Biographie universelle ancienne et moderne/SAXO GRAMMATICUS
2 pages
Français

Biographie universelle ancienne et moderne/SAXO GRAMMATICUS

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
2 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 174 à 175SAXO GRAMMATICUSSAXO GRAMMATICUS, historien danois, naquit dans l’île de Sélande, entre 1150 et 1158. Sa vie est peu connue. Son père et songrand-père, de naissance noble, faisaient partie de l’entourage guerrier du roi Waldemart. On ne sait si le surnom de Longus, qui lui aété donné, vient de sa famille ou de sa taille ; quant à celui de Grammaticus, c’est par son érudition qu’il l’a mérité. Il semble avoirreçu son instruction à l’université de Paris, vers les années 1172 et 1175. Il était secrétaire d’Axel ou Absalon, archevêque de Lund, àqui l’histoire du Danemarek a de si grandes obligations (voy. ABSALON). Ce fut ce prélat qui exhorta Saxo et Suénon Aggesen àécrire l’histoire, et il établit à Soroë un couvent de bénédictins chargés principalement de la rédaction des annales de l’histoirecontemporaine. On ne sait si le Saxo, prévôt de Roeskilde, qu’Absalon envoya à Paris et qui à son tour amena en Danemarck l’abbéGuillaume, ainsi qu’il est dit dans la vie d’Absalon, est le même que Saxo le Grammairien. Celui-ci mourut entre 1208 et 1220, et futenseveli dans le cathédrale de Rœskilde, ce qui semblerait indiquer qu’il en était prélat. Saxo est célèbre par son histoire latine duDanemarck, ouvrage qui ne ressemble à aucune autre histoire du moyen Age. L’auteur ne s’est point borné à rédiger une chroniquesèche et aride, ni à copier les légendes des monastères : il ne cite que ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 84
Langue Français

Extrait

Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 174 à 175
SAXO GRAMMATICUS
SAXO GRAMMATICUS, historien danois, naquit dans l’île de Sélande, entre 1150 et 1158. Sa vie est peu connue. Son père et son grand-père, de naissance noble, faisaient partie de l’entourage guerrier du roi Waldemart. On ne sait si le surnom de Longus, qui lui a été donné, vient de sa famille ou de sa taille ; quant à celui de Grammaticus, c’est par son érudition qu’il l’a mérité. Il semble avoir reçu son instruction à l’université de Paris, vers les années 1172 et 1175. Il était secrétaire d’Axel ou Absalon, archevêque de Lund, à qui l’histoire du Danemarek a de si grandes obligations (voy.ABSALON). Ce fut ce prélat qui exhorta Saxo et Suénon Aggesen à écrire l’histoire, et il établit à Soroë un couvent de bénédictins chargés principalement de la rédaction des annales de l’histoire contemporaine. On ne sait si le Saxo, prévôt de Roeskilde, qu’Absalon envoya à Paris et qui à son tour amena en Danemarck l’abbé Guillaume, ainsi qu’il est dit dans la vie d’Absalon, est le même que Saxo le Grammairien. Celui-ci mourut entre 1208 et 1220, et fut enseveli dans le cathédrale de Rœskilde, ce qui semblerait indiquer qu’il en était prélat. Saxo est célèbre par son histoire latine du Danemarck, ouvrage qui ne ressemble à aucune autre histoire du moyen Age. L’auteur ne s’est point borné à rédiger une chronique sèche et aride, ni à copier les légendes des monastères : il ne cite que trois ou quatre auteurs, et l’on dirait qu’il n’en a pas lu d’autres. Tout le reste de ses matériaux a été emprunté à la tradition populaire, aux chants des scaldes danois et en petite partie aux sagas islandaises. Non content d’établir son livre sur les poésies qui circulaient partout, il les a souvent traduites et insérées dans son recueil, qui, pour compléter la singularité, est écrit dans un style vif, animé, fleuri et rempli d’images. Il est résulté de ce travail un ouvrage curieux, où une fable romanesque succède à l’autre, où les aventures héroïques abondent, où sont consignées une foule de poésies nationales, dont les originaux sont maintenant perdus, mais où l’investigateur de l’histoire a de la peine à se retrouver. En effet, il n’y a point de dates chronologiques dans l’ouvrage de Saxo, et il ne lie son histoire du Danemarck à celle d’aucun autre pays. Jamais historien ne s’est moins mis en peine de la chronologie. Ceux qui ne veulent que la peinture de mœurs et de l’esprit du temps doivent étre satisfaits de Saxo ; on apprend plus de lui sous ce rapport que de la plupart des chroniques : mais il fournit peu de lumières à l’histoire. Pierre-Erasme Müller a publié un mémoire pour prouver le contraire. Dahlmann, de son côté, a établi en principe que Saxo n’a presque pas mis un seul roi de Danemarck à la place qui lui convient dans l’ordre chronologique ; qu’il s’est contenté de recueillir des contes ou des traditions intéressantes, et qu’il a pour ainsi dire repoussé les documents authentiques. Il est de fait que Saxo rapporte plusieurs événements qui se trouvent consignés aussi dans les sagas islandaises : Saxo les présente quelquefois avec d’autres circonstances, probablement parce qu’il suivait des narrateurs danois qui différent des islandais ; mais toujours est-il vrai que la concordance du fond témoigne en faveur de Saxo.Au reste, le défaut de chronologie fait qu’on ne peut se fier à lui que lorsqu’il s’accorde avec des monuments certains (voy. DAN). A l’égard de la forme et du style, il a été admiré par de bons latinistes :
« J’aime, dit Erasme, cet esprit vif et ardent, ce « récit qui jamais ne se relâche ni ne languit, « cette richesse d’expressions, ces sentences fré-« quentes, cette admirable variété de figures, et « je ne cesse de m’étonner qu’à cette époque un « Danois ait possédé un génie aussi éloquent. »
Un chanoine de Lund, Christen Pendersenou Pétri, s’étant procuré une copie de l’histoire du Danemarck, la fit imprimer pour la première fois à Paris, en 1514, chez Josse Badius, aux frais d’un prince danois, sous ce titre :Danorumregum herumque historiae stilo eleganti a Saxone Grammatico abhine supra 300 annos conscriptae, et nunc primum litterariae seriae illustratae, tersissime impressae, 1 vol. in-fol. L’histoire de Saxo fut réimprimée à Bâle en 1534, par Bebel, in-fol. ; puis à Francfort, par Wechel, 1576, in-fol. Le Danemarck sentit enfin la convenance qu’il y avait à conserver aussi la mémoire d’un historien qui lui faisait autant d’honneur et dont l’ouvrage avait été trois fois imprimé dans l’étranger. S.J. Stephanius se charges des notes ; le roi et plusieurs grands seigneurs pourvurent aux frais, et c’est ainsi que parut l’édition de Soroe :Sax. Gramm. Historioe danicae libri 16, 1644, in-fol. L’éditeur n’eut point de manuscrits à collationner, les deux sur lesquels il comptait ayant été brûlés dans un incendie ; mais il rendit cette édition précieuse par des notes qui furent aussi publiées séparément sous ce titre :Stephani Joh, Stephanii Notae uberiores in Historiam Danicam Saxonis Gram. una cum prolegomenis ad easdem notas, Soroe, 1645. L’auteur en avait donné un avant-goût dans ses Breves notae ac emendationes in nobiliss. rerum Danicar, scriptorem Saxon., Leyde, 1637. in-12. Dans ses prolégomènes, Stephanius traite amplement de l’histoire littéraire de Saxo, de son style, de l’opinion favorable ou défavorable qu’ont portée de son ouvrage les principaux savants. Les notes, pleines d’érudition, éclaircissent le texte par des renseignements sur les usages du Danemarck et par des observations philologiques très-uliles. Cependant Klotz, dans l’édition qu’il donna de Saxo, Leipsick, 1771, in 4°, également avec des prolégomènes et des variantes, blâma Stephanius d’avoir laissé échapper beaucoup de fautes et d’avoir montré trop de crédulité à l’égard des contes superstitieux de l’historien danois. Au reste, Klotz a donné à peu près l’édition de son prédécesseur. On a une bonne traduction danoise de Saxo par André Soeffninsson, Vedel, 1575, in-fol.. réimprimée à Copenhague, 1610, in-fol. Le professeur Baden en a extrait les mots et tournures danoises qui ont vieilli (Symbola ad augendas linguae vernaculae copias e Sax. Gramm, interpretatione Velleiana, Copenhague. 1780, in-4°), Un petit-fils de Vedel, nommé Jean Laurentsen, entreprit une édition de la traduction de Saxo, avec des notes et des gravures ; mais il n’en a paru que le premier livre (voy.LAURENTSEN). Une autre traduction danoise fut publiée à Copenhague en 1652, in-4°, et Grundvig en donna une troisième à Copenhague, 1819 et années suivantes, in-4°. A la tête du premier volume, le traducteur a mis un discours préliminaire sur le mérite [1] de l’historien (1). Thomas Gheysmar, moine d’Odensée, avait composé, en 1431, un abrégé de l’histoire de Saxo, qui avait été inséré par Langebeck dans le tome 2 de sesScriptores rerum Danic.; il en avait paru une traduction en bas-allemand, vers la fin du 15e siècle. On a encore publié :Historia praecipua libri primi Saxonis carmine scripta, autore Jac. Mathiade, Wittemberg, 1568, in-4°, etIllustres sententiarum flores ex Saxonis Gr. 16 historiarum libris, lecti a Willichio West-hofio, Leipsick, 1617, in-8°. Saxo a été utile aux poètes et auteurs dramatiques. On sait que Shakspeare a pris chez cet historien le sujet de Hamlet. Plus tard, les poètes du Nord ont présenté d’une manière poétique ou dramatique plusieurs aventures touchantes racontées par le secrétaire de l’archevêque Absalon. Reimer a publié une dissertationDe vita et scriptis Saxonis,Helmstaedt, 1762. Langebeck a inséré dans le recueil de ses Scriptor. rer. Danic., un éloge de Saxo ; Nyerup a donné, dans le tome 2 de son Tableau historique et statistique de l’état du
Danemarck et de la Norvège une notice bibliographique sur le même historien ; nous y avons puisé pour cet article. La discussion de P-E. Müller, au sujet des matériaux employés par Saxo, discussion mentionnée plus haut, forme la première partie de ses Recherches critiques sur l’histoire des traditions danoises et norvégiennes, Copenhague, 1893. in-4°, en danois. D-G.
1. ↑(1) Toutes les anciennes éditions sont effacées par celle de Müller-Velachow, qui a paru sous le titre : Saxonis grammatica historia Danica. Recensuit et commentariis illustrarii doctor Petrus Erasmus Müller, Siaelandia episcopus ; Opus morte Mülleri interruptum absolvit doctor Johannes Matthias Velschow, historiae professor Hominiensis. Hatniae, Gyldendal, 1839 et 1858, 3 vol. grand in-8°, avec 5 planches. Après un volume de Recherches critiques sur l’histoire légendaire du Danemark et de la Norvège, Copenhague, 1823, le savant évêque de Seland, Pierre-Erasme Müller, avait pour la première fois commencé une édition critique de Saxo, avec des notes, qui occupent presque autant de place que le texte. A sa mort, survenue en 1834, Müller était arrivé au 12e livre. Cette première partie fut publiée en 1839, avec des compléments, par Velschow, qui s’est depuis chargé tout seul de la deuxième et de la troisième partie, publiées par lui en 1858. Une excellente table est due au docteur Secher. Les cinq planches représentent divers monuments runiques très importants, des tombeaux funéraires de Harald Blastand, etc. Il y a, en outre, le renvoi aux anciennes éditions de Stephanius et Klotz. R-L-N.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents