des industriels. premier semestre 2009. Il serait toujours pénalisé par la
L'investissement des ménages toujours en repli. Il baisse des revenus d'activité, l'emploi se repliant nettement
est freiné par trois facteurs : le poids d'ores et déjà élevé alors que la montée du chômage pèserait sur les salaires.
de l'investissement dans le logement relativement au En revanche, il bénéficierait du repli de l'inflation et du
revenu ; le retournement des anticipations de hausse de dynamisme des prestations sociales, avec notamment la
prix, qui ne laisse plus comme les années antérieures de revalorisation des allocations familiales et des retraites,
perspective de plus-value à terme ; et le durcissement et le versement de la prime de solidarité active.
des conditions d'emprunt. La consommation augmenterait encore mais plus
Le mouvement de désinflation va se poursuivre. faiblement. Face à la dégradation du marché du travail
Après l'épisode de flambée des prix des matières premières et aux incertitudes entourant la situation économique, les
entre mi-2007 et mi-2008, dans tous les pays, l'inflation ménages adopteraient un comportement prudent et
sera poussée à la baisse par deux effets : la nette décrue augmenteraient, dans une certaine mesure, leur épargne
des prix de l'énergie et la compression des marges des de précaution. La hausse du taux d'épargne serait
industriels et des distributeurs liée au recul de la demande. toutefois limitée dans un contexte où, par ailleurs, la prime
Toutefois, même en repli, l'inflation sous-jacente, calculée à la casse inciterait les ménages à accroître leurs achats
en excluant l'énergie et

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