UFC QUE CHOSIR ETUDE
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© Myst²StockAdobe.com POUR UNE LOI DE MORALISATION DU MARKETING ALIMENTAIRE (WXGH GX GLVSRVLWLI IUDQoDLV G·HQFDGUHPHQW GHV SXEOLFLWpV alimentaires destinées aux enfants, à la télévision et sur Internet septembre 2020 UFC-Yh ,K/^/Z ͻ^ĞƌǀŝĐĞ ĚĞƐ ĠƚƵĚĞƐ ͻhttps://www.quechoisir.org/ 2 SOMMAIRE Résumé......................................................................................................................................... 3 I./D SXEOLFLWp DFFpOpUDWULFH G·REpVLWp.................................................................................... 5 1./HV FRQVpTXHQFHV VDQLWDLUHV QpIDVWHV GH O·DOLPHQWDWLRQ PRGHUQH............................. 5 a./H GpYHORSSHPHQW SUpRFFXSDQW GX VXUSRLGV HW GH O·REpVLWp FKH] OHV HQIDQWV VXU les 50 dernières années...................................................................................................... 5 b. Unealimentation trop riche et carencée.................................................................... 7 2. Lemarketing alimentaire en attente de régulation .......................................................9 a. Laresponsabilité du marketing dans les déséquilibres alimentaires...................... 9 b. Leshabitudes télévisuelles des enfants ..................................................................10 c.(QFDGUHPHQW GX PDUNHWLQJ DOLPHQWDLUH OD SULPH j O·DXWRUpJXODWLRQ....................14 II.

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Publié le 16 septembre 2020
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© MystStockAdobe.com
POUR UNE LOI DE MORALISATION DU MARKETING ALIMENTAIRE Etude du dispositif français d’encadrement des publicités alimentaires destinées aux enfants, à la télévision et sur Internet
septembre 2020
UFC-QUE CHOISI‘ •SeƌviĐe des Ġtudes •https://www.quechoisir.org/
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SOMMAIRE
Résumé......................................................................................................................................... 3
I.La publicité accélératrice d’obésité.................................................................................... 5 1.Les conséquences sanitaires néfastes de l’alimentation moderne............................. 5 a.Le développement préoccupant du surpoids et de l’obésité chez les enfants sur les 50 dernières années ...................................................................................................... 5 b. Une alimentation trop riche et carencée .................................................................... 7 2. Le marketing alimentaire en attente de régulation ....................................................... 9 a. La responsabilité du marketing dans les déséquilibres alimentaires ...................... 9 b. Les habitudes télévisuelles des enfants ..................................................................10 c.Encadrement du marketing alimentaire : la prime à l’autorégulation....................14
II.Etude de l’UFC-Que Choisir : un marketing toujours aussi déséquilibré ........................18 1. Protocole .........................................................................................................................18 a. 448 heures de programmes télévisés enregistrées et visionnées.........................18 b. 7150 spots publicitaires relevés...............................................................................19 c. Le calcul du Nutri-Score pour près de 200 aliments ...............................................19 d. Une analyse des programmes et des chaînes exposant le plus les enfants aux publicités.............................................................................................................................20 e. 34 heures de visionnage sur Youtube ......................................................................20 2. Le modèle alimentaire pauvre et déséquilibré promu par les publicités ...................20 a. Premier enseignement : un marketing concentré sur les aliments sucrés et la restauration rapide.............................................................................................................21 b. Deuxième enseignement : les aliments pour enfants écopent des plus mauvais Nutri-Score ..........................................................................................................................24 3. Un matraquage publicitaire sur les écrans les plus regardés par les enfants...........25 a.Les programmes enfants exempts de publicités alimentaires… sauf chez Gulli...26 b. Les programmes tous publics: première source d’exposition aux publicités.......27 4.YouTube : 5 fois moins de publicités… pour le moment..............................................28
III. Pour une loi de moralisation du marketing alimentaire à destination des enfants ......30 1. Une définition officielle des aliments trop riches couvrant les Nutri-Score ‘D’ et ‘E’30 2. La prise en compte de tous les programmes regardés par les enfants .....................31 3. Un encadrement du marketing alimentaire sur Internet .............................................31 4.Une mesure d’application obligatoire....32....................................................................... 5.Les demandes de l’UFC.............................................................................32-Que Choisir
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Résumé
La prévalence de l’obésité et du surpoids chez les enfants a été multipliée quasiment par 6 depuis les années soixante pour atteindre désormais 17 %, soit un enfant sur six ! Loin d’être anodines, ces affections peuvent avoir des conséquences graves pour la santé à l’âge adulte (diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires…). La responsabilité de l’industrie alimentaire dans cette évolution est désormais bien démontrée. Le marketing alimentaire induit notamment chez les enfants une consommation excessive d’aliments trop riches et à l’inverse une moindre consommation d’aliments de bonne qualité nutritionnelle.C’est pourquoi,13 ans après sa première étude sur ce thème et son appel à un encadrement par la loi, l’UFC-Que Choisir a relancé une enquête pour vérifier si les professionnels ont amendé leurs pratiques.
Le dispositif français censé empêcher ces dérives du marketing alimentaire consiste en une juxtaposition de dispositions majoritairement volontaires, qui sont en réalité dans l’incapacité de protéger efficacement les enfants. Les recommandations du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) ne définissent aucun critère pour restreindre les publicités pour les aliments trop riches. Si certains engagements volontaires des industriels contiennent quelques critères nutritionnels, ils se révèlentsi peu exigeants qu’ils permettent la promotion d’aliments entotale contradiction avec les recommandations nutritionnelles officielles. La loi Gattolin (2018), seule disposition obligatoire obtenue en réponse à la mobilisation de la société civile, ne s’applique qu’aux programmes jeunesse diffusés sur les chaînes publiques.Enfin, dans le cas des programmes tous publics, il n’existe tout simplement aucune disposition réglementaire ou volontaire pour encadrer les publicités alimentaires à destination des enfants. En l’absence d’autresdispositions plus protectrices, la moralisation du marketing dépend donc exclusivement de la capacité de l’industrie alimentaire à s’autoréguler en allant au-delà des principes explicitement mentionnés dans ses engagements volontaires.
Dans les 448 heures de programmes télévisés analysées dans le cadre de cette étude, nous avons relevé 790 spots publicitairespour des produits alimentaires. L’analyse de ces publicités montre que le modèle alimentaire promu à destination des enfants reste très déséquilibréet qu’il se concentre sur un faible nombre de familles d’aliments, notamment restauration rapide, confiseries, chocolat, gâteaux et céréales très sucrées. Alors que les aliments destinés à tous les consommateurs sont répartis dans toutes les classes du Nutri-Score, les aliments destinés aux enfants comptent en revanche 88 % de Nutri-Score‘D’et‘E’,c’est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel.
Les publicités pour des aliments trop riches destinés aux enfants relevés sur nos enregistrements, représentent à l’annéeplus de 4000 spots, nombre considérable traduisant l’intensité et le ciblage de la pression marketing sur leschaînes et les créneauxhoraires où l’on dénombre le plus d’sont les programmes tousenfants. Ce publics qui représentent de loin la première source d’exposition à ces publicités. On ne relève en revanche aucune publicité alimentaire dans les programmes jeunesse, excepté pour la chaîne thématique Gulli qui représente à elle seule 38 % de l’expositiondes 4-10 ans.
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30 ans après le rapport préalable à la loi Evinrecommandant d’agir sur l’obésité au même titre que l’alcool et le tabac,12 ans après la décision des pouvoirs publics de « donner leur chance aux engagement volontaires », force est de constaterl’échec total de l’autorégulation. L’UFC-Que Choisir, s’appuyant sur les recommandations récentes de l’OMS, de la Cour des Comptes et de Santé Publique France, demande un encadrement par la loi du marketing alimentaire. A cet effet, elle demandel’interdiction des publicités pour les aliments à destination des enfants de Nutri-Score‘D’ou‘E’dans les contenus audiovisuels regardés par un grand nombre d’enfantssur l’ensemble des chaînes de télévision publiques et privées, généralistes et thématiques, ainsi que sur Internet.
A cette fin, l’UFC-Que Choisir, avec six organisations de consommateurs, de parents d’élèves, familiales et de malades, lance unepétitionpour interpeler les pouvoirs publics. Pour aider les parents à mieux identifier la qualité nutritionnelle des aliments, l’Association met à leur disposition unpetit guide pratique donnant des conseils nutritionnels concrets pour chaque moment de consommation et dévoilant le Nutri-Score de 114 aliments destinés aux enfants.
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I.
La publicité accélératrice d’obésité
Depuis au moins 20 ans, les liens entre obésité infantile, alimentation déséquilibrée et marketing sont reconnus. Mais alors que le surpoids et l’obésité ont progressé chez les enfants durant cette période, le dispositif français pour encadrer le marketing reste disparate et ne tient pas compte des habitudes télévisuelles des enfants.
1.Lesconséquences sanitaires néfastes de l’alimentation moderne
L’alimentation moderne se caractérise par des produits élaborés, prêts à l’emploi, qui s’avèrent trop souvent riches en matières grasses saturées, en sel ou en sucres. Les 1 conséquences néfastes de ces apports élevés en‘calories vides’ apparaissent clairement avec le développement préoccupant du surpoids, de l’obésité et du diabète, y compris chez les enfants.
a.Le développement préoccupant du surpoids et de l’obésitéchez les enfants sur les 50 dernières années
Surpoids et obésité: 17 % d’enfants touchés par des maladies normalement liées à l’âge
2 Le surpoids et l’obésité sont des maladies de longue durée (maladies chroniques) qu’il est difficile de faire régresser quand elles sont installées chez un individu. Historiquement, elles concernaient essentiellement les personnes âgées et étaient presque inexistantes chez les sujets jeunes. Mais depuis les dernières décennies on a observé dans tous les pays développés une forte progression de ces pathologies touchant toutes les générations y compris les enfants (voir graphique ci-après).
1 Des aliments composés de calories vides, sont des aliments pauvres en vitamines, en minéraux et en fiďƌes, du fait de l͛utilisatioŶ d͛iŶgƌĠdieŶts ƌaffiŶĠs pouƌ leuƌ faďƌiĐatioŶ. 2 Le surpoids correspond à un indice de masse corporelle (IMC) supérieur àϮϱ et l͛oďĠsitĠà un IMC supérieur à 30.
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Source : UFC-Que Choisiƌ d͛apƌğsenquêtes ERF 1965, RP 1979, ELP 1990, Inca 1998, Enns 2006-2008 et Esteban 2014-2016.
Alors que dans les années soixante ces pathologies ne concernaient que 3 % des enfants, leurs proportions ont été quasiment multipliées par 6, pour atteindre 17 % en 2015-2016(dont 4 % d’enfants souffrant d’obésité).
Des facteurs de risque majeurs pour la santé à l’âge adulte
Loin d’être anodin, le fait qu’un enfant soit obèse ou en surpoids constitue un risque ultérieur pour sa santé. En effet la probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte varie selon les études de 20 % à 50 % si l’obésité a débuté avant la 3 puberté et de 50 % à 70 % après la puberté , avec des conséquences potentiellement graves une fois devenu adulte (diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, respiratoires, articulaires, cancers, 4 attaques cérébrales…). Plus généralement, la prévalence élevée de maladies chroniques liées à la surcharge pondérale entraîne une réduction de l'espérance de vie.
3 ͚͛Suƌpoids et oďĠsitĠ de l͛eŶfaŶt͛͛- Haute Autorité de SantéSeptembre 2011 4 Chez l͛adulte le suƌpoids et l'oďĠsitĠ soŶt liĠs à uŶ ƌisƋueaccru de diabète de type 2 (80 % des Ŷouveaudž Đas ĐoŶĐeƌŶeŶt des peƌsoŶŶes oďğsesͿ, d͛hLJpeƌteŶsioŶ aƌtĠƌielle, de ŵaladies cardiovasculaires, de maladies respiratoires (notamment l'apnée du sommeil), et de maladies articulaires telles que l'arthrose (source :͚͛OďĠsitĠ et suƌpoids͛͛- Aide-mémoire n°311 - OMS 2015). Le suƌpoids et l͛oďĠsitĠ ŵultiplieŶt paƌ Ϯ à ϱ les ƌisƋues de ĐaŶĐeƌs digestifs ;œsophage, vĠsiĐule ďiliaiƌe, foie, colorectal pancréas et estomac). On note également deux fois plus de risques d'attaques cérébrales pour les personnes obèses. (source Association Française de chirurgie - Communiqué de presse - Mai 2019)
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5 Les estimations chiffrent le nombre d'années de vie perdues à 1,5 pour une personne en surpoids, 3,5 pour une personne obèse de classe I (obésité modérée), 4,5 pour une personne obèse de classe II (obésité sévère) et 8 pour une personne obèse de classe III (obésité morbide).
Un coût pour la collectivité de 22 milliards d’euros comparable à l’alcool et au tabac
S’agissant de l’impact économique de l’obésité et du surpoids, le Ministère de l’Economie et des finances a calculé que leur coût social est de l’ordre de 226 milliards d’euros par an, soit un montant comparable à celui de l'alcool et du tabac (surcoûts notamment de dépenses de soins en ville et à l’hôpital, ainsi que de pensions d’invalidité).
b.Une alimentation trop riche et carencée
Parmi les facteurs contribuant à l’apparition du surpoids ou de l’obésité chez l’enfant, le facteur principal, outre les facteurs génétiques, est l’alimentation. En effet, des quantités consommées trop importantes par rapport aux dépenses énergétiques (activité physique, maintien de la température corporelle, …), ainsi qu’une faible qualité nutritionnelle des aliments (teneurs élevées en matières grasses saturées, en sucres, …) contribuent de manière décisive à la prise de poids.
Afin de lutter contre le développement des maladies liées à l’alimentation, le Ministère de la Santé a créé en 2001 le Programme National Nutrition Santé (PNNS) qui recommande pour les enfants de consommer notamment plus de fruits et de légumes, de produits laitiers, de produits céréaliers peu raffinéset de poisson et à l’inverse de limiter les matières grasses, notamment saturées, les sucres simples et le sel.
5 "Years of life lost and healthy life-years lost from diabetes and cardiovascular disease in overweight and obese people: a modelling study"- The Lancet Diabetes and Endocrinology - 2014 6 ͚͛OďĠsitĠ : Ƌuelles ĐoŶsĠƋueŶĐes pouƌ l'ĠĐoŶoŵie et ĐoŵŵeŶt les liŵiteƌ ?͛͛Lettƌe d͛iŶfoƌŵatioŶ Trésor-éco n°179DG TrésorMiŶistğƌe de l͛EĐoŶoŵie et des FiŶaŶĐes- Septembre 2016
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Excès
Insuffisant
Insuffisant
Il apparaît que les consommations des enfants sont toujours très éloignées des recommandations nutritionnelles :
-
Un fort déficitd’aliments ou nutriments dont la consommation doit être encouragée :on relève des proportions particulièrement élevées d’enfants qui 8 sont des‘’petits consommateurs’’, notamment pour les fruits et légumes (55 %), les fibres (59 %), les produits laitiers (59 %) et céréaliers (74 %). Par 9 rapport à la précédente enquête réalisée en 2006 , sur les sept aliments ou
Calcium
 Produits laitiers
Fibres
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Dégradation
Pas d'amélioration
Dégradation Excès 60% Source : UFC-Que Choisir à partir des données Esteban 2014-2016
88%
 Poisson
7 Étude de saŶtĠ suƌ l͛eŶviƌoŶŶeŵeŶt, la ďiosuƌveillaŶĐe, l͛aĐtivitĠ phLJsiƋue et la ŶutƌitioŶ ;EsteďaŶ 2014-2016) Volet NutritionSeptembre 2018 8  Sont considérés comme͚͛petits ĐoŶsoŵŵateuƌs͛͛ou͚͛grosĐoŶsoŵŵateuƌs͛͛de l͛aliŵeŶt ou du nutriment, les enfants dont les consommations sont significativement éloignées des recommandations (par exemplepouƌ les fiďƌes : les ͚͛petits ĐoŶsoŵŵateuƌs͛͛ sont définis comme ayant des consommations inférieures à 60 % des recommandations). 9  Étude nationale nutrition santé (ENNS)Santé Publique FranceDécembre 2007
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Aliments ou nutriments
Pas d'amélioration
Pas d'amélioration
Dégradation
Dégradation
L’enquête la plus récente du Ministère de la Santé sur les habitudes alimentaires a été 7 menée entre 2014 et 2016 . Ses résultats sont résumés dans le tableau ci-après :
8
Excès
Insuffisant
Insuffisant
 Matières grasses totales
Appréciation globale Proportion d'enfant des consommations n'atteignant pas les relevés chez les enfants recommandations
Insuffisant
64%
77%
77%
Insuffisant
 Matières grasses saturées
69%
67%
71%
 Sucres
 Sel
A limiter
Pas d'amélioration
84%
98%
Amélioration
A encourager
 Fruits et légumes
Insuffisant
Excès
 Glucides complexes
Dégradation
 Produits céréaliers
Dégradation
84%
Evolution entre 2015 et 2006
-
nutriments suivis, la consommation ne progresse que pour le calcium alors qu’elle stagne ou diminue pour tous les autres aliments.
Des excès pour les nutriments devant être limités :les proportions d’enfants excédant significativement les repères de consommation (gros consommateurs) sont importantes, 37% pour les matières grasses et près d’un quart (23 %) pour le sel. Aucune amélioration n’estrelevée par rapport à la précédente enquête de 2006 pour ces deux nutriments.
Ces chiffres montrent que les campagnes officielles sont impuissantes à contrebalancer les habitudes alimentaires des Français. Interpellés sur ces déséquilibres alimentaires, les industriels de l’agro-alimentaire se dédouanent en invoquant la responsabilité des parents ou des individus. Mais alors que la grande majorité de notre alimentation est constituée d’aliments transformés, l’équilibre nutritionnel dépend en réalité des choix opérés par les industriels dans l’élaboration de leurs recettes et dans les types de produits qui sont les plus promus par le marketing.
2.Le marketing alimentaire en attente de régulation
a.La responsabilité du marketing dans les déséquilibres alimentaires
L’impact néfaste du marketing sur les habitudes alimentaires des enfants est désormais bien démontré scientifiquement. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recense 10 dans son dernier rapport sur le sujetpas moins d’une douzaine d’études récentes démontrant que lorsque le marketing porte sur des aliments riches en matières grasses, sucre ou sel, il induit chez les enfants :
Non seulement une préférence pour les produits promus par les publicités, mais aussi plus généralement une préférence pour les aliments riches par rapport aux aliments plus sains ;
-
Une forte tendance à réclamer à leurs parents des aliments trop caloriques ;
10 ͚͛EvaluatiŶg iŵpleŵeŶtatioŶ of the WHO set of ƌeĐoŵŵeŶdatioŶs oŶ the ŵaƌketiŶg of foods aŶd ŶoŶ-alcoholic beverages to children: progress, challenges and guidance for next steps in the WHO European RegionOMS EuropeOctobre 2018
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-
-
Une plus grande consommation d’aliments trop riches et à l’inverse une moindre consommation d’aliments de bonnequalité nutritionnelle ;
Une prise de poids plus importante.
En 2010, l’UFC-Que Choisir était arrivée à des conclusions similaires dans le cadre d’une 11 étude consacrée au marketing télévisé et aux habitudes alimentaires des enfants .
Face à cette responsabilité du marketing, nutritionnistes et pédiatres appellent depuis longtemps les autorités politiques à mettre en place des mesures de protection des enfants. On peut citer l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale 12 (Inserm)et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa désormais 13 ANSES) qui dès les années 2000 avaient alerté sur les liens entre marketing et obésité et à ce titre avaient préconisé une limitation par la loi du marketing à destination des enfants. Depuis, les recommandations allant dans le même sens se sont multipliées. On peut notamment citer les propositions formulées aux différents gouvernements à chaque renouvellement du PNNS.
Mais pour définir un dispositif efficace d’encadrement du marketing, il est nécessaire de connaître précisément les habitudes télévisuelles des enfants : quels sont les programmes les plus regardés, par quel nombre d’enfants, sur quelles chaînes et à quels horaires ?
b.Les habitudes télévisuelles des enfants
Si les chiffres les plus récents de Médiamétrie nous indiquent que les enfants appartenant à la tranche d’âge 4-12 ans passent en moyenne sur l’ensemble de la 14 journée 1 heure 28 minutes devant la télévision , le rapport du CSA sur la télévision et 15 les enfants nous permet de cerner plus précisément leurs habitudes de consommation selon les chaînes et les types de programme.
11 ͚͛MaƌketiŶg tĠlĠvisĠ pouƌ les pƌoduits aliŵeŶtaiƌes à destiŶatioŶ des eŶfaŶts: analyse des eŶgageŵeŶts des pƌofessioŶŶels et iŵpaĐt suƌ les ĐoŵpoƌteŵeŶts aliŵeŶtaiƌes ͚͛-UFC-Que ChoisirDécembre 2010 12 ͚͛OďĠsitĠ, dĠpistage et pƌĠveŶtioŶ Đhez l͛eŶfaŶt- Editions INSERM2000 13 ͚͛GluĐides et saŶtĠ : Ġtat des lieux, ĠvaluatioŶ et ƌeĐoŵŵaŶdatioŶs͛͛- Afssa2004 14  Chiffres Médiamétrie 2019. Nota: Đe Đhiffƌe est doŶŶĠ pouƌ la tƌaŶĐhe d͛âge ϰ-12 ans, mais en l͛aďseŶĐe de doŶŶĠes spĠĐifiƋues des ϭϮ-14 ans, nous avons appliqué ce temps passé devant la tĠlĠvisioŶ à l͛eŶseŵďle de la tƌaŶĐhe ϰ-14 ans. 15 ͚Pƌogƌaŵŵes jeuŶesse: offƌe et ĐoŶsoŵŵatioŶ͛CSAOctobre 2018
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Un pic d’audience en ‘prime time’
Le rapport contient les mesures d’audiences relevées tout au long d’une journée standard par type de chaîne (chaînes généralistes vs. chaînes thématiques jeunesse) et pour deux profils : les 4-10 ans et les 11-14 ans (les audiences des 14-18 ans ne sont en revanche pas données). En outre, le détail des audiences pour les 4 ou 5 chaînes les plus regardées par les enfants est donné pour deux créneaux horaires : le matin et la fin d’après-midi.
Source : UFC-Que Choisiƌ d͛apƌğs͚Pƌogƌaŵŵes jeuŶesse: offƌe et ĐoŶsoŵŵatioŶ͛- CSA - Octobre 2018
En comparant les deux graphiques, on remarque en premier lieu que les chaînes généralistes captent la quasi-totalité de l’audience des11-14 ans et la majorité des 4-10 ans. Cependant, les chaînes généralistes pouvant diffuser des programmes jeunesse sur certains créneaux horaires, il est nécessaire d’étudier le détail des audiences par chaîne selon le type de programmes diffusé au cours de la journée :
-
Le matin,des programmes ‘’jeunesse’’ :on relève à 7h30 pour les 4-10 ans un pic d’audience de 410000 enfants, alors que les 11-14 ans sont peu présents (audience inférieure à 100000 à 7h30). Les deux tranches d’âge ne regardent 16 à ce moment de la journée que des programmes ‘jeunesse’, qui sont diffusés
16  En matinée, on relève exclusivement des programmes jeunesse avecpaƌ oƌdƌe d͛audieŶĐe pouƌ les 4-10 ans : TFϭ ;Ϯϱ % d͛audieŶĐeͿ, FƌaŶĐe ϱ ;ϭϳ %Ϳ, Gulli ;ϭϳ%Ϳ, FƌaŶĐe ϯ ;ϭϰ%Ϳ et FƌaŶĐe ϰ ;ϭϭ%Ϳ ; et pour les 11-14 ans : France 4 (21%), France 3 (16%), TF1 (14%), Gulli (12%).
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