Santé et recours aux soins en Nord-Pas-de-Calais
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Depuis le début des années 1980, le recours aux soins a davantage progressé en Nord-Pas-de-Calais qu'en France métropolitaine. Les spécificités régionales se sont ainsi atténuées tant pour les hospitalisations, analyses ou examens, que les consultations de dentistes. La fréquentation de généralistes ou de spécialistes a fortement progressé dans la région ; pourtant le recours aux spécialistes reste en deçà du niveau national. Alors que la région se caractérise par une offre sensiblement moins élevée que la moyenne en médecine de ville, notamment chez les dentistes et les spécialistes, elle se singularise aussi par un surcroît de maladies déclarées, notamment par les personnes de plus de 50 ans. Ce phénomène peut être mis en perspective des modes de vie régionaux et des conditions de travail plus exposées aux risques sanitaires.

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Langue Français
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Extrait

Santé et recours aux soins
en Nord-Pas-de-Calais
Réalisée à un rythme quasi décennal
depuis 1960 (cf. Pour comprendre ces
résultats), la dernière enquête sur la
Depuis le début des années 1980, le recours aux soins a davantage santé conduite en 2002-2003 montre un
alignement des comportements régionaux
de recours aux soins sur les pratiquesprogressé en Nord-Pas-de-Calais qu’en France métropolitaine. Les
nationales, notamment s’agissant des
hospitalisations qui constituent le poste de
spécificités régionales se sont ainsi atténuées tant pour les dépenses le plus important. Les spécificités
qui subsistent en Nord-Pas-de-Calais
concernent la médecine de ville.hospitalisations, analyses ou examens, que les consultations de
Ainsi, en 1980, chaque Français consul-
dentistes. La fréquentation de généralistes ou de spécialistes a tait en moyenne un médecin 5,2 fois par
an, les généralistes comptant pour 70%
des actes prodigués (cf. graphique1). Lefortement progressé dans la région ; pourtant le recours aux
Nord-Pas-de-Calais se distinguait alors
par une fréquence de consultations
spécialistes reste en deçà du niveau national.
légèrement inférieure à 5 par an et par
habitant, mais surtout une répartition
sensiblement différente, avec un recoursAlors que la région se caractérise par une offre sensiblement moins
au généraliste dans plus de 82% des
cas. En vingt ans, la fréquence de ces
élevée que la moyenne en médecine de ville, notamment chez les
consultations a beaucoup plus augmenté
dans la région que dans le reste du pays.
Avec 6,3 consultations annuelles pardentistes et les spécialistes, elle se singularise aussi par un
habitant, les Nordistes ont désormais
davantage recours au médecin que les
surcroît de maladies déclarées, notamment par les personnes de
Français (5,6 visites annuelles). Par
ailleurs, si le recours aux généralistes reste
plus de 50 ans. Ce phénomène peut être mis en perspective majoritaire, un rééquilibrage au profit
des spécialistes s’est effectué depuis
1980, particulièrement dans le
des modes de vie régionaux et des conditions de travail
Nord-Pas-de-Calais.
plus exposées aux risques sanitaires.
Christine Tartar Olivier Léon
Insee - Service StatistiqueGraphique 1 : Évolution du recours aux soins entre 1980 et 2003Inférieure à la moyenne nationale,
la fréquentation des spécialistes
a beaucoup augmenté
En effet, le recours aux spécialistes y
progresse de 77% contre 22% au niveau
national (cf. graphique 1). La région
rattrape ainsi partiellement son retard
par rapport aux pratiques nationales
avec 1,5 visite par an et par habitant
contre 1,9 en France.
Les catégories de population qui fréquen-
tent le plus souvent les spécialistes sont
quasiment les mêmes aux niveaux
régional et national. Parmi elles se trou-
vent les enfants en bas âge, les person-
nes de plus de 60 ans mais aussi les
femmes trentenaires et quinquagénaires
(cf. tableau 1). Les ménages aisés font
également beaucoup partie de la clien-
tèle des spécialistes ; les cadres supé- Source : Insee, Conseil régional, Drass, ORS, Cresge - Enquête Santé 2002-2003
rieurs se rendent en effet 2,1 fois par an
en moyenne chez un spécialiste. Pour au cours de la période (cf. graphique 1). annuel de consultations de généralistes
autant, à catégorie fixée, le recours aux En outre, la répartition entre les est plus élevé chez les femmes que
spécialistes reste moins important en consultations en cabinet médical et les chez les hommes, ainsi que chez les
Nord-Pas-de-Calais qu’en France, cet visites à domicile a été complètement nourrissons et les personnes âgées ; il
écart étant plus perceptible chez les modifiée. Par rapport à 1980, les visites se stabilise donc à un niveau plus faible
très jeunes enfants et les individus de à domicile des généralistes ont diminué pour les personnes de 3 ans à 50 ans
plus de 60 ans. de moitié dans la région tandis que les (respectivement 3,5 dans la région et
consultations au cabinet médical ont 2,8 en France).
Le recours aux généralistes pratiquement doublé. Ce changement
est plus fréquent qu’ailleurs de comportement est très probable- Par ailleurs, les employés consultent
ment dû à la modification du rembour- davantage les généralistes que les
Si le recours aux généralistes est beau- sement des visites à domicile à partir cadres ou les artisans, commerçants et
ercoup plus répandu dans la région que du 1 octobre 2002, date de début de chefs d’entreprise. La fréquentation
dans le reste du pays, l’écart s’est l’enquête. Cette tendance s’observe des généralistes est en effet plus forte
accrû depuis 1980. En effet, les consul- également au niveau national. pour les ménages aux revenus moyens et
tations ont progressé de 17,6% en décline au sein des ménages les plus
Nord-Pas-de-Calais entre 1980 et Comme pour les spécialistes, les popu- aisés. Pour les ménages à bas revenus,
2002-2003 pour atteindre 4,8 séances lations qui recourent le plus aux géné- le recours aux généralistes augmente
par an et par habitant contre 3,7 en ralistes sont identiques dans la région et graduellement avec le niveau de
France, ce résultat ayant très peu varié en France. Partout en effet, le nombre ressources sans qu’il existe de rupture
Tableau 1 : Recours aux soins par sexe et âge en 2003
Unité : nombre de recours par an et par habitant
Ensemble Hommes Femmes
Généralistes Spécialistes Dentistes Généralistes Spécialistes Dentistes Généralistes Spécialistes Dentistes
0- 2ans 8,66 2,15 ns 8,58 2,30 ns 8,76 1,98 ns
3- 9ans 3,62 1,24 0,99 3,54 1,13 0,96 3,71 1,37 1,01
10 - 19 ans 2,72 0,78 0,86 2,52 0,87 0,83 2,92 0,70 0,88
20 - 39 ans 3,41 1,78 1,56 2,37 0,93 1,80 4,47 2,64 1,30
40 - 49 ans 3,84 1,34 1,02 3,24 0,87 0,79 4,43 1,80 1,25
50 - 59 ans 6,11 2,00 1,18 5,97 1,30 1,19 6,24 2,65 1,17
60 - 79 ans 8,03 1,84 0,92 7,80 7,83 0,74 8,20 1,85 1,05
80 ans et plus 9,64 0,81 0,87 9,68 0,52 0,66 9,61 0,97 0,99
Source : Insee, Conseil régional, Drass, ORS, Cresge - Enquête Santé 2002-2003entre les ménages bénéficiant des disposi- sociale mis en place à destination des Une médecine de ville nettement
tifs spécifiques de couverture sociale et ménages à faibles revenus leur permettent moins dense que France entière…
ceux se situant dans une tranche immé- désormais de consulter autant que les
diatement supérieure. Pour les ménages classes moyennes, seuls les ménages Face à une pratique de soins qui s’est
aisés, le plus faible recours aux généra- les plus aisés enregistrant un recours un plus intensifiée dans la région qu’en
listes peut traduire un phénomène de peu supérieur. France depuis 1980, la densité de l’offre
substitution au profit des spécialistes. Ce médicale en Nord-Pas-de-Calais est
phénomène reste cependant moins moins importante qu’au niveau nationalAnalyses, examens et hospitalisa-
marqué dans la région où la fréquentation (cf. cartes) au début des années 2000.tions : la région désormais dans la
des généralistes reste soutenue y Avec 48 dentistes pour 100 000 habi-moyenne nationale
ercompris chez les ménages ayant des tants au 1 janvier 2003, la région
ressources élevées. compte parmi les plus faiblementLes analyses, examens et les hospitali-
dotées, bien en dessous de la moyennesations ne singularisent désormais plus
nationale (68 dentistes pour 100 000Consultations de dentistes : la région. Après avoir été en deçà dans
habitants) et loin derrière la régionla région se rapproche de la norme les années 1980, ces pratiques se situent
Provence-Alpes-Côte-d’Azur (92 dentistesdésormais dans la moyenne nationale.
pour 100 000 habitants), la mieux dotéeLes Nordistes consultent moins les Ainsi en 2002-2003, le nombre annuel
de France. S’agissant des spécialistes,dentistes que l’ensemble des Français d’analyses et d’examens par habitant du
le constat est identique : avec 123(respectivement 1,1 fois par an et 1,3 Nord-Pas-de-Calais est identique à celui
spécialistes pour 100 000 habitants, lefois par an) mais l’écart entre la région et de l’ensemble des Français (2,5) alors
Nord-Pas-de-Calais figure parmi lesla France se

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