Les petites entreprises du commerce depuis 30 ans - Beaucoup moins d épiceries, un peu plus de fleuristes
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Le commerce français s'est fortement transformé depuis une trentaine d'années. Le nombre de petites épiceries a été divisé par six, celui des boucheries par trois. Une commune sur deux n'a plus aucun commerce de proximité. Mais certains secteurs résistent mieux comme la boulangerie ou le commerce des fleurs. Malgré une part de marché réduite, le petit commerce compte encore beaucoup d'entreprises et offre le quart des emplois du commerce de détail. Les non-salariés y sont nombreux, le recours au temps partiel et à l'apprentissage fréquent. Dans certains types de commerce, le nombre de créations mais aussi de défaillances est important.

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Langue Français

Extrait

N° 831 - FÉVRIER 2002
Prix : 2,20€
Les petites entreprises
du commerce depuis 30 ans
Beaucoup moins d’épiceries, un peu plus de fleuristes
Bruno Lutinier, division Commerce, Insee
e commerce français s’est forte- 13 % du chiffre d’affaires du commerce de
détail en 1998. Cette place était beaucoup plusment transformé depuis une tren-
large en 1966 où les petites entreprises consti-Ltaine d’années. Le nombre de
tuaient 86 % du parc, mais surtout 59 % de
petites épiceries a été divisé par six, celui
l’emploi et réalisaient plus de la moitié du
des boucheries par trois. Une commune chiffre d’affaires du commerce de détail. Ces
sur deux n’a plus aucun commerce de petites entreprises sont généralement consti-
proximité. Mais certains secteurs résis- tuées d’une seule boutique. Parmi elles sont
aussi classées les entreprises spécialiséestent mieux comme la boulangerie ou le
dans la vente sur éventaires et marchés oucommerce des fleurs.
dans la vente à domicile.
Malgré une part de marché réduite, le petit
commerce compte encore beaucoup d’en-
Trente ans de transformations
treprises et offre le quart des emplois du
commerce de détail. Les non-salariés y Le premier supermarché a été créé en 1957 et
le hypermarché en 1963. Créationssont nombreux, le recours au temps partiel
assez tardives, comparées au succursalisme,et à l’apprentissage fréquent. Dans certains
qui existe depuis la seconde moitié du dix-neu-
types de commerce, le nombre de créations
vième siècle, aux magasins populaires, appa-
mais aussi de défaillances est important. rus à la fin des années vingt et même à l’essor
des groupements de commerçants, manifesté
au cours des années cinquante. Au milieu des
En termes de taille d’entreprises, le commerce années soixante, le grand commerce organisé
de détail est un secteur hétérogène : quelques était encore balbutiant face au petit commerce,
très grandes firmes multinationales côtoient souvent indépendant. Celui-ci était encore
une multitude de petites entreprises. Ces peti- essentiel dans une logique de distribution de
tes entreprises, définies ici comme employant proximité. De nombreux petits détaillants mail-
au plus deux salariés, représentent 74 % du laient encore finement le territoire, aussi bien
nombre d’entreprises, 24 % de l’emploi total et en ville qu’à la campagne. Il existait certes,
Le nombre de petites entreprises* du commerce a très fortement reculé en 30 ans
Nombre d'entreprises* Nombre de personnes occupées
1966 1998 1966 1998
Boulangerie-pâtisserie 40 200 22 400 106 800 44 900
Boucherie 50 500 14 700 120 600 25 400
Poissonnerie 4 700 2 100 8 700 3 400
Charcuterie** 12 700 6 400 n.d. 11 800
Epicerie, alimentation générale 87 600 13 800 144 900 19 000
Crémerie-fromagerie 4 600 1 100 8 500 1 600
Commerce de fleurs** 5 900 9 900 n.d. 15 000
Librairie, commerce de journaux 13 200 11 900 22 900 19 200
Horlogerie-bijouterie 8 900 3 800 15 400 5 900
Commerce de chaussures 9 000 4 300 16 000 6 500
Commerce de vêtements 47 900 27 500 80 700 39 000
Commerce d'appareils électroménagers 8 100 5 500 16 800 8 800
Quincaillerie, coutellerie 9 300 5 000 16 600 7 300
* Entreprises d’au plus deux salariés ** Estimations pour 1966 n.d. : Non déterminé
Sources : recensement de la distribution en 1966 et enquête annuelle d’entreprise en 1998, Insee
INSEE
PREMIEREdepuis très longtemps, des traditions intérêt au profit d’un grand commerce où alimentaires et non alimentaires ont con-
dans l’implantation : les commerces de l’offre est très vaste et les prix attractifs. tribué à la réduction considérable du
biens moins courants, comme les meu- Cependant, du point de vue de l’aména- nombre d’épiceries. Celles-ci jouaient un
bles, l’horlogerie ou la parfumerie, se gement du territoire, si les supermar- rôle essentiel dans la distribution alimen-
trouvaient essentiellement dans les villes chés ou d’autres grandes surfaces taire ilyatrente ans. On recensait, en
et les épiceries, boulangeries ou bouche- peuvent servir de moteur, le petit com- 1966, 87 600 petites épiceries (comptant
ries presque partout. Les produits vendus merce tient un rôle important. Il s’appuie jusqu’à deux salariés), il en subsiste
par ces dernières sont consommés et sur certains services apportés à la clien- 13 800 (cf. tableau). Aujourd’hui, leur rôle
renouvelés fréquemment par presque tèle : conseils personnalisés, créneau se limite souvent à servir une clientèle de
tous les ménages. Pourtant, aujourd’hui, très spécialisé, fraîcheur des produits, voisinage âgée et peu mobile, et à propo-
beaucoup de communes, généralement point relais pour la vente à distance, etc. ser une offre d’appoint grâce à une large
rurales, s’en trouvent dépourvues au pro- Certaines catégories de petits commer- plage horaire d’ouverture. La plupart des
fit d’autres, souvent situées en périphérie ces sont mieux situées pour résister à la autres commerces alimentaires spéciali-
des villes (encadré 1). concurrence des grandes surfaces : les sés (poissonneries, fromageries-créme-
C’est qu’en trente ans, la société s’est boulangeries-pâtisseries survivent, par ries…) ont également pâti de cette
profondément modifiée, et avec elle la exemple, plus facilement que les épice- concurrence. Ces disparitions ont
logique de distribution. Côté clients, tous ries. Ainsi, les petites entreprises qui entraîné la perte de nombreux emplois
les ménages ou presque peuvent se subsistent ont consolidé ces dernières dans ce petit commerce. La charcuterie,
déplacer pour faire leurs courses dans années leur situation (encadré 2). mais aussi la boucherie, possèdent des
les hypermarchés en périphérie des vil- taux de marge élevés car ils recouvrent
les. La plupart des femmes ont un une activité de transformation, en plus de
Déclin de la plupart des petitsemploi et disposent de moins de temps celle de distribution. La concurrence par
pour faire leurs courses. Par ailleurs, les les prix leur est très défavorable. Encommerces alimentaires
commerces ont constamment rationa- conséquence, les parts de marché du
Les épiceries ont été les premières tou-lisé leurs méthodes de distribution pour petit commerce alimentaire ne cessent de
chées par l’essor des supermarchés etrester concurrentiels. De plus, la distri- diminuer. A contrario, les petites entrepri-
des hypermarchés. Les prix avantageuxbution s’est adaptée à une production de ses spécialisées dans la vente sur éven-
de ceux-ci, le large choix des denrées et laplus en plus massive. Le commerce de taires et marchés restent nombreuses :
possibilité de grouper des achatsproximité a perdu une partie de son les consommateurs apprécient la qualité
et la fraîcheur de leurs produits.
Les petits commerces d’habillement et
Encadré 1 de chaussures sont fortement concur-
Environ une commune sur deux sans commerce de proximité rencés par le grand commerce spécialisé.
Celui-ci est souvent plus adapté que leHier : de très nombreux commerces de bénéficient d’au moins un service de
petit commerce indépendant pour suivrepetite taille répartis dans un grand remplacement, surtout si la perte de leur
rapidement les modes et pour renouvelernombre de communes. Aujourd’hui : la commerce est récente. Ceci est peut-être
multiplication des grandes surfaces et dû au fait que ces communes sont plus fréquemment les collections. Le nombre
des centres commerciaux qui concentrent peuplées et, par conséquent, ce service de ces petites entreprises s’est réduit de
les commerces. Dix-huit mille communes est jugé plus rentable. Les services de moitié : on en comptait 57 000 en 1966,
ne disposent plus d’aucun commerce de remplacement ont néanmoins tendance à contre 32 000 trente ans plus tard.
proximité. Depuis longtemps, les plus pe- se raréfier. Certains magasins se diversi- Le nombre des petites entreprises de
tites communes rurales sont les plus tou- fient alors, en assurant aussi bien la distri-
quincaillerie ou vendant des appareils
chées par cette absence. Celles de bution d’épicerie que de journaux ou de
électroménagers, des radios et des
moyenne importance sont maintenant pain. Enfin, les marchés sont rares dans
télévisions s’est réduit fortement en
aussi concernées et subissent une réduc- les plus petites communes et ne servent
trente ans, bien que la demande restetion du nombre de commerces. En consé- donc pas souvent de substitut.
importante po

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