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2 mars 2005 – TECHNOLOGIE L'efficacité des laboratoires expliquée par des hauts responsables de la politique de recherche aux Etats-Unis. Innovation : le ...

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TECHNOLOGIE L'efficacité des laboratoires expliquée par des hauts responsables de la
politique de recherche aux Etats-Unis
Innovation : le modèle américain enfin démythifié
Cyrille Vanlerberghe
[02 mars 2005]
«Comment utiliser le modèle américain pour éclairer les débats français sur la recherche et
l'innovation ?» L'intitulé du cycle de conférences organisé conjointement par l'ANRT
(Association nationale de la recherche technique) et la FAF (French-American Foundation)
tombe à pic en cette période de réflexion sur l'avenir de la recherche et de l'innovation en
France. Les Etats-Unis sont très souvent cités comme modèle à suivre pour réussir le défi
crucial de l'innovation, à savoir passer d'une découverte à un produit commercialisable, mais
les raisons du succès américain sont en fait mal connues.
Même Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, dont le rapport de septembre 2004 a
servi de base au projet d'Agence de l'innovation industrielle annoncé en début d'année par le
président Jacques Chirac (nos éditions du 5 janvier 2005), se tromperait sur la stratégie
américaine, selon Charles Wessner, directeur du programme technologie et innovation à
l'Académie des sciences américaine (National Academy of Sciences). «Le rapport Beffa
entretient le mythe selon lequel les investissements militaires américains financent le
développement de technologies civiles», a affirmé hier ce spécialiste américain de la
politique de recherche lors d'une conférence qui s'est tenue à l'Institut français des relations
internationales (Ifri) à Paris. «C'est un effet qui existe, mais les retombées qui découlent des
recherches militaires sont en fait très limitées. Même le meilleur bombardier furtif du monde
ne va pas aider à construire un avion civil.»
Autre mythe courant, selon Charles Wessner : celui selon lequel l'innovation aux Etats-Unis
découlerait d'une politique fédérale rationnelle. «Nous n'avons pas de plan ! s'exclame-t-il.
Aux Etats-Unis, l'innovation n'est pas tirée par les programmes fédéraux, mais par le
dynamisme des universités et des petites entreprises», ajoute Jim Turner, le conseiller en
chef des démocrates sur les questions scientifiques à la Chambre américaine des
représentants. «Pour favoriser l'innovation dans les années 80, le gouvernement a agi pour
débloquer les aspects qui empêchaient le système de bien fonctionner.»
D'après Jim Turner, le succès américain tient à trois interventions. Il y eut tout d'abord la loi
Bayh-Dole en 1980, qui permit aux chercheurs des petites entreprises et des universités de
conserver les brevets de leurs découvertes, même quand celles-ci étaient financées par des
fonds fédéraux. Deuxième point, la révision de la loi antitrust en 1984 permit aux entreprises
de mener des recherches en commun avec les universités, sans la crainte de coûteuses
plaintes en justice. Enfin, l'implication croissante des universités dans la recherche et
l'innovation fut soutenue par un assouplissement des règles d'immigration pour les
chercheurs étrangers, alors que les jeunes Américains se détournent de plus en plus des
carrières scientifiques.
En France, la situation est évidemment très différente, avec des rapports souvent difficiles
entre les chercheurs du public et les industriels. «Les raisons du succès aux Etats-Unis
tiennent à mon avis plus à des facteurs culturels comme la tolérance de l'échec et la
capacité à la création d'entreprises qu'à des facteurs structurels comme le niveau de
dépenses en recherche et développement par rapport au PIB, avance Charles Wessner. La
France aurait tort de se focaliser sur l'objectif de 3% du PIB pour les dépenses de R&D. Ce
3% est un chiffre totalement arbitraire qui ne promet aucune avancée pour l'innovation. La
Suède, dont les dépenses de R&D relatives au PIB dépassent celles des Etats-Unis, se
demande pourquoi elle n'a créé aucune grande entreprise technologique depuis 1970.»
Aux Etats-Unis, le succès des programmes d'aide à l'innovation se mesure au nombre de
start-up qui réussissent et deviennent des entreprises capables d'être compétitives au niveau
mondial. Même Kathleen Kingscott, directrice de la politique d'innovation chez le géant IBM,
admet que «l'ac célération de l'innovation dans le monde nous oblige à renforcer nos
collaborations avec des petites entreprises et des la boratoires universitaires. Ce sont ces
petites structures qui apportent la plupart des idées nouvelles». Une vision qui va à
l'encontre des conclusions du rapport Beffa, qui préconise la création de nouveaux grands
programmes industriels, comme Airbus ou Ariane dans le passé, au sein desquels les
grandes sociétés entraîneraient les PME dans leur sillage.
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