Coûts de transaction et fondements de l intervention publique - article ; n°1 ; vol.71, pg 163-180
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Coûts de transaction et fondements de l'intervention publique - article ; n°1 ; vol.71, pg 163-180

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1995 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 163-180
The purpose of this paper is to show that Transaction Cost Economics can be used as a basis for designing public action on industrial organization. The analysis is supported by the theoretical framework developed by O. Williamson. A renewed conception of efficiency derives from the strain put on the transaction as unit of analysis : organizational efficiency appears to be the main determinant of industrial organization. This shift of positive analysis is linked with a change of normative criteria : Pareto optimality is replaced by a « remediableness » standard which permits to justify and to found public action. One illustrates finally the approach by assessing some recent tendencies in the field of public utilities deregulation.
Cet article montre que l'action publique sur les configurations productives peut être éclairée par la théorie des coûts de transaction. On s'appuie essentiellement sur les travaux d'Oliver Williamson. Le centrage de la théorie autour de la transaction comme unité d'analyse permet de dégager une conception renouvelée de l'efficacité : l'efficacité organisationnelle apparaît comme le déterminant essentiel de l'organisation des activités productives. À ce déplacement de l'analyse positive est articulé un changement de critère normatif : le critère de Pareto est remplacé par la notion de « remédiabilité » qui permet de justifier et de fonder l'intervention publique. Une illustration de la démarche est ébauchée par l'appréciation de quelques tendances récentes en matière de déréglementation des « publics utilities ».
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Françoise Lotter
Coûts de transaction et fondements de l'intervention publique
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 71. 1er trimestre 1995. pp. 163-180.
Abstract
The purpose of this paper is to show that Transaction Cost Economics can be used as a basis for designing public action on
industrial organization. The analysis is supported by the theoretical framework developed by O. Williamson. A renewed
conception of efficiency derives from the strain put on the transaction as unit of analysis : organizational efficiency appears to be
the main determinant of industrial organization. This shift of positive analysis is linked with a change of normative criteria : Pareto
optimality is replaced by a « remediableness » standard which permits to justify and to found public action. One illustrates finally
the approach by assessing some recent tendencies in the field of public utilities deregulation.
Résumé
Cet article montre que l'action publique sur les configurations productives peut être éclairée par la théorie des coûts de
transaction. On s'appuie essentiellement sur les travaux d'Oliver Williamson. Le centrage de la théorie autour de la transaction
comme unité d'analyse permet de dégager une conception renouvelée de l'efficacité : l'efficacité organisationnelle apparaît le déterminant essentiel de l'organisation des activités productives. À ce déplacement de l'analyse positive est articulé un
changement de critère normatif : le critère de Pareto est remplacé par la notion de « remédiabilité » qui permet de justifier et de
fonder l'intervention publique. Une illustration de la démarche est ébauchée par l'appréciation de quelques tendances récentes
en matière de déréglementation des « publics utilities ».
Citer ce document / Cite this document :
Lotter Françoise. Coûts de transaction et fondements de l'intervention publique. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 71. 1er
trimestre 1995. pp. 163-180.
doi : 10.3406/rei.1995.1564
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1995_num_71_1_1564Françoise LOTTER (1)
ATOM - Université de Paris I
COÛTS DE TRANSACTION
ET FONDEMENTS DE L'INTERVENTION
PUBLIQUE
Mots organisationnelle. clés : Coûts de transaction, déréglementation ; remédiabilité ; efficacité
Key words : Transaction costs ; deregulation ; remediableness ; organizational efficiency.
Au jeu du Meccano industriel, comme dans tous les autres jeux, le déroule
ment de la partie et le score final dépendent de l'habileté des joueurs, des
règles du jeu et du comportement de l'arbitre. Or, jusqu'à récemment, nous étions
condamnés à écouter l'histoire répétitive et un peu fastidieuse de parties sans sus
pense que nous contait la théorie néo-classique: dans un monde sans surprise, des
joueurs plus ou moins doués mais toujours omniscients, répétaient inlassablement
les mêmes coups face à un arbitre impartial dont les interventions se limitaient
à compter les points.
Et voilà qu'on nous propose un autre scénario : la Nouvelle Economie Institu
tionnelle (NEI) nous laisse entendre qu'à l'initiative de l'arbitre ou des joueurs,
les règles du jeu peuvent changer, que le score en sera affecté, que les joueurs pour
ront prendre l'initiative de s'organiser pour faire face aux aléas inévitables de la
partie et, encore plus troublant, que l'arbitre pourra parfois à son tour se trans
former en joueur.
La métaphore du jeu est non seulement un moyen commode d'introduire notre
propos mais elle nous servira surtout de fil directeur et de point de repère tout
au long de cet exposé où l'on se propose de montrer que la théorie des coûts de
transaction (TCT) peut éclairer et fonder l'intervention publique en matière de
politique industrielle.
En effet, si la politique industrielle est entendue au sens large comme toute action
publique dont le but est de modifier la configuration des activités productives,
il va de soi :
(1) Je tiens à remercier ici tous les membres d'ATOM d'avoir, collectivement et individuellement,
discuté les premières versions de ce papier. J'ai une dette toute particulière envers Délila Allam
qui m'a permis d'éclaircir bien des idées grâce à ses commentaires.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 71, 1er trimestre 1995 163 1 . que la compréhension des effets des mesures envisagées dépend de la théorie
de l'organisation industrielle que l'on se donne,
2. qu'il faut disposer d'une norme, d'un critère qui nous permette de justifier
et de juger ces effets.
Or, les analyses développées par O.E. Williamson depuis une vingtaine d'années
permettent d'articuler de manière cohérente ces deux dimensions.
En effet, ce qu'on appelle désormais la théorie des coûts de transaction consti
tue un changement de perspective théorique dans l'explication des configurations
industrielles. Il s'agit là d'un nouvel instrument d'analyse.
Par ailleurs, des travaux les plus récents de Williamson émerge une notion nouv
elle qu'il appelle la « remédiabilité ». Ce vocable curieux désigne un critère qui
permet de comparer des configurations industrielles alternatives du point de vue
de l'efficacité économique.
On se propose de montrer qu'articulée au reste de l'analyse, la « remédiabil
ité » peut servir de support normatif et renouveler les fondements traditionnels
de l'intervention publique. La cohérence entre analyse positive et analyse normat
ive est alors assurée par l'intermédiaire de l'efficacité. Clef d'explication des for
mes observées et de la structuration du système, celle-ci peut, ainsi et aussi, deve
nir le guide d'action des pouvoirs publics.
La démonstration s'articulera en 3 temps. On dégagera d'abord les points essent
iels de la méthode d'analyse (section 1). On montrera ensuite comment la reméd
iabilité permet de fonder l'intervention publique en articulant approche positive
et approche normative (section 2). On appliquera enfin la démarche à l'examen
de quelques tendances récentes des politiques industrielles (section 3).
I. — L'EFFICACITE ORGANISATIONNELLE, DETERMINANT
DE L'ORGANISATION INDUSTRIELLE
Avant de préciser ce qu'on entend exactement par « efficacité organisationnelle »
et de présenter un modèle simple utilisant cette notion pour expliquer l'organisa
tion des activités industrielles, on dégagera les différents niveaux d'analyse et on
rappellera les points essentiels de la TCT à l'aide d'un schéma récemment conçu
par Williamson (2) pour tenter d'articuler les deux branches complémentaires de
la Nouvelle Economie Institutionnelle (NEI), la branche environnement institu
tionnel (D. North) et la branche arrangements institutionnels ou « governance struc
tures » (Williamson-Coase) (3).
(2) Voir Williamson fl 1993b], [1994b]).
(3) The institutional environment is the set of fundamental political, sociological and legal ground
rules that establishes the basis for production, exchange and distribution. Rules governing elec
tions, property rights and the right of contracts are examples [...].
An institutional arrangement is an arrangement between economic units that governs the ways
in which these units can cooperate and/or compete. It can provide a structure within which its
members can cooperate [...] or (it can) provide a mechanism that can effect a change in laws or
property rights. Davis et North [1971].
164 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 71, 1« trimestre 1995 1. Le cadre d'analyse : un schéma à trois niveaux
On connaît les fondements de l'approche de Williamson. La transaction devient
l'unité d'analyse et l'intérêt est ainsi déplacé de la production et de la technologie
vers l'échange et le contrat. La catégorie d'échecs du marché est remplacée par
celle d'échecs organisationnels (4) résultats des effets conjugués de facteurs com
portementaux (rationalité limitée et opportunisme) et environnementaux (incerti
tude et petit nombre) (5) longtemps ignorés par la théorie orthodoxe. Les efforts
des agents pour économiser les coûts de transaction inévitablement liés à ces imper
fections aboutissent à la mise en place de « governance structures » (6) associées
aux transactions : selon leurs attributs (fréquence, incertitude, et surtout spécifi
cité des actif

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents