Contributions à l épigraphie de Chalcis - article ; n°1 ; vol.101, pg 297-312
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1977 - Volume 101 - Numéro 1 - Pages 297-312
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Knoepfler
Contributions à l'épigraphie de Chalcis
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 101, livraison 1, 1977. pp. 297-312.
Citer ce document / Cite this document :
Knoepfler Denis. Contributions à l'épigraphie de Chalcis. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 101, livraison 1,
1977. pp. 297-312.
doi : 10.3406/bch.1977.2025
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1977_num_101_1_2025CONTRIBUTIONS À L'ÉPIGRAPHIE DE CHALCIS
I. Trois bases de statue et un sculpteur athénien.
Une inscription de Chalcis assez gravement mutilée — - il n'en subsiste qu'une
petite moitié, qui donne la fin des lignes (fig. 1) — a été publiée naguère dans cette
même revue par mon camarade et ami Pierre Ducrey1. Comme il s'agit d'un décret en
l'honneur d'un personnage ayant sauvé des prisonniers, nul n'était, on en conviendra,
plus qualifié que l'auteur du Traitement des prisonniers de guerre dans la Grèce antique
pour en fournir le commentaire adéquat. Aussi bien, il n'y a pas à revenir sur l'inte
rprétation générale du document2. La question que je voudrais reprendre ici porte
sur un détail, mais un détail qui a peut-être son importance ou tout au moins qui
mérite, à mon avis, d'être relevé et discuté.
Si l'on a pu reprocher quelque chose à l'éditeur, c'est d'avoir été un peu trop
avare d'indications sur le support matériel de l'inscription3. De fait, la seule photo
graphie publiée, d'ailleurs excellente, ne permet pas de se le représenter; il manque
(*) Depuis 1971 il ne s'est point passé d'été sans que, d'Ërétrie, je sois venu au moins une fois au Musée
de Chalcis pour y voir et revoir quelques-unes des inscriptions qu'il contient. Aussi est-ce pour moi l'occasion
de remercier les deux épimélètes qui se sont succédé à la tête de ce Musée, MM. A. Chorémis et A. Sampson,
de l'accueil amical qu'ils m'y ont toujours fait. J'exprime également ma très vive reconnaissance à
MUe A. Andrioménou, éphore de Béotie et d'Eubée, pour l'aide qu'elle ne cesse de m'apporter dans mes
travaux.
Au début du mois de juillet 1974 j'ai pu, grâce à l'obligeance de M. Pierre Amandry et avec l'aimable
autorisation du Service des Antiquités, emmener à Chalcis M. Jean-Pierre Braun, alors architecte coopérant
à l'École française d'Athènes. Il est l'auteur des trois dessins publiés ci-après. Les photographies d'estampages
ont été prises par M. Emil Séraf (clichés déposés à la photothèque de l'École française).
(1) BCH, 94 (1970), p. 133-137; cf. J. et L. Robert, Bull. Épigr., 1971, 516. G. Daux, REG, 84
(1971), p. 361-363 (cf. infra, n. 3), a proposé, pour la difficulté de la 1. 4, une solution que je trouve séduisante.
(2) Tout au plus dirai-je qu'entre les diverses datations envisagées par l'éditeur ma préférence va
nettement à la plus basse (vers 169), tant à cause de l'écriture qu'en raison de certaines des formules utilisées.
Le fait que le proxène soit désigné comme 'AvOyjSovioç et non pas comme Boicimoç èî; 'AvOtjSovoç est peut-
être un indice supplémentaire (mais je ne voudrais surtout pas l'affirmer) que le décret est postérieur à 171,
date où le Koinon béotien fut dissous pour longtemps (cf. R. Etienne et D. Knoepfler, Hyettos de Béotie,
BCH Suppl. III [1976], p. 342-347 et notamment p. 347 n. 321).
(3) Cf. G. Daux, art. cil., p. 361 n. 30 : « II est à regretter seulement que l'auteur se soit cantonné
dans des indications d'ordre épigraphique ou historique ; la pierre méritait d'être dessinée, définie archéo-
logiquement et comparée avec les autres bases semblables du musée de Chalcis ». Pour le jugement de ce savant
sur l'écriture de l'inscription, voir ci-après, p. 302. 298 DENIS KNOEPFLER [BCH 101
Fig. 1. — Base de Chalcis portant un décret de proxénie (estampage).
surtout un dessin. Celui que je donne ici (fig. 2) sera donc utile, même s'il n'apporte
aucune révélation. P. Ducrey a bien vu en effet — comment la chose aurait-elle pu
lui échapper puisque le bloc conserve encore sur son lit supérieur une « semelle » pour
une statue de bronze ? — que son décret était gravé sur un piédestal. Mais il n'en a pas
fait grand cas, et pour une raison très simple : c'est qu'il lui a semblé tout naturel
d'admettre que le personnage honoré, qui était, rappelons-le, un citoyen d'Anthédon,
la ville la plus proche de Chalcis sur le continent4, avait reçu une statue pour prix
de ses services en même temps qu'il se voyait octroyer les privilèges de la proxénie et
de l'évergésie énumérés dans le décret. Pourtant cette conclusion-là précisément, si
vraisemblable qu'elle paraisse à première vue, se heurte, dès qu'on l'examine avec
esprit critique, à plusieurs objections.
Tout d'abord on peut tenir pour certain que le décret ne mentionnait pas
l'érection d'une statue, car il n'y a pas place pour une telle mention, quelque brève
qu'on l'imagine, dans le dispositif, restitué de façon sûre par l'éditeur grâce à
(4) Sur la route antique de Chalcis à Anthédon voir maintenant S. С Bakhuizen, Salganeus and the
fortifications on its mountains (1970), p. 141-144. Je reviendrai sur la question des relations entre ces deux
villes en publiant le premier décret de proxénie, hélas très fragmentaire, que l'on connaisse d'Anthédon. 299 CONTRIBUTIONS À L ÉPIGRAPHIE DE CHALCIS 1977]
3,5
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35
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COUPE A. В
Fig. 2. — Lit supérieur et coupe de la base portant le décret (1:10). 300 DENIS KNOEPFLEK [BCH 101
plusieurs textes parallèles5. Or, on ne saurait guère admettre que la statue ait été
accordée tacitement en quelque sorte; même à l'époque de ce décret, c'est-à-dire au
11e siècle avant J.-C, l'octroi d'une statue demeure un honneur considérable6. Au
surplus, on ne comprendrait pas que les Ghalcidiens eussent, dans le cas de notre
Anthédonien, négligé de faire montre de leur générosité, alors que dans le décret,
sans doute un peu plus tardif7, pour Archénous (/G, XII 9, 899), il est bien spécifié,
et même à deux reprises8, qu'une statue de bronze sera érigée à ce citoyen de grand
mérite; on n'omet pas d'indiquer non plus que le décret sera transcrit sur la base
même : сЬ/аурафоа Se то фу)(р!Л£ла iiú т/jv (3ácrt,v ttjç sbcovoç (1. 5).
On constate ensuite que le nom du personnage honoré ne se retrouve pas en
dehors du décret : je veux dire qu'il n'y a ni dédicace ni inscription honorifique où
l'on puisse déchiffrer le patronyme et l'ethnique — car le nom lui-même nous est
inconnu9 — du proxène. Or, cette absence, qu'il n'est pas possible d'imputer à l'état
de mutilation de la pierre, est tout à fait surprenante si l'on accepte l'hypothèse de
P. Ducrey. Le décret ne peut, en effet, tenir lieu d'inscription honorifique ou dédica-
toire; celle-ci est indispensable, ne serait-ce que d'un point de vue pratique: on doit
pouvoir identifier le personnage statufié sans avoir à lire le décret qui le concerne.
S'il faut illustrer cette règle par un exemple, prenons celui que nous offre le décret
déjà cité pour Archénous. Il stipule que l'on gravera sur la base ó Stjjjioç ávsGvjxsv
'Ap^évouv Xapi.xAéouç [apsT7)ç è'vsxa] xal eùvoitxç tyjç zlç, èauTOv 10.
Il y a lieu, enfin, de remarquer qu'aucun des proxènes de Ghalcis connus jusqu'ici
n'a reçu l'honneur d'une statue; et cela ressort, dans la plupart des cas, aussi bien du
décret lui-même que de la pierre où le décret se trouve transcrit11. Or, parmi ces
proxènes il en est qui, comme le montrent bien les considérants parfois assez
développés, avaient rendu à la cité des services tout à fait comparables, pour
l'importance, à ceux qu'évoque le nouveau décret12. Un document fournit d'ailleurs,
si je ne me trompe, la preuve que même des services émin

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