Biographie universelle ancienne et moderne/SCALA (Antoine de la)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 192 à 193SCALA (Antoine de la)SCALA (Antoine de la), seigneur de Vérone, fils naturel de Can-Signore, était âgé de quinze ans lorsqu'il lui succéda, le 14 octobre1375, conjointement avec son frère Barthélémy II. Leur père les avait mis sous la tutelle de Nicolas, marquis d'Este, de GaleottoMalatesti et de François de Carrare. Les premières années de leur règne s'écoulèrent pacifiquement, à la réserve d'une tentative quefit contre eux, en 1378, Barnabo Visconti, qui réclamait l'héritage de la maison de la Scala pour sa femme Regina, prétendant quedes bâtards ne pouvaient succéder au préjudice des enfants légitimes ; mais les frères de la Scala ayant eu des secours de tousleurs voisins et ayant obtenu plusieurs avantages sur Visconti dans l'Etat de Brescia, les hostilités furent suspendues par une trêve aumois de septembre 1378. Cependant les deux frères de la Scala étant parvenus à l'âge de gouverner par eux-mêmes, le plus jeune,Antoine, sentit avec effroi que le pouvoir souverain passerait presque en entier entre les mains de son frère Barthélemy. Le fratricidene pouvait l'effrayer dans une famille où ce forfait était en quelque sorte héréditaire. Il aposta des assassins qui attaquèrentBarthélemy comme il entrait, avec un seul compagnon, chez une femme qu'il aimait. Barthélémy fut trouvé mort le matin du 13 juillet1381, percé de vingtsix coups de couteau ; son compagnon en avait reçu ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 192 à 193
SCALA (Antoine de la)
SCALA (Antoine de la), seigneur de Vérone, fils naturel de Can-Signore, était âgé de quinze ans lorsqu'il lui succéda, le 14 octobre 1375, conjointement avec son frère Barthélémy II. Leur père les avait mis sous la tutelle de Nicolas, marquis d'Este, de Galeotto Malatesti et de François de Carrare. Les premières années de leur règne s'écoulèrent pacifiquement, à la réserve d'une tentative que fit contre eux, en 1378, Barnabo Visconti, qui réclamait l'héritage de la maison de la Scala pour sa femme Regina, prétendant que des bâtards ne pouvaient succéder au préjudice des enfants légitimes ; mais les frères de la Scala ayant eu des secours de tous leurs voisins et ayant obtenu plusieurs avantages sur Visconti dans l'Etat de Brescia, les hostilités furent suspendues par une trêve au mois de septembre 1378. Cependant les deux frères de la Scala étant parvenus à l'âge de gouverner par eux-mêmes, le plus jeune, Antoine, sentit avec effroi que le pouvoir souverain passerait presque en entier entre les mains de son frère Barthélemy. Le fratricide ne pouvait l'effrayer dans une famille où ce forfait était en quelque sorte héréditaire. Il aposta des assassins qui attaquèrent Barthélemy comme il entrait, avec un seul compagnon, chez une femme qu'il aimait. Barthélémy fut trouvé mort le matin du 13 juillet 1381, percé de vingtsix coups de couteau ; son compagnon en avait reçu trente-six. Antoine, qui voulait détourner de lui le soupçon de ce forfait, fit saisir la maîtresse de Barthélemy avec tous ses parents, et, les accusant d'avoir assassiné son frère, il les fit tous périr dans d'horribles tourments. Cependant personne ne fut la dupe de ce nouvel acte de barbarie ; la voix publique accusa Antoine de la mort de son frère ; François de Carrare, seigneur de Padoue, répéta cette accusation, et Antoine de la Scala put d'autant moins pardonner cet outrage qu'il était plus mérité. Cherchant de tous côtés des ennemis au prince de Padoue, il lui déclara la guerre en 1385 ; il rejeta toutes ses propositions, toutes ses offres de satisfaction. Battu aux Brentelles, le 25 juin 1386, et près de Castelbaldo, le 11 mars 1387, il se refusa encore à faire la paix et ne voulut écouter aucun des conseils de la saine politique. François de Carrare se vit forcé d'appeler à son aide Jean Galeaz Visconti, seigneur de Milan, qui observait ces deux rivaux pour profiter de leur affaiblissement. Antoine de la Scala ne put opposer aucune résistance à ce nouvel agresseur. Le 18 octobre 1387, Vérone fut livrée par des traîtres à Jean Galeaz Visconti ; Antoine de la Scala s'enfuit par l'Adige à Venise, avec sa famille. N'y trouvant point les secours qu'il attendait, il en alla de mander vainement aux Florentins et au pape Comme il revenait en Romagne après d’inutiles sollicitations, il mourut dans les montagnes de Forli, le 3 septembre 1388, empoisonné, dit-on, par les ordres de Jean Galeaz l Visconti : Il laissait un fils, Can-Francesco, et trois filles. Can-Francesco se réconcilia avec François de Carrare et reparut près de Vérone en 1390. Son approche causa dans cette ville un mouvement fatal à ses partisans. Visconti punit les chefs de la révolte et trouva moyen de faire empoisonner ce dangereux compétiteur dans Ravenne même. GuillaumeDE LA SCALA, bâtard de Can-Grande II, fut momentanément rétabli dans Vérone, par François Novello de Carrara, le 8 avril 1404 ; mais il mourut peu de jours après, laissant plusieurs fils qui ne surent pas conserver l’amitié de Carrara, leur protecteur ; et, pendant leurs débats, les Vénitiens se rendirent maîtres de Vérone, qui depuis lors a toujours suivi le sort de cette république. Antonio, fils de Guillaume DE LA SCALA, vécut et mourut dans l’obscurité ; son frère Brunoro, n’ayant plus aucun espoir de recouvrer la souveraineté de Vérone, se retira auprès de l’empereur Sigismond, qui le prit en affection, le déclara prince de l’Empire et lui donna un fief et divers titres honorifiques ; il mourut à Vienne, le 21 novembre 1434, sans enfants et n’ayant jamais été marié, comme il est prouvé par un diplôme impérial du 8 octobre de la même année. NicodèmeDE LA SCALA, autre frère de Brunoro, fut évéque de Freisingen, homme d’Etat distiggué, et mourut à Vienne le 13 aoùt 1113. Paul, dernier fils de Guillaume DE LA SCALA, s’établit en Bavière, où sa postérité exista pendant un siècle. Le dernier mâle de ce nom fut un Brunoro, qui mourut en 1511 ; et le dernier rejeton de cette illustre famille fut une Jeanne qui, veuve d’un Dietrichstein, porta les biens et les droits qui lui restaient dans la maison des barons de Lamberg.Voy., pour plus de développement, le Dictionnaire historique italienimprimé à Bassano, dont le rédacteur a écrit une histoire complète de toute cette famille. Saraïna, Paul Scalkius et J.-B. Biancolini s’en étaient déjà occupés avec beaucoup de détail ; des poëtes mêmes lui avaient consacré leurs chants (voy. FERRETO). S. S―I.
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