Contribution des fouilles de l arrière-pays d Agde à l étude du problème des rapports entre Grecs et indigènes en Languedoc (VIe-Ve siècles) - article ; n°1 ; vol.88, pg 141-157
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Contribution des fouilles de l'arrière-pays d'Agde à l'étude du problème des rapports entre Grecs et indigènes en Languedoc (VIe-Ve siècles) - article ; n°1 ; vol.88, pg 141-157

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1976 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 141-157
André Nickels, Contribution des fouilles de l'arrière-pays d'Agde à l'étude du problème des rapports entre Grecs et indigènes en Languedoc (VIe-Ve siècles), p. 141-157. Les fouilles menées au cours de ces dernières années sur le gisement archéologique de La Monédière à Bessan, dans l'arrière-pays d'Agde, ont révélé l'existence de plusieurs grands horizons stratigraphiques qui correspondent à trois phases dans l'histoire du site : — une première phase indigène, qui comprend la première partie du VIe siècle; — une seconde phase, très courte, où une présence grecque est attestée par des constructions absidiales d'un type bien connu dans le monde hellénique; — enfin une réoccupation indigène au cours du Ve siècle.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Nickels
Contribution des fouilles de l'arrière-pays d'Agde à l'étude du
problème des rapports entre Grecs et indigènes en Languedoc
(VIe-Ve siècles)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 88, N°1. 1976. pp. 141-157.
Résumé
André Nickels, Contribution des fouilles de l'arrière-pays d'Agde à l'étude du problème des rapports entre Grecs et indigènes en
Languedoc (VIe-Ve siècles), p. 141-157.
Les fouilles menées au cours de ces dernières années sur le gisement archéologique de La Monédière à Bessan, dans l'arrière-
pays d'Agde, ont révélé l'existence de plusieurs grands horizons stratigraphiques qui correspondent à trois phases dans l'histoire
du site :
— une première phase indigène, qui comprend la première partie du VIe siècle;
— une seconde phase, très courte, où une présence grecque est attestée par des constructions absidiales d'un type bien connu
dans le monde hellénique;
— enfin une réoccupation indigène au cours du Ve siècle.
Citer ce document / Cite this document :
Nickels André. Contribution des fouilles de l'arrière-pays d'Agde à l'étude du problème des rapports entre Grecs et indigènes en
Languedoc (VIe-Ve siècles). In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 88, N°1. 1976. pp. 141-157.
doi : 10.3406/mefr.1976.1054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1976_num_88_1_1054CONTRIBUTION DES FOUILLES
DE L'ARRIÈRE-PAYS D'AGDE
À L'ÉTUDE DU PROBLÈME DES RAPPORTS
ENTRE GRECS ET INDIGÈNES
EN LANGUEDOC (VIe-Ve SIÈCLES)
PAR
André Nickels
Le problème des rapports entre Grecs et indigènes n'a été que ra
rement abordé en ce qui concerne le Languedoc. Les éléments dont nous
disposons pour cette région sont, en effet, particulièrement maigres; aux
indications souvent vagues des sources littéraires répondait jusqu'à ces
dernières années l'absence de toute indication d'ordre archéologique.
Cette situation était essentiellement liée aux méthodes de fouilles prati
quées, souvent peu aptes à permettre les observations stratigraphiques
qu'exige l'étude de ce type de problème. Le développement récent d'un
certain nombre de fouilles menées de façon très rigoureuse a modifié
sensiblement cette situation. L'on se contentera simplement de ment
ionner pour mémoire les travaux poursuivis par M. Py dans la région
de Mmes et ceux menés par Y. Solier sur le site fortifié de Pech-Maho
près de Narbonne. Il s'agit là de chantiers importants, dont l'exploration
est loin d'être achevée et dont les résultats sont d'ailleurs en partie pub
liés. Il ne saurait donc être question de brosser ici un tableau général
de l'apport de ces différentes recherches au problème qui nous occupe.
Notre propos sera beaucoup plus limité et exclusivement consacré aux
fouilles menées directement par le Service régional des Antiquités, dans
l'arrière-pays d'Agde, à Bessan, Hérault. A la différence des chantiers
réguliers mentionnés précédemment, il s'agit là d'une fouille d'urgence
sur un site qui avait été menacé de disparition totale par les travaux
d'aménagement touristique de cette partie du littoral. 142 ANDRÉ NICKELS
Le gisement archéologique de La Monédière à Bessan occupe une
petite terrasse alluviale en bordure de l'Hérault, à 6 km dans l'arrière-
pays d'Agde (Fig. I)1.
Cet habitat est bien connu en Languedoc depuis sa première explo
ration en 1935 par les soins d'un archéologue amateur de Béziers, Joseph
Coulouma 2. Sa situation exceptionnelle, à la tête de l'ancien delta de
l'Hérault, au débouché d'une importante chaîne d'établissements de
hauteur indigènes, et la proximité du comptoir grec d'Agde, Agathe,
suffisent à expliquer son développement rapide. Malgré l'abondance et
la qualité du matériel recueilli au cours de reconnaissances de surface
depuis de longues années, ce gisement n'avait fait l'objet que de fouilles
limitées jusqu'en 1971 3. A cette date, en effet, les projets de restructu
ration du réseau routier autour d'Agde, liés à l'aménagement touristique
de cette partie du littoral, imposèrent la mise en chantier d'une fouille
d'urgence activement poursuivie depuis cette date.
Elle a montré que le site avait connu une occupation relativement
courte, limitée aux VIe et Ve siècles avant notre ère. Elle révéla surtout
l'existence de plusieurs grands horizons stratigraphiques, très bien indi
vidualisés, qui correspondent à trois phases dans l'histoire du site:
— une première phase indigène, qui couvre la première partie du
VIe siècle;
— une seconde phase, très courte, où une présence grecque est
bien attestée sur le site;
— et enfin une réoccupation indigène au cours du Ve siècle.
1 Cette terrasse, de forme grossièrement trapézoïdale, a une longueur
d'environ 250 mètres pour une largeur qui excède rarement 120 mètres.
2 J. Coulouma, L'Oppidum ibéro-grec de Bessan, dans Association G. Budé,
Congrès de Niée, 1935, pp. 134-136; J. Coulouma et Abbé Thomas, La station
de La Monédière près de Bessan, Hérault, dans Cahiers d'Histoire et d'Archéol
ogie, XI, 1936, pp. 690-712.
3 Voir à ce sujet J. Griry, Tell de La Monédière, commune de Bessan, dans
Bull. Soc. Arch, de Béziers, 4e s., XXI, 1955, pp. 24-34. Les premières recherches
stratigraphiques ont été effectuées par J. J. Jully en 1970. Les principaux
résultats en sont publiés en annexe à son étude de l'abondante céramique at-
tique trouvée sur le site de La Monédière; cf. J. J. Jully, La attique
de La Monédière, Bessan, Hérault, Coll. Latomus, vol. 124, Bruxelles 1973,
pp. 282-296. 05
Fig. 1 - Carte de la basse vallée de l'Hérault avec les principaux gisements préromains. 144 ANDRÉ NICKELS
I - La première phase (600-540): un marche indigène ouvert sur
LE MONDE MÉDITERRANÉEN
Dans tous les secteurs fouillés, directement au-dessus du terrain
vierge, a été rencontrée une même couche qui, partout, présente des
caractéristiques très voisines. Le mobilier céramique y est extrêmement
fragmenté; les tessons sont minuscules et n'offrent pratiquement aucune
possibilité de reconstitution. Ce dernier fait, indice d'une très grande
dispersion du matériel, révèle que l'on a affaire à une couche de nivel
lement, profondément bouleversée. Ce n'est que dans des cas tout à
fait isolés que l'on a pu observer des ensembles de tessons à plat, simples
lambeaux de sols.
Le mobilier de cette couche est assez caractéristique 1. La cérami
que commune modelée, confectionnée localement sans l'aide du tour,
est de très loin la mieux représentée. A côté de ce mobilier grossier on
rencontre des vases fins, bucchero nero, céramique à pâte claire décorée
de bandes ou de rosettes de points, coupes ioniennes de type Β 2 et un
calice de Chios 2. La céramique fine la plus abondante dans cette strate
est cependant la grise monochrome, dite pseudo-phocéenne
ou encore bucchero gris. En ce qui concerne les amphores on note une
écrasante prépondérance des séries étrusques.
Ce mobilier est intéressant à plus d'un titre:
— en premier lieu il permet de dater assez précisément cette phase.
Le matériel est dans sa totalité antérieur à 550-540 et c'est sans doute
à cette époque qu'il faut fixer le remaniement qui a affecté cette couche;
— on y relèvera, en second lieu, la présence d'importations ancien
nes datables dans le premier quart du VIe siècle, coupe ionienne de type
A 1, amphore proche du type SOS, œnochoés à rosettes, qui n'ont
pu parvenir sur ce site de l'intérieur qu'à partir d'Agde. Ils confi
rment que cette dernière était, sinon occupée en permanence, du moins
1 Pour l'étude détaillée de ce mobilier voir A. Nickels et P. -Y. Grenty,
Une fosse à offrandes du VIe siècle avant notre ère à La

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents