André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite). - article ; n°2 ; vol.33, pg 189-202
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite). - article ; n°2 ; vol.33, pg 189-202

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 2 - Pages 189-202
14 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 55
Langue Français

Extrait

Lucien Guillou
André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-
1765) (suite).
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 2, 1918. pp. 189-202.
Citer ce document / Cite this document :
Guillou Lucien. André Vanderheyde, courtier lorientais, et ses opérations (1756-1765) (suite). In: Annales de Bretagne. Tome
33, numéro 2, 1918. pp. 189-202.
doi : 10.3406/abpo.1918.1485
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_2_1485LUCIEN GUIIXOU
ANDRÉ VANDERHEYDE
COURTIEE LOKIENTAIS
ET SES OPÉRATIONS
(1756-1765)
I Suite/
CHAPITEE II
Renseignements sur la navigation.
I. Difficultés de la navigation: Réquisitions et embargos; la sécurité en
mer; mesures prises par l'Etat. — II. Relations avec les colonies:
1° Antilles; 2° possessions de la Compagnie. — III. Le cabotage:
Le fret à Lorient ; le pavillon français ; la contrebande de pavillon ;
les neutres ; taux des frets. — IV. La course. — V. Vente et cons
truction de navires.
I
La guerre gêne beaucoup la navigation, parce qu'elle
augmente le nombre des réquisitions et des embargos et
qu'elle diminue la sécurité en mer.
Les réquisitions sont courantes; elles portent sur la car
gaison et nous voyons le Roi saisir à Brest un chargement
de cafés; elles portent surtout sur les navires français et
étrangers que l'on arrête pour le transport des troupes et des
munitions, pour le ravitaillement des îles et des forts. A
maintes reprises, les relations ont été interrompues entre
Nantes et Lorient, parce que le Roi a retenu tous les chasse-
marée.
L'embargo, ou interdiction de sortie, est décrété chaque fois
qu'un navire du Roi ou de la Compagnie appareille. Le navire
attend le vent, complète sa cargaison, craint une attaque en
mer, et sa présence retient au port tous les bateaux. Un
embargo a duré du 22 janvier au 22 février 1762, un autre du
15 au 26 février, etc.. Le commerce souffre de ces retards et
1 190 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
Vanderheyde a été jusqu'à solliciter l'intervention de l'am
bassade de Hollande pour faire lever un embargo intermi
nable (1er octobre 1762).
Lorsque Vanderheyde s'établit la guerre de Sept Ans est
commencée. L'Angleterre a la maîtrise des mers qui sont peu
sûres pour nos bateaux. Le copie-lettres nous fournit des
renseignements nombreux sur la situation maritime.
1757. — Le 7 mars, les corsaires rôdent; deux chasse-marée
sont capturés sous Groix. Le 21 mars, les corsaires s'éloignent
pour reparaître à la mi-juin; la côte en « est garnie ». Le
20 juin trois frégates leur donnent la chasse. Une accalmie
se produit; de forts mouvements de troupes sont signalés
(26 août), Lorient va être doté d'une garnison de 1.000 à
1.200 hommes; la sécurité y est complète (30 septembre,
3 décembre), bien que le voisinage des Anglais ralentisse le
trafic.
1758. — Les corsaires reviennent au début de l'année. Le
13 janvier, on est inquiet sur le sort de la Charmante et de la
Pomme-d'Or, que le capitaine du Printemps dit avoir vues
aux prises avec un corsaire de Guernesey. Le Printemps a
échappé, parce qu'il a pu joindre un convoi venant de
Bordeaux. Le 30 janvier, on craint pour le? dix-neuf vaisseaux
de l'escadre Kersaint, partie de Saint-Domingue et dispersée
par le vent à la hauteur des Bermudes. Le 7 avril, trois chasse-
marée sont capturés sous Groix; un corsaire de quatorze
canons se tient à l'affût; on attend de Brest deux frégates de
quarante canons « pour balayer ces gens-là ». Sur terre même,
on se sent menacé. Vanderheyde essaie de tranquilliser sa
clientèle : II faudrait aux Anglais « bien du moiide » pour
attaquer Lorient. Nous n'avons encore qu'un bataillon de
volontaires étrangers et quelques compagnies d'invalides,
mais il y a des troupes de renfort dans les villes voisines;
d'ici quinze jours à trois semaines, il y aura de douze à
quinze bataillons entre Lorient et Brest. Les commerçants
ne se laissent pas rassurer. En juin, la menace ^anglaise
s'accentue. On abat des maisons qui gênent le tir des batteries;
les négociants affolés vident les magasins, transportent leurs ET SES OPÉRATIONS. 491
marchandises à Hennebont, Auray, Vannes, Pontivy, etc..
Le 9 juin, on déménage jour et nuit. La Compagnie est plus
calme; elle se contente de recouvrir de madriers ses magasins
pour les mettre à l'abri des bombes. En juillet, les inquiétudes
se dissipent (3 juillet).
1 760. — Après une interruption de deux ans, nous retrou
vons Vanderheyde; il se plaint du « malheur des temps ».
En juillet (le 28), cinq vaisseaux anglais somment l'île de
Groix de se rendre; le 1er août, Lorient est bloqué; en
novembre, des chasse-marée se risquent et sont capturés; en
décembre, la côte est infestée de pirates; les Anglais s'em
parent du Digoville, ferment l'entrée de la rivière de Vannes
et menacent Belle-Ile. Le roi réquisitionne les chasse-marée
pour transporter à Belle-Ile, qui n'est pas ravitaillée, des
vivres et munitions.
1761 . — Au début de 1761, une accalmie se manifeste; mais
elle dure peu. Le 10 avril, les corsaires sont signalés; le 13,
les Anglais subissent un échec à Belle-Ile (sur 500 hommes,
5 échappent); le 22, ils renforcent le blocus de l'île; ils
l'attaquent le 24. Les 4 mai et 8 juin, la canonnade est vive.
Belle-Ile se rend; sa garnison, qui a obtenu les honneurs de
la guerre, arrive à Lorient le 11. On est en sécurité sur terre,
parce que le pays est « farci de troupes » (19 juin). Mais la
circulation en mer est arrêtée par les Anglais qui tiennent
Belle-Ile.
1762. — La présence des Anglais empêche toujours les
bateaux de circuler (4 janvier); les corsaires croisent (29 jan-
'vier); les équipages refusent de s'embarquer (1er janvier). Les
bruits de paix commencent à circuler le 1er juin. La navigation
reprend un peu en juillet (15 juillet). Les bruits se confirment
en septembre; en novembre, la paix est certaine; on apprend
le 6 décembre la suspension des hostilités. En attendant « la
générale et prochaine liberté de la mer », personne ne s'aven
ture sans passeport anglais.
1 763. — La mer devient libre le 4 janvier.
Les mesures de sécurité que l'Etat a prises sur terre ont
suffi; la panique de 1758 semble avoir été irraisonnée; elle 192 ANDRÉ VANDERHEYDE, COURTIER LORIENTAIS
paraît due aux précautions extraordinaires de l'autorité
militaire (démolitions de maisons).
Sur mer, les corsaires n'ont jamais cessé de rôder.
Lorsqu'ils agissent isolément, les frégates les balaient. Quand
ils s'appuient sur des escadres, on est impuissant contre eux.
La prise de Belle-Ile, en donnant à l'ennemi une base d'opé
rations, rendait la circulation périlleuse. Pour remédier
au mal, les frégates escortaient les bateaux à la sortie; on
organisait des convois qui partaient sous la protection des
vaisseaux de guerre, mais ces mesures étaient intermittentes :
Vanderheyde se plaint de la rareté des convois (7 mars 1757,
23 avril 1757, etc.), -qu'il faut attendre trois mois (10 mars
1758, etc.).
II
La guerre ralentit les relations entre Lorient et les Antilles
dont le commerce est libre, et et les Masca-
reignes, les Indes, le Sénégal, la Chine, où la Compagnie a le
monopole du trafic.
Aux Antilles, la situation est souvent critique. Le 2 avril
1762, on apprend que l'escadre de Blénac a subi un échec à
la Martinique et s'est repliée sur Saint-Domingue. C'est la
seule possession que nous conservions; les Anglais en
préparent l'attaque; s'ils s'en emparent, il ne nous restera
plus rien (5 et 16 août 1762). Le copie-lettres signale les
arrivées et les départs suivants :
1757. — Le Duc-dv-Chartres, armé par Ozenne, de Nantes,
arrive le 7 janvier 1757 avec des indigos, sucres et cafés. La
cargaison, très importante, fut transportée à Nantes ou
expédiée à l'étranger (Middelbourg). Le navire fut ensuite
désarmé.
1758. — L'escadre Kersaint, partie de Saint-Domingue le
15 novembre 1757, fut dispersée à la hauteur des Bermudes.
Quelques bateaux arrivèrent à Lorient : le Marquis-de-
Malauze, de Bordeaux, pris et relâché par les Anglais qui
pillèren

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents