Les comptes financiers de la Nation en 2004 - Forte poussée de l endettement immobilier des ménages
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Les comptes financiers de la Nation en 2004 - Forte poussée de l'endettement immobilier des ménages

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En 2004, les ménages accentuent encore leur recours à l'emprunt, essentiellement pour financer leurs achats immobiliers, alors que la reprise de l'endettement des sociétés non financières se fait très progressivement. Le besoin de financement des administrations publiques se réduit mais reste important. Au total, l'endettement de l'ensemble des agents non financiers augmente en 2004. Cet accroissement se réalise principalement par des emprunts auprès des établissements de crédit et, dans une moindre mesure, par des émissions de titres de créances négociables, souscrits en grande partie par le Reste du monde. En revanche, le flux global des émissions d'obligations diminue légèrement : l'endettement obligataire des administrations augmente, mais les sociétés non financières remboursent plus qu'elles n'émettent. Les flux globaux d'émission de titres d'OPCVM restent quasiment stables, même si les secteurs souscripteurs de titres d'OPCVM non monétaires évoluent. Enfin, les agents résidents orientent davantage leurs placements vers les actions ou les obligations émises par le Reste du monde.

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Langue Français

Extrait

N° 1019 – MAI 2005
PRIX : 2,20€
Les comptes financiers
de la Nation en 2004
Forte poussée de l’endettement immobilier
des ménages
Jean-Charles Bricongne, Banque de France
n 2004, les ménages accentuent L’endettement des ménages
encore leur recours à l’emprunt, est en forte progressionEessentiellement pour financer
Le ratio dette des ménages/PIB atteint 39,9 %.leurs achats immobiliers, alors que la re-
Ce niveau est sans précédent, comme celui du
prise de l’endettement des sociétés non
rapport dette/revenu disponible brut(graphique
financières se fait très progressivement. 1), mais reste inférieur à ceux observés dans
Le besoin de financement des adminis- l’ensemble de la zone euro, en Grande-Bre-
tagne et aux États-Unis. Par ailleurs, le ratiotrations publiques se réduit mais reste
dette/épargne brute retrouve un niveau procheimportant. Au total, l’endettement de
de celui de la fin des années 1980 (395,6 %),l’ensemble des agents non financiers
déjà marquées par un développement rapide
augmente en 2004. Cet accroissement se
des prêts immobiliers. Les ménages devien-
réalise principalement par des emprunts nent en 2004 emprunteurs nets vis-à-vis des
auprès des établissements de crédit et, banques à hauteur de 11,1 milliards d’euros
alors qu’en 2003 leurs emprunts n’excédaientdans une moindre mesure, par des émis-
que de peu leurs dépôts.sions de titres de créances négociables,
Les dépôts des ménages s’accroissent pour-souscrits en grande partie par le Reste
tant de 42,9 milliards d’euros et à un rythme
du monde. En revanche, le flux global
(4,8 %) qui n’avait plus été atteint depuis 1997.
des émissions d’obligations diminue lé- Cette évolution tient principalement au niveau
gèrement : l’endettement obligataire des bas des taux d’intérêt et donc à la faiblesse de
la rémunération des plus proches substitutsadministrations augmente, mais les socié-
des dépôts. C’est le flux des dépôts à vuetés non financières remboursent plus
(tableau2) qui augmente fortement (15,9 milliardsqu’elles n’émettent. Les flux globaux
d’euros après 6,9 milliards), retrouvant un niveau
d’émission de titres d’OPCVM restent
quasiment stables, même si les secteurs
Endettement des ménagessouscripteurs de titres d’OPCVM non
et des sociétés (hors actions)
monétaires évoluent. Enfin, les agents
en % de la valeur ajouté brute en % du revenu disponible brut
résidents orientent davantage leurs pla- 112 70
110 68cements vers les actions ou les obliga-
108 66
tions émises par le Reste du monde.
106 64
104 62
102 60
En 2004, l’endettement des ménages pro- 100 58
gresse à un rythme particulièrement soutenu 98 56
96 54(8,9 %, tableau 1). Le flux net des crédits s’é-
94 52
lève à 53,8 milliards d’euros, après 37,6 mil-
92 50
liards en 2003. La part des prêts à l’habitat est 4890
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004prépondérante. Les crédits à court terme crois-
taux d'endettement des sociétés : % des crédits et titressent également (2,1 milliards d’euros, soit le
de dettes au 31.12 sur valeur ajoutée (échelle gauche)
flux le plus élevé depuis 2000) mais représen-
taux d'endettement des ménages : % des crédits au 31.12 sur
revenu disponible brut (échelle droite)tent toujours moins de 5% de l’endettement
des ménages. Source : comptes nationaux, base 2000, Insee, Banque de France (Sesof)
INSEE
PREMIEREcomparable à celui de 2001 (16,6 mil- flux de leurs émissions nettes d’obliga- autres que les actions diminuent en ce
liards). Les placements à vue (défini- tions devient négatif pour la première qui concerne les dépôts (12,6 milliards
tions) progressent de 24,7 milliards fois depuis 10 ans, et même très négatif d’euros après 17,4 milliards) et les
d’euros, dans la moyenne des trois (-25,2 milliards d’euros). En effet, les titres de créances négociables (8,8 mil-
années précédentes. Dans le prolonge- nouvelles émissions ne représentent liards d’euros après 33,7 milliards), et
ment d’une tendance à l’œuvre depuis qu’un volume très faible ; elles ont été restent négatifs s’agissant des obliga-
1996, le mouvement de désaffection surtout le fait des signatures les mieux tions (-1,6 milliard d’euros) et des
pour les placements à échéance se notées par les agences de notation. Par OPCVM non monétaires (-4,8 milliards
poursuit mais s’atténue par rapport à ailleurs, les flux de remboursement pro- d’euros).
2003 (-2 milliards d’euros après -9,6 mil- pres à quelques grands émetteurs
liards). Les dépôts d’épargne contrac- (France Télécom, SNCF et EDF, notam-
L’endettement des administrationstuelle (plans d’épargne logement et ment) ont été très importants.
plans d’épargne populaire bancaires Les émissions nettes d’actions sont publiques augmente moins vite
essentiellement) sont en baisse (4,3 mil- inchangées par rapport à 2003 (79,1 et se recompose
liards d’euros), alors qu’ils s’étaient milliards d’euros). Toutefois, comme les
accrus de plus de 30 milliards en 1996 et prises de participation et les rachats par Le besoin de financement des adminis-
en 1997. les sociétés non financières de leurs trations publiques (APU) reste élevé,
Les flux de placements en contrats d’as- propres actions augmentent fortement, 60,1 milliards d’euros. Il est néanmoins
surance-vie sont toujours aussi étoffés le solde entre actions émises et ache- plus faible qu’en 2003 (66,6 milliards).
(57,6 milliards d’euros), montant compa- tées par ce secteur est en forte baisse, Le besoin de financement de l’Etat est
rable à celui des trois années précéden- 8,8 milliards d’euros après 44,7 mil- allégé (-52,2 milliards d’euros, après
tes, mais sensiblement inférieur au pic liards. -62,2 milliards) malgré l’accroissement
de l’année 2000 (68,1 milliards). Les À l’inverse, les flux de placements des de transferts aux organismes divers
ménages sont par ailleurs vendeurs nets sociétés non financières en instruments d’administration centrale (ODAC) dont la
de titres d’OPCVM (-2,4 milliards d’eu-
ros pour les OPCVM monétaires, -8,5 Évolution des crédits à l'économie
milliards pour les OPCVM non monétai- en %
res) pour la première fois depuis 1997 2002 2003 2004
(tableau 3) ; ils se portent en 2004 Total des crédits à l'économie 4,2 2,8 6,2
dont crédits aux sociétés non financières 2,4 - 3,4 4,5davantage que par le passé vers les pla-
- court terme - 6,9 - 12,2 2,1
cements directs en actions.
- long terme 5,1 - 1,1 5,0
dont crédits aux ménages 6,4 7,0 8,9
- court terme 2,5 1,8 7,1
- long terme 6,6 7,2 9,0Les sociétés non financières
dont crédits aux administrations publiques 3,1 11,7 1,5recourent davantage
- court terme 59,1 178,3 - 56,7
aux emprunts bancaires - long terme 1,2 3,1 9,5
Source : Comptes nationaux, base 2000, Banque de France (Sesof)
Le flux d’endettement des sociétés non
financières (SNF), qui représente une
Principaux éléments financiers sur les sociétés non financières et les ménagespartie des financements, est certes plus
en milliards d'eurosélevé que l’année précédente (18,6 mil-
liards d’euros après 10,8 milliards) mais 2002 2003 2004
le rapport de l’encours de la dette des Total des flux de financement des sociétés non financières, dont: 90,0 89,9 97,7
SNF à leur valeur ajoutée diminue Total flux de dettes 16,9 10,8 18,6
Titres de créances négociables et assimilés - 3,3 23,5 20,0(105,6 % après 107,1 %).
Obligations et assimilés 3,7 5,2 - 25,2Dans le même temps, les sociétés non
Crédits à court terme des institutions financières aux agents non financiers - 6,7 - 13,1 2,1
financières modifient le dosage de leurs
Crédits à long terme des institutions financières aux agents non financiers 23,2 - 4,8 21,7
financements. Elles intensifient leurs Actions et autres participations 73,1 79,1 79,1
emprunts bancaires, de façon modérée Total des flux de placements des ménages, dont : 133,7 108,1 121,8
pour les crédits à

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