Autour d une trière - article ; n°1 ; vol.1, pg 147-156
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1973 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 147-156
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 45
Langue Français

Extrait

Jacques Coupry
Autour d'une trière
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 1, 1973. pp. 147-156.
Citer ce document / Cite this document :
Coupry Jacques. Autour d'une trière. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 1, 1973. pp. 147-156.
doi : 10.3406/bch.1973.5058
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1973_sup_1_1_5058AUTOUR D'UNE TRIÈRE
Marcadé attico-délienne porter « conversation tendait à d'extraire de doit fantômes ayons Monument Christian D'un Si Pisistrate trop visé dans au la m'avait jeu s'avérer perche3 soient compte quelques à un Llinas, entre aux côté, de à sanctuaire la écartés. l'époque dossiers ; depuis que Taureaux d'Athènes décoration et il Déliens à notes en je qui R. ne restera longtemps Vallois, ; reviendra sur d'Alexandre puis grec, ou qu'on »2 et sculptée « ; plutôt certes, Athènes la parmi des Philippe autrefois, voudra petite mis derniers en aujourd'hui, c'est les du fin le en et anecdote, Bruneau, bien collections Grand Néôrion de un ou éveil, Apollon moments compte tel instant que »\ autre en que et je plus de qu'on Délien, se sacrées repasser le la de dans présente Délos, par montrant bénéfice récemment, décision. l'Amphictyonie me la une inventoriées de suite, la le ici. permette question l'époque sorte que fameux prêt Et Jean nous des me s'il de à
annuellement, apparaît à partir du milieu du ive siècle l'équipement
d'une trière (et avec grand détail : un modèle réduit s'y serait-il prêté?
— et avec un mélange d'agrès et d'éléments de panoplies — celles-ci
d'ailleurs de petite taille — qui dénonce plutôt l'ensemble d'exposition —
relique ? offrande ? — que le navire en service)4, et si vers la fin du même
siècle un édifice extraordinairement disposé et propre à contenir une
trière est venu précisément compléter la série des monuments de ce sanc
tuaire5, il convient de se demander si le Néôrion ainsi révélé par l'archéologie
n'aurait pas été réalisé, avec quelque retard à expliquer, pour cette trière
des inventaires ; ou plutôt même, la donnée des inventaires et la construc-
(1) Cf. Inscriptions de Délos, Période de l'Amphictyonie attico-délienne (n°" 89 - 104-33)
(J. Coupry, 1972), p. vm.
(2) BCH 75 (1951), p. 89 et n. 2.
(3) Recherches sur les cultes de Délos, p. 557 et n. 3.
(4) Inscr. de Délos, 104-25, 1. 10 ; 104-26, B, 1. 16 ss. ; 104-28, 6 B, 1. 10 88. ; 104-29, 1. 13 ss.
(5) R. Vallois, V architecture hellénique et hellénistique à Délos, I, p. 34 ss. ; Ph. Bruneau
et J. Ducat, Guide de Délos, p. 90 s., n° 24 (et flg. 1 1) ; Ph. Bruneau, Rech. sur les cultes de Délos,
p. 122-124, 554-557. 148 Jacques coupry [BCH Suppl I
tion sur le terrain sont, à la fois l'une et l'autre, assez peu banales au titre
des biens et monuments sacrés dans le monde grec6, pour qu'a priori
l'on puisse estimer qu'il y a quelque bonne chance que l'une ait répondu
à l'autre. Telle est l'hypothèse, et la simple démarche de pensée, qui a
commandé les réflexions qui suivent.
Le matériel d'équipement d'une trière dans les inventaires de l'époque
amphidyonique.
L'équipement d'une trière, sous la rubrique σκεύη της τριήρους7 ou
σκεύη τριήρους8, est absent de nos inventaires jusqu'en (±) 354/29, en des
années — depuis 364/310 — où leur ordonnance et leur contenu nous sont
suffisamment connus. Il apparaît pour la première fois dans la document
ation conservée, et pour être dès lors reproduit en principe chaque année,
dans le débris de texte que j'ai placé deux numéros avant l'inventaire
de 342/111. C'est donc entre 352 et 343 qu'il faudrait chercher la date où
cette trière et ses agrès commencèrent d'être mentionnés dans les invent
aires déliens.
On peut certes se demander s'il ne s'agirait point, en ces inventaires
sacrés, d'une trière en réduction, à simple usage d'offrande. Et aucun
argument décisif ne s'oppose à cette interprétation. Mais il faudrait se
représenter une réplique (réduite selon quelle proportion ?) assez impor
tante ou assez industrieusement façonnée pour imiter effectivement par
tout le détail de ses agrès et ustensiles, comptés et donc détachables, une
trière réelle : travail qui, si l'on s'écartait trop des dimensions et normes
des produits des arsenaux attiques, serait devenu une réalisation d'artiste-
ingénieur d'arts et métiers qui, pour une époque antérieure aux goûts
techniques et à la curiosité hellénistiques, serait jusqu'ici, je crois, sans
autre exemple, et me semble assez improbable ... Offrande pour offrande,
et sous toute la précision technique d'une description comparable à celles
qu'exigeaient la commodité et la minutie des inventaires de la marine
athénienne12, le plus simple est de supposer un navire qui soit plus ou moins
de même sorte que ceux qui sortaient des chantiers navals d'Athènes.
(6) Exemples à aligner dans le monde gréco-romain : la nef Argo (!) à Corinthe ; le navire
d'Énée (!) à Rome ; un navire consacré par Antigone Gonatas ; une offrande du même genre à
Alexandrie (?) (cf. Ph. Bruneau et J. Ducat, Guide, 1. c).
(7) Inscr. Délos, 104-26, B, 1. 16.
(8) Ibid., 104-29, 1. 13.
(9)104-10; 104-11; 104-12.
(10) Ibid., 104.
(11) Soit donc sous le n° 104-25 (104-27 = a. 342/1).
(12) IG, II», 1604-1632. autour d'une trière 1973]
Le Néôrion de Délos et sa datation.
On sait d'autre part les dispositions peu ordinaires d'un édifice délien
qui occupe largement le côté oriental du sanctuaire d'Apollon et que
l'on a coutume d'appeler le « Monument des Taureaux ». Précédée d'un
prodomos à l'un de ses bouts, une longue galerie apparaît propre à contenir
un navire, son sol n'étant en effet qu'une sorte de bassin en marbre, avec
des trottoirs, à la mesure d'une trière. A l'autre extrémité de la galerie,
par une baie à piliers (et demi-colonnes), on passait dans une chambre
sous lanterneau, en partie occupée par un grand socle triangulaire (de
statuaire ? d'autel ? d'ex-voto ? ...) sans doute en forme de proue. Il
doit s'agir du Néôrion connu par des comptes de l'Indépendance ou des
inventaires ou comptes d'après — 16613.
La meilleure pièce conservée de la décoration extérieure est une Niké-
acrotère qui passa longtemps pour appartenir au Temple des Athéniens ;
et d'autre part J. Marcadé a souligné que la frise du lanterneau s'inscrit,
d'après ce qu'on en peut encore voir, dans la meilleure tradition attique14.
A l'intérieur, les chapiteaux des deux piliers encadrant la baie qui sépare
la galerie de la chambre au massif triangulaire sont surmontés chacun
d'une paire de protomés de taureaux : disposition et motif qui peuvent
bien évoquer l'art achéménide (dont la connaissance fut réveillée par la
conquête d'Alexandre ?) et ne représente pas forcément un thème (ou
blason) antigonide15. Quant à la grande frise de figures marines qui ornait
la longue salle du navire, le sujet et le style de cette composition ont été
commentés par J. Marcadé, autant que le permettent les débris retrouvés,
et rien n'interdirait d'en rattacher l'inspiration, et l'exécution large
et ferme, aux conceptions classiques (« scopasiques » ?)16.
(13) Ph. Bruneau et J. Ducat, Guide, p. 90 s., n° 24 (et sur la base triangulaire, J. M arcade,
RA 1946, II, p. 150, et Au Musée de Délos, p. 486 ; comparer R. Vallois, L'architecture hell. et
hellénist., I, p. 397 s. ; 434). Pour le Néôrion des inscriptions, cf. Inscr. Délos, 1403, Β b, 1, 1. 39 ss.,
et commentaire ad loc., et R. Vallois, o. /., I, p. 39 ss. ; 398 ; 434.
(14) J. Marcadé, BCH 75 (1951), p. 82-87 ; 56-67 ; 87-88.
(15) Entre toutes hypothèses sur ce motif (« protomés et animaux géminés, cornes des dieux
et des rois »... : cf. Vallois, AHHD, I, p. 373-386), la plus simple ne serait-elle pas que le taureau
fût ici l'animal, et le symbole, des sacrifices, R. Vallois indiquant lui-même (ibid., p. 375, n. 3

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