Les comptes financiers de la Nation en 2007

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Sur fond de tensions sur les marchés financiers, dynamisme persistant du crédit aux agents non financiers Les opérations financières - placements et financements - réalisées par les ménages et les sociétés non financières pour l’ensemble de l’année 2007 ne sont que partiellement affectées par les tensions observées à partir de l’été sur les marchés. Les ménages continuent de s’endetter, quoique à un rythme un peu moins soutenu que les années précédentes ; leur dette atteint un nouveau pic historique au regard de leur revenu disponible brut. Les sociétés non financières réduisent leurs émissions nettes de titres de créance en réponse au resserrement des conditions de marché, mais elles accentuent leur recours aux emprunts bancaires. Du côté des placements, les ménages montrent une plus forte propension à investir dans des actifs monétaires. L’assurance-vie est en repli mais reste prépondérante dans l’affectation de leur épargne et continue de bénéficier de transferts de fonds auparavant placés dans des plans d’épargne logement. En revanche, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) non monétaires font l’objet d’une importante décollecte au second semestre dans un contexte d’incertitude accrue et de forte correction des cours boursiers. Il en va de même pour les souscriptions d’OPCVM monétaires par les entreprises. L’endettement et les placements financiers des ménages progressent à nouveau sensiblement Les entreprises accentuent leur recours au crédit, pour partie en substitution de financements de marché Le besoin de financement des administrations publiques se creuse et leur dette financière s’alourdit Les ressources des sociétés d’assurance restent élevées, celles des OPCVM diminuent fortement Les établissements de crédit accroissent leur refinancement auprès de la Banque centrale Les opérations avec l’étranger marquent le pas
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N° 1193 - MAI 2008
PRIX : 2,30€
Les comptes financiers
de la Nation en 2007
Sur fond de tensions sur les marchés financiers,
dynamisme persistant du crédit aux agents non financiers
Franck Sédillot, Banque de France
es opérations financières – place- emprunts bancaires (crédits nouveaux
diminués des remboursements) s’élève à 87,9ments et financements – réalisées
milliards d’euros, après 83,9 milliards en 2006.Lpar les ménages et les sociétés
La dette des ménages continue de croître plus
non financières pour l’ensemble de
vite que le revenu. Elle s’élève à 71,8 % du
l’année 2007 ne sont que partiellement revenu disponible brut à fin 2007, après 68,3 %
affectées par les tensions observées à fin 2006 (graphique). Inédit en France, ce
partir de l’été sur les marchés. Les ména- niveau reste toutefois très inférieur à ceux
observés dans d’autres pays industrialisésges continuent de s’endetter, quoique à
comme le Royaume-Uni ou l’Espagne.un rythme un peu moins soutenu que les
Dans le même temps, les flux de placements
années précédentes ; leur dette atteint
financiers des ménages augmentent sensible-
un nouveau pic historique au regard de ment, à 179,1 milliards d’euros, après 166,0 mil-
leur revenu disponible brut. Les sociétés liards en 2006 (tableau 2). L’assurance-vie en
non financières réduisent leurs émis- représente un peu plus de la moitié et reste, de
loin, le principal réceptacle de l’épargne dessions nettes de titres de créance en ré-
ménages en dépit d’un recul de la collecte pour laponse au resserrement des conditions
première fois depuis cinq ans : 91,2 milliards d’eu-
de marché, mais elles accentuent leur
ros, après 99,6 milliards. L’année 2006 avait, il est
recours aux emprunts bancaires. Du vrai, été marquée par un afflux de souscriptions en
côté des placements, les ménages mon- réemploi des fonds retirés des plans d’épargne
trent une plus forte propension à investir logement (PEL) affectés par le changement de
leur régime d’imposition. En légère progressiondans des actifs monétaires. L’assu-
d’une année à l’autre (28,3 milliards d’euros, aprèsrance-vie est en repli mais reste prépon-
27,2 milliards), les flux de placements nets sur les
dérante dans l’affectation de leur
supports en unités de compte se développent
épargne et continue de bénéficier de essentiellement au premier semestre, lorsque la
transferts de fonds auparavant placés Bourse est encore bien orientée. Au second
dans des plans d’épargne logement. En
revanche, les organismes de placement
Endettement des ménages et des sociétés non
collectif en valeurs mobilières (OPCVM) financières
en %non monétaires font l’objet d’une impor-
125 75tante décollecte au second semestre
Taux d'endettement des sociétés non financières :
120 70dans un contexte d’incertitude accrue et crédits et titres de créance sur valeur ajoutée
(échelle de gauche)de forte correction des cours boursiers.
115 65
Il en va de même pour les souscriptions
110 60d’OPCVM monétaires par les entreprises.
105 55
Taux d'endettement
des ménages : crédits sur revenu
100 50En 2007, la dette des ménages continue d’aug- disponible brut (échelle de droite)
menter, un peu moins rapidement toutefois
95 45
qu’en 2006 (10,8 %, après 11,1 %, tableau 1) déc-95 déc-97 déc-99 déc-01 déc-03 déc-05 déc-07
du fait du ralentissement des prêts à l’habitat Sources : comptes nationaux, base 2000, Insee - Banque de France -
direction des Études et Statistiques monétaires (DESM).(12,5 %, après 14,9 %). Le flux net de leurs
INSEE
PREMIEREsemestre, le retournement du marché leurs émissions nettes de titres de Au second semestre, les SNF procèdent à
actions conduit les ménages à privilégier créance tombant à 2,8 milliards d’euros, d’amples réaménagements de leurs pla-
les placements en contrats libellés en après 7,0 milliards en 2006 : en réaction cements de trésorerie. Elles cèdent d’im-
euros, dont les flux nets sont toutefois en au resserrement des conditions de mar- portants montants de titres d’OPCVM
repli sur l’ensemble de l’année : 62,9 mil- ché, elles réduisent leurs émissions net- monétaires (– 17,9 milliards d’euros sur
liards d’euros, après 72,4 milliards. tes de titres de créances négociables l’année 2007, après 10,8 milliards) et
Contrecoup du changement de régime (4,7 milliards d’euros, après 15,0 milliards) d’OPCVM non monétaires (– 26,8 mil-
d’imposition des PEL, la décollecte de et continuent de procéder à des rembour- liards d’euros, après 6,6 milliards) au profit
l’épargne contractuelle se poursuit à un sements nets d’obligations, dans des pro- de placements directs en titres de créan-
rythme soutenu (– 17,7 milliards d’euros, portions toutefois moindres qu’en 2006 ces négociables (TCN, définitions)(30,4
après – 21,7 milliards). L’accumulation (1,9 milliard d’euros, après 8,0 milliards). milliards d’euros, après – 16,7 milliards) et
des dépôts à vue continue de ralentir En revanche, leurs émissions nettes sous forme de dépôts bancaires (29,5 mil-
(7,2 milliards d’euros, après 8,6 mil- d’actions et autres participations pour- liards d’euros, après 16,9 milliards).
liards), la hausse des taux de marché à suivent leur progression (117,3 milliards
court terme favorisant les placements en d’euros, après 100,1 milliards), notam-
Le besoin de financementcomptes à terme (23,9 milliards d’euros, ment celles réalisées dans le cadre du
des administrations publiquesaprès 7,1 milliards). Plus généralement, financement d’opérations de fusion-
les ménages redeviennent acheteurs acquisition ou de rachat d’entreprises se creuse et leur dette
nets de produits au rendement directe- avec effet de levier. Ces dernières opé- financière s’alourdit
ment lié aux taux d’intérêt à court terme. rations, réalisées essentiellement au
Ainsi, après deux ans de stagnation, premier semestre, avant la correction Le besoin de financement des adminis-
leurs flux de souscriptions nettes de boursière, alimentent leurs acquisitions trations publiques (APU, définitions)
titres d’OPCVM monétaires redevien- nettes d’actions, dont le flux annuel aug- augmente de 7,4 milliards en 2007 :
nent nettement positifs : 14,0 milliards mente sensiblement : 95,0 milliards – 50,6 milliards, après – 43,2 milliards. Le
d’euros, après 1,1 milliard en 2006 et d’euros, après 63,0 milliards (tableau 3). déficit de l’État se creuse (– 41,8 milliards
– 0,5 milliard en 2005. À l’inverse, ils pro- Évolution des crédits à l'économie
cèdent à des cessions nettes de titres
en %d’OPCVM non monétaires et d’actions
2005 2006 2007cotées : respectivement – 11,8 milliards
Total des crédits à l'économie, dont : 10,5 9,4 11,5d’euros et – 4,7 milliards d’euros.
Crédits aux ménages, dont : 11,8 11,1 10,8
crédits à l'habitat 15,0 14,9 12,5
crédits de trésorerie 7,8 5,3 5,1
Les entreprises accentuent Crédits aux sociétés non financières, dont : 10,7 8,8 12,7
crédits à l'investissement 6,3 9,0 11,4leur recours au crédit,
crédits de trésorerie 8,5 9,4 16,3
pour partie en substitution
Crédits aux administrations publiques, dont : 3,9 3,3 9,9
crédits à court terme – 3,6 – 2,0 24,7de financements de marché
crédits à long terme 4,7 3,8 8,4
En 2007, le besoin de financement des Données arrêtées au 30 avril 2008.
sociétés non financières (SNF) se creuse Source : comptes nationaux, base 2000, Banque de France (DESM).
(– 78,1 milliards d’euros, après – 57,0
Principaux éléments financiers sur les ménages et les sociétés non financièresmilliards) : la progression de leurs inves-
tissements, combinée avec la stagnation
2005 2006 2007
de leur épargne brute, conduit à une nou-
Total des flux de placements des ménages, dont : 165,9 166,0 179,1velle diminution de leur taux d’autofinan-

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