Évolution et ampleur du problème. Données quantitatives et globales. (France et Québec) - article ; n°1 ; vol.9, pg 13-18
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Santé, Société et Solidarité - Année 2010 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 13-18
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Publié le 01 janvier 2010
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Langue Français

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FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Conférences introductives
Évolution et ampleur du problème. Données quantitatives et globales. France et Québec
Aspects épidémiologiques, éléments psychosociaux, progrès et espoir.
Le cancer… des cancers: quoi de neuf? Juliette BlochFRANCE Institut de veille sanitaire
e remercie les membres du comité organisateur de m’offrir l’opportunité de présenter quelques résultats en matière de cancer.
J’exposerai pour l’essentiel des données d’évolution récente en ce qui concerne le nombre de nouveaux cas et de survie selon la localisation du cancer. Ces données seront essentiellement françaises, mais j’intégrerai à l’occasion des données canadiennes et québécoises.
Si on parle habituellement du cancer comme d’une maladie, en raison des méca nismes physiopathologiques communs qui en sont à l’origine, on ne peut parler en réalité que de cancers, au pluriel, car selon la localisation, aussi bien les facteurs de risque, les possibilités d’intervention et surtout
les conséquences pour l’individu sont très différents. Le cancer représente en fait au moins 200 maladies. Je présente une figure qui illustre l’incidence des dix cancers les plus fréquents en France en 2005. Voyez le volume très important que représente le cancer de la prostate, suivi par le cancer du e e sein et, en 3et 4position, le cancer du côlon et le cancer du poumon. Ces chiffres sont un peu différents au Québec puisque vient en tête le cancer du poumon avec 6300 nouveaux cas par an, suivi par le cancer du sein avec 5900 nou e veaux cas et, en 3position, le cancer du côlon suivi du cancer de la prostate. Les quatre cancers les plus importants sont les mêmes, sauf que leur ordre s’établit diffé remment en France et au Québec.
f i g u r e1Incidence des 10 cancers les plus fréquents en France en 2005 HommesFemmes
Prostate Sein Côlonrectum Poumon Lèvres, bouche, phar. LMNH Vessie Rein Estomac Foie 0
Source :Belot et coll.2008
10 000
20 00030 000
TOTAL DES CAS Hommes :184000 cas Femmes :136 000 cas Total:320 000 cas
40 00050 000
60 00070 000
Juliette Bloch
SANTÉ, SOCIÉTÉ ET SOLIDARITÉ
13 N° 1, 2010
Conférences introductives
La France a connu au cours des vingtcinq dernières années une augmentation considé rable du nombre de cas de cancers qui se solde, finalement, par un doublement de cas. Cette information doit cependant être relati visée. La croissance de la population durant la même période explique à elle seule 25% de cette augmentation et le vieillissement représente pour sa part 20% du nombre de cas observés. Si bien que l’augmentation réelle du risque d’avoir eu un cancer entre 1980 et 2005 en France représentait 55% du doublement du nombre de cas remarqués.
L’augmentation du nombre de nouveaux cas de cancer en France est essentiellement due, chez les femmes, au cancer du sein et au cancer du poumon; alors que, chez les hommes, l’incidence accrue est due au cancer de la prostate.
Les chiffres globaux de l’incidence et de la mortalité cachent cependant la même bonne nouvelle au Canada et au Québec qu’en France; malgré une augmentation du nombre de nouveaux cas de cancers, on assiste à une baisse régulière de la mortalité.
Les tendances récentes d’incidence et de mortalité chez les femmes sont affichées dans le tableau cidessous. Les colonnes de gauche présentent les moyennes annuelles d’augmentation ou de baisse observées en France pendant la période 19802005. Les données les plus récentes, couvrant les années 2000 à 2005, qui se comparent le plus aux moyennes canadiennes – rapportées sur les colonnes de droite – apparaissent entre parenthèses.
FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Ces informations révèlent que la situa tion des cancers n’est pas homogène. Les données relatives au cancer du sein par exemple nous font voir qu’il s’agit d’un can cerdont l’augmentation – importante et régulière– se poursuit, alors que les taux de mortalité sont en baisse; une tendance obs ervée autant en France qu’au Canada.
J’attire l’attention sur la situation relative au cancer du côlon. Son augmentation est faible. Les flèches tracées alternativement vers le haut et le bas indiquent que des ten dances variées ont été observées au Canada – une hausse suivie d’une stabilisation – qui empêchent l’établissement d’une moyenne pour la période. Dans le cas du cancer du côlon et du rectum, on note, autant en France qu’au Québec, une baisse très régu lière de la mortalité.
Je qualifierai de triste, pour ne pas dire de catastrophique, la situation du cancer du poumon chez les femmes puisqu’elle est en augmentation croissante, dont la mortalité est autant au Canada qu’en France; sans compter que l’accroissement de l’incidence s’accompagne d’une progression parallèle de la mortalité, ce cancer ayant un très mau vais pronostic.
J’attire également l’attention sur le cas du mélanome de la peau qui n’est pas un can cer très fréquent, mais dont on connaît très bien le facteur de risque qui est l’exposition au soleil. L’incidence de ce cancer a consi dérablement augmenté durant les dernières années en raison des pratiques de bronzage intégral qui ont gagné en popularité. Le taux
t a b l e a u1Tendances récentes d’incidence et de mortalité chez les femmes Évolution annuelle – incidenceÉvolution annuelle – mortalité TYPES DE CANCERFrance 19802005France 19802005 (20002005) Canada19962005 (200020005)Canada 19952004
Sein Côlonrectum Poumon VADS Mélanome de la peau
+2,4 +0,3 +5,1 +1,6 +3,4 (+0,5)
+1,7
3,5 +1,0
0,4 (1,3) 1,3 +3,5 0 +1,3 (0,8)
1,6 1,7
0,8
Source :Belot et coll. 2008 Note :Taux annuel moyen d’évolution pour le taux standardisé selon la structure d’âge de la population mondiale.
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FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Conférences introductives
t a b l e a u2Tendances récentes d’incidence et de mortalité chez les hommes Évolution annuelle – incidenceÉvolution annuelle – mortalité TYPES DE CANCERFrance 19802005France 19802005 (20002005) Canada19962005 (200020005)Canada 19952004
Prostate Colonrectum Poumon VADS Mélanome de la peau
+6,3 (+8,5) +0,5 (0,5) +0,2 (0,5) 2,2 (5) +4,7 (+0,8)
1,8 3,4 +1,6
0,9 (2,5) 1,1 (1,2) 0,1 (1,7) 3,1 (5,4) +2,3 (+0,3)
2,9 1,3 2,1 3,2
Source :Belot et coll. 2008 Note :Taux annuel moyen d’évolution pour le taux standardisé selon la structure d’âge de la population mondiale.
d’augmentation de ce cancer ralentit mainte nant, heureusement, autant en France qu’au Canada. On observe dans les deux pays des taux de mortalité à la baisse, sans doute dus à la sensibilisation de l’opinion publique à l’importance d’un diagnostic précoce qui améliore considérablement le pronostic.
Chez les hommes, le cancer de la prostate, frappe différemment en France et au Canada. Les tendances d’incidence au Canada sont difficilement interprétables. En France, l’évolution est significative et préoccupante ; le cancer de la prostate est le principal res ponsable de l’augmentation du nombre de nouveaux cas de cancer. Cela dit la mortalité par cancer de la prostate baisse régulière ment et cela a été particulièrement vrai dans la première partie de la décennie avec une baisse de 2,5% par année.
L’incidence du cancer du côlons’est, pour sa part,stabilisée et moins de personnes en meurent.
Dans le cas du cancer du poumon, après avoir été longtemps en croissance, les taux se sont eux aussi stabilisés; ils sont même en baisse dans les dernières années au Canada, avec une mortalité qui accompagne l’incidence dans les mêmes proportions en raison du très mauvais pronostic. Les chiffres de l’incidence et de la mortalité par cancer du poumon révèlent le fait que si les hommes ont fumé plus que les femmes, ils ont aussi été plus nombreux, plus tôt, à abandonner le tabac. Les cas de mélanomes de la peau, enfin, aug mentent aussi bien en France qu’au Canada.
Pour aider à comprendre tous ces chiffres, je me permets un court retour sur les trois principaux indicateurs utilisés en épidémiologie
que sont l’incidence, la mortalité et la survie. Disons d’abord que chacun peut être influencé de manière différente par différents facteurs.
L’incidencecorrespond au nombre de nouveaux cas par an sur une période donnée rapportée à la population observée; elle est bien sûr influencée par les facteurs de risques. Elle l’est aussi par les pratiques diagnostiques précoces – les pratiques de dépistage – qui, dans plusieurs cas (la prostate, le sein, la thyroïde) amènent à identifier des cancers alors qu’ils sont totalement asymptomatiques.
La mortalitécorrespond au nombre de décès rapportés en fonction de la démo graphie. La mortalité est bien entendu influencée par le nombre de cas; elle est aussi influencée par le risque de décès qui est différent selon la gravité, ellemême liée à la localisation du cancer et à la précocité du diagnostic. La survie, enfin, est influen cée par les possibilités de traitement et la précocité du diagnostic.
Je dirai en conclusion de ce vaste et trop bref tour d’horizon de l’épidémiologie des cancers que l’évolution de l’incidence et, surtout, de la mortalité témoigne à plusieurs égards des progrès thérapeutiques consi dérables réalisés au cours des dernières décennies. Il est aussi incontestable que l’adoption des pratiques préventives, dont les dépistages précoces, entraîne des gains de mortalité majeurs. En raison de la combi naison des avancées de la médecine et de l’adoption de meilleures habitudes de vie par les personnes atteintes, la mortalité observée cinq et dix ans après le diagnostic de cer tains cancers rejoint celle de la population en général.
SANTÉ, SOCIÉTÉ ET SOLIDARITÉ
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Elizabeth Maunsell
Conférences introductives
FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Le cancer, une maladie qui touche toute la famille Elizabeth MaunsellQUÉBEC Université Laval
e vais brosser un portrait sommairedes enquêtes sociales et de santé de Santé de l’impact du cancer sur la qualitéQuébec sur la fréquence des séparations et de vie du patient et de ses proches.des divorces a mené aux résultats suivants. Je m’appuierai pour cela sur le résulQue la comparaison soit faite un an, un tat d’études que j’ai eu le privilège dean et demi ou huit ans après le diagnostic, mener depuis vingt ans auprès de femmesen aucun cas on n’observe une fréquence atteintes de cancer du sein non métastatide divorces ou de séparations plus élevée que et de leur conjoint.parmi les femmes qui ont eu un cancer du sein, comparativement aux femmes en On s’est souvent inquiété de l’impact que général. Par exemple, sur une période de pouvait avoir le cancer du sein, en particulier cinq ans, 10% des femmes ayant eu un sur la vie de couple des femmes atteintes. diagnostic de cancer du sein huit ans aupa Les médias font souvent écho à cette pré ravant se sont séparées ou ont divorcé occupation. Il y a quelque temps, on pouvait contre 12% des femmes mariées durant lire dans un article deChâtelaine, ce maga la même période dans la population en zine grand public publié à l’intention des 2 général. femmes :« Lorsqu’unefemme perd son sein en raison du cancer, elle va probablementLa croyance selon laquelle les couples survivre, mais peutêtre pas son mariage.» dontla femme est atteinte d’un cancer du Une femme, dont les propos étaient rapporsein divorcent ou se séparent en plus grand tés, disait pour sa part : «J’ai gardé mon sein,nombre relève donc vraisemblablement du 1 mais pas mon mari .» mythe. Je me suis donc d’abord intéressée auxNos enquêtes nous ont conduits plus loin. conséquences du cancer du sein sur laJ’ai mené une étude auprès de 300 femmes relation de couple. Comparer l’ensembleatteintes d’un cancer du sein et de leur des informations utiles issues de différentesconjoint dans la première année suivant le études que j’ai menées auprès de femmesdiagnostic. L’interview, réalisée séparément ayant un cancer du sein avec les donnéesauprès de l’homme et de la femme, portait sur différents aspects de leur qualité de vie. La première question à laquelle ils étaient invités à répondre était la suivante: t a b l e a u3Divorce ou séparation « L’expériencedu cancer et de ses traitements vous atelle rapprochés, éloignés ou n’a pas DIVORCE OUCancer PopulationTemps depuis eu d’effets? »Tandis qu’un maigre 1% des SÉPARATIONgénéralele diagnosticdu sein couples a estimé que l’expérience de la maladie les avait éloignés, 42% ont indiqué 12 derniers mois que la maladie les avait rapprochés. Les 12 mois4 %5 % autres couples estimaient que leur couple ne se portait ni mieux ni plus mal qu’avant 18 mois2 %6 % 3 8 ans4 %5 %l’annonce du diagnostic . 5 dernières annéesLe tableau a quand même ses zones 8 ans10 %12 %d’ombre. La même étude a repéré des symp tômes de détresse psychologique – d’anxiété et de dépression – parmi les femmes atteintes Source :Dorval, Maunsell, TaylorBrown, Kilpatrick. J Natl Cancer Inst 1999; 91:549et leur conjoint. Les résultats sont les suivants.
1. Citationstirées de: TaylorBrown, Kilpatrick, Maunsell, Dorval. Cancer Pract 2000; 8:1604 2. Dorval,Maunsell, TaylorBrown, Kilpatrick. J Natl Cancer Inst 1999; 91: 549 3. Dorval,Guay, Mondor, Masse, Falardeau, Robidoux, Deschênes, Maunsell. J Clin Oncol 2005; 123:388896
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FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Conférences introductives
Quatorze pour cent des Québécois mariés étaient en état de détresse psychologique élevée en 1998 lors de l’enquête de Santé Québec, alors que deux semaines après le début des traitements des patientes atteintes du cancer du sein, un conjoint sur trois – 33 % – présentait un haut niveau de détresse psychologique. La différence est similaire chez les femmes avec 20% de détresse psy chologique observée dans la population normale, contre 37% chez les femmes atteintes. Il faut donc en conclure que le cancer du sein ne concerne pas seulement la femme; il touche aussi le conjoint.
Ces femmes et ces hommes sont en détresse en raison, évidemment, des inquié tudes qu’ils entretiennent à l’endroit du cancer. Nous avons cherché à connaître un peu plus précisément leurs motifs d’inquié tude en formulant des questions se rapportant à des éléments tels l’évolution de la mala die, l’appréhension de la mort, la peur de la souffrance, des effets secondaires des trai tements, des conséquences de la maladie sur la famille. Il serait fastidieux de rappor ter les résultats au regard de chacun de ces éléments. Je me contenterai de dire – et c’est le plus important – que les conjoints sont aussi préoccupés que les femmes par toutes ces questions.
Dans la même veine – et dans la même étude –, on a cherché à savoir auprès des patientes et des conjoints quels aspects de leur vie avaient été négativement pertur bés par le cancer. Les domaines que les hommes et les femmes ont dits touchés par la maladie sont nombreux: l’alimentation, le niveau d’énergie, le sommeil, les tâches à la maison, le travail rémunéré, les activités de loisir, la situationfinancière, les relations dans le couple,la vie sexuelle, les relations familiales, les autres relations sociales, les aspirations ou les plans pour le futur et le comportement spirituel ou religieux.
Deux semaines après le début des traite ments, les femmes étaient négativement atteintes en moyenne dans six de ces domaines ;elles l’étaient toujours trois mois après le début des traitements, et elles étaient encore affligées dans trois aspects de leur vie un an après le début des traitements. Par comparaison, les hommes rapportaient respectivement des effets négatifs dans trois
t a b l e a u4Effet de la maladie sur le rapprochement des couples
Conjoint (n=282) Rapproché Aucun effet Éloigné
Patiente (n=282) Rapprochée Aucuneffet Éloignée
42 % 14 % <1 %
20 % 16 % <1 %
Source :Dorval, Maunsell, TaylorBrown, Kilpatrick. J Natl Cancer Inst 1999; 91:549
3 % 1 % 1 %
f i g u r e2Détresse psychologique parmi les femmes et leur conjoint
Diagnostic depuis2semaines Diagnostic depuis12 mois Québécoismariés
50 40 33 % 30 20 17% 14% 10 0 Conjoints
37 % 35 %
Source :Maunsell, Dorval, Drolet, Masse, Deschênes, Robidoux, Falardeau, données non publiées
20 %
Femmes
aspects, deux aspects et deux aspects de leur vie aux mêmes moments, c’estàdire deux semaines, trois mois et un an après le début des traitements respectivement.
Les cinq domaines les plus fréquemment nommés comme ayant été atteints négative ment par le cancer, aussi bien par les hommes que par les femmes, étaient les suivants: le niveau d’énergie, le sommeil, les tâches à la maison, les activités de loisir et la vie sexuelle.
Les répercussions négatives d’une mala die comme le cancer sur la situation finan cière des personnes et des familles sont elles aussi importantes. J’illustrerai cet impact en rapportant d’autres observations tirées de nos études.
SANTÉ, SOCIÉTÉ ET SOLIDARITÉ
17 N° 1, 2010
Conférences introductives
FORUM« LE CANCER AU QUOTIDIEN»
Au cours des dernières années, nous avonsont exprimé entretenir des inquiétudes 4 réalisé une étudeauprès de 800 femmes end’ordre financier dans une proportion de emploi au moment de l’annonce de leur42 %. Leur baisse de revenu perturbait, dans diagnostic afin d’évaluer les conséquencesdes proportions différentes, leur capacité de financières de la maladie.se nourrir (19 %), de se loger (18 %), de payer les comptes (27%) et de payer les médica Sans égard aux dépenses directes qui ments (12%). Celles, plus nombreuses sont directement engendrées par le maladie (297), qui avaient perdu moins du tiers de ou associées à l’obtention des traitements leur salaire annuel en raison de leur mala (déplacements, stationnement), voici nos die ont déclaré, dans une proportion de résultats sur l’ampleur des pertes de salaire 24 %,entretenir elles aussi des inquiétudes accusées par les femmes atteintes de cancer financières. La détérioration de la situation du sein non métastatique au cours des financière familiale a chez elles aussi, mais douze premiers mois suivant le début des dans une moindre mesure, atteint la capa traitements. En moyenne, les femmes rap cité de faire face aux obligations. portent avoir perdu 27% du salaire annuel qu’elles auraient gagné si elles n’avaientJ’ai parlé du cancer du sein, mais qu’en pas été malades. Il s’agit donc de pertesestil pour d’autres cancers? On sera toutes importantes parce que ce sont des perteset tous d’accord pour dire que l’annonce nettes :ce pourcentage a été calculé aprèsdu diagnostic d’un cancer est un choc, peu qu’aient été prises en considération lesimporte qu’on soit homme ou femme, le compensations et les prestations versées auxtype de cancer ou l’âge où l’on en est atteint. femmes dans le cadre de divers programmesCela dit – nous disposons de données qui d’assurance. nousportent à penser que l’impact sur la qualité de vie est plus important pour certains Nous avons demandé aux femmes quels cancers :les plus avancés, avec récidive, pour contrecoups ou conséquences avaient ces ceuxqui ont un moins bon pronostic et 5 pertes financières pour elles et leur famille. nécessitant des traitements plus longs ou plus Les femmes (105) qui ont rapporté avoir agressifs. Parce que les hommes gagnent perdu plus du tiers de leur salaire annuel encore aujourd’hui plus d’argent que les femmes, ceux qui travaillent au moment du diagnostic sont aussi plus nombreux à voir leur situation financière touchée par la perte t a b l e a u5situationDétérioration :de revenu qu’ils encourent. financière familiale Que faire de ces informations et que peuton faire afin de limiter les consé CHANGEMENT33 %salaire<salaire Risque33 % POUR LE PIREannuel perduannuel perdurelatif* quences de la maladie? Je souhaiterais pour (n=105) (n=297) (ajusté) ma part la mise sur pied d’un programme de surveillance d’indicateurs relatifs à différents Inquiétudes financières42 %24 %2,0aspects psychosociaux après un cancer – détresse, emploi, coûts, par exemples– qui Capacité financière de: nous permettrait de mesurer les progrèsréali Se nourrir19 %5 %3,8 sés. Un tel programme de surveillance devrait nous informer pour tous les types de cancer, Se loger18 %4 %5,9 Payer les comptes27 %10 %3,5à l’aide d’indicateurs simples, à plusieurs Payer les médicaments12 %moments dans le temps après le diagnostic. 6 %2,5 Nous pourrions alors mesurer et documenter les impacts de la maladie sur la qualité de vie Source :Lauzier, Maunsell, Drolet, Coyle, HébertCroteau, des patients et de leurs proches, et ensuite Brisson, Masse, Abdous, Robidoux, Robert. *Toutes les différences sont statistiquement significatives.réduire leur fardeau.
4. Lauzier,Maunsell, Drolet, Coyle, HébertCroteau, Brisson, Mâsse, Abdous, Robidoux, Robert. J Natl Cancer Inst 2008; 100:321328 5. Idem: 321332
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