De Paris au Niagara [microforme] : journal de voyage d une délé gation
208 pages
Français

De Paris au Niagara [microforme] : journal de voyage d'une délé gation

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D v / BIGOTCHARLES ParisDe Niagarau de voyage d'une délégationJournal ^«WM^^WWMWWXMMM»»»^^*»^ PARIS DUPRET, ÉDITEURA. RUE DE MÉDICIS,3, 3 1887 li 1 A EDMOND P^ONY. plus de vingi ans,Nous n'avions guère ami, lorsqu'é-l'un et l'autre, mon cher à la suite Télection d'Abraham Lhi-clata, de coln, Teflroyable guerre de sécession aux Etats-Unis. Avec quel intérêt nous suivions les péripéties de cette lutte de quatre années entre les du Nord et ceux duEtats Sud, entre les fédéraux et les confédérés, comme ou les appelait, lutte poursuivie des deux cô- tés avec égale,une énergie avec un égal acharnement, tu t'en souviens comme moi. IToutes nos sympathies, tous jios vœux étaient défendaitpour le Nord qui l'intégrité II A EDMOND BONY j de l'Union américaine, qui combattait pour' cette cause sainte, Tabolition de l'esclavage. : =ommes ici non plus pour commander, mais pour nous laisser faire, et le Comité en a décidé autre- ment. Tout du dock de la Compagnieà côté transatlantique, élégant, Tillie,un yacht la est amarré. aussitôtOn nous prie d'y monter. Un richissime Américain, M. Starbuck, heureux pro- priétaire la dis-de ce yacht magnifique, l'a Tiis à ^^ DE PAHIS28 _ _ AU NIAGARA position du Comité et de la Délégation. 11 nous en faitlui-mômc les honneurs. Une nouvellepromenade en mer, pour des gens qui viennent de faire huit grands jours de traver- sée, dont tous ne sont encore navigateurspas des bien aguerris, le régal nous étonne d'abord.

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Extrait

D
v
/BIGOTCHARLES
ParisDe
Niagarau
de voyage d'une délégationJournal
^«WM^^WWMWWXMMM»»»^^*»^
PARIS
DUPRET, ÉDITEURA.
RUE DE MÉDICIS,3, 3
1887li
1A EDMOND P^ONY.
plus de vingi ans,Nous n'avions guère
ami, lorsqu'é-l'un et l'autre, mon cher
à la suite Télection d'Abraham Lhi-clata, de
coln, Teflroyable guerre de sécession aux
Etats-Unis. Avec quel intérêt nous suivions
les péripéties de cette lutte de quatre années
entre les du Nord et ceux duEtats Sud,
entre les fédéraux et les confédérés, comme
ou les appelait, lutte poursuivie des deux cô-
tés avec égale,une énergie avec un égal
acharnement, tu t'en souviens comme moi.
IToutes nos sympathies, tous jios vœux
étaient défendaitpour le Nord qui l'intégritéII A EDMOND BONY
j
de l'Union américaine, qui combattait pour'
cette cause sainte, Tabolition de l'esclavage. :
<Quelle part nous prenions à ses revers, puis
à ses victoires, quelle joie enfin nous causait
i
son triomphe ! Avec quel respect nous pro-;
noncions le nom de Lincoln, quelet deuil ce|
fut pour nous lorsqu'au lendemain de la capi-
\
tulation de Richmond arriva la nouvelle dej
cette mort tragique qui faisait un martyr du
\
grand patriote! Mais du moins il avait pu;
achever son œuvre : la guerre civile était!
domptée, l'esclavage était aboli. , ^
Nous avions d'autres raisons encore pour
;
que républiquel'Amérique nous fût chère.La
i
'0-fondée parWashington surl'autrerivede F
ans,céan n'avait, depuisplus de quatre-vingts
1
cessé de prospérer et de grandir. Les Etats-!
dans les 1Unis offraient la preuve vivante, que
^temps répubhque peutvivre etmodernes,une
durer grand pays sans aboutir fata-îen un
de prétendaientlement, comme tant gens le
|
chez l'anarchie ou à la tyrannienous, ou à
militaire. nous que nos pères avaient éle-iEtBONY IIIEDMONDA
dans lesRévolution,de larespectvés dans le
nousRépubliqueseconde ;de lasouvenirs
trouvions lad'homme,à Fàgearrivantqui,
sou-notre patrieFrance,envaincueliberté
prenions notrequi nenousà un maîtremise' ;
générale, ni de laloi de sûreténi de laparti,
deavertissements etdesrégimepressemiseau
la candidatureni decorrectionnelle,policela
d'associa-réunion etdroit deofficielle, ni du
— avec admi-nous tournionsconfisquétion
versnos regardsavec enthousiasmeration et
Amérique.F
législatif, les Cinqau Corpsl\indis que,
cir-seulement troisnon pasreprésentaient,
circonscrip-et deuxconscriptions de Paris
laqui, dansmais tous ceuxtions de Lyon,
passéculte duFrance entière, gardaient le
etFavenir, nous lisionset espéraient en
relisions la Démocratie de Tocqueville et
L'Amériqueles livres dT^douard Laboulaye.
idéal. « La liberté,éfait notre modèle, notre
» telle était notre de-comme en Amérique,
nosvise. Nous portions envie à ceux deIV A EDMOND BONY
i
jeunes camarades qui, comme Ernest Duver-
;
gier de pouvaient aller contempleiIlauranne,
\
de leurs le grand et noble spectackyeux \
(Fun ipays vraiment libre, et en rapporter ui
exemple pour lesencouragement et un luttes]
1
auxquelles préparions, que womnous nous
1
appelions notre cœur.de tout
\
Un quart de siècle a passé. Nous Favon^l
aujourd'hui France, nous aussi, cette Ré-^en
publique qui nous apparaissait comme le seul)
gouvernement d'une démocratie,]légitime
comme le plus les gouverne-jjuste de tous
ments. Elle est sortie du plus affreux desj
désastres et, môme en calculant tous lesj
maux que peuvent causer à un pays Taban-i
don de lui-même et le pouvoir absolu d'un;
homme, nous n'avions pu prévoir l'horreur
de celui-ci. Nous avons la République de-
puis seize années et de notre sagesse seule il,
dépend qu'elle soit fondée en France, et l'ère
desrévolutionspolitiques définitivement close
après un siècle d'agitations et d'inquiétudes.
Je viens de visiter bien rapidement, tropA EDMOND BONY
ce pays qui a tenu une si granderapidement,
notre vie de jeunesplace dans hommes. C'est
que je veux écrire ennom tête de ceton
L'Amérique, que j'ai aperçuer<''(*it. plutôt
voir,que je n'ai pu la n'est pas tout à fait
que nous montraitl'Amérique idéale Labou-
et que nous nous figurions d'après lui.laye
parfaite peut-être,Elle est moins mais bien
vraie plus humaine.plus et Dans ses mœurs,
bien que dans ses institutions,aussi elle
môle rinexpérience à l'audace, de précoces
rudesseraffinements à une native. La ré-
publique nous venons deque fonder en
1Yance, vieux pays qui compte vingt siècles
pas et ne doitdliistoire, n'est pas être la
république empruntée à la jeune Amérique.
Elle pourtant beaucoup de leçonsa utiles à
recueillir de sa glorieuse sœur aînée.
Quand on a vu là-bas, fût-ce en courant,
l'initiative et l'énergiece que peuvent indi-
bouillonnement,viduelles, ce qu'est le désor-
donné tumultueux, maisparfois et grandiose,
de sève, qui, end'une race pleine naissantA EDMOND DONYVI
à la vie, a trouvé toutes prêtes ces armes
]
nouvelles et Ibrmidahles qu'avait forgées i
mo-dans un labeur de trois siècles la science
;
ledernc et s'en est aussitôt revêtue pour
|
grand combat, on ne rentre pas dans notre
i
ancienne Europe sans une admiration à la- \
quelle s'ajoute une sorte de terreur. i
CHARLES BIGOT
Paris, le 10 février 1887.
jDE
AUPARIS NIAGARA
JOURNAL DE VOYAGE D'UNE DÉLÉGATION
Christophe Colomb a eu beau découvrir l'Amé-
il aura tout à l'heure quatrerique, cents ans,y
un Français qui met le pied sur le nouveau
monde se figure toujours qu'il la découvre peu
son et, s'il tientou prou à tour; une plume entre
les doigts, il éprouve le besoin de raconter au
qu'ilpublic ce a vu de l'autre côté de la « grande
tasse comme disent les marins.»,
Du Havre à New-York il a quelquey chose
comme quatorze cents lieues biencomptées.Grâce
aux progrès de la navigation à vapeur, on fran-
chit aujourd'hui cette distance en un peu moins
de huit jours. Le temps n'est plus où, à compter
1

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