« Délocalisation des avantages spécifiques et impartition internationale : le cas de l industrie automobile » - article ; n°1 ; vol.36, pg 42-52
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Revue d'économie industrielle - Année 1986 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 42-52
La stratégie internationale des firmes comporte deux choix distincts : intégrer ou impartir d'une part, localiser d'autre part. La délocalisation des activités productives peut être interprétée à partir de la notion d'« avantages spécifiques ». L'impartition internationale a, par contre, été peu étudiée en tant que phénomène spécifique. L'article apporte une vérification empirique aux thèses de la délocalisation des avantages spécifiques et de l'extension du phénomène d'impartition internationale dans le cas de l'oligopole mondial de l'automobile.
Two main choices are part of the international strategy of the firm : « make of buy » on one hand, location of the production on the other. The « ownership advantages » point of view is a useful tool in order to deal with the internationalization of production. International Sub-Contracting has not yet been studied as a specific phenomenon. The paper gives an empirical evidence of the relocation of ownership advantages and of the extension of Sub-Contracting pratices in the case of the automotive industry oligopoly.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Lionel Fontagne
« Délocalisation des avantages spécifiques et impartition
internationale : le cas de l'industrie automobile »
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 36. 2e trimestre 1986. pp. 42-52.
Résumé
La stratégie internationale des firmes comporte deux choix distincts : intégrer ou impartir d'une part, localiser d'autre part. La
délocalisation des activités productives peut être interprétée à partir de la notion d'« avantages spécifiques ». L'impartition
internationale a, par contre, été peu étudiée en tant que phénomène spécifique. L'article apporte une vérification empirique aux
thèses de la délocalisation des avantages spécifiques et de l'extension du phénomène d'impartition internationale dans le cas de
l'oligopole mondial de l'automobile.
Abstract
Two main choices are part of the international strategy of the firm : « make of buy » on one hand, location of the production on
the other. The « ownership advantages » point of view is a useful tool in order to deal with the internationalization of production.
International Sub-Contracting has not yet been studied as a specific phenomenon. The paper gives an empirical evidence of the
relocation of ownership advantages and of the extension of Sub-Contracting pratices in the case of the automotive industry
oligopoly.
Citer ce document / Cite this document :
Fontagne Lionel. « Délocalisation des avantages spécifiques et impartition internationale : le cas de l'industrie automobile ». In:
Revue d'économie industrielle. Vol. 36. 2e trimestre 1986. pp. 42-52.
doi : 10.3406/rei.1986.2176
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1986_num_36_1_2176Délocalisation des avantages spécifiques
et impartition internationale :
Le cas de l'industrie automobile
Lionel FONTAGNÉ
Maître-assistant à l'université de Nantes
C.E.S.E.F.I.
(Centre d'Étude de la Spécialisation
Économique et Financière Internationale)
Le développement récent de formes d'implantation à l'étranger à la fois plus
souples que la délocalisation par filialisation et plus contraignantes que l'expor
tation a suscité de nombreux travaux portant sur les « nouvelles formes d'inves
tissement international » (Germidis D. ed., 1980 ; Oman C, 1984 ; Basile A. ;
1985), travaux relevant d'une analyse en termes d'investissement international et
d'organisation internationale de la production par les firmes multinationales.
On peut également étudier ces formes particulières de délocalisation en appli
quant aux choix des firmes les enseignements des théories de la spécialisation inte
rnationale d'une part, les apports des gestionnaires en matière de non-internalisation
d'autre part. Selon cette optique, les firmes réaliseraient une allocation des diffé
rents segments du processus entre espaces nationaux respectant le principe des avan
tages comparés, tout en minimisant leurs immobilisations afin de concentrer leurs
disponibilités financières sur le renouvellement de leurs avantages spécifiques
propres.
Nous proposerons donc un cadre général d'explication des déterminants et modal
ités du choix des firmes entre production nationale et délocalisation ; ce cadre
théorique sera ensuite confronté aux faits en utilisant des données portant sur
l'internationalisation de l'industrie automobile.
I. — UN CADRE D'ANALYSE DE L'INTERNATIONALISATION
1.1. Réexamen des théories de la délocalisation internationale.
La stratégie internationale des firmes s'appuie sur deux types de choix analyti-
quement distincts :
i) la détermination du domaine de compétence propre conduit la firme à s'adres
ser à un sous-traitant, un fournisseur ou une firme associée pour certains segments
du processus de production, tandis que d'autres segments seront intégrés.
ii) la localisation des unités de production pour chaque segment du processus
confronte la firme à un deuxième type d'acteur économique, l'Etat-Nation d'accueil
ou d'origine, ayant son système de préférences propre.
42 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 36. 2àme trimestre 1986 les deux systèmes de préférence on peut faire apparaître neuf types Croisant
de choix (Fontagné, 1984), une telle typologie ne devant toutefois pas être comp
rise comme une séquence ; les firmes ne dissocient pas aussi clairement les deux
critères décisionnels. De plus, il peut ne pas exister d'alternative à la fourniture
nationale, voire internationale, tandis que des considérations de marketing peu
vent inciter une firme à commercialiser une fraction de l'output d'un concurrent
étranger. Enfin, la pénétration de certains marchés imposant des clauses de comp
ensation, la sous-traitance peut-être, de fait, internationale (Launey, 1979 ; Gut-
man, 1980 ; OCDE, 1981).
Une telle approche permet de « banaliser » les formes de pénétration des mar
chés étrangers plus souples que l'investissement direct pur, évitant ainsi de qualif
ier de « nouvelles formes d'investissement » les modalités de des mar
chés ne s 'appuyant pas sur un investissement.
Les structures internationales observables sont donc le produit des forces com
plémentaires ou concurrentes des firmes et des États-Nations : l'espace industriel
propre à chaque firme multinationale réunit ainsi au sein d'un même sous-système
productif différents États-Nations considérés comme des « blocs d'avantages spé
cifiques » plutôt que comme des blocs de facteurs. Ce sous-système industriel,
répondant à une logique de maximisation des différences de coûts comparés sous
une double contrainte d'interdépendance technique (coûts de transport, écono
mies d'échelle...) et institutionnelle (préférences des États-Nations) (Lassudrie-
Duchêne, 1982) permet d'approvisionner au moindre coût un marché global
(Cohen, 1980).
La délocalisation des productions peut alors être analysée comme le résultat
de l'évolution divergente des contenus factoriels des segments du processus et des
dotations factorielles des pays d'origine et d'accueil de l'implantation étrangère
(Mucchielli et Thuillier, 1982). De plus, la firme dispose d'avantages spécifiques
(relatifs à la taille de sa production, sa diversification, sa capacité à innover, la
qualité de ses approvisionnements et débouchés) qui peuvent évoluer différem
ment de ceux de l'État-Nation d'origine (taille et caractéristiques du marché, aides
à l'innovation, densité du tissu industriel, qualification du travail) (Dunning, 1981).
Ces avantages spécifiques sont principalement liés à la nature oligopolistique du
marché (Lall, 1980).
Au total le cycle du produit (Vernon, 1966) peut être interprété comme le résul
tat d'une évolution à des rythmes différents des avantages spécifiques des firmes
et de leur État-Nation d'origine. En particulier, un produit arrivé à maturité dans
un secteur oligopolistique devrait conduire à une divergence d'avantages spécifi
ques entre pays innovateur et firme innovatrice : la pénétration des marchés étran
gers devrait se faire alors plutôt par une délocalisation de la production que par
des flux d'exportation.
Il s'agit là d'une première hypothèse à vérifier empiriquement (1).
(1) Cette hypothèse ne vaut que pour un ou plusieurs segments du processus et en aucun cas pour
le processus en entier : dans le cas nous intéressant ici, la délocalisation de l'assemblage s'accom
pagne de courants d'exportation de biens intermédiaires.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 36, 2ème trimestre 1986 43 1.2. Une dimension nouvelle : l'impartition internationale.
Une abondante littérature a été consacrée aux déterminants et implications du
choix des firmes entre intégration ou appel aux compétences extérieures au niveau
national. Ainsi la notion d' impartition a-t-elle été proposée, recouvrant la sous-
traitance non capacitaire et les relations de fourniture (Barreyre, 1968) et consti
tuant la stratégie alternative à l'intégration verticale par internalisation des tran
sactions marchandes (Porter, 1982).
Les justifications avancées en faveur d'une politique d'impartition relèvent
d'argumen

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