Les comptes financiers de la Nation en 2003 - Désendettement des entreprises et croissance de la dette publique
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En 2003, les ménages continuent d'alimenter un fort courant de transactions immobilières ; le crédit à l'habitat est en conséquence toujours dynamique, au contraire de toutes les autres formes de prêts bancaires. Les sociétés non financières, qui réduisent leurs investissements, se désendettent et accroissent leurs émissions nettes de titres non cotés. Les administrations publiques, confrontées à un accroissement de leur besoin de financement, diversifient leur demande de fonds. Le reste du monde prête aux administrations publiques et aux banques tandis qu'il reçoit des financements nets dans le cadre des relations internes aux groupes d'entreprises. Chez les intermédiaires financiers, les sociétés d'assurance favorisent les placements en obligations et délaissent les actions. Les émissions nettes de titres d'OPCVM, en particulier monétaires, se réduisent. La croissance du crédit étant inférieure à celle des dépôts des agents non financiers résidents, les établissements de crédit développent leurs concours à l'économie sous forme d'achat de titres sur les marchés financiers. Le marché des titres de créances négociables s'avère plus dynamique que le marché obligataire, handicapé par la crainte d'une remontée des taux. Malgré la reprise des cours boursiers, seules les émissions d'actions non cotées augmentent.

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Langue Français

Extrait

N° 967 - MAI 2004
Prix : 2,20€
Les comptes financiers
de la Nation en 2003
Désendettement des entreprises
et croissance de la dette publique
Dominique Durant, Banque de France
n 2003, les ménages continuent proportions leur consommation ni leur investis-
sement. En particulier, l’investissement end’alimenter un fort courant de tran-
logement, dynamisé par des mesures fiscalesEsactions immobilières ; le crédit à
et des taux d’intérêt favorables, progresse de
l’habitat est en conséquence toujours dy-
3,7 % en valeur après 4,0 % en 2002. Il repré-
namique, au contraire de toutes les au- sente 67,1 milliards en 2003, soit autant que
tres formes de prêts bancaires. Les leur épargne financière qui, elle, diminue
sociétés non financières, qui réduisent (67,5 milliards après 78,2 milliards).
leurs investissements, se désendettent et
accroissent leurs émissions nettes de ti-
Les ménages s’endettent pour
tres non cotés. Les administrations publi-
l’immobilier mais restent prudents
ques, confrontées à un accroissement de
dans leurs placements
leur besoin de financement, diversifient
leur demande de fonds. Le reste du Ainsi, la forte croissance des emprunts des
ménages auprès des banques (+ 7,3 % aprèsmonde prête aux administrations publi-
+ 6,6 %) résulte du dynamisme des crédits àques et aux banques tandis qu’il reçoit
l’habitat, en progression de 10 % en 2003. À
des financements nets dans le cadre des
l’inverse, leurs crédits à court terme ralentis-
relations internes aux groupes d’entrepri- sent pour la troisième année consécutive
ses. Chez les intermédiaires financiers, (+ 1,8 % après + 2,2 %). Au total, le rapport de
les sociétés d’assurance favorisent les l’endettement des ménages à leur revenu dis-
ponible brut s’accroît sensiblement, de 56 % enplacements en obligations et délaissent
2002 à 58,7 % (graphique 1).les actions. Les émissions nettes de titres
Les dépôts des ménages auprès des banques
d’OPCVM, en particulier monétaires, se
progressent plus fortement qu’en 2002, notam-
réduisent. La croissance du crédit étant ment les dépôts à vue (+ 6,4 % en glissement
inférieure à celle des dépôts des agents
non financiers résidents, les établissements Endettement des ménages
et des sociétés hors actionsde crédit développent leurs concours à
l’économie sous forme d’achat de titres
En % de leur valeur ajoutée brute En % de leur revenu disponible brut
sur les marchés financiers. Le marché des 120 80
taux d'endettement des sociétéstitres de créances négociables s’avère 75115
(échelle de gauche)
70
110plus dynamique que le marché obligataire,
65
105 60handicapé par la crainte d’une remontée
100 55
des taux. Malgré la reprise des cours bour-
5095
45siers, seules les émissions d’actions non 90
40taux d'endettement des ménagescotées augmentent. 85
(échelle de droite) 35
80 30
taux d'endettement des sociétés: crédits et titres de dettes sur valeur ajoutéeConfrontés à une moindre croissance de leur
taux d'endettement des ménages: crédits sur revenu disponible brut
revenu disponible brut (2,3 % après 4,3 %), les
ménages n’ont pas ajusté dans les mêmes Source : Comptes nationaux, Banque de France (Sesof)
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
INSEE
PREMIEREannuel après + 1,9 %) et l’épargne con- ainsi pour la seconde année consécu- L’État privilégie les émissions
tractuelle (définitions) (+ 3,8 % après tive, de 105,4 % à 104,1 %. de titres à court terme
+ 2,0 %). Les comptes sur livret font Leur besoin de financement (- 20,7 mil-
preuve d’un dynamisme encore fort liards d’euros après - 15,5 milliards) est Le besoin de financement des adminis-
(+ 8,5 % après + 8,2 %), qui fléchit toute- donc essentiellement comblé par des trations publiques se creuse pour la troi-
fois en cours d’année après la révision à émissions d’actions : si on solde les sième année consécutive. Il passe de
la baisse des taux réglementés. Au total, actions émises et les actions acquises 49,8 milliards d’euros à 64,6 milliards du
après avoir été emprunteurs nets auprès pour éviter de compter deux fois les fait de la dégradation des comptes des
des banques pendant quatre années fonds propres, chez la maison-mère administrations de sécurité sociale.
consécutives, les ménages y effectuent d’une part et sa filiale d’autre part, les Le besoin de financement de l’État
plus de dépôts en 2003 qu’ils n’emprun- sociétés non financières émettent s’accroît légèrement (- 61,6 milliards
tent auprès d’elles. 43,8 milliards d’actions nouvelles essen- d’euros après - 58,2 milliards). L’Etat doit
La prépondérance des contrats d’assu- tiellement sous forme de titres non en outre financer une forte diminution des
rance-vie dans les flux de placements cotés. Leurs actifs financiers progres- dépôts à vue (- 14,8 milliards d’euros).
des ménages ne se dément pas : sent peu, car d’importantes cessions de Celle-ci résulte de l’achèvement du trans-
58,4 milliards en 2003 soit 51 % de TCN (24,4 milliards d’euros) compen- fert à Efiposte des fonds des comptes chè-
l’ensemble de leurs flux de placements sent la croissance des dépôts ques postaux, et du retrait des dépôts du
et une progression de 7,7 % par rapport (+ 11,9 milliards d’euros après - 7,2 mil- Fonds de réserve des retraites, au profit de
à l’encours de fin 2002. Les contrats en liards) et les placements en titres la Caisse des dépôts et Consignations.
euros, moins risqués, progressent de d’OPCVM monétaires (13,4 milliards Pour faire face à l’ensemble de ses
13 % par rapport à 2002, alors que les après 12,9 milliards) qu’elles sont seules besoins, l’Etat accroît fortement ses émis-
contrats en unités de compte baissent à maintenir à un niveau élevé. sions de bons du Trésor (36,8 milliards
de 7 %. Les autres placements des
ménages traduisent la même prudence
Principaux éléments financiers sur les sociétés et les ménagesenvers les instruments liés aux évolu-
tions des marchés financiers. En raison en milliards d’euros
de la faiblesse des taux monétaires et 2001 2002 2003
des anticipations de remontée des taux Total des flux de financement des sociétés non financières, dont: 159,6 89,3 73,5
Total des flux de dettes 70,8 13,8 -7,2obligataires, ils conservent des place-
Titres de créances négociables et assimilés 20,9 0,5 -8,4ments à vue mais cèdent en partie leurs
Obligations et assimilés 35,4 2,6 5,2
titres d’OPCVM monétaires, TCN (défi-
Crédits à court terme des institutions financières aux agents non financiers - 16,1 - 11,3 - 14,6
nitions) et obligations. En dépit de la Crédits à long terme des institutions financières aux agents non financiers 30,6 22,0 10,6
remontée des cours boursiers, ils conti- Actions et autres participations 88,8 75,5 80,7
nuent à vendre leurs actions cotées Total des flux de placement des ménages, dont: 138,5 93,8 116,2
(- 1,9 milliards d’euros) sans accroître Monnaie fiduciaire - 14,8 1,8 2,7
Dépôts à vue 16,6 4,6 14,3leurs achats de titres non cotés
Placements à vue (livrets A, bleus, jeunes, livrets d’épargne populaire,…) 19,9 24,0 26,9(13,5 milliards contre 14,4 milliards en
Placements à échéance (comptes à terme) 3,3 - 7,2 - 10,7
2002). Leurs acquisitions de titres
PEL et PEP bancaires - 1,9 5,2 9,8
d’OPCVM non monétaires progressent Placements en assurance-vie 58,6 53,6 58,4
modestement (tableau 1). Obligations 3,8 - 0,2 - 6,3
OPCVM monétaires 6,3 1,0 -2,5
OPCVM non monétaires 6,7 2,7 3,7
Actions et autres participations 5,3 13,7 11,6Les sociétés non financières
Autres 34,7 -5,4 8,3
se désendettent pour
la deuxième année consécutive Source : Comptes nationaux, Banque de France (Sesof )
Les sociétés non financières réduisent Évolution des crédits à l'économie
leur épargne (- 2,8 %) mais aussi leur
(en %, glissement annuel des encours)formation brute de capital fixe (- 1,7 %)

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