Dans les zones périurbaines de Nouvelle-Guinée : l apprentissage de la vie citadine - article ; n°2 ; vol.103, pg 187-206
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Dans les zones périurbaines de Nouvelle-Guinée : l'apprentissage de la vie citadine - article ; n°2 ; vol.103, pg 187-206

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1996 - Volume 103 - Numéro 2 - Pages 187-206
The integration of rural populations in urban zones is one of the greatest problems in Melanesia today. The originality of this study is that it presents four groups of migrants who came from the same village in the Sepik River Valley and who have settled in four different urban zones on the north coast of Papua New-Guinea.
With the help of numerous tables, the reader sees how this population, which has conserved its own traditional organization, is distributed in various out-lying zones.
Avec l'aide de nombreux tableaux, nous pouvons suivre comment s'est faite leur répartition dans les diverses zones périurbaines, selon des principes propres à leur organisation traditionnelle.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christian Coiffier
Dans les zones périurbaines de Nouvelle-Guinée :
l'apprentissage de la vie citadine
In: Journal de la Société des océanistes. 103, 1996-2. pp. 187-206.
Abstract
The integration of rural populations in urban zones is one of the greatest problems in Melanesia today. The originality of this
study is that it presents four groups of migrants who came from the same village in the Sepik River Valley and who have settled
in four different urban zones on the north coast of Papua New-Guinea.
With the help of numerous tables, the reader sees how this population, which has conserved its own traditional organization, is
distributed in various out-lying zones.
Résumé
Avec l'aide de nombreux tableaux, nous pouvons suivre comment s'est faite leur répartition dans les diverses zones périurbaines,
selon des principes propres à leur organisation traditionnelle.
Citer ce document / Cite this document :
Coiffier Christian. Dans les zones périurbaines de Nouvelle-Guinée : l'apprentissage de la vie citadine. In: Journal de la Société
des océanistes. 103, 1996-2. pp. 187-206.
doi : 10.3406/jso.1996.1989
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1996_num_103_2_1989les zones périurbaines de Nouvelle-Guinée : Dans
l'apprentissage de la vie citadine.
par
Christian COIFFIER
L'étude ethnologique tient un rôle primordial spontané (Knoll, 1979, Kunseï, 1979, Jimlake,
dans la compréhension des processus d'urbani 1988), soit dans les zones rurales, par des urban
sation l et ce fait n'est pas encore assez reconnu. istes, sociologues, géographes et ethnologues.
En Papouasie Nouvelle-Guinée 2, les nombreux La méthode que j'ai utilisée est inédite dans la
problèmes inhérents à l'installation des commun mesure où la recherche s'est effectuée simultané
autés rurales dans les zones périurbaines 3 ne ment dans le village d'origine et dans quatre
sont guère compréhensibles sans connaissance lieux d'émigration différents d'une même com
préalable de leur organisation sociale dans leur munauté. Après avoir décrit sommairement la
lieu d'origine. Le pôle urbain d'accueil joue éga société d'origine et retracé les premiers contacts
lement un rôle prépondérant dans la réussite de de certains de ses membres avec le monde urbain,
l'intégration de ces communautés durant leur je présenterai cinq cas de stratégie individuelle
période d'adaptation. Il existe ainsi une dynami d'adaptation à la vie citadine dans quatre zones
que propre à chacune des communautés. Chaque périurbaines de la côte nord. Je tenterai une
groupe migrant développe une stratégie particul brève analyse de la situation pour conclure.
ière qu'il s'agit de comprendre. Au sein de ces En 1975 la Papouasie Nouvelle-Guinée a
groupes, certains membres ont un rôle moteur accédé à l'indépendance en tant qu'Etat souve
dans le processus d'adaptation. Ces stratégies rain dans le cadre du Commonwealth britanni
individuelles d'adaption sont très souvent en que. La gestion de ce pays constitué de dix-neuf
relation avec des problèmes relationnels entre provinces fédérées à souvent été donnée en exemp
clans 4. le par les institutions internationales. En vingt
Jusqu'à présent, de nombreuses études ont été années la population de ce pays est passée de
menées séparément, soit dans les zones d'habitat moins de trois millions d'habitants à plus de
1 . Le contenu de cet article a été exposé lors du symposium « Anthropologie des Sociétés et des Cultures Urbaines » organisé
dans le cadre du 13e congrès des sciences anthropologiques et ethnologiques qui s'est tenu à Mexico du 29 juillet au 5 août 1993.
Une partie de cet article a déjà été publiée en espagnol au Mexique, dans la revue Antropologicas, n° 9 : 43-54, sous le titre : Las
zonas periurbanas de Papùa : el aprendizaje de la vida citadina. Le prénom de l'auteur était erroné et des photos, n'ayant aucune
relation avec le contenu de l'article, ont été malencontreusement publiées pour illustrer ce dernier. Le présent article est donc une
nouvelle version remodelée et actualisée après un nouvel exposé lors d'un séminaire de la F.R.A.O. (Formation à la recherche
dans l'aire océanienne), à l'E.H.E.S.S., le 25 janvier 1996. Je tiens à remercier le Bureau de la recherche architecturale qui a
financé cette recherche ainsi que mon voyage à Mexico (contrat 1990-93, dans le cadre du laboratoire I.P.R.A.U.S., Ecole
d'architecture de Paris-Belleville).
2. Dès 1979, soit quatre ans après l'indépendance, un des colloques de Waïgani organisé par l'Université de Papouasie
Nouvelle-Guinée, fut consacré aux problèmes de l'urbanisation (Jackson, 1980).
3. Le mot périurbain est utilisé ici comme terme général désignant des lotissements informels, constitués d'habitations
précaires, situés le plus souvent aux lisières des limites administratives des villes et parfois même à l'intérieur.
4. « La nécessité de renforcer les liens d'alliance pour assurer l'intégration de la communauté devient évidente. Ces liens forment
un réseau qui court à travers les systèmes patrilinéaires des clans, des moitiés et des groupes initiatiques, et qui lie ensemble les
groupes en opposition » (Bateson, 1971 : 117-118). 188 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
quatre millions avec un taux d'accroissement permanent et la « chasse aux têtes » était au
centre d'une complexe organisation magico- démographique annuel de 2,8 %. La majorité de
religieuse reposant sur le principe de la division la population vit encore d'une économie de sub
dualiste de l'univers. Les têtes humaines appropsistance mais la rapidité de son augmentation
riées par les guerriers étaient censées assurer la perturbe grandement les anciennes structures
prospérité des diverses communautés. Ces dersociales et annule dans certaines régions les
nières sont le plus souvent divisées en deux moitbénéfices retirés d'une croissance économique
iés totémiques. Ces moitiés sont, elles-mêmes, récente. Les nouvelles générations attirées par les
divisées respectivement en clans exogames dont biens de consommation et les manières de vivre
la filiation remonte à une paire de frères 8. Chade type occidental émigrent massivement de
que village, équivalent symbolique d'un crocodfaçon incontrôlée vers les villes. Les jeunes déra
ile, possède au moins une grande maison cérécinés se trouvent alors souvent sans emploi, cou
monielle qui constitue le pôle de la communauté. pés de leur communauté d'origine, ce qui engen
Cette maison, située au milieu d'une longue dre de graves problèmes sociaux et beaucoup de
place, est réservée aux hommes initiés. Jusque délinquance (Levine, 1979 : 40-74). Les villes de
dans les années 1980, le village de Palimbeï était Papouasie sont devenues ces dernières années la
divisé en trois sections résidentielles, plus ou proie de bandes de rascals 5 qui pillent et rançon
moins, endogames : Numbaroman, Payembit et nent les populations. Ces villes sont maintenant
Andimbit. La résidence familiale est de type réputées comme les plus dangereuses de l'Océa-
patrilocal. Depuis les années 1930, les nouvelles nie et de l'Extrême-Orient. Cette insécurité pe
générations ont reçu l'influence des missions rmanente est en train de transformer la vie polit
chrétiennes. Les gens de Numbaroman sont ique et de détruire lentement l'économie locale en
devenus en majorité catholiques, ceux de Payembfaisant fuir les investisseurs.
it sont restés plus ou moins respectueux des
traditions ancestrales locales tout en se convertLa communauté originelle de Palimbeï issant au christianisme et ceux d'Andimbit ont,
Les Iatmul 6 forment une société d'environ dix pour la plupart, adhéré à l'église adventiste. La
mille horticulteurs-pêcheurs installés depuis au plupart des membres de cette section ont quitté
moins deux siècles sur un vaste territoire maré Palimbeï, après la guerre, pour créer un nouveau
cageux baigné par le cours moyen du fleuve village, nommé Indabu, en amont, au bord du
Sépik, situé au Nord-ouest du pa

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents