Deniers (d or) et deniers d or (de compte) anciens. - article ; n°3 ; vol.38, pg 261-274
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Deniers (d'or) et deniers d'or (de compte) anciens. - article ; n°3 ; vol.38, pg 261-274

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Description

Syria - Année 1961 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 261-274
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Julien Guey
1. Deniers (d'or) et deniers d'or (de compte) anciens.
In: Syria. Tome 38 fascicule 3-4, 1961. pp. 261-274.
Citer ce document / Cite this document :
Guey Julien. 1. Deniers (d'or) et deniers d'or (de compte) anciens. In: Syria. Tome 38 fascicule 3-4, 1961. pp. 261-274.
doi : 10.3406/syria.1961.5526
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1961_num_38_3_5526DES RES GESTAE DIVI SAPORIS AUTOUR
1. DENIERS (D'OR) ET DENIERS D'OR (DE COMPTE) ANCIENS
PAR
Julien Guey
Dans le récit de sa première campagne contre les Romains tel qu'il
figure dans l'inscription trilingue de Naqs-i Rustam (1), le roi de Perse
Sapor Ier donne un chiffre sur lequel il y a lieu de revenir : après donc leur
première défaite de Misiché en Babylonie (2) (244 après J.-C), « grande
bataille rangée » où « le César Gordien périt » et où les Perses « anéantirent
l'armée romaine », « les Romains proclamèrent Philippe César. Et le
César Philippe vint à composition et, pour rançon de leur vie, il donna
500.000 deniers (à Sapor) et devint (son) tributaire, xal t[w]v ^Mx&v a[ÙT]cov
7r[s]vTaxoCTtav xsi^l^a &r)vapi<ov ^[asiv ISoto xal etç «popouç Y)(xetv
(3). » Distinguons d'abord le tribut, sans doute annuel (4), dont
le montant ne nous est pas donné, et la rançon des prisonniers, payée
(*) E. Honigmann et A. Maricq, Recherches Romans made [Greek, proclaimed) Philip
sur les Res Gestae Diui Saporis, Mêm. in-S° Caesar. The [lit. and) Philip Caesar came to us
de l'Acad. royale de Belgique (Lettres), XLVII, [Greek omits to us) to sue for terms, and having
1953. — Edition princeps des textes moyen- given us 500.000 dinar [dynr IIIIIC] as
ransom for the life (of his friends) became tribuperse et parthe, M. Sprengling, Third century
tary to us. » M. Sprengling donne les mots Iran, Sapor and Kartir, Univ. of Chicago,
Oriental Institute, 1953. — Edition princeps « of his friends a total ransom » d'après le grec
du texte grec (d'après un estampage au latex lu par erreur xal Ttôv çtXwv ôXov àvTtTSi[JLa (?),
p. 73 (mais xat tûv çiXcov (o or <o?)v <xvtîtsi[x[, pris par l'éditeur), A. Maricq, Classica et
pi. 10. Le passage est mutilé dans le moyen-perse Orientalia, 5, Res Gestae Diui Saporis, dans
(p. 10), qui est l'original; les versions parthe Syria XXXV, 1958, pp. 295-360.
(a) Précision apportée par l'inscription. Dans et grecque sont faites sur un autre original
moyen-perse, offrant avec la rédaction conserson magistral commentaire, A. Maricq, Recherc
vée « des différences irréductibles à de simples hes, pp. 41-63, prouve que l'Assyrie du texte
erreurs de copie ou de traduction », A. Maricq, est la Babylonie; cf. Classica et Orientalia, 6,
La province d'Assyrie créée par Trajan, dans Res Gestae, pp. 297-299.
(*) M. Sprengling, p. 84, « ransom is not Syria XXXVI, 1959, pp. 254-263.
(8) Traduit sur le texte grec, 1. 8-9, par tribute ». Le payement de ces « tributs » (ou
A. Maricq, Res Gestae, pp. 306-309. M. Spren si l'on préfère de ces subventions) se faisait
à Rome, dans les derniers jours de décembre, gling, Third century Iran, p. 15, traduit
sur le texte parthe, 1.4: « The Roman force Dion Cassius, 73, 6 (éd. Boissevain III, p. 310).
was destroyed [Greek, we destroyed). And the 262 SYRIA
sinon en un seul versement, du moins une seule fois. La modicité de cette
rançon (1) a surpris fort justement A. Maricq; j'ai fait moi-même écho
amplificateur à sa remarque en parlant malencontreusement de
500.000 deniers d'argent romains, versés soit en argent, soit plutôt en or (2);
et cette interprétation eut la malchance de n'être pas redressée par
A. Maricq, qui paraît s'y rallier implicitement dans l'admirable édition
qu'il a donnée du texte grec (3).
De fait — et c'est pourquoi j'y reviens — il s'agit de pièces d'or, ou
bien des aurei romains (appelés parfois S-rçvàpia xpu<*ôc)> ou bien des denars
perses. Il peut naturellement s'agir aussi d'un poids d'or en barres corre
spondant à 500.000 exemplaires de l'une ou de l'autre dénomination. Aureus
et denar sont frappés sensiblement sur le même pied (4) ; et les deux pièces
circulaient chez les Perses, toutes deux sans doute au poids (5).
Il y a apparence que, dans la convention romano-perse, la rançon ait été stipulée, comme elle
devait être payée, en numéraire romain, (denarii) aurei ou Sirçvàpia xpuoâ. Dans le document original
des Res Gestae, où le passage s'est perdu, cette somme a dû au contraire être exprimée en langue
perse et convertie en monnaie sassanide. Dans les deux versions conservées, qui traduisent l'original
le montant figure en parthe et en grec sous la forme DYNR et Svpàpux respectivement. Ainsi donc,
par le détour du moyen-perse, cette dernière expression pourrait retrouver le terme qui figurait à
l'origine dans la clause imposée par Sapor à Philippe. Mais sans doute le mot Sirçvàpiov ne figure-t-il
ici que comme la traduction du mot denar, qui se lisait dans le moyen-perse. Il serait illusoire de voul
oir arriver à une certitude absolue; et M. Sprengling lui-même semble bien avoir hésité entre ces
deux interprétations (6).
(x) Cette modicité même est une marque Je doute au reste que 500.000 deniers d'argent
de véracité et garantit le chiffre des effectifs aient été une rançon considérable pour quelques
romains donné dans le même texte, 1. 11 et grands personnages, comités Augusti(?).
23-24 : armées d'invasion romaines fortes l'une (8) A. Maricq, Res Gestae, p. 308, n. 1.
de 60, l'autre de 70.000 hommes — précisions (4) R. Goebl, dans F. Altheim et Ruth
très bienvenues. Stiehl, Ein asiatischer Staat, Feudalismus
unter den Sasaniden u. ihren Nachbarn, I, (8) A. Mabicq, Recherches, p. 122; J. Guey,
dans Rev. Et. anc. LVII, 1955, p. 118. M. Spren 1954, chap. n. Poids du denar sassanide,
gling en revanche commente ce chiffre en de 7 gr. à 7 gr. 4, p. 96. Le poids de Vaureus
ces termes, p. 84 : « Prisoners in Sapor's hands de Néron à Caracalla oscille entre 111 et 112
were ransomed. They must have been a grains, 7 gr. 192 et 7 gr. 257; en dernier lieu
fairish number, whose friendship [ceci d'après S. Bolin, State and currency in the Roman
le texte fautif epÉXwv] Philip valued highly at Empire to 300 A.D., 1958, chap, vin, ta
600 000 [lire 500 000; cf. p. 15] denarii. » bleaux 15 et 16, p. 183 et 192.
En fait, le génitif ocùtcov, 1. 9, désigne l'armée (5) R. Goebl, op. laud., p. 97.
(orpareta, 1, 8) « anéantie », ou plutôt la partie (6) M. Sprengling traduit, sur le texte
certainement considérable qui en était tombée parthe, -dinar, p. 15 et, sur le texte grec,
aux mains de Sapor, ou se trouvait encerclée. dinarii, ibid.; mais commente denarii, p. 84. AUTOUR DES RES GESTM DIVI SAPORIS 263
Ce qu'en revanche on peut affirmer, c'est que ces 500.000 « deniers »
sont des deniers d'or, bien que le terme denier désigne d'autre part et presque
toujours (1) l'unité d'argent du système monétaire romain. On sait que,
d'Auguste à Philippe, ce denier d'argent a beaucoup perdu de sa valeur
métallique : une réduction de poids sous Néron, en 64 après Jésus-Christ,
une réduction de titre lente, mais continue d'Auguste à Commode, puis de
Caracalla à Gordien III (2), un effondrement brutal du titre en 194-195
ont fait d'une pièce d'argent pesant en moyenne 3 gr. 89, au titre de 985 mil
lièmes sous Auguste, une pièce de billon au poids théorique de 3 gr. 41,
au poids effectif de 3 gr. et au titre de moins de 450 millièmes sous
Gordien III (3), soit une perte de plus de 60 % du poids initial de fin. A
l'avènement de Philippe, les deniers en circulation sont pour plus de moitié
des deniers postérieurs à Septime-Sévère (4). Comment Sapor aurait-il
pu se contenter de ce misérable billon? Mais c'est là une hypothèse à rejeter
pour deux raisons encore.
1° Les tributs ou les subventions versés aux Barbares à cette époque (5)
Le denar est une pièce d'or; le denarius (en (5) Considérables certainement, bien que
grec Syjvàpiov, prononcé dinarion depuis le Macrin ait peut-être exagéré en disant que le
Ier siècle ap. J.-C.) est une pièce d'argent. montant des subventions égalait le montant des
(!) Voir infra, p. 269. soldes, Dion Cassius, 78, 17, 3 (éd. Boissevain

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