Blum et Thorez en mai 1936 : analyses d énoncés - article ; n°1 ; vol.9, pg 22-33
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Blum et Thorez en mai 1936 : analyses d'énoncés - article ; n°1 ; vol.9, pg 22-33

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Description

Langue française - Année 1971 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 22-33
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lucile Courdesses
Blum et Thorez en mai 1936 : analyses d'énoncés
In: Langue française. N°9, 1971. pp. 22-33.
Citer ce document / Cite this document :
Courdesses Lucile. Blum et Thorez en mai 1936 : analyses d'énoncés. In: Langue française. N°9, 1971. pp. 22-33.
doi : 10.3406/lfr.1971.5569
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1971_num_9_1_5569LuciLE CouRDEssES, Paris-Naiiterre.
BLUM ET THOREZ EN MAI 1936
ANALYSES D'ÉNONCÉS
1.1. Le Corpus : L'analyse a été faite à partir, d'une part, du discours de
Léon Blum au Congrès du Parti socialiste le 31 mai 1936, d'autre part, du
discours de Maurice Thorez devant l'assemblée des communistes de Paris le
14 mai 1936. Le discours de Blum étant plus long que celui de Thorez, il
faut augmenter de 12 % les chiffres concernant Thorez dans l'étude quant
itative des processus analysés.
1 . 2. Intérêt de cette étude et hypothèses de départ : au plan psycho-sociolo
gique, cette étude linguistique est triplement intéressante :
— En ce qui concerne les locuteurs, Blum et Thorez, leur performance
peut-elle vérifier la diversité de leur origine sociale et de leur formation (l'un
étant d'origine bourgeoise et de formation universitaire, l'autre de souche
prolétarienne et autodidacte) et faire apparaître un comportement différent
devant les événements, le Parti, les militants?
— En ce qui concerne les deux groupes, le Parti socialiste et le Parti
communiste, cette étude rend-elle compte des mécanismes d'inclusion et
d'exclusion au groupe, du type des relations existant entre militants et
dirigeants, entre le groupe et l'extérieur?
— D'une manière plus générale, pour ce qui est de l'expression linguis
tique des rapports sociaux en France, peut-on constater que ces deux dis
cours prononcés chacun devant un auditoire bien délimité politiquement et
socialement traduisent la double communication qui s'établit nécessair
ement entre le groupe et le type de discours qui lui est destiné et qu'il attend?
En effet, chaque énoncé se définit dialectiquement devant le groupe : il en
est à la fois l'émanation et le modèle, il est créé pour l'auditoire et l'auditoire
se retrouve en lui. Il y a interaction du locuteur et des récepteurs. Dans cette
optique, la différence sociologique des deux partis va-t-elle se traduire par
une différence linguistique?
Au plan purement linguistique, on peut se demander si on n'est pas en
présence de deux performances individuelles très proches par le contenu
mais qui s'opposent radicalement du point de vue du procès d'énonciation,
du rapport énoncé-énonciation, déterminant par là deux types de discours :
— l'un politique polémique dans la tradition libérale, bourgeoise, universi
taire de la 3e République; — l'autre didactique politique d'un type nouveau,
modèle créé par le parti communiste français.
1.3. Méthodologie.
1.3.1. L'invariant de base est la réalité historique considérée sous trois
aspects :
22 — La situation politique générale très précise : lendemain des élections
du 26 avril et du 3 mai 1936 qui ont donné la victoire au Front populaire,
avec une majorité absolue de 381 députés sur 618, euphorie de la victoire
mais aussi souci d'en assumer pleinement la responsabilité.
— Le problème politique également très précis posé aux deux partis et à
leurs chefs est celui de la participation ou du soutien au gouvernement de
Front populaire. Blum doit le constituer, mais le Parti communiste refuse
d'y participer tout en lui apportant son soutien.
— Enfin, les deux leaders se trouvent dans une situation identique. Ils
s'adressent tous deux à leurs militants au cours d'une assemblée interne de
leur Parti (précisons que Léon Blum n'est pas secrétaire général mais théo
ricien et leader incontesté du Parti socialiste).
1.3.2. Il a été procédé à deux types d'analyse :
— L'une purement linguistique, qui nous a paru essentielle, s'est pro
posé d'étudier le procès d'énonciation dans les deux discours dans la pers
pective de la grammaire transformationnelle.
— L'autre, qui n'est pas donnée ici, concernant le fond a été conduite
selon la méthodologie de Harris, et a porté sur l'étude des mots ayant une
forte occurrence, sur leur environnement, sur les schémas syntaxiques dans
lesquels ils sont utilisés.
2 . 0. Ênoncê-énonciation.
2.1. Approche théorique : L'énoncé est le texte réalisé, renonciation l'acte
de production de ce texte. Le procès d'énonciation met l'accent sur le fac
teur sujet et sur le facteur référentiel ou de situation dans le modèle de per
formance; il est une actualisation temporelle et spatiale du sujet dans son
discours. Il définit l'attitude du locuteur devant son propre énoncé et devant
la situation. L'énonciation est donc l'apparition, la marque du sujet « je »
dans l'énoncé. Jakobson (1963) et Benveniste (1966 et 1970) les premiers
ont parlé de shifters, ď « embrayeurs » (je-ici-maintenant) qui permettent
de repérer cette présence du sujet parlant dans son texte.
2.1.1. Dans la perspective de la grammaire structurale, l'opposition énoncé-
énonciation était réduite à l'extrême, « renonciation étant l'engendrement
du texte par le sujet parlant qui était dominé par les structures linguis
tiques » (Dubois). L'impact créateur du sujet sur son texte était donc mini
misé au profit de la structure qui imposait sa loi. Le procès d'énonciation
disparaissait dans l'énoncé.
2.1.2. Dans une perspective radicalement nouvelle, la grammaire transfor
mationnelle avec Weinreich (1963 et 1966), et Dubois (1969 c), découvre une
opposition fondamentale entre énoncé et énonciation en revalorisant cette
dernière. L'énoncé est désormais considéré comme un élément objectif clos,
formé d'unités discrètes et renonciation devient un acte dynamique,
continu, qui rend compte de la créativité du sujet parlant qui, à tout ins
tant, modèle son propre énoncé, en assume plus ou moins le contenu, prend
ses distances avec lui, comme devant tout objet en voie de réalisation. Le
problème qui se pose alors est de découvrir les lois de renonciation en par
tant de l'énoncé réalisé. Existe-t-il des structures spécifiques de renonciat
ion, des éléments discrets analysables permettant d'établir clairement le
procès d'énonciation à l'intérieur de l'énoncé comme un fil de trame invi
sible mais présent dans un tissu?
D'après Weinreich et Dubois on peut cerner le procès d'énonciation à
partir de quatre concepts :
— le concept de distance qui est l'attitude du sujet parlant en face de
son énoncé, c'est-à-dire la distance relative mise par lui entre son énoncé et
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