Contribution à l étude de la technique de la taille levalloisienne - article ; n°3 ; vol.51, pg 149-169
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Contribution à l'étude de la technique de la taille levalloisienne - article ; n°3 ; vol.51, pg 149-169

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1954 - Volume 51 - Numéro 3 - Pages 149-169
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Harper Kelley
Contribution à l'étude de la technique de la taille levalloisienne
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1954, tome 51, N. 3-4. pp. 149-169.
Citer ce document / Cite this document :
Kelley Harper. Contribution à l'étude de la technique de la taille levalloisienne. In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1954, tome 51, N. 3-4. pp. 149-169.
doi : 10.3406/bspf.1954.3077
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1954_num_51_3_3077PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE , 149 SOCIÉTÉ
Contribution à l'étude de la technique
de la taille levalloisienne
PAR
Harper KELLEY
Maître de Recherches au C. 2V. R. S.
Quelques années avant la guerre, mes études sur l'industrie
levalloisienne m'ont amené à essayer de raccorder des éclats de
cette industrie avec leurs nuclei. Ces nombreux essais ont eu pour
résultat d'adapter quatre éclats à leurs nuclei. Pendant ces der
nières années, ces mêmes recherches ont été complétées, avec l'aide
de Mlle Beggs, ancienne Attachée de recherches au C. N. R. S., par
une étude systématique de mes récoltes faites, pendant vingt-cinq
ans, dans les gisements levalloisiens supérieurs des départements
de l'Oise, de la Somme et de la Seine-Inférieure. Un autre gisement,
la briqueterie Peulebœuf, à Arras (Pas-de-Calais) découvert par
M. Jean Joire, a livré une série de pièces très importantes (1).
L'ensemble de ces recherches a fourni : un nucleus avec huit
éclats qui s'adaptent, un nucleus avec trois éclats, et quinze nuclei
avec un éclat chacun; de plus deux nuclei cassés à l'époque ont été
raccordés, ainsi que de nombreux éclats. Parmi ces derniers, il a
été possible de raccorder entre eux une série de sept éclats, une de
cinq, une de trois et cinq séries de deux éclats s'adaptant l'un1 à
l'autre.
La littérature sur les gisements du Paléolithique ancien et moyen
en plein air révèle, à ma connaissance, seulement quatre trouvailles
paléolithiques de ce genre.
Un atelier de taille de l'Acheuléen récent à Caddington, Herts,
Angleterre, a été décrit par Worthington G. Smith (2). Cet atelier
a livré un grand nombre d'éclats qui se raccordent, soit entre eux,
soit avec les blocs-matrices (bifaces et nuclei).
En 1880, Spurrell (3) a publié la reconstitution d'un rognon
provenant de Crayford (Kent). Il a raccordé plus de soixante éclats
de taille autour d'un nucleus levalloisien, aboutissant à la reconst
itution presque totale d'un rognon original. Le silex était de mau-
(1) Ce gisement a été visité en août 1939, par M. Joire, actuellement
Principal du Collège de Coulommiers, accompagné de Mme Bowler-Kelley
et de Mlle Beggs, qui y ont récolté un assez grand nombre de pièces. Sur
place, Mme Bowler-Kelley a raccordé une des pièces figurées (Fig. 7, 3).
(2) Smith Worthington G. — Man the primeval savane, London, Stafford,
1894.
(3) Spurrell. — On implements and chips from the floor of a palaeol
ithic workshop. Dans The Archaeological Journal, 1880, et Oakley K. P.,
Man the tool-maker, London, British Museum (Natural History), 1950,
p. 53, pi. II. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 150
vaise qualité, et le nucleus lui-même était cassé en deux, le tout
n'ayant pu fournir un seul éclat utilisable. Le Dr K. P. Oakley,
du British Museum, estime que sur un total de soixante éclats,
il n'y en a pas plus de quinze, dont le plan de frappe présente des
facettes. Spurrell a également raccordé une série de plus de vingt-
six lames à plan de frappe à facettes, mais le nucleus qui a donné
cette série n'a pas été retrouvé. Ces pièces sont conservées au
British Museum (Natural History) à Londres.
En 1910, Commont (4) a figuré un nucleus discoïde et son éclat
replacé, trouvés au Champ de Tir, Montières (Somme). Ciommont
signale également que ce gisement a fourni d'autres pièces qui se
raccordaient, mais il ne les a pas figurées. Malheureusement ces
pièces sont introuvables dans la collection Vayson de Pradenne,
actuellement déposée au Musée de l'Homme et qui comporte la
collection Commont. Commont a également figuré deux éclats leval-
loisiens qui se superposent, provenant de Sermaize, près de Noyon
(Oise) (5).
Plusieurs séries d'éclats, qui se raccordent entre eux, ont été
réunis par M. l'abbé Breuil. Ces pièces, provenant de Fitz-James
(Oise), sont inédites.
Les principes de la préparation d'un nucleus levalloisien ont
été décrits récemment et à plusieurs reprises (6). Il est donc inutile
de les exposer ici, mais il y a lieu d'insister sur deux détails
importants.
On parle souvent du facettage des plans de frappe comme étant
l'élément le plus caractéristique de la technique levalloisienne.
Ainsi que nous le verrons plus loin, ce facettage est de toute import
ance, mais c'est l'ensemble de la préparation du bloc destiné à
livrer un ou plusieurs éclats ou lames qui caractérise l'industrie
levalloisienne. Cette préparation est visible sur la face supérieure
de tous les éclats levalloisiens où on observe les ablations de prépa
ration antérieure, sectionnées par le dégagement de l'éclat en
question. On voit que les sens d'enlèvements de cette préparation
ont été dirigés, soit vers le centre, soit parallèlement en partant
d'une ou des deux extrémités, soit souvent de manière convergente
en partant d'une extrémité. La forme voulue du futur éclat a été
déterminée par la préparation, avant son dégagement.
En ce qui concerne les plans de frappe, ils sont en grande major
ité à facettes, mais il n'est pas rare de trouver des éclats avec la
préparation de la face supérieure typiquement levalloisienne, mais
sans facettes sur le plan de frappe. Dans ces cas, le plan de frappe
est généralement formé par un seul enlèvement. La question la plus
(4) Commont V. — L'industrie moustérienne dans la région du \ord de
la France, Congrès Préhistorique de France, Beauvais, 1909, p. 120.
(5)V. — Les terrains quaternaires des tranchées du nouveau
canal du Nord. Dans L'Anthropologie, t. XXVII, 1916, p. 323, fig. 7.
(6) Breuil H. et Lantier R. — Les hommes de la pierre ancienne, Paris,
Payot, 1951, pp. 69-70.
Bordes F. — Etude comparative des différentes techniques de taille du
silex et des roches dures. Dans L'Anthropologie, t. LI, 1947, p. 7.
BojmEs F. — Principes d'une méthode d'étude des de dé bit age
et de la typologie du paléolithique ancien et moyen. Dans L'Anthropologie,
t. LIV 1950, p. 21. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FKANÇAISE 151
importante n'est pas la présence ou l'absence de facettes, mais
l'angle du plan de frappe par rapport au plan d'éclatement de
l'éclat. Les plans de des éclats levalloisiens, facettés ou non
facettés, ont généralement un angle approximativement droit (envi
ron de 90°) par rapport au plan» d'éclatement. Cet angle vraisem
blablement exigé par le mode de détachement a été créé, soit par
l'enlèvement d'un seul éclat, soit par la méthode la plus souvent
employée, le facettage. M. l'abbé Breuil (7), sans développer la
question, a fait allusion à cet important détail :
« Dans quelles circonstances l'Homme a-t-il remarqué que le
redressement, proche de la verticale, du plan de frappe lui per
mettait d'obtenir, sur des nuclei biconvexes bien préparés, des
éclats plus réguliers? De quelle manière — en tout cas — pierre
contre pierre a-t-il percuté ces derniers? Cette technique n'a pas
été réalisée par les expérimentateurs modernes »... « Ensuite, face
à une ou plusieurs arêtes dorsales, le bord du nucleus est, au verso,
l'objet d'une retouche soignée destinée à le rabattre à angle droit.
Elle y détermine ainsi de petites facettes. C'est là que le coup
enlevant l'éclat doit être asséné» (Italiques de H. K.).
On sait qu'un coup donné sur un plan de frappe qui n'a pas été
amené, plus ou moins, à la verticale, dé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents