Au nouveau monde : une province d un nouvel empire : Bahia au XIXème siècle - article ; n°4 ; vol.6, pg 535-568
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Description

Histoire, économie et société - Année 1987 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 535-568
Abstract This is the introduction to a doctoral dissertation which was presented to the University of Paris- Sorbonne in 1986. The author explains how both her own intellectual itinerary and the state of historical research in Brazil led her to study the province of Bahia and its capital, Salvador, in the 19th century. As a foreignborn brazilian, who had been educated in Europe, she had a special approach and reaction to the pervasive sluggishness, which had jettled upon the formely opulent ex-capital of Brazil. She was thus drown into extensive and thorough research on population, the family, the Church, politics, trade, weath and poverty in this part of the New World.
Résumé Dans cette introduction à une thèse de doctorat d'État présentée à Pans-Sorbonne, l'auteur explique, par le récit de son itinéraire personnel d'une part, et par l'état de la recherche historique au Brésil d'autre part, pourquoi elle a choisi d'étudier Bahia au XIXeme siècle. Une sensibilité d'étrangère, une formation européenne, les nombreuses interrogations suscitées par l'engourdissement évident de l'ancienne opulente capitale du Brésil, expliquent les impérieuses nécessités de recherches approfondies sur la population, la famille, l'Église, la VIe république, les échanges, les richesses et les pauvretés de cette province du Nouveau Monde.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Katia M. de Queiros Mattoso
Au nouveau monde : une province d'un nouvel empire : Bahia
au XIXème siècle
In: Histoire, économie et société. 1987, 6e année, n°4. pp. 535-568.
Résumé Dans cette introduction à une thèse de doctorat d'État présentée à Pans-Sorbonne, l'auteur explique, par le récit de son
itinéraire personnel d'une part, et par l'état de la recherche historique au Brésil d'autre part, pourquoi elle a choisi d'étudier Bahia
au XIXeme siècle. Une sensibilité d'étrangère, une formation européenne, les nombreuses interrogations suscitées par
l'engourdissement évident de l'ancienne opulente capitale du Brésil, expliquent les impérieuses nécessités de recherches
approfondies sur la population, la famille, l'Église, la VIe république, les échanges, les richesses et les pauvretés de cette
province du Nouveau Monde.
Abstract This is the introduction to a doctoral dissertation which was presented to the University of Paris- Sorbonne in 1986. The
author explains how both her own intellectual itinerary and the state of historical research in Brazil led her to study the province of
Bahia and its capital, Salvador, in the 19th century. As a foreignborn brazilian, who had been educated in Europe, she had a
special approach and reaction to the pervasive sluggishness, which had jettled upon the formely opulent ex-capital of Brazil. She
was thus drown into extensive and thorough research on population, the family, the Church, politics, trade, weath and poverty in
this part of the New World.
Citer ce document / Cite this document :
de Queiros Mattoso Katia M. Au nouveau monde : une province d'un nouvel empire : Bahia au XIXème siècle. In: Histoire,
économie et société. 1987, 6e année, n°4. pp. 535-568.
doi : 10.3406/hes.1987.1470
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1987_num_6_4_1470AU NOUVEAU MONDE :
UNE PROVINCE D'UN NOUVEL EMPIRE :
Bahia au XIXème siècle
par Katia M. de QUEIROS MATTOSO
Abstract Résumé
Dans cette introduction à une thèse de doctor This is the introduction to a doctoral disserta
tion which was presented to the University of Paris- at d'État présentée à Pans-Sorbonne, l'auteur expli
que, par le récit de son itinéraire personnel d'une part, Sorbonne in 1986. The author explains how both her
et par l'état de la recherche historique au Brésil d'au own intellectual itinerary and the state of historical
tre part, çourquoi elle a choisi d'étudier Bahia au research in Brazil led her to study the province of
XIXeme siècle. Une sensibilité d'étrangère, une format Bahia and its capital, Salvador, in the 19th century.
ion européenne, les nombreuses interrogations sus As a foreignborn brazilian, who had been educated in
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drown into extensive and thorough research on populla famille, l'Église, la Vie république, les échanges, les
richesses et les pauvretés de cette province du Nouveau ation, the family, the Church, politics, trade, weath
Monde. and poverty in this part of the New World.
L'introduction d'une longue thèse d'état français est toujours un morceau de bra
voure. Les lignes suivantes en sont un exemple avec, cependant, une couleur très per
sonnelle, puisqu'elles racontent l'itinéraire particulier de l'initiation d'une européenne
d'aujourd'hui à l'histoire et à la civilisation brésiliennes.
Premiers contacts avec Bahia, premières découvertes
II est bon de le confesser, l'histoire de cette thèse (*) est l'histoire de trente an
nées d'amour, l'histoire de notre amour pour une ville, Salvador, pour une province,
Bahia , amour imprévisible, né d'un itinéraire imprévisible ; amour provocateur, né
d'une rencontre provocatrice entre tout un peuple venu de partout et une grecque très
européenne et très hellène à la fois.
Quel malin sorcier s'était donc amusé à envoyer une jeune Voliote — c'est le nom
donné aux habitants de Volos, important port oriental de la Grèce, mais ville d'à peine
(*) Introduction à une thèse d'état soutenue à Pans-Sorbonne (Paris (IV) en octobre 1986. HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ 536
35 000 habitants -, compléter des études secondaires - perturbées par neuf longues
années d'une guerre atroce suivie d'une non moins atroce guerre civile, par des études
universitaires solides que la bonne ville de Lausanne prodiguait alors avec tout le sé
rieux suisse, à une petite élite où les étrangers, et surtout les étrangères, étaient bien
peu nombreux ? Premier choc, premières adaptations et premiers enrichissements, faci
lités, il est vrai, par une petite enfance et une adolescence imprégnées d'influences fran
çaises. Ajoutons aux dons puisés dans une famille ouverte et curieuse des autres, la
chance d'avoir eu, malgré des mois et des mois sans école à cause de tribulations dues à
la guerre, quelques maîtres excellents comme Simone Marxer, Hélène Chalyvopoulou
et Constantin Ladoyannis et nous aurons expliqué notre gratitude envers nos premiers
éveilleurs à la vie, gratitude qui n'a jamais cessé de nous animer chaque fois que « faire
l'histoire » nous a été joie et enthousiasme.
A vingt-cinq ans, notre première rencontre avec un Brésil dont nous ne savions
pratiquement rien se fait à Sao Paulo ; détour d'importance par une ville apparemment
— mais apparemment seulement — très européenne, une ville en expansion agressive
avec ses gratte-ciel arrogants, ses fièvres d'enrichissement, son dynamisme, et aussi l'
anonymat où vous plongeait ses quelques trois millions et demi d'habitants. La Grèce et
la Suisse nous avaient accoutumée à des populations homogènes.
A Sao Paulo, en cette année 1956, se côtoyaient toutes les nationalités, toutes les
couleurs. Mais c'est en touchant notre port, à Salvador, l'année suivante, que nous dé
couvrions le Brésil, celui du moins, que, peu à peu, nous allions faire nôtre. A l'époque,
Çahia était imposée par ces malins hasards que furent des nécessités professionnelles
pour un mari géologue et universitaire venu fonder à Salvador la première école brési
lienne de géologie du pétrole, simplement parce que, dans le Recôncavo, arrière-pays de
la ville, un champ pétrolifère avait été découvert et exploité dès les années 1950.
Salvador avait alors 500 000 habitants ; mais il nous a paru revenir à notre vécu
antérieur et vivre dans une ville de 50 000 habitants. Salvador, telle la belle au bois dor
mant, semblait arrêtée dans le temps. Depuis quand, l'opulente capitale du Brésil colo
nial était-elle devenue une cité où richesse et gloire se conjuguaient au passé ? Sa popul
ation se cachait dans les courtes vallées séparant les dizaines de collines d'un site ve
rdoyant, chatoyant, ourlé de tous côtés par une mer aux longues plages accueillantes.
Les bahianais faisaient leurs dévotions dans des églises et des couvents richement ornés
d'or et de délicieuses statues baroques. Ils habitaient des bicoques ou des maisons dont
le délabrement témoignait mal de leur splendeur déchue. Sáo Paulo jubilait de s'enri
chir, Salvador criait sa déchéance économique. Certes, la population aisée avait émigré
vers des quartiers aérés et plaisants. Mais la ville manquait totalement d'immeubles mo
dernes un peu imposants. Les tramways circulaient dans des rues et des avenues étroi
tes. Les automobiles étaient très rares ;aucun gratte-ciel bien sûr. Le Brésil de Sao Paulo
n'était pas le Brésil de Bahia. Y avait-il plusieurs Brésil ? D'ailleurs, à Sao Paulo, nous
avions découvert un monde varié, bigarré certes, mais à dominante européenne. A Sal
vador, la dominante était noire, noire avec une infinité de métissages. Riches et pau
vres portaient sur leurs visages des traits négroïdes très frappants pour l'européenne que
nous étions et nous nous apercevions que les bahianais se montraient souvent incapa
bles de les di

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