Le nombre de groupes d entreprises a explosé en 15 ans
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Entre fin 1980 et fin 1995, le nombre de groupes d'entreprises est passé de 1 300 à 6 700. Cette augmentation est due en particulier aux microgroupes de moins de 500 salariés dont le nombre a été multiplié par huit. Chaque microgroupe draine en moyenne trois ou quatre entreprises. À l'autre bout de l'échelle, les grands groupes, de plus de 10 000 salariés, ont accru le nombre de leurs filiales : elles étaient 3 000 en 1980, 10 300 fin 1995. Au total, le nombre d'entreprises françaises contrôlées a presque quintuplé en quinze ans, atteignant 44 700 fin 1995 contre 9 200 en 1980. Parmi elles, de plus en plus de petites et moyennes entreprises : désormais, plus d'un emploi sur trois dans les PME dépend d'un groupe.

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Langue Français

Extrait

N°553 NOVEMBRE 1997
Prix : 15 F
Le nombre de groupes d’entreprises
a explosé en 15 ans
Éric Vergeau, Direction régionale de Poitou Charentes,
Nicole Chabanas, Division Synthèse des statistiques d’entreprises, Insee
en compte environ 80 au cours de la périodentre fin 1980 et fin 1995, le nombre
1980 1995.
de groupes d’entreprises est pas La progression du nombre total de groupesE sé de 1 300 à 6 700. Cette augmen-est relativement récente. Entre 1980 et
1987, la croissance est lente. Elle s’accélèretation est due en particulier aux
ensuite et le nombre de groupes de sociétés
micro-groupes de moins de 500 salariés passe à 2 800 en 1991. Puis le mouvement
dont le nombre a été multiplié par huit. s’accentue fortement : le nombre de grou
pes fait plus que doubler et atteint 6 700 finChaque micro groupe draine en moyenne
1995 (graphique 1). Ce développement des
trois ou quatre entreprises. À l’autboutre groupes et des liens entre sociétés se re
de l’échelle, les grands groupes, de plus trouve dans l’accroissement constant du
poste « participations » dans le bilan desde 10 000 salariés, ont accru le nombre de
entreprises.
leurs filiales : elles étaient000 en 3 1980,
10 300 fin 1995. Au total, le nombre d’en- De plus en plus de PME
treprises françaises contrôlées a presque sous contrôle
quintuplé en quinze ans, atteignant Entre 1989 et 1995, l’expansion des grou
44 700 fin 1995 contre 9 200 en 1980. pes s’est traduite par le doublement du nom
bre d’entreprises contrôlées ( tableau 1).Parmi elles, de plus en plus de petites
Parmi les quelques 25 000 nouvelles entre
et moyennes entreprises : désormais, prises sous contrôle, on compte de plus en
plus d’un emploi sur trois dans les PME plus de petites entreprises. Le développe
ment des micro groupes en est la premièredépend d’un groupe.
raison : le nombre d’entreprises apparte
nant à ces structures est passé de 4 500 en
1989 à 20 000 en 1995. La seconde raisonLa notion de groupe d’entreprises évoque
tient à l’éclatement et à la filialisation crois souvent un conglomérat de grandes unités
sante des grands groupes de plus de 10 000implantées dans de nombreux pays. Certes,
salariés : le nombre moyen d’entreprises qui lesles grands groupes multinationaux existent
composent a augmenté en quelques années,mais ils sont rares. Entre 1980 et 1995, le
passant de 75 en 1989 à 125 en 1995.nombre de groupes a explosé en France
sous l’impulsion des micro groupes, de
moins de 500 salariés : ils étaient 600 en
L’explosion du nombre
1980, 1 200 en 1989 et plus de 5 000 en
de groupes d’entreprises
1995 (graphique 1). Pour constituer un
groupe, il suffit en effet qu’une entreprise
détienne la majorité des voix au conseil
d’administration d’une ou de plusieurs au
tres (cf. Pour comprendre ces résultats).
Les entreprises du groupe peuvent être de
taille modeste et leur nombre très réduit :
chacun des micro groupes compte trois ou
quatre entreprises en moyenne. Par leur
taille, inférieure à 500 personnes, et par leur
*Micro-groupe : moins de 500 salariés Petit groupe : de 500 à 1 999structure, les micro groupes se rapprochent
salariés Moyen groupe : de 2 000 à 9 999 salariés. des petites et moyennes entreprises (PME).
Les grands groupes, 10 000 salariés et plus, sont en très petit nombre
À l’autre bout de l’échelle, le nombre des
et ne sont pas représentés sur le graphique.
grands groupes, ceux comprenant plus de **Résultats provisoires.
Source : enquête « Liaisons financières », Insee10 000 salariés, n’a presque pas varié : on
?
INSEE
PREMIEREPour les 56 grands groupes présents rôle de la tête de groupe est alors de restructuration ou d’une délocalisation
sur la période 1989 1995, les chiffres coordonner le fonctionnement des di de leur site motivée par une logique de
sont respectivement de 83 et 133 filia verses entreprises. Parmi les micro production qui les dépasse, sans rap
les françaises. Le nombre total de groupes, on trouve à la fois des port immédiat avec les performances
leurs filiales françaises estdonc pas ensembles complexes d’entreprises propres de l’entreprise.
sé de 4 700 à 7 500, tandis que celui (le cas limite étant une quarantaine de
de leurs filiales étrangères directes filiales et sept niveaux de contrôle) et Un emploi sur quatre
(cf. Pour comprendre ces résultats) des juxtapositions de quelques entrepri dans les grands groupes
augmentait de 900 unités, de 1 400 à ses de taille équivalente, sur des activi
2 300. tés ou des marchés complémentaires. Fin 1995, dernière année pour laquelle
Le nombre d’emplois contrôlés a suivi Dans les micro comme dans les petits des données économiques sont dispo
l’augmentation du nombre de filiales : groupes (de 500 à 2 000 salariés), le nibles, les 6 700 groupes de sociétés
plus d’un tiers (37 %) de l’emploi des modèle d’« entreprises groupes » se implantés en France contrôlaient
PME est désormais dépendant d’un rencontre près d’une fois sur deux. Ce moins de 3 % des quelques 2 millions
groupe de sociétés. En quelques an lui du groupe de deux entreprises dontd’entreprises toutes tailles confon-
nées, la part de l’emploi des groupes la tête est une holding concerne un mi dues, hors administration et agricul-
est passée de 44 à 69 % pour les cro groupe sur dix. À l’inverse, la qua ture. Si ce pourcentage est peu élevé,
« grandes » PME de 200 à 500 sala si totalité des plus grands groupes les entreprises dans les groupes em
riés, de 24 à 44 % pour les entreprises sont présents dans plusieurs filières. ploient près d’un salarié sur deux, soit
de 100 à 200 salariés et de 8 à 19 %Cependant, certains d’entre eux peu 6,1 millions de salariés, produisent
pour celles de 20 à 100 salariés ( gra vent être considérés comme des « en plus de 60 % de la valeur ajoutée,
phique 2). L’indépendance des PME treprises groupes » : c’est le cas des concentrent près des trois quarts des
vis à vis des grandes entreprises tendgroupes constitués autour des entre immobilisations corporelles et possè
de plus en plus à s’estomper, par le jeu prises publiques (La Poste, France dent 87 % des capitaux propres. Les
de la sous traitance, mais aussi par Télécom, EDF). grands groupes, ceux comptant plus
l’importance croissante des relations Appartenir à un groupe a des consé de 10 000 personnes, représentent à
patrimoniales. quences sur la gestion et l’activité éco eux seuls plus du quart de la main
nomique des filiales. Les échanges
internes au groupe se font à des prix« Entreprises groupes » ou
De plus en plus d’emplois contrôlésdifférents de ceux du marché et modi « groupes d’entreprises » ? par les groupes en Francefient la rentabilité des filiales. Celles ci
Micro-groupes, grands groupes, les bénéficient souvent d’un accès privilé
mêmes types d’organisation se retrou gié à des marchés lointains et à certai
vent dans des ensembles de dimen nes formes de financement. La
sion différente. Dans une partie des structure de groupe favorise la mise
groupes, une société est prépondé en commun de fonctions horizontales
rante et concentre la quasi totalité de telles que la gestion du personnel, la
l’activité ; les autres sociétés ont pour comptabilité, la recherche et dévelop
fonction de concourir à la bonne mar pement. Grâce à l’appui du groupe, les
che de cette entreprise dominante. filiales peuvent passagèrement conti
*Résultats provisoires.Ces groupes peuvent être qualifiés nuer à exercer dans des conditions de
Lecture : en 1995, plus des deux tiers des effectifs des
d’« entreprises groupes ». À l’opposé, rentabilité que ne pourrait supporter
entreprises françaises de 200 à 499 salariés dépendaient
le « groupe d’entreprises » se com une entreprise indépendante. A con d’un groupe.
pose de plusieurs pôles d’activité. Le trario, elles peuvent faire l’objet d’une Source : enquête « Liaisons financières », Insee
Les groupes selon leur taille en France
1995
1980 1989
(résultats provisoires)
Nombre Nombre Nombre
Nombre Nombre Nombre
Nombre

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