Charles Le Goffic, Maurice Barres et Jules Tellier - article ; n°1 ; vol.61, pg 27-53
28 pages
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Description

Annales de Bretagne - Année 1954 - Volume 61 - Numéro 1 - Pages 27-53
27 pages

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Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Dubreuil
Charles Le Goffic, Maurice Barres et Jules Tellier
In: Annales de Bretagne. Tome 61, numéro 1, 1954. pp. 27-53.
Citer ce document / Cite this document :
Dubreuil Léon. Charles Le Goffic, Maurice Barres et Jules Tellier. In: Annales de Bretagne. Tome 61, numéro 1, 1954. pp. 27-
53.
doi : 10.3406/abpo.1954.1948
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1954_num_61_1_1948Léon DUBREUIL
CHARLES LE GOFFIC, MAURICE BARRES
ET JULES TELLIER
le allocution toute délivrance à visage Hugo lettres Saint-Eoch Volupté Le Qui l'inauguration square 27 l'occupation (3), donc de et et octobre cet soucieux Jean-Jaurès. qui, de qu'il (2). avait où admirateur la dans il Mort a 1895, du eu fut recueillie des pour ses l'idée buste édifié (1). Maurice gloires Des vers, de le Ce de de l'antiquité replacer est dans Havrais, buste commémorer avait locales, Jules Barrés aujourd'hui son existe adopté sur Tellier, l'ont attachés livre classique prononçait toujours. son dans la dissimulé Du débaptisé: une socle forme au et Sang, le au admirable Le de culte bronze après parnasHavre, durant square Victor de c'est des la le la
sienne et professait une philosophie aussi désabusée que celle
de Leconte de Lisle (4) ? Ce fut incontestablement Charles
Le Goffic (Le Goffic soutenu par Raymond de la Tailhède),
qui marquait pour la première fois le goût des commémorat
ions, bien persuadé que nombre de bons écrivains tombe
raient dans l'oubli si un mémorial de bronze n'en faisait
parfois souvenir les vivants. C'est encore à lui que sont dus,
au moins initialement, les médaillons de Gabriel Vicaire
(1910), d'Edouard et de Tristan Corbière (1913) et d'Anatole
Le Braz (1928).
(1) Publié en 1895.
(2) II en aura été de même du buste de Charles Le Goffic par le
sculpteur Jean Boucher. Des Lannionnais surent le préserver de la
fonte et le replacèrent sur le monument sculpté par le même Jean
Boucher après la libération.
(3) Jules Tellier. Le manuscrit de Victor Hugo (Revue Bleue, 1888,
16, pages 428 à 434).
(4) Georges Diard. Visages de Normandie, p. 236 (Paris, Les Hori
zons de France). 28 CHARLES LE GOFFIC, MAURICE BARRES ET JULES TELLIER
Après avoir enseigné quelques mois au lycée de Ne vers, en
1888 et deux ans au lycée d'Evreux, Charles Le Goftic avait
été nommé, en 1890, professeur au lycée du Havre. En avait-
il fait la demande, envoûté par la pensée du jeune Havrais
mort l'année précédente, à vingt-six ans, et qui avait été l'un
de ses amis les plus chers et de Maurice Barrés, de Jules
Tellier, que la revue les Chroniques (5) avait en quelque
sorte révélé et qui, récemment encore, collaborait avec lui à
des Extraits de Saint-Simon (6) ?
Il faut croire que Jules Tellier avait exercé sur les deux
amis une véritable fascination : chacun a voulu lui attribuer
dans la fondation des Chroniques une importance qui ne fut
pas la sienne. Le Gof fie dira que les Chroniques furent créées
par Jules Tellier, par Maurice Barrés, Raymond de la
Tailhède et lui (7), tandis que Barrés, allant encore plus loin
dans l'inexactitude, écrira: « II professait au collège de
Moissac quand je fondai avec lui, par l'entremise de notre
ami commun Charles Le Gof fie, une revue littéraire, les
Chroniques , où il donna des sonnets et ses meilleures proses.
L'année suivante, je le vis pour la première fois... » (8).
Faut-il rappeler succintement quelques faits essentiels rela
tifs à la fondation de cette éphémère revue ?
Le 14 juillet 1886, Charles Le Goffic assis au Café de la
Source, boulevard Saint-Michel, en compagnie de Charles
Frémine, de Capazza et de Jules Tellier, vint à passer Maur
ice Barrés. Frémine, qui l'avait connu au journal Le Rappel,
le hèle. Barrés vient s'asseoir auprès d'eux. On sympathise
et en des déambulations qui durèrent jusqu'à l'aube, Barrés
s'enthousiasme de Tellier, mais demande à Le Goffic de le
piloter en Bretagne. Il désire « se fixer » sur la vieille pro
vince et se faire présenter à Rosmapamon (9) chez Ernest
(5) Léon Dubreuil. Lettres de Maurice Barrés à Charles Le Gotfic;
la revue les Chroniques. (Annales de Bretagne. 1951, pages 19 à 88.)
(6) Publiées en 1888.
(7) De quelques Ombres (Paris. Marcelle Lesage, 1929).
(8) Du sang, de la volupté et de la mort (sur la Mémoire de l'Ami
à qui ce livre est dédié).
(9) Léon Dubreuil. Rosmapamon. La vieillesse bretonne de Renan
(Impertinences barrésiennes) . Paris. Editions Ariane, 1946. — Maurice LE GOFFIC, MAURICE BARRÉS ET JULES TELLIER 29 CHARLES
Kenan, qu'il a déjà égratigné dans un article du journal
Le Voltaire (10).
Maurice Barrés passe trois semaines en Bretagne au mois
d'août (11), deux dans la région lannionnaise, une à Morlaix
et dans ses environs. Ils pensent d'autant mieux à fonder
une revue que c'est alors très à la mode chez les jeunes.
Barrés n'a-t-il pas fait paraître les Taches d/ Encre, dont les
quatre numéros ont causé parfois une manière de scandale ?
Le Goffic est le fils d'un maître-imprimeur, apparenté à des
maîtres-imprimeurs. L'un d'entre eux, Chevalier, de Morlaix,
accepte de publier la revue dont les deux nouveaux amis
n'ont encore qu'une idée assez vague, mais ils la veulent à
tendances régionalistes.
C'est seulement alors qu'ils songèrent aux collaborations
possibles. Celle de Jules Tellier se présenta tout de suite à
leur esprit. Il avait publié, en 1883, chez Alphonse Lemerre,
un recueil de poésies, les Brumes, « dans la manière grise de
Sully Prudhomme » (12) , qui était passé inaperçu mais qu'ils
avaient apprécié. Ils connaissaient (du moins Charles Le
Goffic) des pages admirables demeurées en manuscrit.
Tellier devint non seulement la révélation des Chroniques
(13), mais encore celui qui, ayant découvert à Moissac, où
il enseigna momentanément dans la classe de rhétorique, le
jeune Raymond de la Tailhède qui partageait ses goûts pour
la poésie et pour les perversités « saturniennes », obtint de lui
des fonds pour renflouer la revue et même en augmenter le
nombre de pages, alors que, vers le sixième, numéro, sa tréso
rerie donnait des signes inquiétants d'anémie (14).
Barrés et Charles Le Goffic ensemble en Bretagne (Nouvelle Revue de
Bretagne, 1951, pages 241 à 249, 357 à 367).
(10) Charles Chassé. Le premier état des «Huit jours chez Renan».
(Nouvelle Revue de Bretagne, 1952, pages 92 à 96).
(11) « ...Vous vous souvenez, Barrés, de cette soirée de fête natio
nale, où en compagnie de Jules Tellier et de Charles Frémine, à une
terrasse de la Source, je promis de vous y mener le mois suivant. »
Charles Le Goffic, De quelques Ombres, p. 108.
(12) Ch. Le ibid, p. 82.
(13) Maurice Barrés. P.P.C. (Les Chroniques, n° 12, octobre 1887),
pages 358-359.
(14) Barrés écrivait d'Alger à Le Goffic au début de janvier 1890 :
« Eh bien! mon cher Le Goffic, que de temps écoulé sans nous voir! 30 CHARLES LE GOFFIC, MAURICE BARRES ET JULES TELLIER
Tellier était depuis deux ans l'ami de Charles Le Goffic
quand se fit la rencontre avec Maurice Barrés.
Charles Le Goffic avait enseigné un an (1888-1884) au
collège de Gap quand il fut nommé boursier d'agrégation à
Paris. Il y retrouva Emile Legouis (15), le futur professeur
d'anglais à la Sorbonne, qu'il avait connu à Caen, alors qu'il
y achevait la préparation de la licence.
Legouis n'avait peut-être pas été, comme Jules Tellier et
Hugues Le Roux, l'élève de Jules Lemaître au lycée du
Havre (16), mais il avait connu Tellier au plus tard à la
faculté de Caen, avant que Le Goffic, transfuge de Rennes
n'y fût arrivé. Et c'est Legouis qui aurait présenté Le Goffic
à Jules Tellier, au début de novembre 1884, à la séance
solennelle de rentrée de la faculté des lettres de Paris (17).
Ecoutons -le un instant nous dire comment se noua leur
amitié :
« ...II avait dans ses cartons une façon d'autobiographie
en prose d'un tour beaucoup plus personnel (18) et d'un
pessimisme singulièrement plus raffiné : les Notes de Trist

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