Argentine et Bolivie : le bilan
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Il n'est pas difficile de faire des oraisons funèbres ou d'écrire avec éloquence sur l'esprit de sacrifice, l'héroïsme et le dévouement à la cause du socialisme qui motivaient les jeunes hommes et femmes qui sont morts (...) à la fleur de l'âge dans un raid futile. (...) Il est moins populaire de se différencier politiquement des martyrs et d'essayer de tirer pour nous-mêmes les leçons que nous enseignent leurs erreurs. Nous choisissons de suivre ce cours même au risque d'être incompris pendant un temps.

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Langue Français

Extrait

Hugo Blanco,
Peter Camejo,
Joseph Hansen,
AAnniibbaall LLoorreennzzoo,,
NNaahhuueell MMoorreennoo
Argentine et Bolivie : le bilan
II Deux orientations
Les divergences d'orientation qui amenèrent une minorité de délégués à voter contre la « Résolution sur l'Amérique Latine » au
1
dernier congrès mondial , il y a 3 ans, n'ont pas diminué depuis. Bien au contraire, le débat s'est étendu au-delà du cadre de ce
continent. En outre, des divergences sont apparues sur d'autres questions diverses, quoique liées. Ces divergences portent
essentiellement sur la manière de construire des partis révolutionnaires de masse dans la situation actuelle où se trouve la
Quatrième Internationale.
Il est aujourd'hui évident que deux tendances se sont formées sur des problèmes vitaux pour l'avenir du mouvement trotskyste
mondial. La première de ces tendances, suivant la ligne exprimée dans la « Résolution sur l'Amérique Latine », c'est-à-dire le «
tournant » adopté par la majorité au neuvième congres mondial, 3° congrès depuis la réunification, a comme stratégie
d'engager la guérilla, ou de se préparer à ce type de lutte, sans prendre beaucoup en considération l'importance de nos forces
ou la situation réelle où elles se trouvent. L'autre tendance s'en tient à la ligne qu'elle a défendue au dernier Congrès Mondial,
c’est-à-dire celle de la Quatrième Internationale depuis sa fondation: essayer de se lier aux masses par une application
cohérente de la méthode exposée dans le Programme de Transition.
Dans cette contribution au débat, nous nous proposons d'examiner comment les deux lignes ont subi l'épreuve de la réalité en
Bolivie et en Argentine, et ce que l'extension de la ligne majoritaire sur la guérilla aux autres continents signifie pour la
Quatrième Internationale.
Mais avant d'en arriver à ces problèmes, nous voulons pour la commodité de l'exposé résumer les deux positions.
1. L'axe de travail principal.
Selon la majorité, la perspective en Amérique Latine était fondamentalement la guérilla rurale pour une période prolongée. La «
Résolution sur l'Amérique Latine » le déclarait très clairement : « Même dans les pays où peuvent se produire préalablement de
larges mobilisations et luttes de classes dans les villes, la guerre civile prendra des formes de lutte armée multiples, dont l'axe
principal pour toute une période sera la guérilla rurale, le terme ayant principalement un sens géographico-militaire et
n'impliquant pas nécessairement une composition uniquement paysanne des détachements de combat (ni même
nécessairement une composition majoritairement paysanne). En ce sens, la lutte armée en Amérique Latine signifie
fondamentalement la guérilla ». (Documentation Internationale, compilation sur l'Amérique Latine, Cahier 1, fascicule a, p. 11)
2
Le camarade Livio Maitan considérait cela comme si fondamental qu'il le cita dans un article public un an plus tard, déclarant
qu'il partageait la « conclusion de l'immense majorité des révolutionnaires latino-américains - à savoir que pour une phase de la
révolution, dont la durée ne peut être prédite à priori, mais qui en général sera probablement longue, la lutte armée sera
fondamentalement une lutte de guérilla ». Il ajoutait : « Si l'on tient compte des facteurs géographiques, des structures
démographiques de la majorité de la population, et des considérations techniques et militaires mises en évidence par le Che
lui-même, il s'en suit que la variante de la guérilla rurale continentale sera la plus probable » ( « Cuba, réformisme militaire et
lutte armée en Amérique Latine », Intercontinental Press, 20 avril 1970,p. 360).
Contre cette position, la minorité prédisait que la lutte révolutionnaire tendrait à revenir dans les centres urbains. Elle insistait
sur deux indications significatives en ce sens : le soulèvement de Saint-Domingue en 1965, et les manifestations étudiantes
massives à Mexico en 1968, l'année précédant le Congrès Mondial. La minorité affirmait que ces évènements en plus de ceux
de mai-juin 68 en France, témoignaient de la justesse du pronostic selon lequel les soulèvements à venir dans le monde se
rapprocheraient davantage du schéma léniniste de révolution prolétarienne que ceux qui s'étaient produits de la fin de la
seconde guerre mondiale à la victoire de la révolution cubaine.
La majorité a quelque peu évolué par rapport à la position qu'elle avait au dernier congrès mondial. Mais l'évolution a consisté à
rabaisser la guérilla rurale et à mettre au premier plan la guérilla urbaine.
2. « Préparatifs techniques » ou mise en application du programme de transition.
La tâche fondamentale de notre mouvement en Amérique Latine, selon la majorité, était de préparer techniquement le
lancement de la guérilla. La « Résolution sur l'Amérique Latine » le déclare comme suit:
« La perspective fondamentale, la seule perspective réaliste pour l'Amérique Latine, est celle d'une lutte
armée susceptible de durer de longues années. C'est pourquoi la préparation technique ne saurait être
conçue simplement comme l'un des aspects du travail révolutionnaire, mais comme l'aspect fondamental à
l'échelle continentale, et l'un des aspects fondamentaux dans les pays où les conditions minimales ne sont
pas encore réunies »
(Documentation Internationale, Amérique Latine, fascicule a, p. 10-11)
S'engager dans les préparatifs techniques n'est bien sûr qu'une phase nécessaire dans l'application pratique de la théorie de la
guerre de guérilla. Si l'on est d'accord avec la théorie, on est bien obligé de la mettre en pratique.

1 Référence au IX° congrès mondial du Secrétariat Unifié de la IV° Internationale (SUQI) tenu en avril 1969 à Rimini (Italie)
2 Livio Maitan (1923-2004) : militant italien, trotskyste en 1947, rapidement dirigeant du SUQI jusqu’à sa mort. Blanco, Camejo, Hansen, Lorenzo, Moreno - Argentine et Bolivie : le bilan
La minorité défendait une autre théorie et insistait par conséquent sur les tâches pratiques correspondant à cette théorie :
« La tâche fondamentale à laquelle est confrontée I'avant-garde latino-américaine comme ailleurs, demeure la
construction d’un parti marxiste-révolutionnaire. Elle a la priorité sur tous les problèmes de tactique et de
stratégie, en ce sens qu'ils doivent viser ce but comme chaînon décisif dans le processus révolutionnaire. Il ne
suffit pas de dire comme le fait la résolution au point 19, que « l'existence et l'activité d'un parti
révolutionnaire, loin d'être un schéma usé de marxistes démodés, correspondent aux nécessités concrètes et
inéluctables du développement de la lutte armée elle-même... »
Le parti n'est pas un moyen pour la lutte armée, comme semble le dire, cette phrase ; c'est la lutte armée qui
est un moyen pour le prolétariat d'accéder au pouvoir sous la direction du parti. La construction du parti doit
être considérée et présentée comme la tâche centrale, l'orientation principale, la préoccupation quasi-
exclusive de l'avant-garde et le caractère explosif de la situation latino-américaine loin d'en diminuer la
nécessité, l'intensifie. »
(compilation Amérique Latine. P. 24. Hansen.« Amendements au projet de résolution »)
La minorité critiquait la résolution sur l'Amérique Latine pour le peu d'attention qu'elle portait à la radicalisation de la jeunesse
comme terrain de recrutement, et proposait cette rectification :
« Dans la mesure où la stratégie de notre mouvement est concernée, les principales caractéristiques de cette
poussée de la jeunesse dans un sens révolutionnaire sont 1) le fait qu'elle se produit dans les centres urbains,
2) le fait qu'elle entraîne des masses considérables, 3) sa tendance à essayer de se lier aux ouvriers ou
autres secteurs des masses et de les entraîner dans l'action.
Il s'en suit que le problème d’élaborer des mots d'ordre et des mesur

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