Adoptio naturam imitatur : Étendue et portée d'une maxime aristotélicienne dans la pensée juridique médiévale (XIIe-XVe siècles) - article ; n°35 ; vol.17, pg 51-60
Médiévales - Année 1998 - Volume 17 - Numéro 35 - Pages 51-60Adoptio naturam imitatur : The Scope and Consequences of an Aristotelian Maxim in Medieval Juridical Thought (12th- 15th Centuries). Starting with a maxim set down by Justinian law which stigmatized the necessary difference of age between the adopter and the adoptee, medieval jurists succeded, within a few centuries, in entirely reconstructing the legal rules pertaining to adoptive filiation. If according to them the latter had to « imitate nature » in every way, it was to better conform to a divine order of the universe, materialized by the legitimate procreation within marriage. An indirect result of this concept was the exalting of blood connections, which led to the relegation to the background of adoptive filiation, henceforth judged inferior to natural filiation. À partir d'une maxime stigmatisant la nécessaire différence d'âge entre l'adoptant et l'adopté posée par le droit de Justinien, les juristes médiévaux sont parvenus, en quelques siècles, à reconstruire entièrement les règles juridiques relatives à la filiation adoptive. Si celle-ci, à leurs yeux, doit en tout point « imiter la nature », c'est pour mieux se conformer à un ordre divin de l'univers se matérialisant par une procréation légitime dans le mariage. Indirectement, il en résulte donc une exaltation des liens du sang qui conduit à reléguer au second plan la filiation adoptive, désormais jugée inférieure à la filiation naturelle. 10 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.