Analyses chimiques triacides des céramiques archéologiques - article ; n°2 ; vol.71, pg 567-582
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1974 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 567-582
Résumé. — L'analyse chimique, en céramologie archéologique, se pratique depuis longtemps, mais soulève volontiers des objections de la part des interprétateurs. Pourtant l'application des méthodes classiques d'analyse des silicates (attaque triacide, fusion alcaline), moyennant l'exploitation des résultats par des graphiques dits « hexagonaux », mis au point pour d'autres besoins, permet : — de se prononcer sur la nature minéralogique, voire la provenance probable de la matière première fondamentale (argiles communes, divers types d'altérites, parfois limons siliceux, rarement des marnes) ; — de se faire une idée sur le ou les dégraissants intentionnellement ajoutés ; — parfois, dans les cas simples, d'identifier couvertes et engobes. Cette méthode, combinée à l'étude microscopique de lames minces et à l'étude de l'évolution des couleurs entre 105°, 600° et 1 000 °C, permet aussi, à titre d'exemples : 1— de séparer dans un lot hétérogène des poteries récentes, subrécentes et préhistoriques (cas du gisement précolombien du Mahury, Guyane française) ; 2 — de distinguer deux types de poteries dans un même gisement néolithique de tradition capsienne (Hassi-Mouillah, près de Ouargla, Sahara), l'une fabriquée avec de la matière première locale, l'autre venue d'ailleurs ; 3 — de discerner certains éléments de la technologie ancienne à propos de céramique proto-historique (âge du bronze, Cubzac-les-Ponts, Gironde) et de poteries romaines sigillées (Graufesenque, Aveyron et Volu- bilis-Lixus au Maroc) ; 4 — de retrouver, par superposition de cultures, inscrites dans la facture de poteries africaines, une partie de l'histoire du peuplement local (cas du Massif de Tinguelin, Cameroun septentrional).
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Aumassip
M. Boyé
J.-G. Gauthier
Cl. Richir
M. Seurin
Analyses chimiques triacides des céramiques archéologiques
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1974, tome 71, N. 2. pp. 567-582.
Résumé
Résumé. — L'analyse chimique, en céramologie archéologique, se pratique depuis longtemps, mais soulève volontiers des
objections de la part des interprétateurs. Pourtant l'application des méthodes classiques d'analyse des silicates (attaque triacide,
fusion alcaline), moyennant l'exploitation des résultats par des graphiques dits « hexagonaux », mis au point pour d'autres
besoins, permet : — de se prononcer sur la nature minéralogique, voire la provenance probable de la matière première
fondamentale (argiles communes, divers types d'altérites, parfois limons siliceux, rarement des marnes) ; — de se faire une idée
sur le ou les dégraissants intentionnellement ajoutés ; —parfois, dans les cas simples, d'identifier couvertes et engobes. Cette
méthode, combinée à l'étude microscopique de lames minces et à l'étude de l'évolution des couleurs entre 105°, 600° et 1 000
°C, permet aussi, à titre d'exemples : 1— de séparer dans un lot hétérogène des poteries récentes, subrécentes et préhistoriques
(cas du gisement précolombien du Mahury, Guyane française) ; 2 — de distinguer deux types de poteries dans un même
gisement néolithique de tradition capsienne (Hassi-Mouillah, près de Ouargla, Sahara), l'une fabriquée avec de la matière
première locale, l'autre venue d'ailleurs ; 3 — de discerner certains éléments de la technologie ancienne à propos de céramique
proto-historique (âge du bronze, Cubzac-les-Ponts, Gironde) et de poteries romaines sigillées (Graufesenque, Aveyron et Volu-
bilis-Lixus au Maroc) ; 4 — de retrouver, par superposition de cultures, inscrites dans la facture de poteries africaines, une partie
de l'histoire du peuplement local (cas du Massif de Tinguelin, Cameroun septentrional).
Citer ce document / Cite this document :
Aumassip G., Boyé M., Gauthier J.-G., Richir Cl., Seurin M. Analyses chimiques triacides des céramiques archéologiques. In:
Bulletin de la Société préhistorique française. 1974, tome 71, N. 2. pp. 567-582.
doi : 10.3406/bspf.1974.8285
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1974_hos_71_2_8285"
:
:
Bulletin de la Société Préhistorique Française, tonic 71, 1971, Etudes et Travaux, fascicule 2
Analyses chimiques triacides
des céramiques archéologiques
Exploitation graphique des résultats (*)
par G. Aumassip (1), M. Boyé (2), J.-G. Gauthier (3), Cl. Richir (4), M. Seurin (5)
Résumé. — L'analyse chimique, en céramologie archéologique, se pratique depuis longtemps, mais soulève
volontiers des objections de la part des interprétateurs. Pourtant l'application des méthodes classiques d'analyse
des silicates (attaque triacide, fusion alcaline), moyennant l'exploitation des résultats par des graphiques dits
« hexagonaux », mis au point pour d'autres besoins, permet
— de se prononcer sur la nature minéralogique, voire la provenance probable de la matière première
fondamentale (argiles communes, divers types d'altérites, parfois limons siliceux, rarement des marnes) ;
— de se faire une idée sur le ou les dégraissants intentionnellement ajoutés ;
— parfois, dans les cas simples, d'identifier couvertes et engobes.
Cette méthode, combinée à l'étude microscopique de lames minces et à l'étude de l'évolution des couleurs
entre 105°, 600° et 1 000 °C, permet aussi, à titre d'exemples
1 — de séparer dans un lot hétérogène des poteries récentes, subrécentes et préhistoriques (cas du gis
ement précolombien du Mahury, Guyane française) ;
2 — de distinguer deux types de poteries dans un même gisement néolithique de tradition capsienne
(Hassi-Mouillah, près de Ouargla, Sahara), l'une fabriquée avec de la matière première locale, l'autre venue
d'ailleurs ;
3 — de discerner certains éléments de la technologie ancienne à propos de céramique proto-historique
(âge du bronze, Cubzac-les-Ponts, Gironde) et de poteries romaines sigillées (Graufesenque, Aveyron et Volu-
bilis-Lixus au Maroc) ;
4 — de retrouver, par superposition de cultures, inscrites dans la facture de poteries africaines, une
partie de l'histoire du peuplement local (cas du Massif de Tinguelin, Cameroun septentrional).
L'analyse chimique, en céramologie, n'est pas riaux plastiques utilisés et ne permet plus l'iden
nouvelle (cf. A. Brongniart, 1854, Traité des arts tification aisée des composants minéralogiques
céramiques, cité par L. Figuier, 1873). Cependant argileux, du fait des diverses pertes en eau.
elle n'a joué qu'un rôle limité et secondaire dans 2" L'adjonction de dégraissants, dans des pro
les études technologiques des pâtes et elle a été portions difficiles à évaluer, fausse les résultats
principalement appliquée aux analyses de pein
tures et de glaçures (voir A.O. Shepard, 1956, 141-145).' (*) Communication présentée au 3e Colloque de Protohistoire, pp. Bordeaux, 26 et 27 octobre 1973.
(1) Archéologue, Centre des Recherches Anthropologiques, Les différents essais d'analyse chimique appli Préhistoriques et Ethnographiques (Le Bardo, Alger).
quée aux pâtes cuites se heurtent en effet à trois (2) Géographe et géologue, Université Bordeaux III et GEGET-
CNRS (Talence). groupes d'objections, lorsqu'il s'agit d'interpréter (3) Ethnologue, Chargé de recherches CNRS, Université Borles résultats (voir A. Bouchard, 1966 ; A. Rechi- deaux I et 11. niac, 1968 ; L. Courtois, 1973 a et b). (4) Professeur d'Anatomie pathologique, Bordeaux II. 1 La cuisson, à des températures inconnues, (5) Géologue, Ingénieur CNRS, Centre d'Etudes de Géographie défigure la structure physico-chimique des Tropicale, CNRS (Talence).
567 en masquant les caractéristiques de l'argile ou II en résulte que la composition chimique des
du limon utilisé. poteries est très variable selon les principaux
types de produits : terres cuites, faïences, grès- 3" La limitation de l'analyse aux éléments
cérames, porcelaine ; mais aussi selon trois secondaires — titane, manganèse, magnésium,
classes d'ingrédients. potassium — et aux métaux rares n'apporte rien
concernant la technologie et fort peu sur la 1 " La matière première fondamentale est le nature du matériau. En outre, l'analyse chimique
plus souvent constituée d'argiles communes (kaolglobale ne dit rien par elle-même des structures
inite, montmorillonites, illites), c'est-à-dire des minéralogiques des composants d'une poterie. phyllosilicates d'alumine dérivant de l'altération 4" Enfin les céramiques anciennes, au contact géochimique des silicates des roches (feldspaths, prolongé de l'air ou des sols où elles sont micas, divers ferro-magnésiens et autres...). Les enfouies, peuvent subir une évolution minéra- marnes sont également utilisées, mais rarement logique formant des produits de régénération à seules ; plus rarement des limons fluviatiles ou partir des argiles chauffées. lacustres. Dans ce dernier cas, le quartz (silice
Pourtant, le but de ce travail est de montrer cristallisée) peut atteindre 70 % à 80 % du total
que l'emploi de l'analyse triacide des silicates de la pâte. Dans le cas général, les substances
peut répondre en partie à ces objections en four argileuses dominent, mais elles varient beau
nissant des résultats synthétiques, directement coup : de 30 % à 70 %.
accessibles par l'utilisation de graphiques hexa
2" Les adjuvants intentionnels — dégraissants gonaux.
et fondants — les plus fréquemment représentés
sont le quartz (très variable), les feldspaths,
I. — TECHNIQUES ET METHODES la chaux (de l'ordre de 5 % chacun). Les dégrais
sants, quant à eux, sont de deux grandes caté
gories, parfois associées, soit végétale ou animale Rappel concernant la composition physico-chimi (surtout des pailles, des os calcinés, parfois des que des céramiques (*). cendres de foyer), soit minérale : les plus
On sait que l'art céramique tient essentiell employés sont les sables siliceux, voire du grès
ement aux propriétés de plasticité et donc aux ou du quartzite broyé, ou encore des broyats de
feldspaths, de pegmatite, de roches carbonat

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