Autopsie d une découverte : le dépôt de haches de bronze de Bègues (Allier) - article ; n°3 ; vol.5, pg 245-262
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Autopsie d'une découverte : le dépôt de haches de bronze de Bègues (Allier) - article ; n°3 ; vol.5, pg 245-262

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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1966 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 245-262
Le dépôt de Bègues (Allier) renferme des haches du type des « Roseaux », type répandu particulièrement aux environs du Lac Léman, dans les Alpes et dans le Jura. Il est difficile de dire s'il s'agit de pièces d'importation ou d'une simple copie du modèle original. Il n'en demeure pas moins que cette découverte constitue un précieux jalon pour l'étude du commerce préhistorique en France suivant l'axe général Est-Ouest. Il ne doit pas s'agir d'un témoin isolé et d'autres pièces dans les musées de la France Centrale, au Puy notamment, attestent l'importance des échanges entre la Suisse, le Jura, la Vallée du Rhône et le Massif Central et ses annexes.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Abauzit
J.-P. Millotte
Autopsie d'une découverte : le dépôt de haches de bronze de
Bègues (Allier)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 5, fascicule 3, 1966. pp. 245-262.
Résumé
Le dépôt de Bègues (Allier) renferme des haches du type des « Roseaux », type répandu particulièrement aux environs du Lac
Léman, dans les Alpes et dans le Jura. Il est difficile de dire s'il s'agit de pièces d'importation ou d'une simple copie du modèle
original. Il n'en demeure pas moins que cette découverte constitue un précieux jalon pour l'étude du commerce préhistorique en
France suivant l'axe général Est-Ouest. Il ne doit pas s'agir d'un témoin isolé et d'autres pièces dans les musées de la France
Centrale, au Puy notamment, attestent l'importance des échanges entre la Suisse, le Jura, la Vallée du Rhône et le Massif
Central et ses annexes.
Citer ce document / Cite this document :
Abauzit Pierre, Millotte J.-P. Autopsie d'une découverte : le dépôt de haches de bronze de Bègues (Allier). In: Revue
archéologique du Centre de la France. Tome 5, fascicule 3, 1966. pp. 245-262.
doi : 10.3406/racf.1966.1302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1966_num_5_3_130211-06 I
AUTOPSIE D'UNE DECOUVERTE : LE DEPOT
DE HACHES DE BRONZE DE BEGUES (Allier)
par P. Abauzit et J.P. Millotte
En 1948, le Professeur suisse E. Vogt, dans un important article
des mélanges O. Tschumi intitulé « Die Gliederung (1er schweize-
rischen Frùhbronzezeit » (Les subdivisions de l'Age du Bronze
ancien de la Suisse), attirait l'attention des spécialistes sur un type
de hache trouvé dans la station littorale de Morges-les-Roseaux,
sur le lac Léman. Une carte synthétique indiquait la répartition de
cet outil, en Suisse seulement.
En vertu du droit de priorité, le nom de « Hache des Roseaux »
sera conservé pour désigner cet instrument, d'ailleurs peu répandu
et presque toujours recueilli seul. La valeur archéologique de la
trouvaille isolée fera disputer à l'envi, pendant de longues années
encore, les théoriciens de la méthodologie. La datation de telles
pièces ne peut être établie avec certitude que par l'étude des ensemb
les. Cette première étape accomplie, la trouvaille isolée servira à
l'élaboration de cartes de répartition (méthode chorologique) qui
correctement interprétées peuvent en l'occurrence fixer les limites
de diverses écoles métallurgiques ou le tracé de voies commerc
iales antiques, par exemple.
Dans ces perspectives, il ne paraît pas inutile de publier la
cachette de Bègues dont l'importance- pour l'étude de l'âge du
Bronze ancien en France n'échappera à personne.
Comme la plupart des autres dépôts de l'âge du bronze du
département de l'Allier, le dépôt de haches de Bègues est très mal
connu. Des recherches bibliographiques poussées donnent bien à
son sujet d'assez nombreuses références, mais il s'agit le plus sou
vent de courtes notes, de vagues allusions, de simples renvois à
des communications antérieures. Les renseignements sont en défi
nitive très fragmentaires, incomplets, parfois contradictoires sui
vant les auteurs. Date, lieu et circonstances de la découverte,
nombre de haches recueillies, autant de points d'interrogation aux
quels s'efforcera de répondre la présente mise au point.
On notera tout d'abord que Déchelette a répertorié le dépôt
de Bègues sous deux rubriques distinctes : il signale en effet, d'une 246 1». AHAUZIT KT J.-P. MILLOTTK
part, d'après E. Chantre, G. de Mortillet et G. Chauvet, 12 haches
à bords droits découvertes à Bègues, et, d'autre part, d'après
F. Pérot et L. Lamotte, 12 autres haches à bords droits décou
vertes à Gannat. Il s'agit en fait de la même découverte, comme il
est facile de le constater en se reportant aux références bibliogra
phique données par Déchelette 1 :
De Mortillet indique simplement qu'en 1867, 12 haches à
bords droits, empilées les unes sur les autres, ont été trouvées à la
Serre, commune de Bègues 2. Chantre donne les mêmes indica
tions, précisant simplement que la découverte avait été effectuée
dans une carrière de quartz et citant certaines des collections
privées entre lesquelles la trouvaille avait été dispersée 3. Chauvet
et Chesneau se bornent à classer le dépôt de Bègues dans le groupe
des cachettes de haches à rebords droits coulés en même temps
que la pièce 4.
Pérot, dans l'article cité par Déchelette 5 rapporte que « Gannat
a fourni un nombre assez important de haches à bords droits, à
talon et à douille ; vingt de ces dernières ont été trouvées ensemble,
cinq autres rappellent par leur forme le n° 801 figurant dans le
Musée Préhistorique, les bords droits, la base circulaire, leur lon
gueur était de 190 à 210 mm ; douze autres haches très variées y
ont été découvertes ; l'une d'elles à base ellipsoïdale, figure au
musée du département de l'Allier, sous le n" 147... 22 haches à
talon ont été découvertes dans un périmètre restreint autour de
Gannat... ». Il n'est donc pas question, dans cet article, d'un dépôt
de 12 haches à Gannat sous une pierre, en 1886. Au
surplus, les renseignements de F. Pérot sont très souvent sujets à
caution, cet auteur paraissant avoir fait du « remplissage » lorsque
ses inventaires annuels lui semblaient peu étoffés. C'est ainsi qu'il
rappelle dans son inventaire de 1897, et d'après de Mortillet, la
découverte de 12 haches à bords droits à la Serre 6, alors que dans
son inventaire de 1886, il avait signalé la découverte de 12 haches
à bords droits à Gannat, d'après L. Lamotte, en notant : « cette
découverte doit remonter à un certain « nombre d'années » 7. Effec
tivement, lorsque Lamotte signale, en 1886, que 12 haches à bords
droits cachées sous un gros bloc de pierre ont été trouvées « der-
n° 21. 1. J. Déchelette : Manuel, Tome II, Appendice I (1910), p. 9, n° 17 et p. 10,
2. G. de Mortillet : Cachettes de l'Age du Bronze, Bull. Soc. Anthrop. de
Paris, 1894, p. 300 et 337.
3. E. Chantre : L'Age du Bronze, tome II, Paris, 1873, p. 186.
4. G. Chauvet et G. Chesneau : Classification des haches en bronze de la
Charente, A.F.A.S., Grenoble, 1904, étude publiée à part, p. 8.
5. F. Perot : L'Age du Bronze en Bourbonnais, Revue Préhistorique, I,
1906, p. 85.
6. F. Perot : Inventaire des découvertes archéologiques faites en Bour
bonnais en 1897, .Bull. Soc. Emul. Allier, 1898, p. 26.
7. F. Perot : des découvertes... 1886, Bull. Soc. Emul. Allier,
1886-91, p. 71. ,
HACHES DE BRONZE DE BEGUES 247
nièrement » à Gannat, il fait état, sans aucun doute, du dépôt
exhumé en 1867 sur le territoire de Bègues, « La Serre » (ou « La
Caborne ») étant presque sur la limite des deux communes 8.
Il faut, en définitive, s'efforcer d'aller au-delà des sources don
nées par Déchelette, et ce sont les publications locales qui nous
renseignent le plus utilement sur la question. C'est ainsi qu'en 1868,
un archéologue local, le Dr Vannaire, traitant de la préhistoire
dans la région de Gannat, parle de la découverte de Bègues en ces
termes :
« L'âge du bronze est manifesté par la trouvaille faite à La
Serre en 1867, de douze instruments de bronze, à ailerons (en fait
à bords droits) peu saillants, et nommés couteaux-haches, à cause
de leur tranchant élargi qui rappelle le tranchet des carrossiers (!).
Ces outils avaient été soigneusement placés dans leur cachette
superposés par ordre de taille, et le retrait de chaque tranchant
sur l'instrument inférieur formait un ensemble parfaitement im
briqué » 9.
Bien entendu, sitôt découvert, le dépôt fut éparpillé. D'après
Chantre (Cf. note 15), 2 haches figuraient dans la collection du
Docteur Vannaire, à Gannat, 6 dans celle de M. X..., à Gannat,
4 autres avaient été dispersées. D'après Guillon, professeur au col
lège de Gann

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