Les comptes financiers de la Nation en 2001 - Moindre recours au crédit et préférence pour les placements liquides
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En 2001, les ménages, les sociétés non financières et les administrations publiques ont moins recouru au crédit bancaire que les deux années précédentes. En revanche, les sociétés ont nettement accru leurs émissions de titres de dettes, notamment d'obligations, alors que les administrations publiques n'ont que légèrement renforcé les leurs. Les sociétés ont par ailleurs réduit leurs prises de participation dans les entreprises étrangères et diminué en conséquence leurs émissions d'actions. Les non-résidents ont réalisé d'importants achats de titres français, ce qui s'est traduit par des entrées nettes de capitaux sous forme d'obligations et de titres de créances négociables. De ce fait, la part de la dette publique française qu'ils détiennent s'est accrue. Les ménages ont augmenté leurs flux de placements : contrairement à 1999 et 2000, ils ont privilégié les avoirs les plus liquides (dépôts à vue, livrets et opcvm monétaires) et ceux perçus comme les moins risqués (épargne contractuelle, contrats en euros des sociétés d'assurance, voire actions françaises cotées de préférence aux actions étrangères).

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Langue Français

Extrait

N°851- JUIN 2002
PRIX : 2,20€
Les comptes financiers
de la Nation en 2001
Moindre recours au crédit
et préférence pour les placements liquides
Dominique Durant, Banque de France
n 2001, les ménages, les sociétés publiques ont continué de réduire leur dette
bancaire (- 5,5 %, après - 1,2 %).non financières et les administra-
Du côté des ménages, l’encours des crédits àEtions publiques ont moins recouru
court terme s’est quasiment stabilisé après une
au crédit bancaire que les deux années
très forte croissance (+ 1,4 %, après + 24,0 %) :
précédentes. En revanche, les sociétés la consommation s’est accrue grâce au dyna-
ont nettement accru leurs émissions de misme du revenu et sans recours à l’endettement.
titres de dettes, notamment d’obligations, Les crédits à long terme, essentiellement des
crédits immobiliers, ont continué de décéléreralors que les administrations publiques
(+ 4,9 %, après + 5,3 %), en liaison avec la pro-n’ont que légèrement renforcé les leurs.
gression ralentie de la formation brute de capital
Les sociétés ont par ailleurs réduit leurs
fixe (+ 2,7 % en valeur après + 3,6 %) et le tas-
prises de participation dans les entreprises sement des transactions immobilières. La
étrangères et diminué en conséquence croissance des encours de crédits ayant été
leurs émissions d’actions. Les non-résidents légèrement inférieure à celle du revenu dispo-
nible brut, le taux d’endettement des ménagesont réalisé d’importants achats de titres
est revenu de 54,6 % à 54,4 % (graphique 1).français, ce qui s’est traduit par des
Les sociétés non financières ont réagi au
entrées nettes de capitaux sous forme
ralentissement de l’activité en freinant l’inves-
d’obligations et de titres de créances tissement productif, en réduisant leurs stocks
négociables. De ce fait, la part de la dette (cf. Insee première n° 843) et en modérant leur
publique française qu’ils détiennent s’est recours au crédit bancaire. L’ajustement a
porté en priorité sur le crédit à court termeaccrue.
(+ 2,2 %, après + 22,2 % en 2000). Le crédit à longLes ménages ont augmenté leurs flux de
terme a également ralenti (+ 4,2 %, contre + 7,0 %
placements : contrairement à 1999 et
en 2000) pour partie en raison d’un coût
2000, ils ont privilégié les avoirs les plus redevenu supérieur depuis fin 2000 à celui des
liquides (dépôts à vue, livrets et OPCVM obligations émises par le secteur privé.
monétaires) et ceux perçus comme les Endettement des sociétés, hors actions
moins risqués (épargne contractuelle,
et endettement bancaire des ménages
contrats en euros des sociétés d’assu- En % de leur valeur En % de leur revenu
ajoutée brute disponible brut
120 70rance, voire actions françaises cotées de
préférence aux actions étrangères). 115 65taux d'endettement
des sociétés
(échelle de gauche)110 60
taux d'endettement105 55En 2001, le ralentissement de l’activité et de
des ménages
(échelle de droite)l’investissement a entraîné un tassement du
100 50
recours au crédit (tableau 1). Après deux
95 45années de croissance particulièrement vive,
les encours de crédits à l’économie ont ainsi
90 40
retrouvé un rythme plus modéré (+ 2,9 %, après
85 35+ 7,3 % en 2000). Le ralentissement a été moins
30marqué pour les ménages (+ 4,7 %, après 80
1980 1983 1986 1989 19921995 1998 2001
+ 6,1 %) que pour les sociétés non financières Source : comptes nationaux - Opérations financières - Banque de
France(+ 3,7 %, après + 10,8 %) ; les administrations
INSEE
PREMIERELes administrations publiques ont à achats d’obligations (8 milliards d’euros Les établissements de crédit ont émis
nouveau réduit leur endettement auprès contre 23 milliards en 2000). en 2001 un montant particulièrement
des banques, poursuivant une évolution élevé de TCN (37 milliards d’euros, après
engagée depuis 1996. En particulier, le 13 milliards), notamment sous forme deLa forte demande d’obligations
prêt bancaire de 5,3 milliards d’euros à certificats de dépôt. Ces émissions,françaises par les non-résidents
l’Agence des organismes d’intervention concentrées sur le premier semestre,
a entraîné des entrées nettes
dans le secteur agricole (ACOFA) a été ont essentiellement servi à satisfaire la
de capitauxremplacé par une avance du Trésor d’un demande des OPCVM monétaires.
montant comparable. Les administrations publiques ont émis
Ce sont les investisseurs non résidents pour 11,7 milliards d’euros de TCN, après
qui ont été pour la deuxième année 10,2 milliards, privilégiant les bons à
erLes sociétés non financières consécutive les premiers acquéreurs moyen terme au 1 semestre, quand les
ont émis des montants élevés d’obligations émises par les résidents taux à deux ans marquaient le point bas
(53 milliards d’euros après 47 milliards). de la courbe des rendements, et les bonsd’obligations
nd
Ils ont notamment acheté pour 19,5 du Trésor à taux fixe (BTF) au 2 semes-
La baisse de leur taux de marge a réduit milliards d’euros d’Obligations Assi- tre, après que les taux à un an ont baissé.
l’autofinancement des sociétés non milables du Trésor (OAT), renforçant En 2001, les principaux acquéreurs de
financières. Faisant moins appel au crédit, ainsi leur part dans la détention de la TCN ont été les OPCVM monétaires
elles se sont financées en émettant des dette publique. Les achats d’obligations (34 %) et les non-résidents (48 %). Les
obligations pour des montants élevés étrangères par les investisseurs rési- OPCVM monétaires, bénéficiant d’une
(36 milliards d’euros, après 3 milliards – dents restant inférieurs malgré une forte forte progression de leur collecte (43 mil-
tableau 2). Plus de la moitié de ces émis- progression (35 milliards d’euros, contre liards d’euros, après 31 milliards), l’ont
sions (53 %) ont été effectuées par France 24 milliards en 2000), l’ensemble des employée pour les trois quarts de cette
Télécom. La stabilisation des taux sur opérations sur obligations a de nouveau manière. Pour leur part, les non-résidents
toute la première partie de l’année, après donné lieu à des entrées nettes de ont acquis 44 milliards d’euros de TCN,
une forte augmentation, a rendu ce mode capitaux (18 milliards d’euros après dont 19 milliards d’euros de bons du Trésor.
de financement particulièrement attractif. 23 milliards). En stock, le reste du Contrairement aux années précédentes,
Ainsi, les sociétés non financières ont monde a retrouvé sa position habi- le marché a suscité des entrées nettes
réalisé, en 2001, 56 % des émissions tuelle de prêteur net, après trois années de capitaux (19 milliards d’euros). En
nettes d’obligations des résidents, 26 % si de position débitrice. stock, les résidents restent toutefois
l’on exclut France Télécom. Leur taux prêteurs nets sur ce segment.
d’endettement, mesuré par le ratio crédits
Fortes émissionsbancaires et titres de dettes sur valeur
ajoutée brute, a ainsi continué de croître de certificats de dépôt Ralentissement des opérations
rapidement (graphique 1). de fusions-acquisitions
À l’inverse, le flux de financement obli- Les sociétés non financières ont réduit transfrontières par les sociétés
gataire des administrations publiques leurs émissions de titres à court terme
non financières
est quasiment stable par rapport à 2000 (12 milliards d’euros après 28 milliards) :
(22,4 milliards d’euros, après 21,8 milliards). en particulier, France Télécom, à l’origine
Cette stabilité s’inscrit dans le prolonge- d’émissions nettes de billets de trésorerie En 2001, les résidents ont émis beaucoup
ment de la baisse, depuis 1999, de la s’élevant à 4,3 milliards d’euros en 2000, moins d’actions qu’en 2000 (–

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