Biographie universelle ancienne et moderne/SAXE-WEIMAR (Louise, grande-duchesse de)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 173 à 174SAXE-WEIMAR (Louise, grande-duchesse de)SAXE-WEIMAR (Louise, grande-duchesse de), naquit le 30 janvier 1757 à Prentzlow, dans l’Eckermark, où se trouvait en garnisonson père, prince de Hesse, général au service de Prusse, qui parvint dans la suite, par droit de succession, au gouvernement du paysde Hesse-Darmstadt. Louise passa une partie de sa jeunesse avec sa mère dans la ville alsacienne de Bouxwiller, et fut élevée parune institutrice française, mademoiselle Ravenel. Elle rejoignit son père quand il eut établi sa cour à Darmstadt. C’est 1à qu’elle futaperçue par le jeune duc de Saxe-Weimar (voy. l’article précédent), qui parcourait l’Allemagne avec son gouverneur. Ce prince, nonmoins frappé de ses charmes extérieurs que de son esprit et de son goût pour les lettres et les arts, la demanda en mariage etl’épousa en 1775. La grande-duchesse douairière Amélie venait de lui remettre les rênes du gouvernement, laissant au jeune couplel’exemple de l’amour des lettres, que les deux époux suivirent au point de mériter à leur capitale les noms d’Athènes et de Ferrare del’Allemagne. On sait que les poëtes les plus distingués trouvèrent à la cour de Weimar un accueil bienveillant et particulièrementdistingué. La princesse Louise eut surtout pour Gœthe et Wieland les attentions les plus aimables, et elle honora constamment enleurs personnes le mérite supérieur. Le vif intérêt qu’elle ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 173 à 174
SAXE-WEIMAR (Louise, grande-duchesse de)
SAXE-WEIMAR (Louise, grande-duchesse de), naquit le 30 janvier 1757 à Prentzlow, dans l’Eckermark, où se trouvait en garnison son père, prince de Hesse, général au service de Prusse, qui parvint dans la suite, par droit de succession, au gouvernement du pays de Hesse-Darmstadt. Louise passa une partie de sa jeunesse avec sa mère dans la ville alsacienne de Bouxwiller, et fut élevée par une institutrice française, mademoiselle Ravenel. Elle rejoignit son père quand il eut établi sa cour à Darmstadt. C’est 1à qu’elle fut aperçue par le jeune duc de Saxe-Weimar (voy.l’article précédent), qui parcourait l’Allemagne avec son gouverneur. Ce prince, non moins frappé de ses charmes extérieurs que de son esprit et de son goût pour les lettres et les arts, la demanda en mariage et l’épousa en 1775. La grande-duchesse douairière Amélie venait de lui remettre les rênes du gouvernement, laissant au jeune couple l’exemple de l’amour des lettres, que les deux époux suivirent au point de mériter à leur capitale les noms d’Athènes et de Ferrare de l’Allemagne. On sait que les poëtes les plus distingués trouvèrent à la cour de Weimar un accueil bienveillant et particulièrement distingué. La princesse Louise eut surtout pour Gœthe et Wieland les attentions les plus aimables, et elle honora constamment en leurs personnes le mérite supérieur. Le vif intérêt qu’elle prenait à l’art dramatique encouragea Gœthe à se charger de la direction du théâtre de Weimar, qui devint un des meilleurs de l’Allemagne. Ce goût pour les plaisirs (le l’esprit n’empêcha pas la princesse de donner ses avis à sou mari sur toutes les affaires importantes de sou gouvernement. La cour de Weimar était citée comme celle de toutes les petites cours d’Allemagne où régnait le moins de morgue et de roideur, et où le mérite et le malheur étaient accueillis arec le plus de prévenance et de bonté. Après la bataille d’Iéna 1806, cette princesse reçut Napoléon avec beaucoup de présence d’esprit et de dignité au bas des escaliers du château de Weimar. Elle seule lit tête à l’orage ; son mari, alors général au service de Prusse, combattait dans l’armée prussienne. Le vainqueur, qui venait de quitter le champ de bataille, adressa brusquement la parole à la grande-duchesse : « Qui étes-vous, « madame ? Une réponse ferme et prudente établit bientôt la plus parfaite politesse ; Napoléon promit de ménager le pays et finit la conversation par ces mots : « Dites à votre mari de revenir ; il peut rester tranquille dans sa résidence. » L’Etat de Weimar dut ainsi à cette princesse de grands adoucissements aux maux de la guerre. Napoléon conçut pour elle une haute estime. Deux ans après, pendant son séjour à Erfurt, il vint la revoir dans son palais et lui exprima de nouveau les sentiments qu’elle avait su lui inspirer. Néanmoins, en 1813, cette princesse n’hésita pas de conseiller à son mari de faire cause commune avec la nation allemande, tout entière soulevée contre Napoléon ; elle offrit même ses parures, afin d’aider à pourvoir aux besoins du trésor, et ces parures furent réellement mises en gage, puis dans la suite dégagées à son insu par le grand-duc, qui éprouva un plaisir bien vif à les lui rendre. Après avoir célébré avec son époux, en 1825, le jubilé de leur mariage qui avait cinquante ans de durée, elle eut la douleur de le perdre en 1828, et depuis lors elle vécut retirée dans sa maison de campagne de Wilhelmsthal, auprès d’Eisenach. où elle mourut le 14 février 1830, vingt mois après son époux. Madame de Staël a dit de cette princesse : « La duchesse Louise de Saxe-Wei-« mar est le véritable modèle d’une femme des-« tinée par la nature au rang le plus illustre ; « sans prétention comme sans faiblesse, elle « inspire au même degré la confiance et le res-« pect, et l’héroïsme des temps chevaleresques « est entré dans son âme sans lui rien ôter de la [1] « douceur de son sexe (1)» On révéla après sa mort beaucoup d’actes de bienfaisance qu’elle avait tenus secrets ; elle payait de petites pensions à un grand nombre de personnes malheureuses ; elle donnait des secours aux jeunes gens pauvres pour faire leurs études à Iéna ; elle poussait l’attention jusqu’à envoyer des billets de spectacle à des familles qui n’avaient pas le moyen de se procurer ce plaisir de l’esprit (2) [2] . Loin d’être éblouie par le rang où elle était placée, elle continua toujours de vivre modestement ; ses vêtements étaient d’une extrême simplicité, et elle préférait la vie retirée aux grandes réunions. Elle était vénérée, chérie par tous les habitants du grand-duché. La ville de Weimar profita de la fête du jubilé du couple auguste pour faire frapper en l’honneur de Louise une médaille avec son portrait à demi voilé, et ces mots en allemand : « Souvenir du 14 octobre 1806, « par Weimar sauvé », enfermés dans une [3] couronne de feuilles de chêne qu’entoure un cercle lumineux d’étoiles (3). D―G.
1. ↑(1)De l’Allemagne, part. 1re, chap. 15. 2. ↑(2) Voy. La notice de Boettiger dans l’Allgemeine Zeitung d’Augsbourg, 1880, n° 90-92. 3. ↑(3) Cette médaille avait été gravée sous la direction de Goethe, par Doré, à Genêve.
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