Après Maastrich : quelles politiques économiques en Europe ? - article ; n°1 ; vol.43, pg 273-305
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Revue de l'OFCE - Année 1993 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 273-305
After Maastricht: Which economic policies in Europe? The Maastricht Treaty presents Europe with the difficult problem of economic policy organization in Europe in a transitory stage as well as in the working of a single currency zone. Two points of view conflict: some argue that the construction of Europe should help foster an active economic policy towards growth. By contrast, the Maastricht agreement opts for a « virtuous » economic policy in Europe by adopting rigorous criteria for public debt and deficits and also by setting up an independent central bank. Agreements plan a transitory stage that will dictate economic policy for the European countries. This stage appears in a context of weak growth. By now, 1 0 of the 1 2 EC countries do not fulfill the Maastricht criteria and must apply restrictive economic policy. This is difficult to justify for some countries, that despite a large public debt, have a balance with the rest of the World. The fiscal adjustment required is extremely strong for some countries: 7.5 points in GDP for Italy, 7 points for Belgium and Greece, 2 points for Ireland. A simulation carried out with the MIMOSA model, shows that, if those countries applied a policy which represents half of what is needed to achieve the Treaty's criteria, the rate of growth of Europe would be 0,3 % lower during the first three years and its level 1 .5 % lower than its baseline in 1999. This economic policy would have a very recessive impact on the countries, but the aim of a public debt lower than 60% of GDP would not be achieved. That does not augur well for economic policy organization in the European Union. The treaty plans that an independent central bank be put in charge of price stability above all. Countries won't have any influence on monetary policy but let it to rigorous policy advocate. By contrast, countries won't have to be careful to their external balance neither to fear unfavourable expectations of exchange rate. This freedom could be useful but also risky if each country undertakes a boom. To prevent this, the Treaty imposes limits on debt and deficit, without taking into account short run or structural situations, which can call for more freedom. The Maastricht agreement can contribute to impulse growth in Europe, but at the present stage, it does not plan satisfactory co-ordination between the ECB, responsible for the monetary policy and the thirteen fiscal authorities. New agreements, instituting co-ordination of all economic policy instruments are needed.
Le Traité de Maastricht pose avec acuité le problème de l'organisation de la politique économique en Europe, tant en ce qui concerne la phase de transition, qu'en ce qui concerne le fonctionnement d'une zone à monnaie unique. Sur le fond, deux points de vue s'opposent : pour les uns, la construction de l'Europe doit permettre la renaissance d'une politique économique active tournée vers la croissance. Pour les autres, au contraire, l'Europe doit être libérale. Les accords de Maastricht optent très clairement pour une politique économique « vertueuse », notamment en adoptant des critères rigoureux de dettes et de déficits publics et en mettant en place une Banque centrale indépendante. Les accords prévoient une phase transitoire durant laquelle la politique économique des différents pays sera dictée par la nécessité de satisfaire aux conditions qui permettront d'accéder à l'UEM. Cette phase intervient dans une période où les perspectives de croissance sont déjà médiocres. Actuellement, 10 pays sur 12 ne satisfont pas ces conditions et devraient pratiquer une politique économique plus restrictive. Ceci est difficilement justifiable pour certains pays qui, malgré une dette publique importante, ont un solde extérieur excédentaire. Ces critères imposent de plus une politique économique pro-су clique. L 'ajustement budgétaire requis par une application stricte des critères est extrêmement fort pour certains pays : 7, 5 points de PIB en Italie, 7 points en Belgique et en Grèce, 2,5 points en Irlande. Une simulation, réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, montre que, si les pays concernés mettaient en œuvre une politique représentant la moitié de ce qui ~ést nécessaire, le taux décroissance du PIB de la CE serait plus bas de 0,3 % environ chacune des trois premières années et son niveau resterait inférieur de 1,4% à son niveau du compte central en 1999. Pour les pays concernés, cette politique aurait un effet récessif important ; l'objectif d'une dette publique à 60% du PIB en 1999 reste hors d'atteinte. La manière dont est organisée la convergence laisse mal augurer de l'organisation de la politique économique dans l'Union européenne. Le Traité prévoit une Banque centrale européenne (ВСЕ) indépendante, chargée avant tout de la stabilité des prix. La France ne retrouvera pas une influence sur sa politique monétaire mais l'abandonnera à des partisans de politiques rigoureuses. Les pays n'auront plus à leur disposition les armes du taux d'intérêt et du taux de change, mais n'auront plus à se soucier directement de leur solde extérieur, ni à craindre les anticipations défavorables des spéculateurs. Il y a là un degré de liberté utile mais aussi un risque potentiel que chaque pays pratique une politique trop expansionniste. En réaction, le Traité impose des limites contraignantes à la dette et au déficit publics, sans tenir assez compte des considérations conjoncturelles ou structurelles, qui peuvent rendre nécessaire que ces barrières soientfranchies, temporairement ou durablement. L 'accord de Maastricht peut contribuer à terme à impulser la croissance en Europe, mais, dans son état actuel, il ne prévoit pas une coordination satisfaisante de la politique économique en Europe entre la ВСЕ responsable de la politique monétaire et les treize détenteurs de pouvoir budgétaire. De nouveaux accords, instituant la coordination de l'ensemble des instruments de politiques économiques, sont donc nécessaires. On ne pourra faire l'économie d'un débat de fond sur l'organisation et les objectifs de /apolitique économique en Europe.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Delessy
Frédéric Lerais
Sébastien Paris-Horvitz
Henri Sterdyniak
Après Maastrich : quelles politiques économiques en Europe ?
In: Revue de l'OFCE. N°43, 1993. pp. 273-305.
Citer ce document / Cite this document :
Delessy Henri, Lerais Frédéric, Paris-Horvitz Sébastien, Sterdyniak Henri. Après Maastrich : quelles politiques économiques en
Europe ?. In: Revue de l'OFCE. N°43, 1993. pp. 273-305.
doi : 10.3406/ofce.1993.1305
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1993_num_43_1_1305Abstract
After Maastricht: Which economic policies in Europe?
The Maastricht Treaty presents Europe with the difficult problem of economic policy organization in
Europe in a transitory stage as well as in the working of a single currency zone. Two points of view
conflict: some argue that the construction of Europe should help foster an active economic policy
towards growth. By contrast, the Maastricht agreement opts for a « virtuous » economic policy in Europe
by adopting rigorous criteria for public debt and deficits and also by setting up an independent central
bank.
Agreements plan a transitory stage that will dictate economic policy for the European countries. This
stage appears in a context of weak growth. By now, 1 0 of the 1 2 EC countries do not fulfill the
Maastricht criteria and must apply restrictive economic policy. This is difficult to justify for some
countries, that despite a large public debt, have a balance with the rest of the World. The fiscal
adjustment required is extremely strong for some countries: 7.5 points in GDP for Italy, 7 points for
Belgium and Greece, 2 points for Ireland. A simulation carried out with the MIMOSA model, shows that,
if those countries applied a policy which represents half of what is needed to achieve the Treaty's
criteria, the rate of growth of Europe would be 0,3 % lower during the first three years and its level 1 .5
% lower than its baseline in 1999. This economic policy would have a very recessive impact on the
countries, but the aim of a public debt lower than 60% of GDP would not be achieved. That does not
augur well for economic policy organization in the European Union. The treaty plans that an
independent central bank be put in charge of price stability above all. Countries won't have any
influence on monetary policy but let it to rigorous policy advocate. By contrast, countries won't have to
be careful to their external balance neither to fear unfavourable expectations of exchange rate. This
freedom could be useful but also risky if each country undertakes a boom. To prevent this, the Treaty
imposes limits on debt and deficit, without taking into account short run or structural situations, which
can call for more freedom. The Maastricht agreement can contribute to impulse growth in Europe, but at
the present stage, it does not plan satisfactory co-ordination between the ECB, responsible for the
monetary policy and the thirteen fiscal authorities. New agreements, instituting co-ordination of all
economic instruments are needed.
Résumé
Le Traité de Maastricht pose avec acuité le problème de l'organisation de la politique économique en
Europe, tant en ce qui concerne la phase de transition, qu'en ce qui concerne le fonctionnement d'une
zone à monnaie unique. Sur le fond, deux points de vue s'opposent : pour les uns, la construction de
l'Europe doit permettre la renaissance d'une politique économique active tournée vers la croissance.
Pour les autres, au contraire, l'Europe doit être libérale. Les accords de Maastricht optent très
clairement pour une politique économique « vertueuse », notamment en adoptant des critères rigoureux
de dettes et de déficits publics et en mettant en place une Banque centrale indépendante.
Les accords prévoient une phase transitoire durant laquelle la politique économique des différents pays
sera dictée par la nécessité de satisfaire aux conditions qui permettront d'accéder à l'UEM. Cette phase
intervient dans une période où les perspectives de croissance sont déjà médiocres. Actuellement, 10
pays sur 12 ne satisfont pas ces conditions et devraient pratiquer une politique économique plus
restrictive. Ceci est difficilement justifiable pour certains pays qui, malgré une dette publique importante,
ont un solde extérieur excédentaire. Ces critères imposent de plus une politique économique pro-су
clique. L 'ajustement budgétaire requis par une application stricte des critères est extrêmement fort pour
certains pays : 7, 5 points de PIB en Italie, 7 points en Belgique et en Grèce, 2,5 points en Irlande. Une
simulation, réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, montre que, si les pays concernés mettaient en œuvre
une politique représentant la moitié de ce qui ~ést nécessaire, le taux décroissance du PIB de la CE
serait plus bas de 0,3 % environ chacune des trois premières années et son niveau resterait inférieur de
1,4% à son niveau du compte central en 1999. Pour les pays concernés, cette politique aurait un effet
récessif important ; l'objectif d'une dette publique à 60% du PIB en 1999 reste hors d'atteinte. La
manière dont est organisée la convergence laisse mal augurer de l'organisation de la politique
économique dans l'Union européenne. Le Traité prévoit une Banque centrale européenne (ВСЕ)
indépendante, chargée avant tout de la stabilité des prix. La France ne retrouvera pas une influence sur
sa politique monétaire mais l'abandonnera à des partisans de politiques rigoureuses. Les pays n'aurontplus à leur disposition les armes du taux d'intérêt et du taux de change, mais n'auront plus à se soucier
directement de leur solde extérieur, ni à craindre les anticipations défavorables des spéculateurs. Il y a
là un degré de liberté utile mais aussi un risque potentiel que chaque pays pratique une politique trop
expansionniste. En réaction, le Traité impose des limites contraignantes à la dette et au déficit publics,
sans tenir assez compte des considérations conjoncturelles ou structurelles, qui peuvent rendre
nécessaire que ces barrières soientfranchies, temporairement ou durablement. L 'accord de Maastricht
peut contribuer à terme à impulser la croissance en Europe, mais, dans son état actuel, il ne prévoit pas
une coordination satisfaisante de la politique économique en Europe entre la ВСЕ responsable de la
politique monétaire et les treize détenteurs de pouvoir budgétaire. De nouveaux accords, instituant la
coordination de l'ensemble des instruments de politiques économiques, sont donc nécessaires. On ne
pourra faire l'économie d'un débat de fond sur l'organisation et les objectifs de /apolitique économique
en Europe.;
Après Maastricht : quelles politiques
économiques en Europe ?
Henri Delessy, Frédéric Lerais,
Sébastien Paris-Horvitz et Henri Sterdyniak *
Le Traité de Maastricht pose avec acuité le problème de l'organisation de
la politique économique en Europe, tant en ce qui concerne la phase de
transition, qu'en ce qui concerne le fonctionnement d'une zone à monnaie
unique. Sur le fond, deux points de vue s'opposent : pour les uns, la
construction de l'Europe doit permettre la renaissance d'une politique
économique active tournée vers la croissance. Pour les autres, au contraire,
l'Europe doit être libérale. Les accords de Maastricht optent très clairement
pour une politique économique « vertueuse », notamment en adoptant des
critères rigoureux de dettes et de déficits publics et en mettant en place une
Banque centrale indépendante.
Les accords prévoient une phase transitoire durant laquelle la politique
économique des différents pays sera dictée par la nécessité de satisfaire aux
conditions qui permettront d'accéder à l'UEM. Cette phase intervient dans
une période où les perspectives de croissance sont déjà médiocres. Ac
tuellement, 10 pays sur 12 ne satisfont pas ces conditions et devraient
pratiquer une politique économique plus restrictive. Ceci est difficilement
justifiable pour certains pays qui, malgré une dette publique importante, ont
un solde extérieur excédentaire. Ces critères imposent de plus une politique
économique pro-су clique. L 'ajustement budgétaire requis par une application
stricte des critères est extrêmement fort pour certains pays : 7, 5 points de PIB
en Italie, 7 points en Belgique et en Grèce, 2,5 points en Irlande. Une
simulation, réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, montre que, si les pays
concernés mettaient en œuvre une politique représentant la moitié de ce qui
~ést nécessaire, le tau

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