Chinois de Marseille - article ; n°1 ; vol.11, pg 115-124
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1995 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 115-124
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Barbara Baille
Chinois de Marseille
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 11 N°1. Marseille et ses étrangers. pp. 115-124.
Citer ce document / Cite this document :
Baille Barbara. Chinois de Marseille. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 11 N°1. Marseille et ses
étrangers. pp. 115-124.
doi : 10.3406/remi.1995.1447
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1995_num_11_1_1447115
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 1 1 - N° 1
1995
NOTE DE RECHERCHE
Chinois de Marseille
Barbara BAILLE
II faut remonter au début du siècle pour trouver les traces
d'une présence effectve mais discrète de Chinois à Marseille. Dans ses grandes lignes
en effet, l'histoire de cette émigration dans la région se confond avec celle de l'émi
gration asiatique en France, elle se confond aussi avec les mouvements de l'Histoire
avec un « H » majuscule.
Ils sont d'abord étudiants ou travailleurs de la Grande Guerre engagés sur
contrat. A partir de 1949 ils fuient le communisme et ses soubresauts (Grand Bond
en Avant, mouvement des Cents Fleurs, Révolution Culturelle). Enfin, dans les
années 1980, beaucoup d'entre eux, originaires d'Asie du Sud-Est, s'installent dans
la région marseillaise, bouleversant pour un temps le paysage asiatique de la cité.
Ces derniers venus, bien que de nationalité cambodgienne, vietnamienne, ou lao
tienne, ont en effet conservé un ancrage certain dans la culture chinoise. Fils et petits-
fils d'émigrants chinois fuyant les famines et les guerres de la Chine du XIXe siècle,
leurs familles n'ont finalement fait que « transiter » dans ces pays l' ex-Indochine. A
partir de 1975 ils émigrent à nouveau vers l'Europe ou les Etats-Unis chassés par les
événements politiques de la péninsule indochinoise.
Alors que l'arrivée de ces populations a suscité un certain nombre d'études ou de
réflexions en région parisienne (J. Janin, 1985, M. Guillon, I. Taboada-Léonetti,
1986 ; J.-P. Hassoun, 1986), quelques travaux seulement ont choisi de s'intéresser
aux Chinois en province, à Lyon, Limoges ou Angoulême (A. Roquejoffre, 1990 ;
Le Huu Khoa, 1990 ; 1994). A Marseille, alors que leur présence commence à être
visible depuis quelques années déjà, ils n'ont pas encore fait l'objet de recherches
approfondies (').
Cette étude menée dans une perspective ethnologique, se propose de mieux cer
ner la présence chinoise à Marseille, notamment en clarifiant les entités qui la comp
osent, le nombre d'individus qui la constituent et l'évolution actuelle du groupe tant
du point de vue de ses stratégies d'insertion, que du point de vue social. BAILLE Barbara
LES CHINOIS A MARSEILLE :
MINORITÉ CULTURELLE OU CONSTELLATION ETHNIQUE ?
A Marseille comme ailleurs en France, les Chinois se répartissent en plusieurs
entités ethniques ou linguistiques différentes. Parmi les groupes les plus fréquem
ment représentés à l'étranger (Cantonnais - région de Canton -, Whenzhou - région
de Shanghai -, Chaozhou - ville de Chaozhou -, les groupes Chaozhou, Cantonnais
et Wenzhou sont les plus présents à Marseille. Cet « instantané » des Chinois à
Marseille tel qu'il est vécu par les intéressés, peut aussi se concevoir en terme de par
cours migratoire, comme suggéré plus haut :
- Les Chinois en provenance directe de Chine continentale, (Chinois du Sud et
Chinois du Nord) dont le nombre est en forte progression semble-t-il ces dernières
années. Leur présence s'affirme dans les années 1980. Ce sont essentiellement des
migrants économiques, qui arrivent à quitter la Chine qui s'ouvre alors, ou des thé
sards envoyés dans le cadre d'accords bilatéraux pour la recherche scientifique (2). Ce
sont encore des chercheurs engagés pour une ou deux années dans le cadre de
contrats avec des institutions publiques telles que le CFA à Cadarache, ou
l'Aérospatiale à Marignane. Certains de ces étudiants ou de ces chercheurs, au terme
de leurs études ou de leur contrat, choisissent de rester à Marseille et réussissent leur
reconversion professionnelle avec plus ou moins de bonheur. Dans le meilleur des cas
ils s'insèrent dans des entreprises privées de la région ou créent leur propre affaire,
souvent en faisant de 1' import-export avec la Chine ; au pire ils ouvrent un restaurant
pour faire des économies et rentrer « plus tard » au pays. Enfin, d'autres viennent
rejoindre un parent ou des connaissances établies depuis quelques années dans la
région marseillaise.
- Les membres des minorités chinoises de l'Asie du Sud-Est (Vietnam,
Cambodge, Laos) fuyant les répressions politiques de ces pays vers 1975 et mieux
connues sous le nom de « Boat-People »(3). En fait, la plupart d'entre eux est arrivée
tardivement dans la cité phocéenne (à partir des années 1980) après avoir séjourné
dans d'autres régions dans les centres d'hébergement destinés à les accueillir initi
alement. Ayant retrouvé un équilibre et un environnement stable, certains d'entre eux
ont choisi de s'établir dans la région soit pour des raisons économiques, soit dans le
cadre d'un regroupement familial. Mais le mouvement d'émigration se poursuivant
- il s'est étalé sur une dizaine d'années environ - d'autres centres d'hébergement
furent ouverts, notamment dans les Bouches-du-Rhône (La Crau et Marti gués). C'est
ainsi que certains de ces Chinois arrivèrent dans la région sans transiter par Paris et
s'installèrent directement à Marseille et dans sa région.
- A ceux-ci s'ajoutent plusieurs autres sous-groupes venus de Taiwan, de Hong
kong, de Thaïlande, de la Réunion mais aussi d'anciennes colonies françaises comme
Madagascar par exemple.
Actuellement le monde chinois immigré à Marseille continue d'être alimenté par
des arrivées modestes mais régulières. Surtout, on note que ces arrivées se caractéri
sent par un parcours « en ricochets » à l'intérieur de l'hexagone. En effet, de plus en
plus de Chinois rencontrés, ont d'abord vécu dans d'autres régions de l'hexagone, en
particulier en Ile-de-France, avant de venir s'installer à Marseille. Chinois de Marseille
TABLEAU RECAPITULATIF DES GROUPES CHINOIS A MARSEILLE
ZHEJIANG, HUBEI, Province CANTON FUJIAN
JIANGSU SHANDONG
Origine WHENZHOU CHAOZHOU CANTONNAIS FUJIAN AUTRES ethnique SHANGHAI
PROVENANCE (Ville de) (Ville de) (Ville de)
Chaozhou Canton Whenzhou Taïwan Pékin
Flot continu Flot continu Flot continu Tianjin Flot continu DIRECTE Illustration non autorisée à la diffusion Immigrés Immigrés Immigrés Flot continu économiques Divers économiques, économiques,
Divers étudiants, étudiants, étudiants,
chercheurs chercheurs chercheurs
Cambodge Vietnam
DIFFEREE Laos Réfugiés 75-79
Réfugiés 75-79 Madagascar
Flot continu
étudiants divers
Les origines et trajectoires diverses des migrants de Paris, leur répartition eth
nique, et leurs parcours idéologiques avaient conduit J.-P. Hassoun (1986) à propos
er les termes de « minorité ethnique » ou de « constellation ethnique » pour les dési
gner. Toutes proportions gardées, on peut bien parler de « constellation ethnique »
concernant le groupe chinois de Marseille.
Un groupe numériquement modeste...
L'évaluation du nombre des Chinois n'est pas aisée. Concernant les nationaux
continentaux, leur recensement rendu possible par les diverses sources statistiques
accessibles au chercheur français, ne soulève pas de difficulté majeure. En revanche,
il convient de rappeler le problème que pose une évaluation précise des Chinois ori
ginaires d'Asie du Sud-Est. Comme nous l'avons vu, ces derniers souvent installés
depuis plusieurs générations dans ces pays, ont fini par adopter les nationalités
laotienne, cambodgienne ou vietnamienne et se déclarent ressortissants de ces pays ;
ils n'apparaissent donc pas comme « Chinois » dans les statistiques officielles (4).
Enfin, il est vraisemblable qu'un certain nombre d' irréguliers issus des deux groupes
habitent à Marseille et ne soient pas recensés.
Divers types d'informations cependant, (patronymes connus comme étant d'ori
gine chinoise, informations en cercles concentriq

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