De l'usage par les historiens du matériel amphorique grec - article ; n°1 ; vol.11, pg 238-255

Yvon Garlan

Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1985 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 238-255
Il est rendu compte d'un livre posthume de I .B. Brašinskij (paru en 1984) sur « Les méthodes d'analyse du commerce antique ». D traite plus particulièrement des amphores et des timbres amphoriques grecs découverts sur les rives de la Mer Noire et des précautions qu'il convient de prendre quand on s'en sert pour déterminer l'importance relative de tel ou tel centre de production, à telle ou telle époque, dans tel ou tel centre de consommation (tenir compte surtout du coefficient de timbrage et de la capacité, des différents types d'amphores).
USE OF GREEK AMPHORAE BY HISTORIANS.
I. B. Brasinskij's posthumous book on « Methods of antique trade analysis » (published in 1984) deals particularly with Greek amphorae and amphorae seals discovered on the banks of the Black Sea, as well as precautions which have to be taken when using it to determine the relative importance of any particular centre of production at any particular period in any particular consumer locality. (The sealing coefficient and the capacity of different types of amphorae must not be omitted).
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: DIALOGUES_D-HISTOIRE_ANCIENNE
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 20
• Langue: Français

Extrait

Monsieur Yvon Garlan
De l'usage par les historiens du matériel amphorique grec
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 11, 1985. pp. 238-255.
Résumé
Il est rendu compte d'un livre posthume de I .B. Brašinskij (paru en 1984) sur « Les méthodes d'analyse du commerce antique ».
D traite plus particulièrement des amphores et des timbres amphoriques grecs découverts sur les rives de la Mer Noire et des
précautions qu'il convient de prendre quand on s'en sert pour déterminer l'importance relative de tel ou tel centre de production, à
telle ou telle époque, dans tel ou tel centre de consommation (tenir compte surtout du coefficient de timbrage et de la capacité,
des différents types d'amphores).
Abstract
USE OF GREEK AMPHORAE BY HISTORIANS.
I. B. Brasinskij's posthumous book on « Methods of antique trade analysis » (published in 1984) deals particularly with Greek
amphorae and amphorae seals discovered on the banks of the Black Sea, as well as precautions which have to be taken when
using it to determine the relative importance of any particular centre of production at any particular period in any particular
consumer locality. (The sealing coefficient and the capacity of different types of amphorae must not be omitted).
Citer ce document / Cite this document :
Garlan Yvon. De l'usage par les historiens du matériel amphorique grec. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 11, 1985. pp.
238-255.
doi : 10.3406/dha.1985.1663
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1985_num_11_1_1663238 Y. GARLAN
Yvon GARLAN
DE L'USAGE PAR LES HISTORIENS DU MATÉRIEL AMPHORIQUE
GREC.
Il est rendu compte d'un livre posthume de I.B. Brašinskij (paru en 1984)
sur «Les méthodes d'analyse du commerce antique». D traite plus particu
lièrement des amphores et des timbres amphoriques grecs découverts sur
les rives de la Mer Noire et des précautions qu'il convient de prendre quand
on s'en sert pour déterminer l'importance relative de tel ou tel centre de
production, à telle ou telle époque, dans tel ou tel centre de consommat
ion (tenir compte surtout du coefficient de timbrage et de la capacité, des
différents types d'amphores).
Yvan GARLAN
USE OF GREEK AMPHORAE BY HISTORIANS.
I. B. Brasinskij's posthumous book on «Methods of antique trade analysis»
(published in 1984) deals particularly with Greek amphorae and amphorae
seals discovered on the banks of the Black Sea, as well as precautions which
have to be taken when using it to determine the relative importance of any
particular centre of production at any particular period in any particular
consumer locality. (The sealing coefficient and the capacity of different
types of amphorae must not be omitted).
MOTS-CLEFS : méthodes, commerce, amphores, timbres amphoriques,
coefficient de timbrage, capacité. 11 1985 239-255 DHA
DE L'USAGE PAR LES HISTORIENS DU
MATÉRIEL AMPHORIQUE GREC
A la mémoire de I. B. Brasinskij
Yvon GARLAN
Université de Haute-Bretagne
Rennes (France)
et UA 0338 (Besançon)
En 1982 disparaissait brutalement à l'âge de 54 ans Iosif Benjaminovic
Brasinskij - au moment même où je lui rendais visite pour étudier en sa compag
nie, dans les réserves du musée de l'Ermitage, les timbres céramiques de Thasos.
Travailleur acharné, esprit curieux et inventif, homme chaleureux et
ouvert à la collaboration scientifique, Brasinskij est l'auteur d'environ 140
travaux portant sur des sujets variés (1). Mais l'essentiel en est constitué par
des études portant sur les amphores grecques. Au moment de sa disparition,
il était en la matière le principal représentant de Г «école soviétique» préc
édemment illustrée par des savants comme E. M. Pridik et B. N. Grakov dont il
revendiquait explicitement l'héritage : surtout de celui-ci qui exerça dans son
pays, vers le milieu de ce siècle, une grande influence, bien que la plus grande
partie de son œuvre soit restée malheureusement inédite (sa thèse soutenue en
1939 sur Le timbrage du matériel d'emballage céramique à l'époque hellénis
tique comme source pour l'histoire de la production et du commerce, ainsi que
le tome III des IOSPE, commencé par E. M. Pridik, qui contient quelque 35 000
timbres amphoriques trouvés en Union Soviétique avant 1955).
Dans les musées d'Union Soviétique et sur les grands sites de Mer Noire,
Brasinskij avait acquis une excellente connaissance du matériel amphorique :
surtout sur le site d'Elisavetovskoe dont il dirigeait l'exploration depuis 1966.
Un millier de timbres amphoriques, ainsi qu'une masse énorme de fragments
non timbrés, furent ici recueillis et rapidement publiés, en 1980, dans un livre
sur Les importations céramiques sur le Don inférieur du Ve au lile siècle avant 240 Y. GARLAN
notre ère, dont j'ai rendu compte dans cette même revue il y a trois ans (2).
Outre quelques études sur la chronologie des timbres de Sinope et d'Héra-
clée auxquels il s'intéressait particulièrement, Brasinskij laissa à sa mort le
manuscrit d'un autre livre sur Les méthodes d'analyse du commerce antique
qui n'a pas tardé à être publié, en 1984, avec une riche et émouvante préface
de A. N. Sceglov, son plus proche collaborateur à l'Institut archéologique de
Leningrad. C'est de ce livre dont je vais rendre compte assez longuement : car
il marque une étape importante dans le développement d'une problématique
à laquelle les chercheurs soviétiques, sous l'influence du marxisme, ont accordé
une attention constante - bien avant qu'on ne s'en soucie en Occident.
Précisons-en d'abord le contenu. Bien que se posant, en introduction,
le problème général de l'utilisation des documents archéologiques dans l'étude
du commerce antique (pour constater qu'elle n'a pas beaucoup progressé depuis
un demi-siècle, c'est-à-dire depuis Rostovtzeff), l'auteur en fait se contente (si
l'on peut dire) de réfléchir sur l'usage que l'on peut faire du matériel amphorique
dans l'étude du commerce grec en Mer Noire aux époques classique et hellénis
tique. Je dis bien du matériel amphorique et non pas seulement des timbres
amphoriques : car son ambition est de parvenir ainsi à une appréciation quantit
ative des seuls échanges de produits de première nécessité (vin et huile) dont
on puisse se faire une idée précise, à travers leur matériel d'emballage. Pour ce
faire, il se propose de déterminer le volume de ces échanges (faute de pouvoir
aller jusqu'à en calculer la valeur) entre tels centres de production et tels
centres de consommation, à telle ou telle époque, en se fondant sur ce que
doivent représenter d'amphores, de telle et telle capacité, les timbres amphor
iques trouvés sur les différents sites - puisqu'il est bien rare que les fouilleurs
aient pris le soin de procéder aux dénombrements (de pieds et de parties prof
ilées) qui permettent de bien connaître la totalité du matériel amphorique
(non timbré aussi bien que timbré). A partir de quoi on peut chercher égal
ement à comprendre l'organisation de ces échanges dont la nature commerciale
(sous forme monétaire ou prémonétaire) n'est généralement pas douteuse en
raison de leur caractère massif.
Le premier chapitre est consacré aux «problèmes de localisation du matér
iel d'emballage céramique». A côté des grandes séries d'origine bien déterminées
présentes en Mer Noire (Héraclée, Sinope, Chersonese, Thasos, Rhodes, Cnide,
Cos), il en est d'autres en effet, faiblement timbrées ou non timbrées, sur le
squelles on continue plus ou moins à s'interroger ou dont la provenance nous
est même totalement inconnue. Parmi les premières figurent, dans l'ordre appro
ximatif de fréquence, les amphores de Chios, de Mendè (au pied «en forme de
verre à pied»), de Samos, d'Alexandrie de Troade et d'Egine ; parmi les secon
des, citons les amphores dites de Solocha I («à la lèvre en forme de champi
gnon»): provenant sans doute de plusieurs centres plus ou moins liés entre eux,
parmi lesquels sans doute Rhodes, Samos et Cos) et de Solocha II (Byzance ?), DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 241
ainsi que les amphores à fond «en forme de verre» (sans doute pas d'Athènes).
Dans l'ensemble, ces identifications paraissent conformes à celles que V. Grace
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