Biographie universelle ancienne et moderne/SCALA (Can-Grande II de la)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 191 à 192SCALA (Can-Grande II de la)SCALA (Can-Grande II de la), fils de Mastino II, auquel il succéda le 3 juin 1351, fut proclamé d’abord conjointement avec ses deuxfrères, Can-Signore et Paul Alboïn, et du consentement d’Albert II, son oncle, qui mourut l’année suivante ; mais le jeune prince nevoulait pas admettre de partage dans l’autorité. Né en 1332, il avait épousé, le 22 novembre 1350, Elisabeth, fille de l’empereurLouis IV de Bavière ; mais Can-Grande ne s’était pas attaché à elle ; il n’en avait pas d’enfants, et il élevait sous ses yeux desbâtards, auxquels il voulait assurer sa succession. La grande jeunesse de ses frères lui avait permis de retenir pour lui-même toutel’autorité ; il l’avait rendue plus onéreuse en accablant ses sujets d’impôts excessifs, et il avait cru assurer les trésors qu’il avaitamassés en les plaçant à intérêt dans la banque de Venise, sous le nom de ses trois fils naturels. Ces exactions avaient rendu Cau-Grande odieux au peuple. Son frère naturel, Frégnano, crut pouvoir profiter du mécontentement universel pour s’emparer de lasouveraineté de Vérone. Pendant que Can-Grande était allé à Bolzano, avec son frère Can-Signore, pour y avoir une entrevue avecle marquis de Brandebourg, son beau-frère. Frégnano réussit, par un mélange de tromperie et d’audace, à se rentre maitre deVérone pendant la nuit du 17 février 1354. Les Gonzague, Azzo de Coreggio et ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 191 à 192
SCALA (Can-Grande II de la)
SCALA (Can-Grande II de la), fils de Mastino II, auquel il succéda le 3 juin 1351, fut proclamé d’abord conjointement avec ses deux frères, Can-Signore et Paul Alboïn, et du consentement d’Albert II, son oncle, qui mourut l’année suivante ; mais le jeune prince ne voulait pas admettre de partage dans l’autorité. Né en 1332, il avait épousé, le 22 novembre 1350, Elisabeth, fille de l’empereur Louis IV de Bavière ; mais Can-Grande ne s’était pas attaché à elle ; il n’en avait pas d’enfants, et il élevait sous ses yeux des bâtards, auxquels il voulait assurer sa succession. La grande jeunesse de ses frères lui avait permis de retenir pour lui-même toute l’autorité ; il l’avait rendue plus onéreuse en accablant ses sujets d’impôts excessifs, et il avait cru assurer les trésors qu’il avait amassés en les plaçant à intérêt dans la banque de Venise, sous le nom de ses trois fils naturels. Ces exactions avaient rendu Cau-Grande odieux au peuple. Son frère naturel, Frégnano, crut pouvoir profiter du mécontentement universel pour s’emparer de la souveraineté de Vérone. Pendant que Can-Grande était allé à Bolzano, avec son frère Can-Signore, pour y avoir une entrevue avec le marquis de Brandebourg, son beau-frère. Frégnano réussit, par un mélange de tromperie et d’audace, à se rentre maitre de Vérone pendant la nuit du 17 février 1354. Les Gonzague, Azzo de Coreggio et Visconti, jaloux de la maison de la Scala, se réunirent pour favoriser l’usurpateur ; mais Can-Grande, revenu en toute hâte avec ses gendarmes dès la première nouvelle de cette sédition, trouva à la garde d'une des portes quelques-uns de ses partisans qui l'introduisirent dans la ville. Il livra bataille à Frégnano au milieu des rues, le vainquit et le tua, ainsi que Paul Pic de la Mirandole, que Frégnano avait nommé pour podestat, et il ramena tous les révoltés à l'obéissance. Peu de temps après, il entra dans une ligue formée contre les Visconti par la république de Venise et tous les princes ses voisins. Cette alliance lui paraissant affermir son pouvoir, il se livra sans retenue à tous ses vices, la cruauté, l'avarice et la débauche. Ni la beauté, ni le rang, ni la vertu d'Elisabeth de Bavière, sa femme, ne la mirent à couvert de ses mépris ; ses deux frères étaient sans cesse menacés et s'attendaient d'heure en heure à demeurer victimes de sa jalousie. L'aîné des deux, Can-Signore, se croyant déjà perdu, rencontra, le 14 décembre 1359, Can-Grande qui traversait Vérone à cheval ; aussitôt il s'élança contre lui et le transperça de part en part avec son estoc. Il s'enfuit ensuite à Padoue ; mais François de Carrare, qui régnait dans cette ville, l'y reçut avec honneur, le reconduisit à Vérone à la tête de ses troupes, et le fit proclamer seigneur, le 17 décembre, conjointement avec son frère Paul-Alboïn.
Can-Signoredella Scala, voulant s'affermir dans la souveraineté de Vérone par des alliances, maria sa sœur Verde de la Scala au marquis Nicolas d'Esté, en mai 1361, et il renouvela la ligue trévisane contre la maison Visconti. Cependant, la même année, il fit, de concert avec cette ligue, la paix avec Bernabo. Le S juin 1364, il épousa Agnès, fille du duc de Duras. Can-Signore, victime pendant le règne précédent de l'ambition de son frère aîné, n'avait point appris dans le malheur à se conduire lui-même avec plus de générosité ; il exclut son plus jeune frère, Paul-Alboïn, de toute part à la souveraineté qui lui avait été conférée par le peuple. Paul-Alboïn trouva parmi les Véronais un parti empressé à faire valoir ses droits ; leurs secrets desseins, révélés au prince, furent considérés comme une conspiration : Paul-Alboïn fut enfermé, le 20 janvier 1365, dans le château de Peschiera ; huit de ses complices furent décapités, et un grand nombre d'autres furent enfermés dans des prisons, d'où ils ne sortirent plus qu'à la mort de Can-Signore. Celui-ci, renonçant à la politique qu'avaient suivie ses ancêtres de s'opposer à la grandeur de la maison Visconti, contracta une étroite alliance avec Bernabo, seigneur de Milan. S'endormant ensuite sur le trône et se livrant aux débauches déjà fatales aux autres princes de sa maison, il ne fit plus rien de digne de remarque jusqu'à l'année 1375, où, sentant déjà approcher le terme de sa vie, quoiqu'il eût à peine 35 ans, et voulant assurer sa succession à ses deux bâtards Barthélémy et Antoine, qu'il fit désigner, de son vivant, comme capitaines généraux de Vérone et de Vicence, il fit étrangler dans sa prison de Peschiera, son frère Paul Alboïn et mourut ensuite, le 18 octobre 1375. Avec luis'éteignit la descendance légitime des Scala, qui avaient gouverné pendant cent treize ans la principauté de Vérone. S. S—i.
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