Chronique sur l énergie : les nouvelles perspectives françaises à l horizon 1985 - article ; n°1 ; vol.6, pg 131-143
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Chronique sur l'énergie : les nouvelles perspectives françaises à l'horizon 1985 - article ; n°1 ; vol.6, pg 131-143

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1978 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 131-143
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Marie Martin
Chronique sur l'énergie : les nouvelles perspectives françaises à
l'horizon 1985
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 6. 4e trimestre 1978. pp. 131-143.
Citer ce document / Cite this document :
Martin Jean-Marie. Chronique sur l'énergie : les nouvelles perspectives françaises à l'horizon 1985. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 6. 4e trimestre 1978. pp. 131-143.
doi : 10.3406/rei.1978.2869
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1978_num_6_1_2869CHRONIQUE
Chronique sur l'énergie :
les nouvelles perspectives
françaises à horizon 1985.
par Jean-Marie MARTIN
Directeur de Recherches C.N.R.S. de l'Institut Economique
et Juridique de l'Energie (I.E.J.E.)
Cette chronique avait été consacrée, il y a un an, aux nouvelles
perspectives énergétiques mondiales et aux obstacles que rencontrent les
politiques sur la voie d'un nouvel équilibre entre l'offre et
la demande à long terme. Ce que nous disions alors des difficultés de con
tenir la consommation énergétique (à taux de croissance économique donné)
et de développer rapidement de nouvelles capacités de production suscepti
bles de relayer, à terme, le pétrole importé, ne semble pas avoir été dé
menti par l'évolution des douze derniers mois.
Le rapport que vient de publier l'Agence Internationale de 1' E-
nergie (1) conclut en effet, qu'en dépit d'une croissance de la consomma
tion d'énergie, ralentie par la crise économique (3,7 % au lieu de 4,1 %
anticipé pour la période 1976-1985), l'ensemble des pays membres, c'est-à-
dire toutes les économies capitalistes industrialisées, sauf la France, ne
devrait pas parvenir à limiter leurs importations nettes de pétrole à 26
Mb/j (1300 Mt) en 1985. Même en supposant un net progrès des politiques d1
économie de l'énergie, le recours au pétrole importé depuis les pays de 1'
OPEP ne devrait guère descendre au-dessous de 29,2 Mb/j (1500 Mt) en 1985
et 33,6 Mb/j (1680 Mt) en 1990 (2). Dans ces importations, la part des
seuls Etats Unis passerait de 30 % en 1976 à 40 % à partir de 1985. Para
doxalement, c'est donc dans le pays où les économies paraissent être les
plus faciles (parce que le contenu énergétique du PNB y est le plus élevé)
et où le développement de nouvelles capacités de production semble se
(1) Cfr.1977 - IEA Reviews of National Energy Programmes-Paris 1978, 253 p.
(2) N'oublions cependant pas que ces perspectives reposent sur l'hypothèse
d'une reprise de la croissance économique. En son absence, l'objectif
de limitation des importations pétrolières pourrait être involontaire
ment atteint.
— 131 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
heurter à moins d'obstacles (parce que les ressources en combustibles
fossiles y sont encore très abondantes) , que les changement de perspec
tives énergétiques ont le plus de peine à se réaliser. Après l'éphémère
Plan Indépendance du Président NIXON, le Plan Energétique National du
Président CARTER (1) rencontre toujours les réticences du Congrès à s'
engager dans la voie d'une substantielle augmentation des prix de l'éner
gie.
Les autres économies capitalistes industrialisées rencontrent
aussi des problèmes similaires, mais leur non-résolution risque d'y être
source de conséquences beaucoup plus graves, a terme, puisqu' aucune d'en
tre elles, à trois ou quatre exceptions près (Norvège, Royaume-Uni, Aus
tralie, Canada ...) ne dispose d'une liberté de manoeuvre comparable à
celle des Etats-Unis. A cet égard, la France, dépourvue de sources fos
siles abondantes, n'est pas parmi les mieux loties. Son expérience depuis
1974 est donc particulièrement intéressante à étudier même si nous ne
disposons pas encore d'un très grand recul.
Après avoir présenté les réorientations énergétiques du Vllême
plan sur l'horizon 1985, nous essayerons d'évaluer le degré de réalisa
tion des deux axes autour desquels s'organisent les nouvelles perspecti
ves : économiser l'énergie et assurer une pénétration rapide de l'élec
tricité dans la consommation finale pour permettre celle du nucléaire
dans l'approvisionnement en sources primaires.
1. LES REORIENTATIONS ENERGETIQUES DU Vllëme PLAN
Entre toutes les économies capitalistes, la France est probable
ment le pays qui a réagi le plus vite à la forte élévation de prix du pé
trole brut de l'automne 1973 : deux décrets sont en effet édictés le 21
décembre 1973, l'un instituant un Délégué Général à l'Energie, l'autre ou
vrant au Gouvernement "un droit de soumettre à contrôle et à répartition
les ressources en énergie et en produits énergétiques de toute nature, les
produits pétroliers à usage non-énergétique et les produits chimiques"
(2) . Suivront, peu de temps après, la mise en place de l'Agence pour les
Economies d'Energie (21 novembre 1974) et de la Délégation aux Energies
Nouvelles (9 avril 1975).
(1) Annoncé en avril 1977, ce plan voudrait réduire de moitié (300 Mt au
lieu de 600) les perspectives d'importation pétrolière des Etats Unis
en 1985 afin d'abaisser, de 24 % à 14 %, le taux de dépendance éner
gétique. Dans ce but, le plan prévoit :
- de contenir la croissar.ce de la consommation d'énergie à 2 % par an
grâce à de nombreuses mesures d'incitation aux économies dans le
chauffage des logements, le transport et l'industrie ;
- de développer les sources d'énergie domestiques (notamment la produc
tion de charbon à 1,2 milliard et celle de gaz naturel impulsée par
une augmentation des prix . . . )
On sait que la plupart des mesures susceptibles de quelques efficacités
ont finalement été écartées par le Congrès et que la perspective de
voir diminuer les importations pétrolières n'est plus envisagée sérieu
sement . (cf. B. DETHOMAS, Le programme sur l'Energie, in Le Monde, 24 . 10 . 78) .
(2) Sur les fondements juridiques et la portée politique de ces nouvelles
institutions, on peut se référer à l'excellent papier de V.DALLEMAGNE
et P. Y. MAURICE. Les implications internationales d'un nouvel ordre é-
conomique et social : le cas de l'administration française de l'énergie,
93 p., in Colloque International de Sousse (16-19 mai 1978), organisé
par l'Institut des Sciences Administratives.
— 132 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
C'est dans ce cadre institutionnel partiellement rénové, que
de nouvelles orientations énergétiques sont fixées par le Conseil Cen
tral de Planification sur l'Energie lors de sa réunion du 1er février
1975. Elles seront par la suite soumises, pour examen, à une commission
de l'énergie, créée le 13 avril 1975 dans le cadre du Commissariat du
Plan, en vue d'être intégrées au Vllème Plan (1).
Ces nouvelles orientations ont comme finalité la volonté ex
primée par le Gouvernement de réduire la vulnérabilité de l'approvision
nement énergétique en ramenant de 76 % en 1974 à 55-60 % en 1985 le taux
de dépendance à l'égard des importations. En comparant, sur le tableau
n°l , les perspectives 1985 contenues dans le Vlème plan (révisé été
1975), on observe que cette moindre dépendance, qui s'exprime par une
réduction des importations pétrolières de 177 Mt initialement envisa
gées à 97 Mt (soit beaucoup moins que la consommation de 1973) , est re
cherchée à travers des changements aussi bien du côté de la demande que
du côté de l'offre d'énergie.
A taux de croissance économique donné (2), la croissance de la
consommation d'énergie ne devrait pas dépasser 240 Mtep en 1985, au lieu
des 284 retenus en 1973 dans la fourchette initiale fixée par le Vlème
plan à 280-310 Mtep. Ce niveau de consommation d'énergie primaire sera
même ramené à 232 Mtep (noyau dur) lors du ré examen de 1976. L'objectif
à atteindre est donc d'économiser 45 Mtep.
Du côté de l'offre, le développement de l'énergie nucléaire
est appelé à être beaucoup plus rapide que pr

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