Apprendre à regarder la télévision, c est une nécessité !
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BON I N Céline
Numéro d ’id entification du st agiaire : 0260309V
A pprendre à r egarder la t élévision,
c’ est un e n écessité !
I.U.F.M . de l’académie de la Bo urgogne
Cent re de forma tion : Dijon
CONCOURS DE RECRUTEM ENT : professeur des écoles
Dir ecteur de m émoire : Mr Dina rd
Soutenu le 19 mai 2004 SOMMAIRE
INTROD UC TI ON................................................................................................................................................... 3
1. L E S C OMPORTEMEN TS SO C I OLOGIQUE S DE S E NFA NTS FA C E À L A T ÉLÉVISIO N............... 4
1.1 U NE CLASSE DE CE2 À FONTAINE D'OUC HE ...........................................................................................................4
1.1.1 Analy se de la po pulation s ondée ain si q ue l eur é quipement. ................................................................ 4
1.1.2 Analy se de s ha bitudes t élévisuelles de cette cla sse................................................................................ 5
1.1.3 Analy se de la cultu re télévi sée de s élève s.............................................................................................. 7
1.2 U NE CLASSE DE SIXIÈ ME AU QUÉBEC.....................................................................................................................9
1.3 Q UE LLE S RÉF LEX IONS PE UVENT AVOIR DE S ÉLÈVES DE SIXIÈME FACE À LEURS PRAT IQUES TÉL ÉVISUEL LES ?.....................10
2. PO URQUOI A PPRE ND RE A UX É ...

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

BONIN Céline Numéro d’identification du stagiaire : 0260309V
Apprendre à regarder la télévision,
c’est une nécessité !
I.U.F.M. de l’académie de la Bourgogne Centre de formation : Dijon CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur des écoles Directeur de mémoire : Mr Dinard Soutenu le 19 mai 2004
SOMMAIRE
INTRODUCTION...................................................................................................................................................3  1. LES COMPORTEMENTS SOCIOLOGIQUES DES ENFANTS FACE À LA TÉLÉVISION............... 4 1.1 UNE CLASSE DECE2ÀFONTAINE D'OUCHE...........................................................................................................4 1.1.1 Analyse de la population sondée ainsi que leur équipement................................................................. 4 1.1.2 Analyse des habitudes télévisuelles de cette classe................................................................................5 1.1.3 Analyse de la culture télévisée des élèves.............................................................................................. 7 1.2 UNE CLASSE DE SIXIÈME AUQECUBÉ..................................................................................................................... 9 1.3 QUELLES OIXESNLFÉR PEUVENT AVOIR DES ÉLÈVES DE SIXIÈME FACE À SURLE SEUQITARP IVÉLÉTLESSUEL?..................... 10 2. POURQUOI APPRENDRE AUX ÉLÈVES À REGARDER LA TÉLÉVISION ?.................................... 12 2.1 LES OSSNRIA AGOGPÉDSIQUE:LESIIONSRUCTNSTOFFICIELLES.................................................................................12 2.1.1 La place de la télévision dans les instructions officielles françaises .................................................. 12 2.1.2 La place de la télévision dans les instructions officielles québécoises................................................ 13 2.1.2.1 Le programme de formation de l’école québécoise...................................................................................... 13 2.1.2.2 La place de la télévision au Québec............................................................................................................. 13 2.2 LES SIARSNO ICOSSELA:RGEPTÉRO LES ENFANTS DE LÉCRAN.................................................................................. 15 2.2.1 La violence télévisée devient commune !............................................................................................. 15 2.2.2 La publicité peut devenir nuisible pour les enfants............................................................................. 17 2.2.3 Dans quelles mesures les parents sont-ils présents pour protéger leurs enfants ?............................. 18 3. COMMENT L’ENSEIGNANT PEUT-IL ÉDUQUER LES ÉLÈVES À LA LECTURE D’IMAGES ?..20 3.1 ANDREPPRE À LIRE UN PEREGATRO................20...................................................................................................... 3.1.1 Les élèves face à un reportage, que retiennent-ils ?........................................................................... 20 3.1.1.1 Des élèves de CP face à un documentaire animalier sur la reproduction sexuelle chez les animaux............ 20 3.1.1.2 Des élèves de CE2 face à un reportage du journal Mon Kanar..................................................................... 22 3.1.2 Vers une initiation à la lecture d’images............................................................................................. 23 3.1.2.1 Comprendre un montage vidéo..................................................................................................................... 23 3.1.2.2 Réaliser son propre reportage....................................................................................................................... 24 3.2 APPDNERER À PORTER UN JTEMEUNG UEIQITCR SUR LA PUBLICITÉ..25........................................................................... 3.2.1 Réaliser des annonces publicitaires, pas si facile !............................................................................. 26 3.2.2 Comprendre des annonces publicitaires.............................................................................................. 27 CONCLUSION......................................................................................................................................................29 QMUOENSTTRIOÉNALNAIRE SU..R.. .L...A.. ..P..R...A...T..I...Q...U..E.. ..T...É..L...É...V..I..S..U...E...L..L...E.. .P...O...U...R.. ..L...A.. ..C..L...A...S..S..E.. ..D...E.. .S..I..X..I...È...M...E.. ..À...........34 ................ RETRANSCRIPTION DES DIALOGUES DE L’ATP DE SCIENCES......................................................... 35 RECUEIL DES INTERPRÉTATIONS DES ÉLÈVES DE CE2 FACE À UN EXTRAIT DE L’ÉMISSION MON KANAR.......................................................................................................................................................39 ELÉMENTS POUR RÉALISER LEUR PROPRE REPORTAGE................................................................. 43 PRODUCTION DÉLÈVE 1................................................................................................................................44 PRODUCTION DÉLÈVE 2................................................................................................................................45
Céline Bonin – Apprendre à regarder à la télévision, c’est une nécessité !
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INTRODUCTION
La télévision, un outil d'apprentissage.
Aujourd'hui, la télévision est entrée totalement dans les moeurs des élèves. Certains y sont confrontés plus souvent que d'autres. Cela dépend des familles, des goûts de celles-ci. Ce média inquiète certains enseignants qui y voient une menace pour les apprentissages scolaires traditionnels. D'un premier abord, il paraît néfaste dans le sens où il empêche les élèves de réaliser des activités scolaires qui contribueraient à améliorer les compétences visées à l'école. En effet, au lieu de lire, de jouer, de pratiquer des activités sportives, les élèves sont agressés par un flux continu d'images violentes. Mais pouvons-nous lutter contre ce fait de société ? Il paraît inconcevable de croire que nous pouvons s'en faire un ennemi, d'où l'idée de l'inclure dans l'enseignement. La télévision peut être un outil d'apprentissage très intéressant. Il faudrait que les élèves puissent l'utiliser à bon escient par une éducation à l'image. Pourquoi apprendre à choisir un livre dans une bibliothèque et pas une émission de télévision dans un programme télévisé ? Pourquoi apprendre à décrypter un document scientifique et pas un reportage ? Il serait dommage que les élèves ne puissent avoir accès à cette multitude d'informations à cause d'une carence dans l'enseignement. Ils doivent avoir une meilleure appréhension de leurs choix télévisés. 99% des foyers sont équipés et 72% des jeunes déclarent la regarder tous les jours. Les enseignants ne devraient-ils pas s’y intéresser ? rechercher avec les élèves les émissions qui seraient complémentaires aux disciplines enseignées ?
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Pour introduire ce mémoire, j’ai sélectionné un extrait d'une oeuvre littéraireCharlie et la chocolateriede Roald DAHL. Pourquoi me direz-vous ? En premier lier, ce livre est cité dans la liste des œuvres littéraires à étudier dans les classes de primaire. De plus, au lieu de développer un paragraphe fastidieux sur le mode de fonctionnement de la télévision, j’ai préféré vous présenter cet extrait beaucoup plus ludique. En résumé, Charlie a gagné un ticket d'or qui lui permet de visiter l'usine de chocolat. Actuellement, il se trouve dans la salle au chocolat télévisé. Mr Wonka fait la visite guidée de son usine : «Mais, au fait, vous savez comment fonctionne la télévision ordinaire? C'est très simple. D'un côté, là où l'image est prise, vous avez une grande caméra et vous commencez par prendre des photos. Ensuite, ces photos sont divisées en des millions de petites particules, si petites qu'il est impossible de les voir, et ces petites particules sont projetées dans le ciel, elles tournent en rond en sifflant, jusqu'à ce qu'elles se heurtent à une antenne, sur le toit d'une maison. Alors elles descendent en une fraction de seconde par le fil qui les conduit tout droit dans le dos du poste de télévision, et, une fois sur place, elles sont secouées et remuées jusqu'au moment où, enfin, chacune de ces minuscules pièces retrouve sa place (exactement comme dans le puzzle), et hop ! l'image apparaît sur l'écran...» Cet extrait peut être un excellent lien entre le monde télévisé et celui de la littérature. De plus, pour l’avoir lu avec une classe de CE2, les élèves sont fascinés par Charlie et sont captivés par ses aventures. Il faut dire aussi qu’après lecture de certains passages, les élèves en redemandaient et surtout, avaient envie de manger du chocolat !
 1. Les comportements sociologiques des enfants face à la télévision.
1.1 Une classe de CE2 à Fontaine d'Ouche
J'ai sondé une classe de CE2 en France, de 24 élèves ce qui, pour une enquête statistique, est loin d’être suffisant. Elle permettra malgré tout, de révéler quelques caractéristiques vérifiées au plan national. Par ailleurs, les élèves ont été enchantés de compléter le questionnaire qui est présenté en annexe. Pour relater les conclusions de cette enquête, j’ai choisi de l’analyser par rubriques qui me semblaient pertinentes. Je commencerai donc par décrire la population sondée tout en relatant l’équipement que cet échantillon possède. Par la suite, je poursuivrai mon étude sur les habitudes télévisuelles de ces élèves pour conclure sur leurs programmes préférés et leur « culture cinématographique ». 1.1.1 Analyse de la population sondée ainsi que leur équipement.
Cet échantillon est composé d’une classe de CE2 de 24 élèves, dont 67% sont des filles et 33% des garçons. 71% des élèves sont nés en 1995, 25% en 1994 et 4% en 1993. Cette information permet de montrer que l’échantillon étudié a une disparité dans les âges et que cela peut alors biaiser les résultats de l’enquête. En effet, les émissions que les élèves visionnent, évoluent en fonction de leur niveau de maturité. Cependant, cela n’empêchera pas de conclure à des généralités.
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La totalité des élèves sondés possèdent au moins une télévision dans leur foyer, ce qui n’est pas surprenant ! Pourtant, les statistiques nationales annoncent un chiffre de 99% pour l’équipement télévisé des foyers français. Cet échantillon échappe alors à la règle du 1%. Le parti pris parental pur et simple du refus de l'objet télévisuel que nous pouvions encore rencontrer ces dernières années, semble donc très nettement en voie de disparition. Malgré cette unanimité d'opinion, l’équipement télévisuel prend une place plus ou moins importante selon les foyers. Pour plus de précisions, penchons-nous sur les réponses apportées à la question 2. Dans cet échantillon, 38% des foyers concernés possèdent un téléviseur unique. L’équipement télévisuel minimal n’est pas majoritaire mais assez élevé malgré tout. Il est à remarquer qu’environ 41% des élèves sondés sont équipés de deux postes de télévision. Près de 17% des foyers possèdent trois téléviseurs et 4% en ont quatre. Ces statistiques nous permettent de découvrir, non sans surprise, que la plupart des foyers des élèves de CE2 sont nettement suréquipés en poste de télévision. Bien entendu, ce suréquipement constaté ne doit en aucun cas s’expliquer par un milieu socio-économique favorable. En effet, cet échantillon a été pris dans un quartier qualifié de « défavorisé ». La télévision est donc devenue un objet qui touche massivement toutes les couches de la société. Par contre, la question 11 qui permettaient de savoir quelles chaînes les élèves regardent, révèle que 83% des foyers possèdent le câble, ce qui est assez impressionnant. Peut-être, faut-il alors prendre en compte le quartier ? En effet, le câble est, sans doute, un des liens qui unit les familles multiculturelles avec leur pays d’origine et leurs cultures. La place de la télévision dans les foyers
OUI NON
100 80 60 40 20 0 salon chbre chbre cuisi e ft prt Le lieu privilégié pour le poste de télévision reste encore le salon à 92%. L’étude révèle que près de 46% des foyers placent le téléviseur dans la chambre des enfants et 33% dans celle des parents. Ce pourcentage montre que la télévision s’est infiltrée à l’intérieur de la vie familiale. Cela renforce l’idée d’individualisation que nous voyons progresser au cours des générations. Par contre, seulement 12,5 % des foyers ont choisi de placer le poste de télévision dans la cuisine. De ces chiffres, il est à retenir le suréquipement des foyers sondés qui tend, il me semble, vers une vie sociale de plus en plus individualisée. 1.1.2 Analyse des habitudes télévisuelles de cette classe
Pour analyser les habitudes télévisuelles des enfants, je commencerai par étudier la manière dont ils regardent la télévision (avec qui ?) puis j’essaierai d’évaluer le nombre d’heures qu’ils passent devant leur téléviseur. Pour finir, je tenterai de comprendre comment ils la regardent.
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80% des élèves regardent la télévision seuls, dont 15% exclusivement seuls. Ce chiffre semble élevé, étant donné que l’âge moyen de la population sondée a environ 8 ans. Les enfants sont donc confrontés aux images violentes, incompréhensibles ou inadaptées alors qu’aucune explication ne leur est fournie par un adulte. Nous constatons, malgré tout, que 80% des élèves regardent la télévision avec leurs parents, dont 15% la regardent exclusivement avec leurs parents, ceci rassure ! De plus, 62% des élèves la visionnent avec d’autres personnes que leurs parents. En bref, la plupart des enfants ne sont pas confrontés seuls aux images télévisées.
Une journée télévisée
100 80 60 40 20 0 av 12H gter pdt ap rep
oui non
Ce graphique montre que 66% des élèves regardent la télévision avant d’aller à l’école (av), cela influence probablement leur état de fatigue dès la première heure d’école. En effet, ils ont déjà étéagresséspar un flux d’images et de bruits dès leur réveil. Cela signifie aussi que soit les enfants prennent leur petit-déjeuner devant la télévision, soit qu’ils ne déjeunent pas au profit de pouvoir visionner leurs émissions préférées. Au repas de midi (12H), il apparaît que les élèves regardent la télévision à 75%. Il faut noter que ces statistiques incluent le nombre d’enfants qui mange à la cantine, à qui il leur est impossible de la regarder. En réalité, la totalité de la population qui a accès à un poste de télévision le midi, la regarde au cours du repas. 50% des élèves prennent leur goûter (gter) devant le téléviseur. Mais une grande partie de la classe va au soutien scolaire, d’où leur impossibilité à la visionner. La même interprétation peut être faite sur les comportements des enfants pendant les moments où ils font leurs devoirs (pdt). En effet, il n’y a que 33% des élèves qui regardent la télévision à cette période de la journée, hors la plupart sont à l’étude. Cela signifie que les enfants ont l’habitude de travailler dans le bruit. Mais est-on aussi efficace dans le calme que dans le bruit ? Peut-être cela explique leur capacité à travailler dans le « chuchotement continu » de la classe sans que cela gène personne ? Il est bien évident qu’après les devoirs (ap) et donc, après l’étude, ils soient logiques que 91% des enfants soient devant le téléviseur. La télévision semble être le seul loisir qu’ils aient et que très peu pratiquent d’autres activités en soirée. Le repas du soir (rep) est encore un moment où la télévision est allumée, mais un paradoxe me laisse perplexe : en effet, 62% des élèves regardent la télévision pendant le dîner, or, seulement 12,5% ont une télévision dans la cuisine, d’où mon interrogation : où mangent-ils ? Comment se passent les repas ? Par ailleurs, notons que 20% de la population étudiée allument la télévision à toutes les phases de la journée sondée par ce questionnaire. Nous pouvons alors nous interroger sur l’utilisation qui est faite de la télévision : est-ce un bruit de fond ou vraiment un média regardé ? Rappelons que ce chiffre ne laisse pas transparaître la stricte vérité puisque la plupart des enfants mangent à la cantine et font leurs devoirs à l’étude.
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La tendance globale est donc à une consommation très forte de la télévision et se caractérise par un nombre d’heures consacrées en constante progression. Il apparaît, par la question 12 et 13, que les élèves passent la majeure partie de leur temps devant la télévision. En effet, 85% la regardent le mercredi matin et 83%, l’après-midi. Ces chiffres renforcent l’idée que les enfants n’ont que peu de loisirs hormis la télévision. En effet, en dépouillant le questionnaire, j’ai remarqué que les autres activités que les élèves pratiquent sont les jeux sur ordinateur. Mais est-ce vraiment une occupation qui diffère ? Seul un a avoué travailler mais aucun des 24 élèves n’a évoqué une activité sportive. Face à une telle évolution, comment ne pas souligner l’importance d’une mise en place d’une sensibilisation pédagogique envers la télévision. En effet, devant une telle machine à communiquer, le milieu enseignant doit apprendre aux élèves à se forger leurs propres réflexions. Mais le nombre d’heures est, dans une écrasante majorité des cas, en parfaite symbiose avec le temps de pratique télévisuelle de l’entourage familial des enfants. Les heures passées notamment par les parents devant leur téléviseur correspondent largement au nombre d’heures de leurs enfants. La pratique télévisuelle des élèves est alors avant tout déterminée par la pratique et la « politique » parentale et non pas ou très peu, par le milieu socioculturel.
Suite à cette analyse sur la consommation télévisuelle d’une classe de CE2, nous allons étudier leur pratique télévisuelle. 83% des élèves sondés possèdent un magnétoscope et 70% d’entre eux l’utilisent pour enregistrer leurs émissions préférées. Ces statistiques révèlent, d’un premier abord, que cet appareil n’est plus réservé aux adultes et surtout que les enfants en ont pris possession. Par cette observation, deux suppositions peuvent être faites : soit les élèves lisent le programme télévisé, soit la diffusion des extraits des émissions à venir est efficace. Pour valider ces hypothèses, nous pouvons nous référer aux questions 7 et 8. En effet, 57% des familles sondées possèdent régulièrement un programme télévisé. 70% des enfants ayant un journal télévisé chez eux, le lisent et l’utilisent pour sélectionner leurs émissions. Ainsi la validation de la première hypothèse, c’est-à-dire que les enfants enregistrent leurs émissions préférées, peut être acceptée. Mais pour autant, pouvons-nous refuser l’hypothèse que la diffusion d’extrait des émissions n’est pas efficace ? Il ressort de la question 9 que 80% des enfants choisissent l’émission qu’ils souhaitent visionner à partir des extraits diffusés par les chaînes. Mais ont-ils réellement conscience que c’est de la publicité produite par la chaîne télévisée ? Nous y reviendrons lors d’un paragraphe consacré à ce thème, de même qu’une séance a été menée engneinsEtenem moralau Québec. Ainsi il est difficile de savoir précisément comment les élèves procèdent lors de la sélection des programmes télévisés qu’ils regardent. Toujours est-il que la plupart des enfants sont influencés par les publicités des chaînes et que d’autres sont capables de choisir leurs émissions par l’intermédiaire d’un journal télévisé. Mais quels en sont vraiment les chiffres ? Il paraît difficile de répondre statistiquement à cette question car qui peut dire qu’il a conscience des effets que produisent les extraits diffusés pour la promotion des émissions à venir, sur ses choix ?
1.1.3 Analyse de la culture télévisée des élèves
Etant donné que les nouvelles générations sont devant leur téléviseur des heures durant, il paraît important que les professeurs se soucient de leur culture télévisée. La question 9 permet de classer les émissions que les enfants regardent. Tous les genres d’émissions sont proposées : reportages, reality show, dessins animés, séries télévisées. Cette question étant très vaste, le thème ne peut pas être traité dans sa totalité.
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Les dessins animés sont les plus regardés, ce qui n’est pas surprenant vu l’âge de la population sondée. Notons queTF ! Jeunessen’a pas autant de succès queM6kid. Par contre, il est intéressant de remarquer que les dessins animés de TF1 sont autant regardés queC’est pas sorcier !, une émission scientifique destinée à un public jeune. En effet, ce programme peut être utilisé en classe dans les disciplines telles que les sciences expérimentales ou la découverte du monde. Ces reportages permettent un apprentissage ludique des notions scientifiques. Nous pourrons en voir l’utilisation qui peut en être faite en classe dans un paragraphe suivant. Il est donc réjouissant de voir que 66% de l’échantillon regardentC’est pas sorcier ! , peut être pas régulièrement, mais du moins, ils en connaissent l’existence. De plus, il est intéressant de constater que 50% des élèves ont déjà visionnésE= M6. En effet, cette émission se classe dans la même catégorie queC’est pas sorcier !. Par contre, il est décevant de constater que seulement 45% des élèves regardentMon kanar, une émission télévisée destinée à un public jeune, traitant de l’actualité nationale et mondiale. Le journal pour enfant sera exploité dans une séance présentée en troisième partie de cette étude. Il est étonnant de s’apercevoir, par ailleurs, qu’il n’y a que 41% des enfants qui regardentpopstarsémission de téléréalité. Je pense que l’heure est, moins appropriée questar academy. De plus, les enfants peuvent plus facilement s’identifier aux différents candidats destar academy, contrairement àpopstars c’est un casting avec un où scénario moins romancé.Urgences un programme  estplus destiné pour les adultes, diffusé le dimanche soir à 21h. Nous ne pouvons qu’approuver que les élèves le regardent le moins possible, vu l’heure de diffusion et l’interdiction aux moins de 12 ans recommandée par le CSA. De ces quelques commentaires, il ressort que la culture télévisée est diverse et ne se limite pas qu’à un seul type d’émissions. Il est intéressant, par ailleurs, de noter que pratiquement, la totalité de la classe regarde les deux mêmes dessins animés :totality spies et Bob, l’éponge.
La question 10 permet d’analyser la « culture cinématographique » des élèves de CE2. En effet, 91% de la classe ont vuLe Roi Lion, dessin animé populaire et commercial. La production, Walt Disney, ne recherche plus le côté artistique mais plus l’aspect financier, d’où la création entre autres, des parcs d’attraction. Vu les statistiques trouvées dans ce sondage, il n’y a pas lieu de s’interroger si les moyens publicitaires mis en place sont concluants ou non ! Quant àShrek, 62% de l’échantillon l’ont visionné. Le chiffre est moins élevé que pour Le Roi Lion. Les raisons sont simples : c’est un dessin animé de synthèse créé par les studios PDI/Dreamworks, qui se veulent sortir des sentiers battus et d’emblée se poser en opposition avec les productions Disney. L’objectif est double : tourner en ridicule les contes de fées tout en racontant, d’ailleurs, un conte de fées, une ambition servie tout au long du film par la tonalité humoristique et satirique. Il est dommage que certains enfants ne puissent se rendre compte qu’il existe autre chose que des dessins animés commerciaux. L’une des missions de l’école est de les inviter à les visionner. Par contre, il est étonnant de voir queMatrix,film interdit au moins de 12 ans, a été vu par 59% de l’échantillon, queScream(film d’horreur) soit vu par 33% alors qu’il est interdit au moins de 16 ans, de même pourSixième sensvu par 12,5% de la population. De ces chiffres, il ressort que les élèves sont confrontés à de nombreux films qu’ils sont incapables de comprendre et qui comportent des images choquantes.
Par l’analyse de ce questionnaire, j’espère avoir pu refléter des comportements et des caractéristiques assez générales. Cette étude confirme le fait que les élèves regardent la télévision constamment. Elle permettra aussi de mieux appréhender les difficultés que les élèves ont eues face aux extraits télévisés que je leur ai diffusés. Par ailleurs, elle améliorera la pertinence des réflexions des élèves lors des séances réalisées en classe et analysées présentement.
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1.2 Une classe de sixième au Québec
J’ai eu la chance de pouvoir faire un stage à Montréal pendant un mois, dans une classe de sixième à l’école Bedford. (Pour information, au Québec, la dernière année du primaire correspond en France, à la première année du collège.) L’école dans laquelle j’ai enseigné se trouve dans un quartier multiculturel ou encore multiethnique. Les élèves de cette classe connaissent au minimum deux langues, voire trois ou quatre. La plupart ne parlent pas français dans leur famille. Ils rencontrent des difficultés dans la maîtrise orale et écrite de la langue française. En effet, très peu d’élèves de cette école sont nés au Québec. La plupart ont des parcours atypiques : parents de pays différents, lieux de naissance autre que le Canada, primo-arrivant … Ce quartier défavorisé est, somme toute, d’un point de vue culturel, très riche. Lors de ce stage, j’ai voulu sonder les élèves de ma classe sur leurs pratiques télévisuelles. Je n’ai pas recouru au même questionnaire, ni à la même rigueur que pour l’étude des pratiques télévisuelles de la classe de CE2 en France. Pourquoi me direz-vous ? Pour deux raisons : la première parce que les questions ne pouvaient être les mêmes car les mœurs, les émissions télévisées sont différentes. Par ailleurs, j’ai pensé qu’une étude aussi complète que celle présentée précédemment, aurait été fastidieuse et redondante pour le lecteur. Le sondage proposé à la classe de sixième est composé de trois parties :Le menu habitueloù les élèves décrivent leurs émissions préférées,La place de la télévision dans ta vie, ce qui permet de savoir combien de temps ils passent devant leur écran etUne enquête, trois questions auxquelles les élèves doivent répondre ainsi qu’un adulte de leur choix (cf annexe). Ce questionnaire permet de faire ressortir des tendances assez intéressantes. Dans un autre paragraphe de ce mémoire, je développerai une séance où les élèves exploitent les résultats de cette enquête. Je souhaitais observer leurs réactions et qu’ils puissent avoir une rétroaction sur leur propre pratique télévisuelle.
Comme je l’ai déjà évoqué ci-dessus, les élèves sondés viennent d’un quartier multiethnique. La majeure partie de la classe est alors bilingue (français et anglais), voire trilingue (leur langue maternelle). Il n’est donc pas surprenant de découvrir que les élèves regardent la télévision dans deux langues au minimum. Mais une tendance est à noter : la plupart visionnent leurs programmes en anglais. Le menu habituelet préféré des élèves est :Ramdam: série québécoise visant un public adolescent, passant à 18h30 sur Téléquébec, ainsi queLes simpsons. Ce dessin animé est regardé aussi bien en anglais qu’en québécois. Mais quelle que soit la langue, ce dernier remporte un franc succès. Il demeure aussi les indétrônables internationaux tels quefear factors,american idol(ce qui correspond àA la recherche d’une nouvelle staren France),star académie. De plus, il est à souligner que les enfants québécois regardent les mêmes dessins animés que les français : Bob l’épongeetJackie Chanfois, la plupart les regardent en anglais.. Bien sûr, encore une Le questionnaire proposé aux élèves français ne permettait pas d’évaluer précisément combien d’heures ils passaient devant la télévision. Or le sondage réalisé au Québec précise que la moitié de la classe regardent plus de 20 heures par semaine, seule une personne regarde moins de cinq heures. A l’opposé, certains passent 40 heures par semaine devant leur écran. La troisième partie du questionnaire :Une enquête permet de renseigner sur la conception qu’ont les élèves et leurs entourages sur la télévision ainsi que de son utilité. Tous pensent qu’elle est bénéfique. Mais les enfants, tout comme les adultes, sont bien conscients que le sexe, la violence sont présents sur les chaînes de télévision et qu’ils nuisent. Il est à noter, par ailleurs, que la question intégrant le termenuisiblea posé des problèmes de compréhension dus aux faibles niveaux de français qu’ont les élèves, ainsi que leurs entourages. Cette enquête a, somme toute, permis d’apporter des informations complémentaires. Une phrase m’a interpellée «Il y a beaucoup de programmes sur la télévision dont les sujets ne
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conviennent pas à notre style de vie ou notre religion, nous essayons alors de trouver d’autres programmes. »Pour certains parents, la télévision n’est pas seulement nuisible à leurs enfants mais s’opposent aussi à leurs mœurs, voire leur religion. Il est intéressant de constater que les médias peuvent devenir un obstacle aux traditions de certaines familles et peuvent soulever des conflits dans l’enceinte familiale. Mais il est nécessaire à mes yeux que les élèves puissent s’ouvrir à d’autres visions du monde même si elles différent de celles de leurs parents. Ainsi, les enfants peuvent se faire une opinion sur des sujets qui sont tabous chez eux. Il ressort aussi que tous, sans exception, affirme que la télévision est utile, mais les justifications sont diverses, voire même étonnantes. Certains justifient la pertinence des programmes en citant la météorologie, les nouvelles ou encore le journal télévisé, les documentaires. Ainsi la télévision pour la plupart est perçue comme une base d’informations utiles permettant de se tenir au courant des faits dans le monde. D’autres avouent que la télévision permet de s’occuper lorsqu’ils s’ennuient. Il est à remarquer que les enfants expliquent que la télévision est allumée par manque d’occupation et non par intérêt de ce qui est diffusé.
Grâce à ces deux études faites dans deux pays différents, l’un ayant une culture européenne et l’autre une culture nord-américaine, des points communs, voir même des comportements semblables face à la télévision sont à noter. Il est étonnant qu’ils regardent les mêmes dessins animés. De plus, leur pratique télévisuelle est similaire : allumer la télévision dès lors qu’ils ont rien à faire. Par contre, un point qui différencie réellement les deux pays, c’est leur niveau d’anglais. Il est vrai qu’au Québec, particulièrement à Montréal, les enfants sont bilingues. Mais même s’ils ne pratiquent pas beaucoup l’anglais dans leur famille, ils y sont confrontés constamment lorsqu’ils regardent la télévision. Il faut dire que la majeure partie des élèves a le câble, ce qui leur permet de visionner des émissions anglophones. Par ailleurs, les chaînes hertziennes sont québécoises (francophones) et canadiennes (anglophones). Je trouve que c’est une chance pour ces enfants de pouvoir approfondir leur anglais en regardant leurs programmes télévisés préférés.
1.3 Quelles réflexions peuvent avoir des élèves de sixième face à leurs pratiques télévisuelles ?
Pour inviter les élèves québécois de sixième à réfléchir sur leurs pratiques télévisuelles, je leur ai proposé de répondre à un questionnaire qui est joint en annexe. Les élèves, ayant répondu à la maison, ont pu commencer à exploiter les réponses dès la première séquence d’Enseignement moral.Guider par une fiche d’équipe, ils ont échangé par groupe de quatre. Lors de ce travail, ils ont rencontré des difficultés à écrire. En effet, les enfants au Québec ont de grandes facilités à coopérer en équipe, de même que de débattre à l’oral. Par contre, quand il s’agit de travailler à l’écrit ou même d’utiliser le support-papier, ils sont plutôt réticents. De plus, leur niveau de français est faible, c’est une des raisons qui justifie leurs démotivations face à l’expression écrite. J’ai constaté, par ailleurs, qu’ils travaillent très souvent en équipe et ont donc du mal à se concentrer sur une activité individuelle et écrite. Mais, il faut noter que les débats par équipe ont été très constructifs. L’exercice 1 où les élèves devaient écrire les points communs ou les divergences, a mis en lumière le fait qu’ils regardent tous les mêmes programmes. J’ai observé que ceux qui visionnaient des émissions différentes des autres membres de leur équipe, avaient du mal à l’assumer. Il est vrai qu’être différent des autres, avouer que leurs parents leur interdisent de regarder certaines émissions est dénigrant lorsque nous avons 11-12 ans et que nous entrons dans la pré-adolescence. L’exercice 2 a été difficile dans le sens où les questions exigeaient des élèves des connaissances mathématiques, certes, peu difficiles mais quand même. A l’issu de leur moyenne
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obtenue, ils ont trouvé de grandes disparités. L’équipe pouvait noter des remarques dans sa fiche. Il est ressorti de bonnes réflexions qui démontrent qu’ils sont capables de réfléchir sur leurs pratiques télévisuelles. J’ai relevé quelques phrases intéressantes : «Notre équipe regarde beaucoup la télévision. », « Beaucoup d’heures en moyenne par semaine. », « Qu’on a tous au moins une télévision. », « que l’on ne regarde pas les mêmes émissions. », « Que tout le monde regarde la télévision après l’école et ramdam à 6 :30. » Pour que ce débat soit construit et cohérent, les chefs d’équipe devaient résumer les réflexions les plus pertinentes qui ressortaient dans leur fiche d’exploitation. Un des thèmes qui a motivé l’ensemble du groupe est celui de la divergence du nombre d’heures passées devant la télévision. En effet, dans cette classe, un élève regarde 41 heures par semaine et un autre moins de 5 heures. Nous nous sommes donc interrogés sur cette différence. Celui qui regardait énormément trouvait que 7 heures de télévision par jour, y compris les jours d’école, ce n’était pas beaucoup. Je l’ai donc invité à comparer avec le nombre d’heures où il était présent à l’école par jour. Il s’est alors aperçu qu’il n’avait que 5 heures d’école. Cette comparaison l’a interpellé. Il a dit : « Llong, mais pas le temps de télévision’école c’est . » Il est bien évident que je ne vais pas lui faire changer ses habitudes en quelques minutes. Par contre, je sais maintenant qu’il a une notion du temps qu’il passe devant son écran. Par ailleurs, ce débat a permis d’évoquer le sujet sur le contrôle parental. L’élève qui regardait 41 heures par semaine n’avait aucune restriction, aucune limite alors que celui qui ne la visionnait que 5 heures par semaine se sentait frustrer par la sévérité de ces parents. Par contre, ce dernier avait développé un meilleur esprit critique sur ces choix d’émissions. A l’opposé, l’autre élève absorbait beaucoup plus d’images par semaine ne faisait aucune différence entre regarder la télévision, jouer à la console ou discuter sur internet. En conclusion, cette séance a permis aux élèves de réfléchir sur leur pratique télévisuelle. Par ce thème, nous avons traité la notion de moyenne, nous avons tenté de dépouiller des questionnaires pour en tirer des tendances, des généralités. J’ai apprécié pouvoir mener un travail d’équipe efficace. Cela a permis d’alimenter le débat collectif qui suivait. Par cette séance, je pense les avoir sensibilisés à la télévision et ils se sont aperçus que tout le monde regarde la télévision, que la plupart des émissions visionnées sont les mêmes. Par contre, les disparités entre les élèves sur le nombre moyen d’heures de télévision par semaine les ont fait réfléchir. L’objectif a alors été atteint. Par ces deux études en France et au Québec, ainsi que ce débat mené avec les élèves de sixième, nous pouvons conclure que les élèves regardent la télévision régulièrement, voire constamment. Ils sont aussi capables de réfléchir sur leurs pratiques télévisuelles mais nous sentons bien que la télévision est plus forte que les autres activités. De plus, nous nous rendons compte du poids social qu’elle a. Dès lors, est-il réellement nécessaire de regarder la télévision encore à l’école ? Mais est-ce vraiment regarder la télévision ou plutôt éduquer à la lecture d’images par l’intermédiaire d’un média : la télévision ?
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