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Les négociants en vins de Bourgogne,. Itinéraires, familles, réseaux, de 1880 à nos jours. LUCAND Christophe, Les négociants en vins de Bourgogne, ...

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Langue Français

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Les négociants en vins de Bourgogne, Itinéraires, familles, réseaux, de 1880 à nos jours LUCAND Christophe,Les négociants en vins de Bourgogne, itinéraires, familles, réseaux, de 1880 à nos jours, thèse de doctorat sous la direction de Serge WOLIKOW, Université de Bourgogne, Dijon, 2007, 2 vol., 912 et 664 p.
Résumé
Longtemps considéré comme se situant à l’écart du champ d’étude couvrant les enquêtes sur la vigne et le vin, le monde des négociants est demeuré d’autant moins exploré en Bourgogne qu’il révèle une légitimité concurrente de celle qui s’est progressivement imposée depuis près d’un siècle à la source des logiques historiques dominantes. D’une manière générale, le négociant en vins est souvent resté très largement perçu dans le vignoble comme celui qui, par ses pratiques commerciales, compose avec l’origine naturelle consacrée des vins et tire un profit indu du fruit du difficile labeur de la vigne. C’est ce choix de parler des négociants et des pratiques marchandes au pays des vignerons et de leurs terroirs «millénaires » quia orienté la réflexion sur les origines et les conséquences d’un renversement en apparence complet des positions initialement acquises par nos acteurs.
En effet, au moment où s’amorce l’inexorable extension du phylloxéra et de ses ravages dans le vignoble de Bourgogne, à partir de 1880, les négociants en vins s’imposent comme un groupe professionnel triomphant consacré par la prépondérance incontestable de ses activités économiques à l’échelle locale. Dominant, après plusieurs décennies de prospérité commerciale continue, un vaste réseau de distribution national et international en lien direct avec des marchés traditionnels très sélectifs, le monde composite et hétérogène des négociants s’appuie conjointement sur le contrôle d’une aire d’approvisionnement dont il fixe lui-même les contours par la maîtrise que lui confère l’usage stratégique de la référence viti-vinicole bourguignonne et de ses pratiques. En portant un coup sévère à une partie de la viticulture, la crise biologique de la fin du XIXe siècle bouleverse alors brutalement les équilibres et renforce en apparence la position hégémonique du commerce avant que le dérèglement des marchés et l’essor fantastique de la fraude, des falsifications et des contrefaçons ne viennent altérer rapidement le crédit des maisons du négoce local. Dès lors, les plus grands négociants, très souvent propriétaires de domaines renommés, associés à la foule des petits et très petits négociants apeurés par l’instabilité de la conjoncture, soutiennent une dynamique réglementaire nationale et internationale qui vise à réguler un marché devenu très chaotique.
Cette perte d’efficacité de la rente commerciale du négoce se renforce alors considérablement avec la césure de la Première Guerre mondiale qui accélère de manière extraordinaire le renversement progressif des logiques entamées et achève de ruiner les stratégies traditionnelles d’enrichissement en inaugurant l’ère de l’inflation et de la non-reconstitution des patrimoines. Au centre du constat établi par les négociants, la menace de l’effritement continu du capital familial dans le jeu des successions rend désormais moins opérantes les stratégies matrimoniales patiemment élaborées pour la perpétuation des maisons de commerce. Fortement dévoreuse de capitaux et de liquidités, l’activité commerciale vinicole qui fonde la dualité économique des établissements se révèle alors beaucoup plus aléatoire pour un négoce bourguignon d’envergure très modeste au regard des concurrences nationales et internationales. Dès lors, le choix de la prolongation du processus législatif adopté par l’engagement d’une interprétation radicale de la loi de 1919, en Bourgogne en général et en Côte-d’Or en particulier, s’avère déterminant dans l’élaboration d’un modèle malthusien rejetant toutes les formes d’équivalences viti-vinicoles antérieures au profit de l’intérêt exclusif d’un ordre foncier consacré par une minorité de propriétaires très privilégiés.
Le moment majeur de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation allemande n’inverse pas le processus engagé, bien au contraire. En consacrant par la rareté le rôle des propriétaires de crus, le système de prélèvement et de captation mis en place par les nazis avec la collaboration et le relais des négociants et de leurs réseaux d’approvisionnement et de distribution, enrichit provisoirement un négoce pourtant globalement court-circuité. La détérioration extrême de l’image des négociants en vins au lendemain de la guerre est cependant rapidement comblée par les succès foudroyants remportés par le commerce des vins de Bourgogne sur les marchés d’exportation. Avec l’internationalisation des échanges durant les années 1950 et 1960, puis l’avènement progressif d’une mondialisation du marché vinicole, le débat sur l’identification des vins ressurgit avec une nouvelle intensité. Désormais placée à l’extérieur d’une scène viti-vinicole régionale très largement pacifiée par la lente émergence d’une Interprofession bourguignonne unifiée, la controverse s’intensifie au sein des nouveaux centres du pouvoir décisionnel, à Bruxelles et au cœur des organisations économiques internationales.
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