Contribution à l histoire de la forêt russe - article ; n°4 ; vol.5, pg 461-478
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1964 - Volume 5 - Numéro 4 - Pages 461-478
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Devèze
Contribution à l'histoire de la forêt russe
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 5 N°4. Octobre-décembre 1964. pp. 461-478.
Citer ce document / Cite this document :
Devèze Michel. Contribution à l'histoire de la forêt russe. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 5 N°4. Octobre-
décembre 1964. pp. 461-478.
doi : 10.3406/cmr.1964.1598
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1964_num_5_4_1598MISE AU POINT
CONTRIBUTION
A L'HISTOIRE DE LA FORÊT RUSSE
(Suite)
III
Le développement des sciences forestières en Russie
DE 1803 A I9141
A. — Sous Alexandre Ier et Nicolas Ier (1801-1855).
Dès le début de son règne, Alexandre Ier prit des mesures éner
giques en matière forestière. L'origine de ces réformes semble provenir
cette fois, non de la marine, mais du ministère des Finances. En effet,
le 8 septembre 1802, le département forestier qui dépendait depuis
Pierre le Grand du Collège de l'Amirauté fut rattaché au ministère des
Finances, et c'est ce ministère qui, le 14 avril 1803, soumettait à la
signature du tsar la création d'un Institut d'Études forestières pour
20 élèves par an qui devait s'installer dans le voisinage de la capitale,
à Carskoe Selo. Le directeur des forêts de l'époque, Gablitz, était sans
doute allemand d'origine. Il fit appel pour diriger le nouvel Institut au
baron balte Frédéric von Stein, un de ses amis, qui, grand propriétaire
foncier, était connu pour ses expérimentations en agriculture et syl
viculture. L'exemple de l'Allemagne était encore une fois déterminant :
car, contrairement à la France qui ne possédera d'école forestière
qu'en 1827 (c'est l'École nationale des Eaux et Forêts de Nancy),
l'Allemagne possédait déjà, dans plusieurs de ses nombreux états, des
1. Sur cette question, les travaux essentiels sont deux articles de E. Buchholz :
le premier, « L'Ecole Supérieure forestière de Leningrad a 150 ans », Allgemeine
Forstzeitschrift, 1954, *• **> PP- 27"29 et Ie second « Contribution à l'étude de
l'économie forestière russe au xixe siècle », Jahrbucher fur Geschichte Osteuropas,
1958, 3e volume, pp. 305-333. Voir aussi les ouvrages de F. K. Arnold Istorija
lesovodstva v Rossii, Germanii i Francii, Saint-Pétersbourg, 1895 (Bibliothèque
Nationale, in-8° S 10 621) et de M. Orlov, [storičeskij očerk iskusstvennago
lesovozraščenija v Rossii, dans les Zapiski Novo-Aleksandrijskago Instituta,
Varsovie, 1895, t. 9 (Bibliothèque Nationale, in-40 S 3374). 462 M. DEVÈZE
écoles réputées (Berlin, Pforzheim, Dillenburg). Or le rapport du
ministère des Finances du 14 avril 1803 souligne que les forestiers
allemands employés en Russie connaissaient souvent fort mal la langue
russe, et qu'on manquait presque totalement de techniciens indigènes
(le baron von Stein savait d'ailleurs lui-même fort mal le russe, et au
début de sa direction, dut se faire accompagner constamment d'un
interprète). Le besoin de techniciens moyens se faisait tellement sentir
qu'en 1804, année qui suivit la création de Carskoe Selo, le grand
maître des forêts Kašpar von Wùlfing ouvrait une autre école forestière
à Kozelsk (gouvernement de Kaluga). Tandis que l'école de Carskoe
Selo devait former les cadres supérieurs et qu'elle étudiait plus par
ticulièrement la forêt de conifères du Nord, l'école de Kozelsk, située
dans la zone de la forêt mixte, étudiait spécialement les feuillus. En
fait, cette seconde école ne dura pas longtemps, elle fut rattachée
dès 1813 à celle de Carskoe Selo et s'installa à Pétersbourg.
Mais le ministère des Finances était surtout préoccupé par le
rendement insuffisant des immenses forêts du domaine, et par l'épuis
ement des forêts méridionales. En 1804, parut une ordonnance forestière
(Lesnoj ustav) , beaucoup plus développée que les instructions de 1786 ;
il fut ensuite procédé à un mesurage général des forêts. On peut donc
faire partir de 1803-1804 une ère nouvelle dans l'histoire des forêts
russes, comme l'a justement souligné Hermann, membre correspondant
de l'Académie russe des Sciences dans son étude La situation des forêts
en 18041. De nouvelles fondations d'écoles publiques (comme celle créée
à Riga en 1808 par le grand maître des forêts von Blum) ou privées
(celle créée la même année à Saint-Pétersbourg par le comte Orlov,
grand propriétaire foncier).
Une autre forme de l'activité nouvelle prise par la foresterie russe
consiste dans les projets de reboisement du bassin du Don et de ses
affluents Donec et Voronež : notamment le grand maître Šalčevskij
prévoyait la création de 600 pépinières de chêne de chacune 200 à
300 desiatines (soit de 220 à 330 hectares) dans les gouvernements de
Voronež, Tambov, Saratov. Mais il était encore trop tôt pour entre
prendre des projets d'une pareille ampleur : ils furent rej étés par le
ministère des Finances. Ils devaient être repris à la fin du siècle.
Enfin, la Pologne — pour la partie soumise au Tsar — ne fut pas
oubliée : après la chute de Napoléon, elle forma dans le cadre de
l'Empire un royaume particulier et jouit d'une assez grande autonomie
jusqu'au fatal soulèvement de 183 1. En matière forestière, elle obtint
un « maître général des forêts du Royaume », le baron Julius Holte
von den Brincken, un allemand du Brunswick, qui, à l'imitation de la
Russie, créa un institut de Science forestière à Marymont, près de
Varsovie2 : Brincken épousa une noble polonaise, Eleonora Lubis-
1. Cette étude, traduite en allemand, a paru dans VHistorische Zeitschrift,
en 1906, t. 8, p. 53 et suiv. sous le titre : « La forêt russe sous Alexandre Ier ».
2. Il existe sur ce fondateur de la sylviculture polonaise, une biographie du
Polonais Kobylanski, Baron Brincken, naczelny nadlesny Krolestwa Polskiego,
Varsovie, 1937. FORÊT RUSSE 463
zowska, et se polonisa. Il resta maître général jusqu'à la chute du
royaume ; resté à l'écart du soulèvement, il garda la confiance du tsar
Nicolas Ier qui lui confia l'étude des conditions d'un reboisement des
steppes, travail effectivement présenté au Tsar en 1833, et pour lequel
Nicolas Ier fit cadeau au baron d'une tabatière garnie de brillants.
On le voit, par tous ces exemples, l'influence allemande gardait
toute son importance dans l'empire russe : si les forestiers devenaient
peu à peu russes (en 1826, les titres allemands de Waldmeister, Forst-
meister, utilisés tels quels en Russie furent remplacés par ceux de
lesnicij, les gardes forestiers appelés Forstwàrter se nommant désormais
lesnik), les méthodes restaient allemandes. Les manuels allemands les
plus connus, ceux de Hartig (Lehrbuch fur Fôrster), de Cotta (Grun-
driss der Forstwissenschaft) furent traduits et adaptés. Les travaux
des russes Sjablovskij et Divov (1804 et 1809) étaient largement
imités de la technique allemande, il ne pouvait alors en être autrement.
Le directeur du principal institut forestier russe, celui de Saint-Péters
bourg eut comme directeur de 1821 à 1837 un ancien professeur à
l'Université d'Erfurt, Philippe Breitenbach ; ses successeurs s'appellent
le comte Lamsdorf (1837-1841) et Schwenghelm (1841-1858). La
décision de considérer les élèves de l'Institut comme des « cadets de
l'armée », de leur donner un uniforme et des grades à leur sortie
de l'école, est sans doute d'origine allemande. Une autre décision
importante prise en 1841 par l'administration des forêts (rattachée
depuis 1838 au ministère des Domaines de l'État) , fut conseillée à son
chef, le comte Kiselev, par le directeur de l'Académie forestière
d'Eberswalde, en Prusse, Pfeil, forestier d'une notoriété internatio
nale : elle consista à organiser à la sortie de l'Institut de Saint-Péters
bourg, avant la nomination des cadets comme lieutenants, des stages
pratiques dans le domaine forestier de Lisino, près de Pétersbourg,
ce qui n'empêchait pas d'envoyer la plupart des élèves en Allemagne
pour leur perfectionnement techni

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