Les vagues migratoires et leur impact : le cas du Québec - article ; n°1 ; vol.4, pg 19-29
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Santé, Société et Solidarité - Année 2005 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 19-29
L’histoire du Québec, comme celle du Canada d’ailleurs, est étroitement liée à l’histoire de l’immigration. Dans le présent texte, nous revisitons l’histoire récente de l’immigration au Québec, celle du 20e siècle, à l’aide de quelques questions. Est-ce que la distinction entre migration de travail, qui caractérisait l’Europe de l’Ouest, et migration de peuplement, qui caractérisait l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, est vraiment pertinente? Que représente le poids démographique de l’immigration depuis cent ans? Quels ont été les courants migratoires principaux depuis environ cent ans? Quel a été l’impact de la diversité ethnique issue de l’immigration sur les conceptions de l’identité québécoise? Quels seront les besoins prévisibles en matière d’immigration dans les quarante à cinquante ans à venir?
The history of Québec, like that of Canada, is closely linked with the history of immigration. This article re-examines Québec’s recent history of immigration— that of the 20th century— based on a few questions. Is the distinction between labour migration, which characterized Western Europe, and population migration, which characterized North America, Australia and New Zealand, really relevant? What was the demographic load of the last hundred years of immigration? What were the main migration patterns for the last hundred years? What has been the impact of ethnic diversity as a result of immigration on the conceptions of Québec identity? What are the expected needs for immigration over the next forty to fifty years?
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Publié le 01 janvier 2005
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Langue Français

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LI M P A C T D E S V A G U E S M I G R A T O I R E S
dossierImmigration et intégration
Les vagues migratoires et leur impact : le cas du Québec
Victor Piché– QUÉBEC Professeur titulaire au Département de démographie de l’Université de Montréal
L’histoire du Québec, Résumé comme celle du Canada d’ailleurs, est étroitement liée à l’histoire de l’immigration. Dans le présent texte, nous revisitons l’histoire récente de l’immi-e gration au Québec, celle du 20 siècle, à l’aide de quelques questions. Est-ce que la distinction entre migration de travail, qui caractérisait l’Europe de l’Ouest, et migration de peuplement, qui caractéri-sait l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, est vraiment perti-nente ? Que représente le poids démogra-phique de l’immigration depuis cent ans ? Quels ont été les courants migratoires principaux depuis environ cent ans ? Quel a été l’impact de la diversité ethnique issue de l’immigration sur les conceptions de l’identité québécoise ? Quels seront les besoins prévisibles en matière d’immigra-tion dans les quarante à cinquante ans à venir ?
The history of Québec, Abstract like that of Canada, is closely linked with the history of immigra-tion. This article re-examines Québec’s recent history of immigration—that of the 20th century—based on a few questions. Is the distinction between labour migration, which characterized Western Europe, and population migration, which characterized North America, Australia and New Zealand, really relevant? What was the demographic load of the last hundred years of immigra-tion? What were the main migration pat-terns for the last hundred years? What has been the impact of ethnic diversity as a result of immigration on the conceptions of Québec identity? What are the expected needs for immigration over the next forty to fifty years?
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L’auteur tient à remercier Lisanne Tremblay pour le travail de documentation statistique à la base de cet article.
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histoire du Québec, comme celle ment liée à l’histoire de l’immi-du Canada d’ailleurs, est étroite-l’imLmigration, longtemps perçue comme un gration. Que le Québec ait « subi » projet du gouvernement central aux visées assimilationnistes, ou qu’il soit devenu récem-ment un acteur important en matière d’immi-gration, il n’en demeure pas moins que tout e au long du 20 siècle, la société québécoise s’est façonnée au rythme des diverses vagues migratoires. Dans le présent texte, nous revisitons l’histoire récente de l’immi-e gration au Québec, celle du 20 siècle, à l’aide de cinq questions.
québécoise. Tout au long de l’histoire du Québec, l’immigration a joué un rôle clé dans la genèse de la société québécoise, mais au cours des vingt dernières années du e 20 siècle, la diversité croissante issue de l’immigration a particulièrement bouleversé les rapports majorité-minorité et, de ce fait, la définition même du « nous » québécois. La quatrième question est donc : quel a été l’impact de la diversité ethnique issue de l’immigration sur les conceptions de l’iden-tité québécoise ?
La première question concerne la signi-fication même de la migration. Très souvent dans les travaux sur les migrations interna-tionales, on fait la distinction entre deux systèmes migratoires : l’un axé sur les migra-tions de travail, souvent temporaires, et l’autre axé sur le peuplement. Alors que le premier caractériserait l’Europe de l’Ouest, le second caractériserait l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais cette distinction est-elle vraiment pertinente ?
On oppose souvent deux systèmes migra-toires fortement contrastés, l’un relié à des contrats de travail temporaires et l’autre à des objectifs de peuplement. En bref, la problématique des migrations de travail implique que les besoins en main-d’œuvre, souvent considérés comme conjoncturels, soient comblés par des travailleurs étran-gers à qui l’on octroie des visas temporaires. Évidemment, ces immigrants ne sont pas vraiment considérés comme des immigrants dans la mesure où il y a une expectative de retour et donc où l’accès à la citoyenneté est fort limitée, voire impossible. Les exemples de ce genre de système sont légion puisque la plupart des pays dans le monde ont eu ou ont toujours recours à la migration tempo-raire, que ce soit sous forme de programme par invitation (guestworker) ou de migra-tions circulaires (Castles et Kosack, 1973 ; Piché, 1985). Par contraste, la migration dite de peuplement vise non seulement des objectifs économiques mais aussi des objec-tifs démographiques. L’histoire de l’immi-gration au Canada, surtout en ce qui con-cerne les cinquante premières années du
Le poids de l’immigration ne se mesure pas qu’en terme purement quantitatif. En effet, même dans les périodes où les soldes migratoires sont négatifs, comme ce fut le cas tout au long de la première moitié du e 20 siècle, l’immigration, par ses vagues migratoires successives, contribue à trans-former le visage ethnique du Québec. C’est la troisième question que nous aborderons : quels ont été les courants migratoires prin-cipaux depuis environ cent ans ?
Quatrièmement, il était inévitable que ces vagues migratoires transforment l’identité
Migration de travail ou migration de peuplement : une distinction qui s’estompe avec la mondialisation
dossierImmigration et intégration
La deuxième question est plutôt d’ordre statistique : que représente le poids démo-graphique de l’immigration depuis cent ans ? Pour répondre à cette question, nous con-sidérons le rôle de l’immigration dans la croissance de la population du Québec en comparant croissance naturelle et croissance migratoire. On verra à quel point l’immi-gration constitue de plus en plus la pièce maîtresse de la croissance démographique.
Enfin, en conclusion, nous aborderons la question de l’avenir : quels seront les besoins prévisibles en matière d’immigration dans les quarante à cinquante ans à venir ?
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e 20 siècle, est souvent directement associée à la volonté politique de colonisation agricole et de peuplement de l’ouest du pays (Burnet et Palmer, 1991). Ce système implique une politique explicite de recrute-ment et l’accès à la nationalité est géné-ralement souhaitée et facilitée par les gouvernements.
Dans les faits, la réalité se laisse mal sai-sir par une telle distinction dichotomique. Si l’on excepte les migrations de refuge qui relèvent d’une autre problématique davan-tage reliée aux conflits politiques et aux catastrophes environnementales, il faut d’abord reconnaître que toute migration internationale est une migration de travail. Que ce soit du point de vue de la demande dans les pays d’immigration ou de destina-tion, ou de l’offre dans les pays d’émigration ou d’origine, la problématique de l’emploi est au cœur des projets migratoires et s’exprime par les besoins en main-d’œuvre (demande) et par la recherche d’un mieux-être économique (offre). Pour des raisons administratives, on fait la distinction entre les migrations économiques (par exemple la catégorie des indépendants dans la poli-tique canadienne) et les migrations fami-liales. Encore une fois, une telle dichotomie est simpliste dans la mesure où la réunifica-tion familiale est en fait le pendant de la migration de travail du requérant principal.
Certes, ce qui distingue les deux systèmes, ce sont plutôt les règles de résidence. Dans un cas, la résidence est supposée tempo-raire, alors que dans l’autre, elle est possi-blement permanente si tel est le désir de l’immigrant. Mais même cette distinction occulte le processus complexe de la migra-tion internationale. Premièrement, si l’on considère le cas du Québec et du Canada par exemple, l’histoire de l’immigration se confond avec l’histoire de l’émigration. En effet, tout au long des cinquante premières e années du 20 siècle, le solde migratoire a presque toujours été négatif (Piché, 2003). Ceci signifie qu’une partie importante de la migration était dans les faits temporaires et que plusieurs immigrants ont choisi soit de retourner dans leur pays, par exemple pour les Italiens du Québec (Ramirez, 1984), soit
de repartir vers les États-Unis. En ce sens, le Canada et le Québec ont souvent été caractérisés comme des « terres de transit » (Knowles, 2000). Deuxièmement, l’on oublie souvent que la politique canadienne permet et a recours à la migration temporaire dans le but de répondre aux besoins urgents des employeurs qui recherchent de la main-d’œuvre qu’ils ne peuvent trouver au Canada (Ministère de la Main-d’œuvre et de l’Immi-gration, 1974). Selon une estimation pour les années 1982 et 1984, l’immigration tem-poraire constituerait respectivement 27 % et 35 % de l’ensemble de l’immigration de travail (Piché, 1985). Aujourd’hui, même si nous n’avons pas exactement les mêmes sta-tistiques, on peut constater que la présence de travailleurs temporaires au Québec est er loin d’être négligeable : en effet, au 1 décem-bre 2003, on y enregistrait 14 078 travailleurs 1 temporaires .
À l’inverse, alors que la politique de la migration de travail sur invitation supposait que les travailleurs retourneraient dans leur pays une fois leur contrat terminé ou une fois les besoins en main-d’œuvre comblés, il est apparu que plusieurs d’entre eux s’étaient véritablement « établis » dans le pays d’immi-gration. C’est le cas de plusieurs pays euro-péens qui, après l’arrêt de l’immigration au début des années 70, ont dû constater que certaines familles vivaient sur leur sol depuis de nombreuses années, que leurs enfants y étaient nés et fréquentaient leurs écoles. Grâce à la régularisation, de nom-breux immigrants sont donc restés dans les pays d’Europe qui, comme les pays dits d’immigration, ont dû faire face aux mêmes défis liés à l’intégration et à la diversité ethnique (Coleman, 1994).
Si, comme on l’a vu, la distinction entre les deux systèmes peut paraître parfois embrouil-lée, elle demeure néanmoins importante, ne serait-ce qu’au point de vue symbolique. En effet, la perception du rôle de l’immigration dans la société varie de façon significative d’un système à l’autre. Dans un cas, l’immi-grant est considéré comme un « invité », un étranger, et la société hôte s’attend à ce qu’il reparte éventuellement. Dans ce cas, nul besoin de politique d’intégration et les
1. Source : Citoyenneté et Immigration Canada, site Internet.
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–50 000 1952 1958 1964 1970 1976 1982 1988 1994 2000 2006 2012 2018
Le poids démographique de l’immigration : aujourd’hui, l’immigration représente plus de 60 % de la croissance démographique québécoise
Le Québec étant reconnu comme une « terre d’immigration », l’on devrait s’atten-dre à ce que l’immigration ait joué un rôle démographique important. Or, comme on l’a vu plus haut, pendant toute la première e partie du 20 siècle, les soldes migratoires internationaux ont été négatifs, c’est-à-dire qu’il y avait davantage de personnes quit-tant le Québec que de personnes y entrant. C’est dire que la croissance de la population pendant cette période était due essentielle-ment à la croissance naturelle.
f i g u r e
Les données détaillées pour étudier le poids démographique de l’immigration ne sont disponibles qu’à partir de 1952. La pre-mière partie de la figure 1 illustre l’impor-tance de l’immigration dans la croissance de
Poids de l’immigration dans la croissance de la population du Québec, 1952-2002 et projections 2002-2050
Migration nette
Source : Institut de la statistique du Québec, site Internet.
rapports majorité-minorité peuvent être fortement conflictuels, surtout en période d’insécurité économique. Dans l’autre cas, avec la possibilité d’établissement et de rési-dence permanente, l’« autre », l’immigrant, s’inscrit dans un projet d’insertion à long terme, projet partagé de part et d’autre. De plus, l’immigration est davantage perçue comme positive, voire comme pièce maî-tresse du développement de la société.
Actuellement, dans le cadre de la mondia-lisation et d’une augmentation des mouve-ments migratoires internationaux, la distinc-tion entre migrations de travail temporaire et migrations de peuplement s’estompe. En effet, tous les pays développés vivent à l’heure du pluralisme et de la diversité ethnique issus de l’immigration et tentent de développer des modèles d’intégration moins calqués sur les modèles assimilationnistes et davantage en lien avec l’idéologie du multiculturalisme (Dieckoff, 2000).
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Accroissement naturel
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la population du Québec de 1952 à 2002. D’abord, contrairement à la première moi-e tié du 20 siècle, on constate que dans l’ensemble, les soldes migratoires interna-tionaux sont positifs. Ensuite, du point de vue de l’importance de l’immigration par rapport à la croissance naturelle, on peut distinguer trois périodes : une première période couvregrosso modoles années 1950-1970 où la croissance naturelle rend compte de l’essentiel de la croissance démographique, l’apport de la migration internationale représentant autour de 8 % de la croissance totale ; une deuxième période caractérise les années 1970 à 1980 où le poids de l’immigration devient plus important (environ 36 % de la croissance totale) ; et enfin la période plus récente où le poids de l’immigration augmente jusqu’à représenter plus de 60 % de la croissance démographique (voir figure 2).
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Ce n’est donc que depuis peu que l’immi-gration joue un rôle important dans la crois-sance de la population du Québec. Par ailleurs, dire que le poids démographique de l’immigration a été négligeable au cours des soixante-dix premières années e du 20 siècle ne signifie pas que l’immigra-tion n’a pas eu de poids dans la construction de la société québécoise. Au contraire, les diverses vagues migratoires qui ont frappé le Québec depuis cent ans ont profondé-ment transformé le paysage québécois.
Les courants migratoires depuis 2 cent ans
Deux grands régimes migratoires ont carac-térisé l’histoire de l’immigration au Canada et au Québec. Le premier régime couvre la pre-e mière moitié du 20 siècle et se caractérise
Contribution de la migration à la croissance de la population du Québec, 1952-2000
1959
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Source : Institut de la statistique du Québec, site Internet.
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2. Pour une analyse détaillée de l’histoire de l’immigration au Québec, voir Piché, 2003.
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par son approche raciste quant aux critères de sélection et assimilationniste quant à la politique d’intégration. À partir des années 60, le nouveau régime d’immigration mis en place abandonne les critères de sélection basés sur les préférences ethniques au profit d’un système de points axé sur les qualifica-tions professionnelles. Comme on le verra, cette nouvelle politique va accélérer la trans-formation du visage ethnique du Québec.
1900-1960 : une politique d’immigration basée sur des critères sélectifs avec une nette préférence pour l’immigration européenne
Sous le premier régime entre 1900 et 1960, trois vagues migratoires vont toucher le Québec. D’abord entre 1901-1920, le Québec connaît ses plus hauts taux d’immigration de e tout le 20 siècle : cette période de forte immigration a en fait débuté vers les années 1880 et constitue ce qui est considéré comme la première vague migratoire massive. Elle correspond à une reprise économique importante dans l’industrie manufacturière dont la production s’accroît jusqu’aux années 1930 (Elliott, 1979). Elle correspond également au projet national de colonisa-tion agricole et de peuplement de l’Ouest (Burnet, Palmer, 1991 ; Labelle, Lemay et Painchaud, 1979). Les deux groupes d’immi-grants les plus importants dans cette période sont les Juifs et les Italiens. C’est aussi le début de la présence nouvelle de plusieurs groupes de l’Europe continentale, même si leur poids demeure relativement faible au Québec contrairement aux régions de l’ouest du Canada. Bref, si cette première vague d’immigration européenne n’a pas modifié le caractère britannique du pays, elle allait changer le visage canadien et diminuer le consensus anglo-français qui avait dominé e le paysage politique et culturel du 19 siècle (Knowles, 2000). Nous y reviendrons.
La deuxième vague migratoire s’effectue dans une période de faible immigration (1921-1930). La baisse des niveaux d’immi-gration est liée à trois facteurs : l’effet de la Première Guerre mondiale, le ralentisse-ment de l’économie entre 1918 et 1922 et les fortes réactions anti-immigration de l’après-guerre en vogue partout au Canada.
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L’immigration noire et asiatique, chinoise en particulier, continue à être interdite. Malgré tout, le processus de diversification de l’immigration suit son cours avec l’arri-vée croissante des groupes de l’Europe con-tinentale : Ukrainiens, Polonais, Hongrois, Scandinaves, Finlandais, Hollandais, Italiens, dont de nombreux Juifs (Burnet, Palmer, 1991). Au Québec, le pourcentage des groupes « autres que britanniques et fran-çais » augmente à 6 % en 1931, alors qu’il n’était que de 2 % en 1901 (Piché, 2003). L’immigration des Juifs demeure impor-tante mais amorce une baisse relative qui va se prolonger jusqu’à la fin du siècle, due entre autres à la diversification de l’immigration.
Enfin, la troisième sous-période couvre les années 1931-1950 : pendant environ quinze ans, l’immigration cesse. La crise écono-mique et la Deuxième Guerre mondiale viendront entretenir un courant nativiste déjà important dans la période précédente. Pour certains, selon Burnet et Palmer (1991), le Canada est suffisamment peuplé, il n’a pas besoin d’immigrants et il ne pourrait plus en absorber davantage, en particulier les immigrants non britanniques. Avec une immigration presque nulle, la composition ethnique se trouve donc figée pendant toute cette période. On note néanmoins la pour-suite de la baisse de l’importance des Britanniques au Québec, baisse qui se pour-suivra jusqu’à la fin du siècle. Les Juifs et les Italiens demeurent toujours les groupes « autres » les plus importants.
En bref, pour la première moitié du e 20 siècle, d’un point de vue économique (besoins en main-d’œuvre), au-delà des fluc-tuations, la poli tique est essentiellement axée sur la colonisation des terres et la pré-férence pour l’immigration européenne. Elle se caractérise également par des mesures d’exclusion des Asiatiques et des Noirs, à tra-vers un racisme à peine voilé (Winks, 1971 ; Labelleet al., 1983).
Après 1960, les critères de préférences ethniques laissent place à des critères de qualifications professionnelles
Après la Deuxième Guerre mondiale, un nouveau régime d’immigration est mis en
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place pour faire face aux transformations économiques et politiques qui affectent la plupart des sociétés industrielles (Simmons, 1999). Deux principes de base demeurent néanmoins inchangés : un principe politique affirmant la souveraineté nationale en matière d’immigration et un principe écono-mique liant de façon beaucoup plus systéma-tique l’immigration aux besoins nationaux, en particulier les besoins en main-d’œuvre. Ce qui change radicalement, ce sont les mécanismes permettant de combler ces besoins : les critères de préférences ethniques laissent place à des critères de qualifications professionnelles (capital humain) et la poli-tique de laisser-faire en matière d’intégra-tion des immigrants est remplacée par une politique gouvernementale explicite d’inté-gration qui prendra le nom de multicultura-lisme au Canada et celui d’interculturalisme au Québec (Juteauet al., 1998). e La deuxième moitié du 20 siècle se dis-tingue radicalement des années 1900-1960, non seulement par son nouveau régime d’immigration, mais aussi par les nouvelles vagues migratoires qui accélèrent la diver-sité ethnique et font apparaître la nécessité de « gérer » le pluralisme croissant. Deux vagues migratoires sont notoires dans cette période. La première, couvrant les années 1950-1975, correspond à la reprise de l’immi-gration de l’après-guerre avec, ce qui est nouveau pour le Québec, des soldes migra-toires internationaux fortement positifs. Comme par le passé, les changements dans la politique d’immigration amènent aussitôt des changements dans la provenance de l’immigration. Il y aura d’abord un déplace-ment des pays sources de l’Europe du Nord et de l’Ouest (dont la Grande-Bretagne) vers l’Europe du Sud, puis vers les pays du Tiers-monde jusqu’ici exclus (Simmons, 1990). De plus, le Canada ouvre ses portes aux personnes déplacées et réfugiées dont profitera l’Europe de l’Est (Hongrois, Polonais, Tchécoslovaques). Viendront s’ajou-ter au cours des années 70 les Asiatiques de l’Ouganda, les Chiliens et les Vietnamiens. C’est la période où débute la diversification de l’immigration au Canada et au Québec (Burnet, Palmer, 1991), diversification qui ira en s’accentuant jusqu’à la fin du siècle. Tous ces changements se reflètent dans la
structure ethnique du Québec de cette période où la catégorie « autres que français et britanniques » augmente de façon impor-tante, de 5,8 % en 1951 à 10,4 % en 1971 (Piché, 2003) et où les groupes en prove-nance de l’Europe de l’Est, du Sud (par exemple les Grecs) et du Tiers-monde com-mencent à prendre de l’importance.
La période 1975-1985 en est une de récession et les niveaux d’immigration au Québec diminuent. Il faut attendre les années 1985-2000 pour voir l’immigration redevenir importante et assister à la deuxième vague migratoire de cette fin de siècle qui voit dominer les flux migratoires en provenance des pays en voie de dévelop-pement (communément appelés les pays du sud). Il est possible de constater les change-ments dans la composition de l’immigration e dans le dernier quart du 20 siècle en exa-minant les pays de provenance des immi-grants. Une première indication nous vient des statistiques d’immigration annuelles. Par exemple, pour la période 1962-1969, les dix principaux pays d’origine regroupaient près de 80 % de tous les immigrants (Ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration, 1990), contre seule-ment 45,3 % pour la période 1995-1999 (Piché, 2003). De plus, le nombre de pays de provenance des immigrants se multiplie et dépasse largement la centaine. Une deuxième indication nous vient du dernier recensement (2001) qui permet de regrou-per les immigrants selon leur région de pro-venance et leur date d’arrivée au Canada ou au Québec (tableau 1). Les immigrants arri-vés avant 1961 provenaient massivement de l’Europe (88 %). Ce pourcentage diminue de façon constante jusqu’à la période récente où les immigrants de l’Europe ne représentent plus que 25 % de la cohorte arrivée entre 1996 et 2001. Par contre, cette dernière cohorte provient à 36 % de l’Asie, à 15 % de l’Amérique centrale, du Sud et des Caraïbes et à 23 % de l’Afrique, soit un total de 74 % en provenance des pays en voie de développement. On assiste donc à un véri-table renversement de tendance qui, comme on le verra dans la prochaine section, met en place un processus de modifications importantes dans les rapports majorité-minorité au Québec.
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120 730
1,2 6,7 6,5
Place de l’immigration dans la genèse de la société québécoise : vers un modèle d’assimilation sur le plan linguistique, le français, mais multiculturel sur tous les autres plans
38,4 15,8
131 655
Répartition des immigrants par lieu de naissance et par période d’immigration, Québec
L’immigration a joué un rôle clé dans le façonnement de la société québécoise, quoique de façon très différente à travers le temps, en mettant en présence des groupes qui vont entrer en compétition pour avoir le contrôle du territoire et définir les règles du jeu politique. Sous l’angle des relations inter-ethniques, on peut, sans trop simplifier,
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Total (N)
Source : Recensement de 2001, échantillon de 20 %
Total (%)
Océanie
Asie méridionale
25,2 6,9
8,3 3,7
101 555
100,0
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68,7 16,0
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3,0 11,9 3,5
0,4
9,5
noter trois grandes périodes historiques. La première période concerne le Régime fran-çais (1535-1760). En un sens, la société québécoise est née de l’immigration, une immigration essentiellement qualifiée de peuplement mais en fait il serait plus juste de parler d’immigration « d’invasion ». En effet, le Régime français n’a été possible que grâce à une présence militaire française suffisamment forte pour prendre possession des terres autochtones. Même si pendant toute cette période, l’immigration française a été très faible, nous assistons à la genèse d’une société « française » dominée par des relations conflictuelles entre la majorité, les Français, et les minorités autochtones (Greer, 1998). La deuxième période voit se rajouter un troisième acteur, les Britanniques, qui prendront possession du territoire grâce
2,7 2,8 18,5
34,7 10,7
LIEU DE NAISSANCE
Amérique centrale et du Sud
Caraïbes et Bermudes
Amérique Amérique du Nord
Asie orientale
Asie du Sud-est
Asie Asie occidentale, centrale et Moyen-Orient
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à la Conquête de 1760. Cette période, qui selon certains duregrosso modojusqu’en 1960 (Frenette, 1998) est caractérisée par la dualité « ethnique » mettant en compéti-tion les deux peuples fondateurs du Canada, les groupes anglophones et francophones (Juteau, 1999). Quant aux groupes autoch-tones, ils sont pratiquement exclus du pou-voir politique. Enfin, c’est dans la troisième période, couvrant les quarante dernières e années du 20 siècle, que la dualité est battue en brèche par l’avènement de ce que plu-sieurs auteurs ont appelé une troisième force issue de l’immigration. C’est sur cette der-nière période que nous allons nous attarder maintenant.
D’un point de vue purement statistique, il est clair qu’il y a eu au Québec une véritable émergence d’une forte présence de minorités ethniques et cela surtout depuis les années 3 60 et 70 . Rappelons que le pourcentage des groupes ethniques autres que français et britanniques a doublé entre 1970 et 1990. Par ailleurs, l’analyse du discours nationa-liste au Québec montre également qu’il s’est considérablement transformé depuis une vingtaine d’années et surtout depuis les années 90. De là à établir une relation cau-sale entre la démographie des minorités et le discours politique, il n’y a qu’un pas très facile à franchir. Il est en effet très tentant de conclure à la présence d’une troisième force au Québec qui aurait en quelque sorte forcé les redéfinitions identitaires. C’est à ce moment que la notion d’« allophone » fait son apparition et va constituer la plaque tour-nante des nombreux conflits linguistiques au Québec (jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs). D’une vision dualiste, on passe à une vision triangulaire : « franco-anglo-allo ».
Dans ce contexte, il apparaît pour plu-sieurs que le « vieux » nationalisme ethnique ne peut plus rassembler les Québécois dans un projet commun et qu’il doit être remplacé par un modèle plus civique (Bibeau, 2000 ; Bouchard, 2001 ; Juteau 1999 ; Maclure, 2000). Le dilemme nationaliste est de taille. Un nationalisme civique, épuré de toute référence ethnique, rendrait le projet sou-verainiste actuel à toute fin pratique inopé-rant. Par ailleurs, définir la nation québécoise
3. Cette section est basée sur Piché, 2002.
sur une base purement ethnique comme comprenant les francophones de souche exclurait de plus en plus de Québécois. Pour plusieurs, les tentatives de construire un nationalisme linguistique basé sur la notion de francophonie québécoise consti-tueraient une réponse acceptable à la ques-tion « Qui est Québécois ? ». Elle tient davantage compte des minorités ethniques et se veut en cela davantage inclusive, tout en ne vidant pas complètement le nationa-lisme de son contenu culturel comme le vou-drait la version universaliste et mondialiste du nationalisme civique. En fait, le modèle de la convergence culturelle, actuellement en vigueur au Québec, s’élargirait pour deve-nir un modèle de convergence linguistique. Il s’agirait d’un modèle d’assimilation sur le plan linguistique (le français comme langue publique commune), mais multiculturel sur tous les autres plans. Il renverrait comme un miroir au modèle canadien, dont l’anglais est la langue publique commune tout en demeurant multiculturel sur le reste.
Mais même ce modèle, basé sur le cadre national, est remis en question par les tenta-tives de « dépasser l’opposition traditionnelle entre la nation ethnique et la nation civique » (Seymour, 2002). C’est l’avenir de l’État-nation qui est en question : celui-ci peut-il survivre aux pressions externes provenant de la mondialisation ? Pour plusieurs, l’État-nation serait voué à disparaître au profit d’un modèle multinational qui dissocierait l’État de la nation et serait davantage capable de relever les défis du pluralisme croissant lié à l’immigration (Seymour, 2002 ; Dieckhoff, 2000). Ce modèle serait d’ailleurs davan-tage en congruence avec les travaux récents sur les perceptions identitaires des groupes minoritaires qui font écho à des conceptions plurielles et multiples de l’identité et de la citoyenneté (Meintel, 1994 ; Fortin, 2001).
Quel rôle jouera l’immigration dans l’avenir ?
Le Québec, comme tous les pays développés, fait présentement face à des nouveaux défis dus à la chute de la natalité, au vieillissement
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de la population et à un éventuel déclin de la population. La deuxième partie du gra-phique 1 présente des projections allant de 4 2000 à 2050 . On constate d’abord qu’à par-tir des années 2020, on ne peut plus parler de « croissance » naturelle mais, pour la pre-mière fois dans l’histoire du Québec, de décroissance naturelle. Grâce à l’immigra-tion, la population du Québec va continuer à croître pendant encore une dizaine d’années : ainsi, c’est au début des années 2030 que la population du Québec commen-cerait à diminuer. L’immigration projetée (ici 37 500 par année) ralentit certes cette diminution mais ne l’empêche pas.
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Les pressions autant démographiques qu’économiques pour augmenter l’immi-gration seront donc très fortes dans l’avenir et ceci dans tous les pays développés. Ces derniers ouvriront-ils leurs portes toutes grandes ? Voilà une question clé qui « han-tera » les sociétés du nord pour les cin-quante prochaines années. Même s’il est très difficile d’imaginer ce que pourrait représenter le déclin démographique d’une société, il est plausible de supposer que l’immigration deviendra une pièce maî-tresse de l’avenir des sociétés qui se dote-ront de politiques et de moyens de gérer une immigration de plus en plus forte.
Bibliographie Bibeau G. (2000).Qui a peur des ethnies ? Questions (subversives) aux politologues canadiens et québécois,inElbaz M., Helly D. (éd.),Mondialisation, citoyenneté et multicultura-lisme, Sainte-Foy et Paris, Les Presses de l’Université Laval et L’Harmattan, collection Prisme, 171-210. Bouchard G. (2001). Ouvrir le cercle de la nation. Activer la cohésion sociale. Réflexions sur le Québec et la diversité,inSarra-Bournet M., Saint-Pierre J. (éd.),Les nationalismes au e e Québec, du XIX au XXI siècle, Québec, Les Presses de l’Université Laval, collection Prisme, 307-28. Burnet J.R., Palmer H. (1991).: une introduction à l’histoire desLes Canadiens de demain peuples du Canada, Ottawa, Multiculturalisme et Citoyenneté Canada, collection Histoire des peuples du Canada, 290. Castles S., Kosack G. (1973). La fonction de l’immigration ouvrière dans l’Europe de l’Ouest capitaliste,Critiques de l’économie politique, (10) : 30-53. Coleman D. (1994). International migrants in Europe : adjustment and integration processes and policies, inMacura M., Coleman D. (éd.),: regional processesInternational migration and responses: 41-76., New York, United Nations, Economic Studies, (7) Dieckhoff A. (2000).La nation dans tous ses états : les identités nationales en mouvement, Paris, Flammarion, collection Essais, 354. Elliott J.L. (1979). Canadian Immigration : a Historical Assessment,inElliott J.L. (éd.),Two Nations, Many Cultures : Ethnic Groups in Canada, Scarborough, Prentice Hall of Canada, 160-72. Fortin S. (2001). Citoyenneté et appartenances en situation de migration,Les Cahiers du GRES: 73-84., Université de Montréal, 2 (1) Frenette Y. (1998).Brève histoire des Canadiens français, Montréal, Boréal. Greer A. (1998).Brève histoire de la Nouvelle-France, Montréal, Boréal. Juteau D. (1999). L’ethnicité et ses frontières, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, collection Trajectoires sociales, 226.
4. Nous avons retenu le scénario « A », soit le scénario moyen des projections de l’Institut de la statistique du Québec avec les hypothèses suivantes : – pour la mortalité : espérance de vie en 2025 de 80,9 ans pour les hommes et de 85,7 ans pour les femmes, espérance de vie en 2050 de 84,5 ans pour les hommes et de 88,6 ans pour les femmes ; – pour la fécondité : indice synthétique de fécondité de 1,5 ; – pour l’immigration : 37 500 entrées annuelles avec un solde international positif de 28 000.
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